Après avoir tergiversé
entre le Taronga zoo où il faut prendre un bateau, situé ailleurs
dans la baie et le Sydney Wildlife Center situé dans le port
adjacent au Circular Quay, j'ai opté pour ce dernier, joignable à
pied. Bon je sais, c'est de la triche ! Mais je ne pouvais plus
attendre pour voir les habitants australiens de toujours. Mais avant,
je suis allé faire quelques emplettes et j'ai changé de look. J'en
avais marre de cet air de SDF ahuri. J'avais un peu besoin de
fraîcheur à l'instar du vent nouveau qui souffle sur l'Australie.
Chemin faisant, j'ai trouvé un coiffeur miteux qui sentait la
naphtaline, avec des photos de modèles délavées datant des années
50. Rien n'avait évolué depuis, pas même le coiffeur ! Mais
pour 15 dollars, j'ai dit au revoir à mes cheveux décolorés par la
mer et le soleil qui me faisaient ressembler à Jason Donovan. Pas
sexy du tout. Le coiffeur m'a tout fait sans shampoing, à la
tondeuse, excepté le dessus au ciseau.
Et il s'est appliqué,
passant et repassant sur les endroits. Je suis bien resté 30
minutes, j'ai cru qu'il allait me faire payer un supplément pour
cheveux longs. Le résultat est là, une coupe basique qui tiendra
bien plusieurs semaines. Exit la casquette. Je me suis retrouvé dans
le miroir, à force je n'osais plus me regarder !
Ce qui est étonnant à
Sydney c'est que j'entends parler français à tous les coins de rue,
même à l'auberge de jeunesse. Et sur les 4 lits du dortoir, deux
sont pris par des français. Ça m'étonne toujours de voir des
congénères en vadrouille partout. Serions nous plus nombreux que ce
qu'on nous dit ? Il semble presque que les français ont déserté
la France. Et les gens que je rencontre ici sont là au long court,
des gens qui cherchent à s'installer et à trouver un emploi. A
chaque pas que je fais je pense à mon père, c'est la ville où il
aimerait vivre. Je marche sur ses pas, me disant qu'il est peut être
passé par là avant moi. C'est émouvant.
Au zoo c'était plein de
monde, de familles avec des poussettes qui squattaient les meilleures
places, m'obligeant à me frayer un chemin pour être au plus près
des créatures. Et quelles créatures ! Ça a commencé par une
salle remplie de papillons exotiques qui viennent se poser sur nous.
Les gens s'amusaient à se prendre en photo avec des papillons dans
les mains. Après c'est un stand de charmantes vipères qui tirent la
langue derrière la vitre et que le gamins s'amusaient à taquiner.
La vitre en moins, je ne suis pas sur qu'il aient été si
téméraires ! Ensuite, on pousse une porte pour se retrouver à
l'air libre et là, dans les eucalyptus, j'ai vu mes premiers koalas,
d'adorables nounours gris aux oreilles avec plein de poils blancs
dedans, calés dans une fourche entre le tronc et les branches, en
train de roupiller et de s'étirer. Car je suis arrivé un peu après
le feeding, ce moment où les gardiens donnent à manger à leurs
pensionnaires.
C'est donc repus qu'ils sont remontés dans leur arbre
et n'ont pas daigné me jeter un coup d’œil ! J'avais une
envie irrépressible de les caresser et d'en tenir un dans mes bras.
Je ne pense pas qu'il y ait un animal plus craquant sur terre !
Demain, en principe, je pourrai en voir en pleine nature. Il me
tarde !
Après les koalas, les
kangourous ! Je ne savais pas mais il y en a de plusieurs races.
Les premiers que j'ai vu sont gris-blanc et fauve et sont des
kangourous miniatures. C'est trop drôle de les voir quand ils
marchent. Un kangourou ça ne marche pas, ça sautille. Et des grands
sauts, on les dirait montés sur ressort. Ils ne se servent de leur
pattes de devant que pour grattouiller le sol et se saisir de la
nourriture. Il y en avait un occupé à rogner un épi de maïs comme
un écureuil.
Au milieu de leur aire patrouillait une espèce de
cochon sauvage à poil long, qui ressemblait plus à un bulldog qu'à
un cochon. Je ne sais pas ce que c'est comme machin. Dans ce zoo il
n'y a que des autochtones, aucune espèce venant d'ailleurs. Ils
n'ont pas besoin, l'Australie est un pays qui a une faune endémique
unique au monde qui s'est développée de son côté, un peu comme
les kiwis en Nouvelle-Zélande.
La prochaine étape est à
nouveau des aquariums avec des crotales et autres espèces rampantes
très communes, qui vivent dans les déserts, comme celui où je ne
vais pas tarder à me rendre. J'éviterai soigneusement d'aller
pisser la nuit pieds nus ! Puis vient le tour du vrai kangourou,
le grand, avec ses pattes de devant qui ressemblent à une chèvre. Je les ai trouvés moins jolis que les miniatures dans la salle
d'avant.
Enfin, le clou, vrai
monstre aquatique, c'est le crocodile, belle bête d'une dizaine de
mètres de long, que l'on peut admirer aussi sous l'eau, en
empruntant un escalier qui mène à un stand d'observation sous la
surface du plan dans lequel il évolue. C'est pas très vif un
crocodile quand ça ne chasse pas. Ça se déplace lentement, comme
en apesanteur, très gracieusement et on a du mal à s'attendre à de
la grâce venant de la part d'un crocodile qui a une gueule devant
laquelle on n'a pas envie de se retrouver nez à nez ! Je ne
sais pas ce que ça mange, mais vu la taille il doit lui falloir un
bœuf chaque jour.
