En reprenant la route ce
matin, alors que je mangeais des cookies au chocolat trop sucrés
tout en conduisant d'une main, je me suis rendu compte au bout de 3
kilomètres que je roulais à droite et me suis souvenu soudainement
que ce n'était pas le bon côté ! J'aurais pu continuer comme
ça pendant longtemps, on ne croise pas un chat dans ces étendues
vastes et désertes. Tout juste ai je pu constater des kangourous
écrasés sur le bas côté, pauvres victimes de la nuit. Un comble !
Moi qui ne réussis pas à en voir un seul quand certains les
écrasent. Si c'est si facile, c'est qu'il doit y en avoir plein. Va
falloir qu'on me donne leur emploi du temps de sortie, ça me
rendrait service !
J'ai aussi mordu à deux
reprises sur les gravillons du bas côté. C'est bizarre parce que
j'étais conscient, j'entendais toujours la musique à la radio mais
je n'ai pas réalisé que je déviais de ma trajectoire.
Bon, les
longues distances c'est fini, rassurez vous ! En Tasmanie avec
les routes qui serpentent je serai bien obligé de rester éveillé.
En Nouvelle-Zélande je n'ai pas souvenir avoir été sujet à
l'endormissement subit du conducteur. Ce matin le soleil est à
nouveau de sortie, aussi vous aurez une jolie vue sur Mount Connor.
Depuis le talus d'où l'on a une vue sur la montagne tronquée, on a
également un panorama de l'autre côté sur un lac salé qui ce
matin est plein de flaques en raison de la pluie d'hier. Est-ce le
lac Amadeus dont on parle dans les guides mais dont on ne voit aucune
trace sur les cartes ? Tout ce que je sais c'est qu'il est près
de Mount Connor alors ce pourrait bien être lui.
J'ai rendu la voiture en
trichant de 100 kilomètres, comme ce qui m'avait été fait à la
prise en charge. Sans rien dire. Sauf que je n'ai pas très bien
compris le supplément qu'elle me demandait où elle parlait de
« thousands » alors que j'avais un dépassement de 280
kilomètres. Devant mon air interloqué, elle m'a demandé où
j'étais allé et m'a demandé de rester là, que quelque chose
n'allait pas dans les kilomètres et qu'elle allait vérifier la
voiture. Mince, elle allait s’apercevoir de la tricherie !
Pendant ce temps j'ai allumé l'ordinateur, prêt à lui montrer une
photo de ce que le compteur affichait 24 heures après la prise en
charge alors que j'avais fait 75 kilomètres. Mais je n'ai pas eu
besoin, quand elle est revenue elle m'a dit que j'avais un supplément
de 280 kilomètres. Je ne sais pas comment elle a calculé son truc
alors que le compteur affichait 380 de plus ! Ou alors elle a
réalisé que je m'étais rendu compte de la fraude au kilomètre.
Bref tout finit pour le mieux mais dorénavant j'épluche bien ce qui
est compris dans la location et vérifie que c'est du kilométrage
illimité. On ne m'y reprendra plus !
Arbres en feu en me levant |
A l'aéroport il y avait
un bulletin météo pour les 7 jours à venir. Du grand soleil tous
les jours avec des températures qui montent à 39 degrés. Du normal
pour un désert. Normal aussi car je pars, alors j'emmène le mauvais
temps avec moi, je commence à avoir l'habitude ! A
l'enregistrement j'ai demandé à avoir un siège côté fenêtre sur
la droite. L'hôtesse avait déjà émis mon billet et m'a demandé
de me satisfaire avec ce que j'avais, qui était un hublot à gauche
et que de toute façon l'avion ne décolle jamais dans le même sens
selon le vent. Elle m'a demandé comment je savais pour le côté
droit. Je lui ai répondu qu'en arrivant, Uluru était sur la gauche
donc probablement sur la droite au décollage. Elle a sourit comme si
j'avais percé là un secret. Suffit juste d'être un peu
observateur. De toute façon, comme à mon accoutumée, je suis
toujours le dernier à monter à bord. Je déteste faire la queue et
trépigner sur les passerelles ou dans le couloir à bord en
attendant que les gens rangent leurs affaires.
Ça prend des heures,
alors je me présente toujours en dernier à l'embarquement.
Plusieurs fois on a déjà appelé mon nom. Certains ne tardent pas,
dès qu'il y a un répit de quelques secondes après le dernier
passager, c'est mon nom qui est appelé. Pourquoi se presser au
portillon alors que je sais que l'avion ne partira pas sans moi et
que j'ai un siège attribué ? Parfois cela me joue des tours,
comme ne plus avoir de place pour les bagages dans les coffres mais
en règle générale cela me permet de choisir mon siège comme bon
me semble, pouvant accéder à des sièges qui ne sont pas
sélectionnables sur Internet et sans doute libres suite à des
annulations de dernière minute. Aujourd'hui je n'y ai pas échappé,
l'avion n'est rempli qu'aux trois quarts et j'ai pu me mettre du côté
droit comme je voulais. Et j'ai bien fait, Uluru est bien sur la
droite comme prévu et sous le soleil j'ai fait une jolie photo
pendant que ceux du côté gauche affichaient une mine dépitée à
voir mon air réjoui. Certains n'en pouvant plus se sont déplacés
sur la droite une fois l'hôtesse le dos tourné.
