Bye Bye l'Ile des Pins |
Le paquebot de P&O
est revenu ce matin, dépité, tentant une nouvelle approche. Pour
rien, car le temps n'a pas changé. Malgré cela, je me suis bien
positionné dans l'avion cette fois et le lagon arrivait quand même
à avoir des couleurs exceptionnelles. Quand je suis arrivé à
Nouméa j'étais étonné que l'avion ait pu se poser sous ces
trombes d'eau. Je me demande toujours comment il peut freiner sur une
piste complètement trempée sans déraper. D'un autre côté le
pilote freinait prudemment par à coups.
Je n'avais pas réalisé
mais mon vol pour Lifou n'est que dans l'après midi et le guichet de
Air Calédonie est fermé à l'enregistrement, ce qui fait que je
dois attendre dans l'aérodrome avec mes bagages pendant plus de
trois heures. C'est donc tout naturellement que je me suis installé
à la cafétéria, pensant prendre un petit déjeuner mais il ne
restait plus rien. C'était plein à craquer de passagers du vol pour
Ouvéa, retardé de 1h30. A la cafétéria il n'y avait rien à
faire, pas de signal internet non plus. J'ai donc décidé d'occuper
ce temps mort pour aller aux toilettes où j'ai monopolisé le sèche
mains pendant plus d'une heure, en profitant pour sécher mes
vêtements humides un par un. Et ils étaient bien humides vu le
temps que ça a pris. Les gens qui rentraient me souriaient d'un œil
complice. Il n'y a rien de drôle là dedans, je m'en passerais
bien ! Mais enfin j'ai des fringues bien sèches pour Lifou.
Une fois la séance
blanchisserie terminée, je suis retourné en salle d'embarquement
pour voir si je pouvais cette fois laisser mes bagages. Toujours
fermé. Un coup d’œil aux écrans des vols, et là j'ai dû me
pincer et relire une seconde fois après avoir cligné des yeux. Le
vol est annulé ! Sans aucune annonce, sans raison. J'ai donc
pris mon barda, direction le premier étage au guichet de Air
Calédonie où l'on ne peut même pas entrer car la porte s'ouvre
vers l'intérieur et l'intérieur est noir de monde. Il y a des gens
qui fulminent. Quand enfin ça a été mon tour j'ai appris que le
prochain vol sur lequel j'étais positionné n'était que demain, 6
heures du matin. Un horaire terriblement moche.
J'ai demandé à la
guichetière comment je faisais maintenant, qu'ils devaient me
prendre en charge, me trouver un hôtel pour ce soir dans Nouméa.
J'ai eu droit à « On n'y peut rien Monsieur, ce sont les
intempéries, on ne peut rien vous proposer ». J'étais donc
livré à moi même, en carafe. Avec le temps que je venais de
supporter ces derniers jours à l’Île des Pins, la séance séchage
de fringues aux toilettes, ça c'était la goutte d'eau qui faisait
déborder le vase. Le coup de grâce, c'en était trop pour ma santé
mentale !
J'ai commencé par faire
reculer l'horaire de demain. Plus tard ce n'était pas possible,
c'était complet. Il a fallu que je réfléchisse à toute vitesse
pour essayer de trouver la meilleure solution. Puisque le temps était
encore pourri jusqu'à vendredi et que je devais trouver un hôtel ce
soir sur Nouméa - rien à moins de 100 euros - pourquoi ne pas louer
une voiture ici le temps que la météo redevienne clémente et
pouvoir ainsi quitter Nouméa et faire du camping sauvage aux
alentours? Je lui ai donc demandé de décaler le vol à samedi
matin, le 7 janvier. Restait à me trouver une voiture de location.
Pas gagné, les loueurs à l'aérodrome sont tous fermés, leurs
guichets n'ouvrant que lorsque les avions arrivent et il n'y a rien
de prévu avant plusieurs heures. En attendant j'ai demandé à Air
Calédonie d'appeler l'agence de voyage Caledonia Spirit pour les
prévenir de l'annulation du vol étant donné que j'ai une location
de voiture intégralement payée d'avance à Lifou. Ça ne répondait
pas. Le sort s’acharne. Comme je bloquais la file d'attente, j'ai
été invité à renouveler une tentative au point information au rez
de chaussée.
