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vendredi 6 janvier 2012

Les squatteurs de Sydney


Après avoir tergiversé entre le Taronga zoo où il faut prendre un bateau, situé ailleurs dans la baie et le Sydney Wildlife Center situé dans le port adjacent au Circular Quay, j'ai opté pour ce dernier, joignable à pied. Bon je sais, c'est de la triche ! Mais je ne pouvais plus attendre pour voir les habitants australiens de toujours. Mais avant, je suis allé faire quelques emplettes et j'ai changé de look. J'en avais marre de cet air de SDF ahuri. J'avais un peu besoin de fraîcheur à l'instar du vent nouveau qui souffle sur l'Australie. Chemin faisant, j'ai trouvé un coiffeur miteux qui sentait la naphtaline, avec des photos de modèles délavées datant des années 50. Rien n'avait évolué depuis, pas même le coiffeur ! Mais pour 15 dollars, j'ai dit au revoir à mes cheveux décolorés par la mer et le soleil qui me faisaient ressembler à Jason Donovan. Pas sexy du tout. Le coiffeur m'a tout fait sans shampoing, à la tondeuse, excepté le dessus au ciseau. 
Et il s'est appliqué, passant et repassant sur les endroits. Je suis bien resté 30 minutes, j'ai cru qu'il allait me faire payer un supplément pour cheveux longs. Le résultat est là, une coupe basique qui tiendra bien plusieurs semaines. Exit la casquette. Je me suis retrouvé dans le miroir, à force je n'osais plus me regarder !
Ce qui est étonnant à Sydney c'est que j'entends parler français à tous les coins de rue, même à l'auberge de jeunesse. Et sur les 4 lits du dortoir, deux sont pris par des français. Ça m'étonne toujours de voir des congénères en vadrouille partout. Serions nous plus nombreux que ce qu'on nous dit ? Il semble presque que les français ont déserté la France. Et les gens que je rencontre ici sont là au long court, des gens qui cherchent à s'installer et à trouver un emploi. A chaque pas que je fais je pense à mon père, c'est la ville où il aimerait vivre. Je marche sur ses pas, me disant qu'il est peut être passé par là avant moi. C'est émouvant.
Au zoo c'était plein de monde, de familles avec des poussettes qui squattaient les meilleures places, m'obligeant à me frayer un chemin pour être au plus près des créatures. Et quelles créatures ! Ça a commencé par une salle remplie de papillons exotiques qui viennent se poser sur nous. Les gens s'amusaient à se prendre en photo avec des papillons dans les mains. Après c'est un stand de charmantes vipères qui tirent la langue derrière la vitre et que le gamins s'amusaient à taquiner. La vitre en moins, je ne suis pas sur qu'il aient été si téméraires ! Ensuite, on pousse une porte pour se retrouver à l'air libre et là, dans les eucalyptus, j'ai vu mes premiers koalas, d'adorables nounours gris aux oreilles avec plein de poils blancs dedans, calés dans une fourche entre le tronc et les branches, en train de roupiller et de s'étirer. Car je suis arrivé un peu après le feeding, ce moment où les gardiens donnent à manger à leurs pensionnaires. 
C'est donc repus qu'ils sont remontés dans leur arbre et n'ont pas daigné me jeter un coup d’œil ! J'avais une envie irrépressible de les caresser et d'en tenir un dans mes bras. Je ne pense pas qu'il y ait un animal plus craquant sur terre ! Demain, en principe, je pourrai en voir en pleine nature. Il me tarde !
Après les koalas, les kangourous ! Je ne savais pas mais il y en a de plusieurs races. Les premiers que j'ai vu sont gris-blanc et fauve et sont des kangourous miniatures. C'est trop drôle de les voir quand ils marchent. Un kangourou ça ne marche pas, ça sautille. Et des grands sauts, on les dirait montés sur ressort. Ils ne se servent de leur pattes de devant que pour grattouiller le sol et se saisir de la nourriture. Il y en avait un occupé à rogner un épi de maïs comme un écureuil. 
Au milieu de leur aire patrouillait une espèce de cochon sauvage à poil long, qui ressemblait plus à un bulldog qu'à un cochon. Je ne sais pas ce que c'est comme machin. Dans ce zoo il n'y a que des autochtones, aucune espèce venant d'ailleurs. Ils n'ont pas besoin, l'Australie est un pays qui a une faune endémique unique au monde qui s'est développée de son côté, un peu comme les kiwis en Nouvelle-Zélande.
La prochaine étape est à nouveau des aquariums avec des crotales et autres espèces rampantes très communes, qui vivent dans les déserts, comme celui où je ne vais pas tarder à me rendre. J'éviterai soigneusement d'aller pisser la nuit pieds nus ! Puis vient le tour du vrai kangourou, le grand, avec ses pattes de devant qui ressemblent à une chèvre. Je les ai trouvés moins jolis que les miniatures dans la salle d'avant.
Enfin, le clou, vrai monstre aquatique, c'est le crocodile, belle bête d'une dizaine de mètres de long, que l'on peut admirer aussi sous l'eau, en empruntant un escalier qui mène à un stand d'observation sous la surface du plan dans lequel il évolue. C'est pas très vif un crocodile quand ça ne chasse pas. Ça se déplace lentement, comme en apesanteur, très gracieusement et on a du mal à s'attendre à de la grâce venant de la part d'un crocodile qui a une gueule devant laquelle on n'a pas envie de se retrouver nez à nez ! Je ne sais pas ce que ça mange, mais vu la taille il doit lui falloir un bœuf chaque jour.