En revanche, je sais ce
que de gros lézards beiges mangent, les gardes leur ont donné une
platée de souris mortes. Ils ne se sont pas déplacés pour autant,
sans doute repus. Il y a un endroit aussi, plongé dans l'obscurité,
où ils ont recréé un désert avec des trous, des troncs d'arbres
morts et où des espèces de rongeurs vaquent, semblant avoir des
roues à la place des pattes. Ils sont très agiles, montent sur les
troncs d'arbre morts, aux branches, creusent, se pourchassent. Parmi
eux se trouvent deux spécimens gros comme des lapins. Je ne sais pas
de quoi il s'agit avec toute cette ménagerie, mais j'ai bien peur
que mon camping sauvage dans le désert se transforme en attraction
touristique de premier choix pour les bestioles du crû, qui,
rappelons le, vivent la nuit quand il fait moins chaud afin
d'économiser leurs forces. Je n'ai pas fini d'entendre gratter ou
fouiner !
En sortant, il y avait
des panneaux avec ma photo dessus, dont ils avaient tiré le portrait
en entrant. J'ai jeté un œil, en fait c'est comme un mini livre
avec la même photo mise sur des fonds différents. On me voit avec
les papillons, les koalas, les kangourous... A l'intérieur il y a
aussi un échantillon de fourrure de koala. C'est très doux, je ne
sais pas si c'est du vrai, j'aimerais que non, pauvre petite bestiole
sans défense ! Sous l'effet euphorisant de mon séjour
récupérateur de Sydney, j'ai acheté le truc, en guise de souvenir.
Et puis ils se sont décarcassés pour faire ça, ce n'est pas comme
très souvent une photo épinglée sur un mur. Évidemment j'ai payé
pour ceux qui n'ont rien pris, soit le prix de l'entrée en plus.
Je voulais dire aussi,
quel bonheur que d'être dans un pays où les gens sont souriants,
serviables et aimables, où tout est fait pour rendre service et
faciliter la vie des gens. Même à l'auberge on trouve tout :
de grands frigos armoires larges de 5 mètres, une cuisine à
disposition ultra moderne et design, une agence de voyage, un service
aux petits oignons, un personnel immédiatement disponible dès qu'on
en a besoin. Et c'est une auberge de jeunesse. Ça favorise la
relaxation, voilà le secret pourquoi les gens sont détendus, ils
n'ont pas à courir, on le fait à leur place. Du coup ils sont
débarrassés des soucis quotidiens et plus à même de rigoler. Je
n'ai encore rien vu de l'Australie mais déjà je voudrais presque y
finir mon voyage. Pourquoi aller ailleurs, dans les emmerdes alors
que l'Australie offre tout sur un plateau ?
On trouve dans le
Queensland des paradis tropicaux, les tracas en moins. Et ailleurs
des déserts, des étendues sauvages, des forêts tropicales ou
subtropicales pleins de mystère comme en Tasmanie. Et c'est si
grand. Il y a plein de coins sur lesquels je suis obligé de faire
l'impasse, notamment l'Outback, la côte ouest, pourtant très belle
et de l'aveu de beaucoup la région la plus intéressante d'Australie
si on omet le Queensland. Mais quand on regarde un graphe avec les
distances et les temps de route, ça refroidit. 4000 kilomètres pas
là, 30 heures de route par ici... Il faudrait une vie pour tout
découvrir de ce pays. Faudra que je revienne !
En plus, contrairement à
la Nouvelle-Zélande où je ne comprenais rien, ici je les comprends
parfaitement. Certains n'ont même pas d'accent, on pourrait croire
que ce sont des français qui parlent bien anglais. Je peux avoir des
conversations avec eux et je n'ai plus d’appréhension qui
m'empêchaient en Nouvelle-Zélande d'aller vers les autres.
Après le zoo, j'ai
marché un peu sur le port Darling. Il y a un pont de bois qui
traverse le port de part en part et permet d'avoir une belle vue sur
les grattes ciels de Sydney. Au fait, on ne dit pas Sid-nez mais
Sid-ni ! Qu'on se le dise ! Darling Harbour est en fait une
marina où mouillent des voiliers, sans doute venus du monde entier.
Mais comme le temps était couvert et avec le petit vent qui
soufflait sur le pont, je suis retourné dans le centre où j'ai
trouvé une grande librairie, Dymock, avec pleins de guides sur
l'Australie.
Croquignolet, n'est ce pas? |
J'en suis ressorti avec deux autres, un qui ne traite
que de la région de Ayers Rock, le Centre Rouge comme ils
l'appellent, avec plein d'idées d'itinéraires. Cela me sera très
utile. L'autre livre traite uniquement de la Tasmanie et est très
bien détaillé avec une liste des 21 points à ne pas manquer avec
des photos à tomber. J'avais commencé à les écrire sur un calepin
mais une vendeuse est passée dans mon dos, alors je l'ai acheté. Et
puis cela me fera un souvenir à mon retour !
Ce soir pour bien dormir,
j'ai mis le matelas par terre après avoir poussé une table guéridon
et des chaises. Car même si je n'ai plus le même en dessous, je ne
sais pas ce qu'a cette place mais je n'ai que des insomniaques qui
ont la gigue quand ils dorment. J'en avais un peu marre des
tremblements de terre qui me réveillaient tout le temps. On verra ce
que ça donne demain au réveil, si personne ne m'a marché dessus
avant. Pour l'heure il n'y a personne dans la chambre, vu que c'est
vendredi soir ils sont tous de sortie. Ça va me laisser un peu de
répit et le temps de m'endormir pour être frais demain pour
l'excursion aux Blue Montains.
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