Arrivée à Nouméa |
Au point d'information je
n'ai pas reçu plus de secours, ils n'avaient aucune solution pour
moi concernant les loueurs de voiture. Même pas l'initiative de
décrocher leur téléphone pour les appeler. Vu que l'aérodrome
n'est qu'une succursale, ils auraient pu essayer de contacter les
centrales de réservation, non ? Au lieu de ça j'étais invité
à patienter jusqu'à la réouverture des agences pour le prochain
vol « qui doit arriver » ! Finalement j'ai eu
Calédonia Spirit au téléphone. Je leur ai expliqué mes déboires,
s'ils pouvaient annuler la réservation pour Lifou car je ne m'y
rendais plus que samedi prochain, avec le retour du soleil. Pendant
que je leur parlais, j'ai eu aussi l'éclair de génie de leur
demander s'ils pouvaient me réserver une voiture sur Nouméa d'ici
samedi. C'est possible, il faut par contre que je passe à l'agence
pour étudier ça avec eux. Oui mais comment y aller ? « C'est
facile, vous prenez le bus devant l'aérodrome, il n'y a qu'une
ligne ». Pour la suite j'ai dû leur tirer les vers du nez pour
avoir plus de précisions sur leur localisation exacte, près de la
place des Cocotiers, derrière le restaurant le Bilboquet.
Alors que j'étais dans
le bus, j'ai eu tout le temps pour me poser et penser à la
situation. Louer une voiture à Nouméa pour 4 jours ? Pour
faire quoi ? Le temps est tout aussi pourri ici. Et puis faire
du camping sauvage à nouveau sous la pluie ? Et j'ai alors
repensé que le jour de mon vol pour l'Australie, j'avais un avion de
Air Calédonie à prendre le matin même de Ouvea pour Nouméa. Et
s'ils refont le coup de l'annulation de vol ce jour là, ce sera la
catastrophe. Alors quoi, devancer d'un jour mon retour d'Ouvea ?
Et dormir encore sur Nouméa ? J'ai alors pris tout ça pour un
signe du destin et me rappelant que les vols Air Calédonie sont
remboursables, tout comme les prestations de Calédonia Spirit et le
vol de Air Calin pour Brisbane (billet prime par Fying Blue), je
pouvais donc quitter la Nouvelle-Calédonie sans plus de contraintes.
J'ai alors pris la décision de partir le plus tôt possible pour
Sydney, chose qui n'était pas prévue dans mon itinéraire. Après
toutes ces galères j'ai besoin de modernité, de choses qui roulent.
Place des Cocotiers |
J'ai trouvé en chemin,
après le terminus des bus, place des Cocotiers l'office du tourisme.
J'en ai profité pour ouvrir mon ordinateur pour voir s'ils avaient
internet. Ils n'ont pas voulu me donner leur code, après que je leur
aie pourtant expliqué la situation, me disant qu'il y avait un spot
gratuit au bout de la place, au kiosque. J'ai donc traversé la
place, sous la flotte, avec mes bagages, manquant de glisser à
chaque pas sur des revêtements glissants comme de la glace. Et je me
suis assis en tailleur par terre sous un kiosque pas étanche, à
essayer de capter un signal au milieu de jeunes au regard patibulaire
qui auraient pu me détrousser. En guise de spot wifi gratuit, il est
payant et demande une carte. J'ai alors repéré sur le bord de la
place un restaurant un peu tendance qui devait bien avoir du wifi
gratuit. Je me suis installé à une table, d'autant plus qu'il était
14 heures et que j'avais bien faim et surtout soif, ayant laissé
deux bouteilles d'eau au camping pour ne pas m'encombrer. Ça tombait
bien ! Et ils avaient internet. J'ai donc cherché sur
Skyscanner les options disponibles pour Sydney pour jeudi, me
rappelant qu'il y avait un vol direct par Air Calin tous les jeudis.
