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mercredi 9 mai 2012

Arme secrète


Et voilà ! Comme prévu j'ai repris le travail et ses chaussures avec, assujetties à des ampoules dès la première heure. J'ai marché comme un pingouin toute la journée. Je savais que mes pauvres pieds ne supporteraient plus les chaussures, j'en ai maintenant la démonstration. Il faut dire aussi que je ne suis pas très fin à mettre des chaussures neuves pour l'occasion. Hier j'ai effacé les dernières traces de mon périple. Les livres sont rangés sur la bibliothèque, les affaires lavées et rangées et mon sac en haut de l'armoire. Plus rien ne permet de voir que je suis parti. Il me reste les souvenirs. Et une petite flamme intérieure que je vais protéger de tous les oiseaux de mauvais augure qui voudront s'en approcher.
Ce matin au petit déjeuner je regardais la carte du monde au mur. Je prends conscience d'être allé très loin, le plus loin qu'il soit possible d'aller. Je n'en reviens pas. En le vivant tout me semblait couler de source, tout s’enchaînant comme sur un plateau tournant. J'ai aussi trouvé dans l'appartement des notes avec des destinations et des adresses, du temps où je planifiais ce voyage. Ça me fait quelque chose car cela m'a fait rêvé et tenir pendant très longtemps. Maintenant je n'ai plus rien que des souvenirs et personne qui saura vraiment ce que j'ai vécu et éprouvé même si ce blog en témoigne un peu. Je le relirai à l'occasion mais pas tout de suite. On peut croire qu'avec tout ce que j'ai vu mes souvenirs sont flous et se mélangent les uns les autres. Mais il suffit que je me focalise sur une destination pour avoir des clichés, des ambiances, la lumière, les odeurs qui reviennent. Je peux fermer les yeux et revivre ces instants. Pour combien de temps encore, je ne sais pas...
Au boulot j'ai été accueilli d'un « welcome back » avec la même question qui revient ensuite, à savoir si le retour n'est pas trop dur. Curieusement non. Depuis ma déprime de Koh Lipe, je me sens inattaquable. Sans doute parce que je sais que je suis là pour renflouer le compte en banque avant de repartir. A ce sujet j'ai d'ailleurs décidé d'épargner la moitié de mon salaire pour y parvenir plus vite. Une folie sans doute. Mais ainsi, en travaillant un mois je sais que je gagnerai deux semaines de liberté autour du monde. Ça permet donc de se motiver et de supporter mieux les choses. J'ai été reçu par le remplaçant de ma chef pour m'annoncer les réorganisations. Il m'a dit qu'il ne savait pas si je rentrerais, pensant que j'aurais trouvé du travail en route. Je lui ai répondu que je n'avais pas cherché, en ajoutant que la boîte devait certainement être implantée en Australie, ce à quoi il m'a fait un clin d’œil en guise de confirmation. A quand la mutation ?
Je suis allé sur l'intranet, question de connaître la fréquence à laquelle on a droit à un congé sabbatique. Je n'ai pas trouvé l'information, la note a disparu avec la réorganisation. En revanche j'ai découvert qu'il existait une autre forme de congé, le congé de solidarité internationale (CSI) qui peut aller jusqu'à 6 mois. Ce voyage m'a permis d'y voir clair sur ce qui m'intéresse dans la vie et après une découverte du monde en touriste, j'ai envie d'aller plus au fond des choses. Je me sens investi d'une envie de me rendre utile dans les parcs nationaux comme ce que j'ai déjà écrit. Aussi je me vois bien à terme demander un tel congé pour un ou plusieurs mois. Il ne me reste plus qu'à trouver l'organisation internationale qui me permettra de trouver la mission idéale. Je suis sûr qu'elle existe. C'est d'autant plus réjouissant que je sais que si je venais à être embêté au boulot, j'ai cette arme secrète prête à être dégainée. C'est quand même mieux qu'un congé maladie ! En parlant de ça, j'ai un autre collègue dont j'ai demandé des nouvelles et qui ne va pas bien. Il est en mi-temps thérapeutique, on sait ce que ça cache... En 7 mois, voilà ce qu'on peut devenir aussi. Je prends cela comme un autre signe qui m'est destiné pour que je reparte rapidement. La vie sur terre est comptée, la santé précieuse et il faut en profiter tant qu'on peut. Je n'attendrai pas 5 ou 10 ans pour continuer à vivre mes rêves, ça c'est sûr.

4 commentaires:

  1. Salut Ivan,
    Dans mon entreprise, je peux prendre un conges sabbatique tous les 6 ans.
    J'ai moi aussi découvert le CSI en cherchant des info sur conges/Dif et autres. je m'etais ensuite retrouvée à chercher des missions de volontariat orientées soins aux animaux et protection de la nature .. j'etais arrivée sur le site de Projects Abroad ... ils ont aussi des missions en Thailande pour préserver les coraux !
    Bon courage pour le boulot !
    Moi je suis en vacances pour la semaine !
    Bises Corinne .

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  2. oui l'info légale, c'est un congé sabbatique tous les 6 ans

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  3. Bonjour Ivan,
    Je viens de decouvrir ton blog. Je suis actuellement sur Borneo, et je pense que je vais me regaler a lire ton blog en offline durant mes trajets en bus. Ce que tu ressens, on l'a tous ressenti en rentrant d'un tour du monde. La preuve, nous sommes reparti 1 an après.
    Merci
    Dany

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    1. Merci Dany. J'espere que ce blog te donnera des idées sur les endroits que j'ai aimés sur Bornéo. Je suis certain qu'il y en a d'autres. La Terre est si vaste et si belle!

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