J'ai entrepris
aujourd'hui la seconde randonnée possible dans Kings Canyon, facile
car elle ne fait que deux petits kilomètres aller retour. C'est un
sentier qui reste au fond du canyon, à l'ombre des eucalyptus et
d'autres arbres. Et au milieu coule un petit ruisseau. C'est un havre
de paix pour les animaux du coin qui viennent y trouver fraîcheur,
eau et nourriture. Le chemin passe à travers des éboulis, dont
certains sont plus gros qu'une maison, morceaux détachés des parois
du canyon. Le dernier gros rocher à s'être ainsi détaché remonte
à 1930. Le canyon est né à l'origine d'une fracture dans le
plateau qui prend naissance à l'entrée du canyon. Le plateau est
constitué de deux couches, l'une, profonde, appelée la pierre de
sable de Charmichael, de couleur foncée et une autre qui forme toute
la hauteur du plateau, la pierre de sable de Mereenie, de couleur
rouge.
La fracture sous l'effet de l'érosion pendant 20 millions
d'années a conduit à l’agrandissement de cette brèche. Puis sous
l'effet du vent, de la pluie et du ruissellement, la faille s'est
agrandie jusqu'à la couche de Charmichael, provoquant
l'affaiblissement de la structure située au dessus et donc
l'éboulement des parois de la faille. Ainsi est né le canyon. C'est
un peu comme quand on fait un château de sable et que la mer vient
lécher la base. Sous l'effet de l'eau, la base se creuse provoquant
l'effondrement du château. C'est ce qui s'est passé ici.
Depuis, la végétation a
envahi l'intérieur du canyon. Les trous dans les troncs et les
branches sont le refuge d'insectes et d'oiseaux. Dans les branches on
peut aussi trouver une espèce de cobra que les aborigènes d'ici,
les Luritja (sans doute une tribu différente de Uluru car ils
portent un autre nom), consommaient.
J'ai bien guetté autour de moi
pour essayer d'en apercevoir un prêt à s'enrouler autour du cou
comme une écharpe mais je n'ai rien vu. En revanche il y avait un
oiseau, un genre de pie teigneuse, qui n'arrêtait pas de me crier
après et de me courser, sans doute parce que j'avais dû passer à
proximité de son nid. Il y a également plein de lézards, pas
farouches, qui se laissent photographier de près sans réagir. L'un
d'eux, un lézard gris strié de blanc à la gorge mouchetée de
gris et blanc ne payait pas de mine, jusqu'à ce qu'il se mette à
courir. C'est trop drôle à voir, ils se déplace debout, sur les
pattes arrières, se servant de sa queue comme d'une cane. Et il va
très vite. Tout comme les fourmis qui sont de vrais supersoniques.
Je ne sais pas à quoi elles carburent mais elles sont survoltées,
ça défile avant qu'on ait eu le temps de s'en rendre compte. Sans
doute est ce parce que le pays est grand et qu'elles ont beaucoup de
distance à parcourir !
Il est pas bien mon endroit? |
Le chemin ne va pas
jusqu'au bout du canyon, il s'arrête au niveau d'une plate-forme
aménagée permettant d'avoir une vue sur le fond du canyon. Au delà
c'est un lieu sacré pour les aborigènes. Décidément tout est
sacré dans ce pays ! Il y avait un couple un peu plus bas, qui
avait marché le long du ruisseau pour gagner un endroit qui formait
comme un étang dans lequel ils se baignaient. Je me suis radiné
après leur baignade, crapahutant de ci de là, pour leur gâcher le
paysage. Ça a marché, ils n'ont pas tardé à déguerpir. Ils
n'arrêtaient pas de parler, dans un endroit pareil c'est un crime.
Je suis tombé sous le charme de l'endroit, c'est si paisible, si
reposant !
Tellement qu'après le
déjeuner où je suis retourné sur le parking car mon pique nique
attendait dans la voiture, j'ai changé mes plans.
J'avais prévu
dans l'après midi de reprendre le sentier d'hier qui fait le tour,
mais en commençant par la fin, ceci afin de rejoindre un autre
sentier, le Giles Track, qui longe la bordure du plateau vers l'est,
pendant 22 kilomètres. C'est un trek de 2 jours avec un campement à
la moitié du chemin. Évidemment il n'était pas question que je
fasse tout ce parcours mais je voulais en commencer un bout. Eh bien,
je n'y suis pas allé. La perspective d'aller suer là haut dans la
caillasse était bien moins réjouissante que de retourner au bord de
mon étang privé, à l'ombre des eucalyptus. J'ai trouvé mon oasis
de bonheur. Pour occuper mon après midi j'ai pris le paréo, un
oreiller, les guides de voyage en guise de lecture, comme si j'allais
à la plage.
C'était divin !
Quel merveilleux endroit rafraîchissant et reposant, allongé sur
une dalle chaude, les pieds dans l'eau, bercé par les glouglous et
les chants d'oiseaux ! Je suis mieux là que sur une île humide
de Nouvelle-Calédonie. J'ai pris la bonne décision en venant ici
plus tôt. Il y a plein de libellules qui vont et viennent dans un
ballet de couleurs, des rouges, des vertes, des bleus, des grosses,
des petites. Je ne me lasse pas d'un coin comme ça, il y a mille et
une chose à observer. L'air embaumait l'eucalyptus en plus. En
parlant d'eucalyptus, je pensais aux koalas qui ne mangent que ça.
J'aimerais bien en tenir un dans mes bras pour voir s'il sent les
pastilles pour la toux !
Je me demande aussi si je
ne vais pas revenir sur Sydney quelques jours avant d'aller dans le
Queensland, si jamais j'y vais. J'y ai eu du bon temps, à flâner
dans les rues, ivre de liberté.
Il y aussi plein d'endroits que je
n'ai pas eu le temps de visiter, comme les plages que l'on rejoint
par ferry ou encore tous ces bras de mer que je n'ai pas explorés.
J'y retournerais bien, après Adélaïde. Je vais me renseigner si je
ne peux pas changer mon billet pour Guam avec un vol de Sydney ou
Melbourne mais si je sais que les changements d'itinéraires
engendrent un coût dans le billet tour du monde. De plus ça rajoute
des miles. A étudier. Car on dit sur les guides que la région
d'Adélaïde a un climat comparable au climat méditerranéen, chaud
et sec et bien différent de l'humidité que l'on trouve dans le
nord. C'est la région qui produit la majeure partie du vin
australien.
Quand je vais rentrer je
vais être imbattable sur la géographie. Je connais déjà le nom de
tous les états australiens. C'est plus intéressant d'apprendre
ainsi que dans un livre ou une classe d'école triste qui sent le
renfermé. J’appelle ça de la géographie appliquée et j'aime ça.
Par contre les australiens savent qui est le président en France
alors que je ne sais même pas qui c'est ici. Un roi, une reine, un
président ? Ils m'ont même appris la naissance du monstre le
mois dernier. Il faut dire que l'Australie est un pays dont on
n'entend jamais parler, comme les autres du reste. On ne parle aux
informations que de la France, à se regarder le nombril, tendance
mauvais côté des choses en plus. C'est pour ça que je me refuse à
regarder les informations. Je ne suis au courant de rien, de toute
façon quand quelque chose de significatif se produit je finis par le
savoir par d'autres. Le prime time je ne connais pas. Et rien que le
fait que ce créneau soit savamment étudié et matraqué de
publicité suffit à me le faire éviter !
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