C'est pour Brisbane, pas pour Sydney. J'ai essayé un autre jour, ça
ne donnait rien, j'ai alors cherché pour demain et là j'ai trouvé
un vol par Qantas. Je me suis connecté à leur site mais je ne
pouvais rien réserver avant le 10 janvier, ils ne font pas de
dernière minute par internet. Comme sur le site de Skyscanner il
était écrit que le vol était affrété par Air Calin, je me suis
connecté à leur site, où le vol n'était pas proposé. J'ai donc
réservé avec le lien direct de Skyscanner vers Ebookers.
Ce qui est étonnant
c'est que le vol proposé est en classe business à un prix inférieur
à la classe éco. Sans doute une bizarrerie comme à la SNCF. A
moins que ce vol proposé trouvé nul part ailleurs sur d'autres
sites ne soit qu'une erreur, d'autant plus qu'après paiement, au
bout d'une demi heure j'avais toujours le statut de la réservation à
« en attente d'émission des billets par la compagnie ».
Je suis retourné sur Qantas et Air Calin en cherchant en classe
affaires. Toujours pas de résultat. Et une nouvelle recherche sur
Ebookers ne donnait plus ce résultat. Curieusement pourtant la
confirmation est bien arrivée avec le siège 3E et mon numéro de
réservation Qantas. Je suis allé vérifié sur leur site, le vol
est bien réservé. J'ai dû avoir le dernier siège vu que désormais
on ne trouve plus trace de ce vol à la réservation. Un coup de
chance dans mes déboires !
J'ai alors annulé les
vols Air Calédonie et Air Calin pour Brisbane directement en ligne.
J'ai envoyé un mail aussi à Brisbane pour annuler la location du
campervan. Changement de programme complet. Exit le Queensland. Ou si
j'y vais ce sera juste pour voir les Whitsundays, en prenant un vol
au dernier moment en fonction de la météo depuis un autre endroit
d'Australie. Je vais faire à la place les déserts australiens. J'en
ai marre des tropiques qui tombent dans la mauvaise saison.
A Caledonia Spirit ils
ont été conciliants, j'ai eu une jeune française très
compréhensive, remontée aussi envers les calédoniens. Car l'écho
qu'elle a eu est que mon vol n'était pas annulé en raison du
mauvais temps mais à cause d'un problème technique, ce qui n'est
pas la même chose et normalement ils auraient dû me proposer une
prise en charge. Elle m'a dit que de toute façon ils sen fichent,
ils se foutent de tout, que ce ne sont que des poker face, allusion à
la chanson de Lady Gaga. Elle m'a aussi dit que j'avais bien raison
d'aller à Sydney, que là bas les choses rouleraient pour moi, que
le management anglo-saxon allait faire des merveilles. Un comble pour
une employée d'une agence de voyages censée vendre des séjours en
Nouvelle Calédonie ! En tout cas, assez de galères, je veux
des doigts de pied en éventail comme ma journée kayak à Aitutaki.
J'en ai marre de la
Mélanésie où rien ne tourne normalement, où l'on ne se sent pas
le bienvenu, où les gens ont des regards noirs. Je préfère de loin
la Polynésie et surtout les polynésiens, beaucoup plus gentils et
chaleureux. La Nouvelle-Calédonie ou une légende qui s'écroule.
Une réputation non justifiée. Je sais que je n'y reviendrai pas. Je
n'ai pas parlé des Mélanésiens mais ils sont noirs et sans faire
dans le racisme, c'est peut être pour ça que les choses tournent
aussi bien qu'en Afrique ou qu'aux Caraïbes. Les jeunes filles sont
toutes obèses à se remonter tout le temps leur pantacourt qui les
boudine. Elles n'ont pas une once de féminité, sans doute en raison
de leur surpoids qui les oblige à marcher les pieds en canard et les
bras écartés comme un bodybuilder. Elles ont l'air de revenir d'un
match de rugby, des demis de mêlées avec des seins ! Je ne
sais pas s'il y a des Miss Calédonie mis si c'est le cas, je suis
sûr qu'ils doivent les importer spécialement pour l'occasion.