En revanche, je sais ce que de gros lézards beiges mangent, les gardes leur ont donné une platée de souris mortes. Ils ne se sont pas déplacés pour autant, sans doute repus. Il y a un endroit aussi, plongé dans l'obscurité, où ils ont recréé un désert avec des trous, des troncs d'arbres morts et où des espèces de rongeurs vaquent, semblant avoir des roues à la place des pattes. Ils sont très agiles, montent sur les troncs d'arbre morts, aux branches, creusent, se pourchassent. Parmi eux se trouvent deux spécimens gros comme des lapins. Je ne sais pas de quoi il s'agit avec toute cette ménagerie, mais j'ai bien peur que mon camping sauvage dans le désert se transforme en attraction touristique de premier choix pour les bestioles du crû, qui, rappelons le, vivent la nuit quand il fait moins chaud afin d'économiser leurs forces. Je n'ai pas fini d'entendre gratter ou fouiner !
En sortant, il y avait des panneaux avec ma photo dessus, dont ils avaient tiré le portrait en entrant. J'ai jeté un œil, en fait c'est comme un mini livre avec la même photo mise sur des fonds différents. On me voit avec les papillons, les koalas, les kangourous... A l'intérieur il y a aussi un échantillon de fourrure de koala. C'est très doux, je ne sais pas si c'est du vrai, j'aimerais que non, pauvre petite bestiole sans défense ! Sous l'effet euphorisant de mon séjour récupérateur de Sydney, j'ai acheté le truc, en guise de souvenir. Et puis ils se sont décarcassés pour faire ça, ce n'est pas comme très souvent une photo épinglée sur un mur. Évidemment j'ai payé pour ceux qui n'ont rien pris, soit le prix de l'entrée en plus.
Je voulais dire aussi, quel bonheur que d'être dans un pays où les gens sont souriants, serviables et aimables, où tout est fait pour rendre service et faciliter la vie des gens. Même à l'auberge on trouve tout : de grands frigos armoires larges de 5 mètres, une cuisine à disposition ultra moderne et design, une agence de voyage, un service aux petits oignons, un personnel immédiatement disponible dès qu'on en a besoin. Et c'est une auberge de jeunesse. Ça favorise la relaxation, voilà le secret pourquoi les gens sont détendus, ils n'ont pas à courir, on le fait à leur place. Du coup ils sont débarrassés des soucis quotidiens et plus à même de rigoler. Je n'ai encore rien vu de l'Australie mais déjà je voudrais presque y finir mon voyage. Pourquoi aller ailleurs, dans les emmerdes alors que l'Australie offre tout sur un plateau ? 
On trouve dans le Queensland des paradis tropicaux, les tracas en moins. Et ailleurs des déserts, des étendues sauvages, des forêts tropicales ou subtropicales pleins de mystère comme en Tasmanie. Et c'est si grand. Il y a plein de coins sur lesquels je suis obligé de faire l'impasse, notamment l'Outback, la côte ouest, pourtant très belle et de l'aveu de beaucoup la région la plus intéressante d'Australie si on omet le Queensland. Mais quand on regarde un graphe avec les distances et les temps de route, ça refroidit. 4000 kilomètres pas là, 30 heures de route par ici... Il faudrait une vie pour tout découvrir de ce pays. Faudra que je revienne !
En plus, contrairement à la Nouvelle-Zélande où je ne comprenais rien, ici je les comprends parfaitement. Certains n'ont même pas d'accent, on pourrait croire que ce sont des français qui parlent bien anglais. Je peux avoir des conversations avec eux et je n'ai plus d’appréhension qui m'empêchaient en Nouvelle-Zélande d'aller vers les autres.
Après le zoo, j'ai marché un peu sur le port Darling. Il y a un pont de bois qui traverse le port de part en part et permet d'avoir une belle vue sur les grattes ciels de Sydney. Au fait, on ne dit pas Sid-nez mais Sid-ni ! Qu'on se le dise ! Darling Harbour est en fait une marina où mouillent des voiliers, sans doute venus du monde entier. Mais comme le temps était couvert et avec le petit vent qui soufflait sur le pont, je suis retourné dans le centre où j'ai trouvé une grande librairie, Dymock, avec pleins de guides sur l'Australie.
Croquignolet, n'est ce pas?
J'en suis ressorti avec deux autres, un qui ne traite que de la région de Ayers Rock, le Centre Rouge comme ils l'appellent, avec plein d'idées d'itinéraires. Cela me sera très utile. L'autre livre traite uniquement de la Tasmanie et est très bien détaillé avec une liste des 21 points à ne pas manquer avec des photos à tomber. J'avais commencé à les écrire sur un calepin mais une vendeuse est passée dans mon dos, alors je l'ai acheté. Et puis cela me fera un souvenir à mon retour !
Ce soir pour bien dormir, j'ai mis le matelas par terre après avoir poussé une table guéridon et des chaises. Car même si je n'ai plus le même en dessous, je ne sais pas ce qu'a cette place mais je n'ai que des insomniaques qui ont la gigue quand ils dorment. J'en avais un peu marre des tremblements de terre qui me réveillaient tout le temps. On verra ce que ça donne demain au réveil, si personne ne m'a marché dessus avant. Pour l'heure il n'y a personne dans la chambre, vu que c'est vendredi soir ils sont tous de sortie. Ça va me laisser un peu de répit et le temps de m'endormir pour être frais demain pour l'excursion aux Blue Montains.

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