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samedi 14 janvier 2012

Katheleen Springs


Le sépia c'est pour le côté vintage
La nuit dernière j'ai rêvé que je rentrais de mon tour du monde et que tout un tas de personnes me proposait du travail, ici en Tasmanie pour aller étudier la faune, ailleurs pour je ne sais plus quoi. Comme aux gagnants de Koh Lanta. J'aimerais bien que ça se produise mais ce n'est pas avec la dizaine de personnes qui lisent mon blog (je le sais, je vois les statistiques!) que ça risque d'arriver.
En attendant je me console. La nouvelle crapahute du jour : Katheleen Springs. C'est la première chose que l'on peut voir quand on arrive à Kings Canyon, c'est quasiment à l'entrée du parc national.
Ici comme hier, le paysage est constitué d'une petite vallée qui serpente à l'entrée du plateau. C'est beaucoup moins spectaculaire que Kings Canyon et il y a moins d'eau. 
C'est moins poétique mais l'avantage est qu'il n'y a pas un chat, tous les gens qui viennent allant directement à Kings Canyon. Katheleen Springs est encore un lieu sacré pour les Luritja. On ne peut pas aller tout au bout. Le chemin s'arrête au bord d'un trou d'eau, sacré lui aussi car c'est le lieu où se trouve l'esprit du gardien de tous les trous d'eau, le Serpent Arc-en ciel, qui repose au fond du trou. Cet esprit protège tous les trous d'eaux qui sont reliés à celui ci, d'après la légende aborigène. Le lieu est sacré depuis la nuit des temps et les Luritja prenaient soin de ne pas venir déranger l'esprit qui leur assurait le maintien des cours d'eau de la région. Sans sa protection, ceux ci se retrouveraient à sec. Ils établissaient donc leur camp à l'entrée de la gorge, laissant les animaux venir boire au trou d'eau. 
Il semble de ce que je lis que les aborigènes connaissaient très bien la nature qui les entourait, sachant en tirer parti de la moindre chose et la respectant infiniment. C'étaient des écolos avant l'heure. Jusqu'à l'arrivée des explorateurs anglais, à dos de chameau, qui à la fin du XIXe siècle, virent dans l'endroit un lieu propice à l'élevage du bétail. Ils chassèrent les aborigènes et établirent des puits pour abreuver le bétail et construisirent des enclos. De nos jours tout cela est à l'abandon et il en subsiste quelques vestiges, donnant un goût de far-west fantomatique.
J'ai pris tout mon temps pour regarder tout autour de moi, à l’affût du moindre signe de vie, cherchant des bêtes. J'ai vu des perroquets verts mais trop furtifs pour pouvoir être pris en photo, un oiseau tout bleu qui a détalé à tire d'aile. 
En fait dans les buissons il y a un oiseau qu'on appelle la sentinelle du bush car il a le regard perçant et passe sont temps à surveiller toute intrusion, donnant l'alerte à toutes les espèces animales qui vivent ici. J'ai encore revu mes oiseaux au bec rouge dont j'ai oublié le nom. Je sais les repérer d'avance, rien qu'en les entendant. En fait ils piaillent en volant et sont toujours en bande. Leur piaillement est caractéristique, il a le bruit que ferait un sac rempli de billes quand on l'agite. Pas de bêtes nouvelles donc.
Qu'à cela ne tienne, je me suis rabattu sur la flore. Il faut bien ouvrir l’œil car les fleurs du désert sont toutes petites. La première, la bleue en haut à gauche que vous voyez sur la photo ne paye pas de mine mais quand on la touche on a les mains imprégnées d'une odeur médicinale puissante. 
Je n'avais jamais vu une plante aussi odoriférante. Les eucalyptus sont en fleur également. Leur fleur ressemble un peu au mimosa, petite boule blanche duveteuse. Ça sent le miel, pas l'eucalyptus. On rencontre plein d'abeilles partout et je suis sûr que le miel qu'elles produisent doit avoir un goût bien corsé. Malheureusement, je ne pense pas que ce soit exploité car je n'ai vu aucun miel en vente.
J'avais l'intention de commencer la randonnée du sentier Gile qui rejoint Kings Canyon mais comme le temps s'était couvert, je me suis ravisé. Quand je n'ai plus le moteur de la découverte alliée à la promesse de belles prises photographiques, mon enthousiasme descend en flèche. Il y a des panneaux partout qui martèlent le même message, que où l'on aille, il faut toujours informer quelqu'un de ce que l'on va faire dans la journée et de l'heure prévue de retour, afin qu'il puisse donner l'alerte si on ne revient pas. Chose que je ne fais pas. Ce n'est pas très prudent mais je n'ai encore jamais été seul sur un sentier, je veux dire en Australie. 


Je suis retourné au camping pour le reste de l'après midi où j'ai étudié les options possibles pour le reste de mon séjour. C'est sûr que je vais visiter Kangaroo Island qui semble incontournable, quelques jours, après peut être un arrêt à Sydney et ensuite la Grande Barrière de corail, que je vais prendre dans son parcours le plus intéressant, de Prosepine à Cairns, une route de 700 kilomètres, bien plus courte que les 1800 initialement prévus pour relier Brisbane à Cairns. Certes je ne verrai pas Fraser Island et Lady Musgrave (c'est la photo que vous voyez en fond de page de mon blog) mais ce sera pour quand je reviendrai. Et je ne pense pas louer un campervan. A la place je vais circuler d'auberges YHA en auberge. C'est la formule idéale pour quelqu'un qui voyage seul et il y en a partout. Les dortoirs les plus petits font 4 lits, c'est très propre, bien pensé, avec une foule de services et on peut y cuisiner dans toutes. C'est comme une maison. Pourquoi se faire chier ! D'autant plus que s'il pleut on peut s'occuper plus que sous une tente ou dans un van.
Vous comprenez pourquoi ça s'appelle Red Center!
En fin d'après midi, j'ai pris la voiture en avançant au delà du parc, là où la route continue un peu avant de se transformer en piste de sable rouge pour des centaines de kilomètres avant de rejoindre Alice Springs. L'idée était de scruter le paysage à la recherche de kangourous, puisqu'ils montrent le bout de leur museau au début et en fin de journée. Il n'y avait rien, pas même une gerboise à se mettre sous la dent. Par contre pare terre, le sol rouge est juché d'une plante qui donnait des petits melons verts striés miniatures. Le soir il y a des dingos qui rodent une fois la nuit venue, à pas feutré, l'échine basse. Je les ai vus et dès que j'ai braqué ma torche ils ont déguerpi. Ils viennent, attirés par la nourriture des campeurs. A pas de loup. Il paraît qu'ils viennent en meute. Importuné par un voisin qui n'en finissait plus avec ses casseroles, cela ne m'a pas empêché de déplacer ma tente hors du camping, dans un coin de brousse dégarni, dans la direction de là où j'avais vu venir le dingo. Même pas peur !

2 commentaires:

  1. Bon Ivan si tu as la chance de te voir proposer le job dont tu rêves, on restera en contact qd mm...!!! Tu vas commencer à déprimer à l'idée de revenir, mais consoles toi en te disant que ton retour sera associé à des retrouvailles sympa avec qui on sait :-) faut bien trouver un point positif à ton retour
    Bises
    Karine & Co

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  2. Oui je sais! Je ne m'en fais pas, je saurai rebondir et retrouver ma place. Bisous

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