Le sépia c'est pour le côté vintage |
La nuit dernière j'ai
rêvé que je rentrais de mon tour du monde et que tout un tas de
personnes me proposait du travail, ici en Tasmanie pour aller étudier
la faune, ailleurs pour je ne sais plus quoi. Comme aux gagnants de
Koh Lanta. J'aimerais bien que ça se produise mais ce n'est pas avec
la dizaine de personnes qui lisent mon blog (je le sais, je vois les
statistiques!) que ça risque d'arriver.
En attendant je me
console. La nouvelle crapahute du jour : Katheleen Springs.
C'est la première chose que l'on peut voir quand on arrive à Kings
Canyon, c'est quasiment à l'entrée du parc national.
Ici comme hier, le
paysage est constitué d'une petite vallée qui serpente à l'entrée
du plateau. C'est beaucoup moins spectaculaire que Kings Canyon et il
y a moins d'eau.
C'est moins poétique mais l'avantage est qu'il n'y
a pas un chat, tous les gens qui viennent allant directement à Kings
Canyon. Katheleen Springs est encore un lieu sacré pour les Luritja.
On ne peut pas aller tout au bout. Le chemin s'arrête au bord d'un
trou d'eau, sacré lui aussi car c'est le lieu où se trouve l'esprit
du gardien de tous les trous d'eau, le Serpent Arc-en ciel, qui
repose au fond du trou. Cet esprit protège tous les trous d'eaux qui
sont reliés à celui ci, d'après la légende aborigène. Le lieu
est sacré depuis la nuit des temps et les Luritja prenaient soin de
ne pas venir déranger l'esprit qui leur assurait le maintien des
cours d'eau de la région. Sans sa protection, ceux ci se
retrouveraient à sec. Ils établissaient donc leur camp à l'entrée
de la gorge, laissant les animaux venir boire au trou d'eau.
Il
semble de ce que je lis que les aborigènes connaissaient très bien
la nature qui les entourait, sachant en tirer parti de la moindre
chose et la respectant infiniment. C'étaient des écolos avant
l'heure. Jusqu'à l'arrivée des explorateurs anglais, à dos de
chameau, qui à la fin du XIXe siècle, virent dans l'endroit un lieu
propice à l'élevage du bétail. Ils chassèrent les aborigènes et
établirent des puits pour abreuver le bétail et construisirent des
enclos. De nos jours tout cela est à l'abandon et il en subsiste
quelques vestiges, donnant un goût de far-west fantomatique.
J'ai pris tout mon temps
pour regarder tout autour de moi, à l’affût du moindre signe de
vie, cherchant des bêtes. J'ai vu des perroquets verts mais trop
furtifs pour pouvoir être pris en photo, un oiseau tout bleu qui a
détalé à tire d'aile.
En fait dans les buissons il y a un oiseau
qu'on appelle la sentinelle du bush car il a le regard perçant et
passe sont temps à surveiller toute intrusion, donnant l'alerte à
toutes les espèces animales qui vivent ici. J'ai encore revu mes
oiseaux au bec rouge dont j'ai oublié le nom. Je sais les repérer
d'avance, rien qu'en les entendant. En fait ils piaillent en volant
et sont toujours en bande. Leur piaillement est caractéristique, il
a le bruit que ferait un sac rempli de billes quand on l'agite. Pas
de bêtes nouvelles donc.
Qu'à cela ne tienne, je
me suis rabattu sur la flore. Il faut bien ouvrir l’œil car les
fleurs du désert sont toutes petites. La première, la bleue en haut
à gauche que vous voyez sur la photo ne paye pas de mine mais quand
on la touche on a les mains imprégnées d'une odeur médicinale
puissante.
Je n'avais jamais vu une plante aussi odoriférante. Les
eucalyptus sont en fleur également. Leur fleur ressemble un peu au
mimosa, petite boule blanche duveteuse. Ça sent le miel, pas
l'eucalyptus. On rencontre plein d'abeilles partout et je suis sûr
que le miel qu'elles produisent doit avoir un goût bien corsé.
Malheureusement, je ne pense pas que ce soit exploité car je n'ai vu
aucun miel en vente.
J'avais l'intention de
commencer la randonnée du sentier Gile qui rejoint Kings Canyon mais
comme le temps s'était couvert, je me suis ravisé. Quand je n'ai
plus le moteur de la découverte alliée à la promesse de belles
prises photographiques, mon enthousiasme descend en flèche. Il y a
des panneaux partout qui martèlent le même message, que où l'on
aille, il faut toujours informer quelqu'un de ce que l'on va faire
dans la journée et de l'heure prévue de retour, afin qu'il puisse
donner l'alerte si on ne revient pas. Chose que je ne fais pas. Ce
n'est pas très prudent mais je n'ai encore jamais été seul sur un
sentier, je veux dire en Australie.
Je suis retourné au
camping pour le reste de l'après midi où j'ai étudié les options
possibles pour le reste de mon séjour. C'est sûr que je vais
visiter Kangaroo Island qui semble incontournable, quelques jours,
après peut être un arrêt à Sydney et ensuite la Grande Barrière
de corail, que je vais prendre dans son parcours le plus intéressant,
de Prosepine à Cairns, une route de 700 kilomètres, bien plus
courte que les 1800 initialement prévus pour relier Brisbane à
Cairns. Certes je ne verrai pas Fraser Island et Lady Musgrave (c'est
la photo que vous voyez en fond de page de mon blog) mais ce sera
pour quand je reviendrai. Et je ne pense pas louer un campervan. A la
place je vais circuler d'auberges YHA en auberge. C'est la formule
idéale pour quelqu'un qui voyage seul et il y en a partout. Les
dortoirs les plus petits font 4 lits, c'est très propre, bien pensé,
avec une foule de services et on peut y cuisiner dans toutes. C'est
comme une maison. Pourquoi se faire chier ! D'autant plus que
s'il pleut on peut s'occuper plus que sous une tente ou dans un van.
Vous comprenez pourquoi ça s'appelle Red Center! |
En fin d'après midi,
j'ai pris la voiture en avançant au delà du parc, là où la route
continue un peu avant de se transformer en piste de sable rouge pour
des centaines de kilomètres avant de rejoindre Alice Springs. L'idée
était de scruter le paysage à la recherche de kangourous,
puisqu'ils montrent le bout de leur museau au début et en fin de
journée. Il n'y avait rien, pas même une gerboise à se mettre sous
la dent. Par contre pare terre, le sol rouge est juché d'une plante
qui donnait des petits melons verts striés miniatures. Le soir il y
a des dingos qui rodent une fois la nuit venue, à pas feutré,
l'échine basse. Je les ai vus et dès que j'ai braqué ma torche ils
ont déguerpi. Ils viennent, attirés par la nourriture des campeurs.
A pas de loup. Il paraît qu'ils viennent en meute. Importuné par un
voisin qui n'en finissait plus avec ses casseroles, cela ne m'a pas
empêché de déplacer ma tente hors du camping, dans un coin de
brousse dégarni, dans la direction de là où j'avais vu venir le
dingo. Même pas peur !
Bon Ivan si tu as la chance de te voir proposer le job dont tu rêves, on restera en contact qd mm...!!! Tu vas commencer à déprimer à l'idée de revenir, mais consoles toi en te disant que ton retour sera associé à des retrouvailles sympa avec qui on sait :-) faut bien trouver un point positif à ton retour
RépondreSupprimerBises
Karine & Co
Oui je sais! Je ne m'en fais pas, je saurai rebondir et retrouver ma place. Bisous
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