Quelque part entre Uluru et Sydney |
Alors que j'étais plongé
dans la lecture de mon guide sur la Tasmanie afin de réfléchir à
l'itinéraire que je vais suivre dès demain pour rejoindre les
endroits les plus jolis, j'ai jeté un œil par le hublot par
inadvertance. J'étais repassé côte gauche pour avoir plus de place
pour les jambes suite à mon voisin de devant qui à droite avait
rabattu son siège. J'ai d'abord cru que c'était une couverture de
nuages mais en écarquillant un peu plus les yeux j'ai compris que
c'était le sol qui était tout blanc. L'avion pour Sydney passait au
dessus d'un désert de sel. Je suis alors allé voir du côté droit
pour vérifier à quoi ça ressemblait. J'ai eu un choc, un paysage
merveilleux avec de la terre, une mer de sel qui semblait être une
vraie mer et des endroits où l'eau était toujours présente dont le
sel lui donnait une couleur rose magnifique. Mes allées et venues
pleines d'allégresse en ont étonné plus d'un, j'étais comme un
papillon allant de hublot en hublot.
Les gens se sont redressés sur
leur siège, refermant des bouches en l'air d'où s'écoulait un
filet de bave, les yeux se sont remis dans leurs orbites et l'un
d'eux ma demandé ce que c'était. Je lui ai répondu « I don't
know but it's great ». Ça l'a beaucoup fait rire. Rapidement
la nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre, les gens
ont commencé à déballer leurs réflex. Trop tard, le lac rose
avait disparu derrière la queue de l'appareil !
C'est comique, j'ai le
même avion depuis que je suis parti de Ayers Rock. Car pour
rejoindre Hobart, j'ai trois vols différents, en passant par Sydney
et Canberra, sauf que c'est le même. Quand je descend je suis
directement en salle d'embarquement et dans l'avion j'ai le même
numéro de siège attribué, 7A. Je pourrais laisser mes affaires à
l'intérieur ce serait plus simple ! Le personnel de cabine me
reconnaît et me dit « welcome back ! ». Au moins je
ne risque pas de rater la correspondance !
Sydney. A dans deux semaines! |
Comme en
Nouvelle-Zélande, c'est un plaisir de prendre l'avion. Les cartes
d'accès à bord sont réduites à une espèce de ticket de caisse
avec un code barre qui est lu par un scanner en salle d’embarquement.
Pas de carte d'identité à présenter, pas de contrôles à tous les
niveaux (j'ai compté une fois en France j'en ai eu trois à la
suite : à la porte, au bus et dans l'avion, c'est complètement
crétin). On va on vient en toute liberté, on peut même emporter
une bouteille d'eau sans la passer aux rayons X. Du coup en 5 minutes
c'est torché, tout le monde est dans l'avion et les portes se
ferment dès le dernier monté. La chef de cabine, Belinda, est une
tornade efficace qui donne le tournis. Elle est tout le temps à
tournicoter, elle connaît l'avion comme sa poche, appuyant ici d'un
doigt, faisant autre chose avec une autre main tout en faisant les
annonces au téléphone.
Quand vient l’heure de ramasser les
déchets, elle pousse son chariot poubelle en trombe et gare aux
pieds qui dépasseraient ! Elle est un peu sèche mais au moins
ça file droit. Tout à l'heure un passager l'a appelée ;
pendant qu'elle lui répondait elle éteignait le signal d'appel et
enfilait des gants en plastique bleu pour s'avancer sur le ramassage.
Ce n'est plus un être humain, c'est un robot multitâche. Et
multifonction ; je suis sûr qu'elle vous rappe le fromage en
montant en même temps les œufs en neige! De Sydney à Canberra il y
a 30 minutes de vol, elle a trouvé le moyen de nous servir un snack
et des boissons. Un record. Il faudrait l'embaucher à « C'est
du propre », elle vous nettoierait une maison de la cave au
grenier en un tour de main ! Pourquoi en France on est si nuls ?
Peut être devrais je venir m'installer ici, il y a plein de choses à
voir, il faudrait une vie et surtout c'est le pays le moins peuplé
au monde. On respire ! Et maintenant que je connais tous les
États par cœur, c'est un premier pas vers l’intégration !
Super tu vas rencontrer le diable bisou t et b
RépondreSupprimerBen comme le diable sort la nuit, pas sûr. En revanche il y a du nouveau...Voir mon message du 17/1!
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