En tout cas je suis
retourné à l'office du tourisme pour réserver une chambre au
Tontoutel à côte de l'aéroport. Il faut leur arracher les vers du
nez, c'est d'un pénible ! Pour un syndicat d'initiatives, c'est
un comble, ils n'en ont aucune ! Après je suis allé au
terminus des cars Sud, non sans mal et après avoir demandé le
chemin à plusieurs reprises dans l'idée de rejoindre Tontouta, à
50 kilomètres de là. J'ai attendu 1h30 sous un abri bus bondé où
les rafales de pluie pénétraient et mouillaient mes bagages. Il y a
bien eu dans la délai le bus de la ligne C qui est passé mais celui
là s'arrêtait avant le terminus. Je devais donc attendre le
prochain que j'ai attendu une demie heure de plus avant de renoncer,
au comble de l'exaspération.
C'est la misère! |
Rebelote à l'office du
tourisme pour avoir une navette privée. Ils m'ont juste donné les
numéros. Je leur ai alors demandé de les appeler pour moi. Il faut
tout leur expliquer ou quoi ? La prochaine navette est pour le
prochain vol, à minuit ! Ils m'invitent à prendre un taxi pour
120 euros ! Je leur demande de me passer la compagnie au
téléphone. Et là ils m'ont trouvé une solution, à 19 heures,
soit dans deux heures. Ça va mieux. En attendant je suis retourné
au restaurant de midi pour continuer mes réservations et trouver un
hébergement sur Sydney. C'est chose faite, tout est désormais
arrangé. Comme ils fermaient par contre à 18 heures, je me suis
retrouvé dehors sous la pluie et dans la nuit avec mes bagages. Je
me suis assis sur le trottoir en face de l'office du tourisme, avec
des clodos qui passaient en titubant pour me demander tout un tas de
truc et des dealers en bande. Rien de rassurant, il n'y avait plus
que moi dans la rue et avec toutes mes affaires, il était aisé de
comprendre que j'avais toutes les choses de valeur avec moi et qu'il
était facile de me dépouiller. Je n'en menais pas large. Un clodo
s'est assis à côté de moi pour roupiller et j'ai dû supporter son
odeur jusqu'à 19 heures. Pas le choix, c'était ça ou la pluie !
Je ne le méprisais pas pour autant, je lui ai même dit au revoir en
partant, quand le navette est arrivée. Une voiture noire sans
inscription conduite par un noir dans une nuit noire qui dit
« Montez » sans plus d'explication, ça ne rassure pas
vraiment ! Pouvais-je être sûr qu'il était de la société ?
Je fais peut être un peu trop confiance aux gens mais je suis monté.
Il m'a amené ailleurs, disant qu'il passait prendre une autre
personne, au fond d'une impasse sombre. Cette fois j'ai cru que mon
heure avait sonnée quand il a klaxonné en guise de signal. Mais une
jeune fille en est sortie et ils m'ont bien déposé au Tontoutel, à
20 heures. Quelle journée ! 8 heures pour faire 50 kilomètres !
Heureusement demain je serai à Sydney et tout cela ne sera plus
qu'un mauvais souvenir, le dernier du voyage j'espère bien ! Je
pense avoir fait le bon choix en partant, au final l'annulation du
vol aura été une bonne chose...
Je suis tombée par hasard sur ton blog, il y a environ un mois et depuis je le suis en "sous marin". Je vis à Mooréa avec ma petite tribu. Nous sommes allés une semaine en Nouvelle Calédonie en fin d'année et j'ai le même ressenti que toi, je n'ai pas accroché du tout.
RépondreSupprimerMais il est vrai aussi que le temps 'grisaille, pluie) y sont surement pour beaucoup.
Bon courage pour la suite et bon retour à la civilisation.
Cool l australie! T avais l air en galere chui sur q la bas tu viveras dew aventures + fun
RépondreSupprimerhugo