Pour le déjeuner, je
suis retourné à la plage de Pennington que j'avais tant aimée mais
l'ambiance était complètement différente en raison de la météo.
D'une atmosphère de joie on était passé à un paysage de
désolation, la mer si bleue était devenue grise avec des rouleaux
encore plus impressionnants, les falaises elles mêmes semblaient
avoir changé et les surfeurs avaient fait place aux mouettes.
J'étais le seul là dedans, à manger dans la voiture, face au grand
large, incapable d'ouvrir la portière. Les bourrasques de vent
faisaient tanguer la voiture et elles auraient bien pu la projeter en
bas de la falaise.
Alors que je m'apprêtais
à gagner le port de Penneshaw, j'ai tourné sur une piste pour
tenter d’apercevoir à nouveau des koalas. Comme le ciel est
complètement bouché aujourd'hui, c'est la meilleure chose que je
puisse faire. Je n'en ai pas trouvé mais cela m'a mené à une
jonction où était fléchée une plage.
J'ai regardé sur mon guide pour voir si cela valait le coup de poursuivre et à la place je suis tombé sur un article parlant de Red Banks, comme étant l'endroit tenu le plus secret de toute l'île. Je l'avais aussi vu auparavant en photo sur un livre quelque part. Sur la carte, cela n'était pas très loin, à une trentaine de kilomètres, mais cela m'obligeait à revenir en arrière et il ne me restait plus qu'une heure de temps libre avant le bateau. Qu'à cela ne tienne, j'ai foncé au delà du raisonnable, allant jusqu'à faire des pointes de 100 à l'heure sur une piste caillouteuse. Évidemment je me suis perdu à deux reprises, dépassant allègrement les croisements où j'aurais dû tourner. Le lieu n'est pas indiqué et c'est plein de fourches qui laissent perplexe quant à la direction à suivre. J'avais bien besoin de ça ! Finalement je suis resté à peine dix minutes sur la plage, le temps de prendre quelques photos à la faveur d'une éclaircie subite.
J'ai regardé sur mon guide pour voir si cela valait le coup de poursuivre et à la place je suis tombé sur un article parlant de Red Banks, comme étant l'endroit tenu le plus secret de toute l'île. Je l'avais aussi vu auparavant en photo sur un livre quelque part. Sur la carte, cela n'était pas très loin, à une trentaine de kilomètres, mais cela m'obligeait à revenir en arrière et il ne me restait plus qu'une heure de temps libre avant le bateau. Qu'à cela ne tienne, j'ai foncé au delà du raisonnable, allant jusqu'à faire des pointes de 100 à l'heure sur une piste caillouteuse. Évidemment je me suis perdu à deux reprises, dépassant allègrement les croisements où j'aurais dû tourner. Le lieu n'est pas indiqué et c'est plein de fourches qui laissent perplexe quant à la direction à suivre. J'avais bien besoin de ça ! Finalement je suis resté à peine dix minutes sur la plage, le temps de prendre quelques photos à la faveur d'une éclaircie subite.
Une fois sur le bateau,
le temps est devenu très ensoleillé, c'est comme si les nuages
étaient restés sur Kangaroo Island. J'en ai profité pour explorer
un peu la péninsule de Fleurieu qui regorge de baies au milieu de
blondes prairies. Je cherchais aussi un endroit où planter la tente.
Ce n'est guère évident, comme toujours ce sont des ranchs et tout
est propriété privée et grillagé. On se demande par où passent
les kangourous. De loin on a l'illusion d'être dans de grands
espaces mais en fait on est sur une route que l'on ne peut pas
quitter. C’est très pénible. Même les forêts en haut des
collines sont inaccessibles, les domaines couvrant des kilomètres
carrés. On a quand même la chance en France d'avoir beaucoup de
terrains qui appartiennent à l'état et dans lesquels on peut se
balader librement.
Finalement, j'ai été
obligé de dormir dans les dunes, dans une banlieue résidentielle au
sud d'Adélaïde, seul endroit que j'ai trouvé et encore en
enjambant un grillage pour empêcher de marcher dans les dunes.
Seulement j'ai été emmerdé par un clebs que les propriétaires
avaient mis dehors pour la nuit alors que j'étais déjà dans la
tente. J'ai dû tout déplacer sur la plage, au pied d'une falaise,
dans un renfoncement où je ne l'entendais plus. Par contre j'étais
exposé au vent et la tente a claqué toute la nuit, secouant toute
la structure et j'ai dû dormir en position fœtale pour éviter de
toucher quoi que ce soit. Mais je préfère encore ça au fait d'être
soumis aux humeurs d'un clebs à la con !
Aujourd'hui je pensais à
mon retour. Je ne devrais pas mais parfois cela me prend. Je ne sais
pas comment je vais réagir une fois rentré, avec une vie plan-plan,
après avoir goûté à toute cette aventure. J'ai peur que l'envie
d'explorer de nouveaux horizons ne me manque. Je sais que j'aurai
d'autres voyages mais aussi loin et aussi dépaysant ? Il me
faudrait 3 mois par an pour découvrir le monde. Ce serait un bon
compromis. 7 mois c'est un peu long et ça n'aurait pas été plus
mal de le faire en deux fois. D'un autre côté de partir si
longtemps, je ne sais même plus comment était ma vie d'avant. La
France me semble si loin, je ne me sens plus aucune attache avec -
déjà que je n'en avais pas beaucoup. Quand je tombe sur Yahoo sur
des news de Sarkozy ou autres, ça me donne la nausée, comme ce
matin où j'ai vu qu'il faisait 2 degrés à Paris, avec la grisaille
tout naturellement. Se réhabituer à tout ça? Souvenez vous des
jours avant que je parte, où j'écrivais que je souriais dans le RER
à l'idée que j'allais quitter toute cette merde. En y retournant
que pourrai je me dire pour relativiser ? Si j'avais une petite
maison dans le sud, pas trop loin de la ville pour en avoir les
avantages mais suffisamment loin pour être tranquille, tout serait
parfait. Je devrais peut être m’acheter quelque chose sur Nice,
même si je n'y travaille pour l'instant pas. Cela me déciderait
peut être. Et quand bien même en attendant ce serait un
investissement. Peut être est-ce la crise de la quarantaine mais
j'ai envie de vivre différemment et bien, sans emmerdes, tranquille.