Google Website Translator Gadget

mardi 10 janvier 2012

La montagne qui pleure


S'il vous plaît, arrêtez avec votre danse de la pluie, ça devient pénible ! Il a plu toute la nuit sans discontinuer et la journée aussi jusqu'à 15 heures. On se croirait en Nouvelle-Calédonie. J'ai passé la nuit à grelotter malgré un pantalon et le sweat-shirt, sous des bourrasques de vent qui faisaient claquer la toile de la tente. Qui peut croire ça ? Dans un désert où il est conseillé de ne pas se rendre l'été et où il y a des écriteaux qui invitent à boire toutes les 15 minutes et disent qu'on doit boire un litre toutes les deux heures. J'ai la poisse c'est tout. La bonne nouvelle c'est que je ne suis pas le seul à devoir supporter ça, là où je passe je pourri aussi les vacances de ceux qui sont là. Ça console...
C'est en traînant le pas que je me suis rendu à Uluru. Seul objectif de la journée : voir le rocher pleurer avec les torrents coulant sur ses flancs. Pas de quoi occuper une journée entière. 
Avant de partir j'ai fait un tour à la réception du camping pour regarder les prévisions météo pour les jours prochains. Il est censé faire beau aujourd'hui. Ah bon ? Ça a l'air mal parti. Et il faudrait accorder ses violons avec le centre culturel d'Uluru qui, lui, affiche le même bulletin qu'hier avec juste la date qui a changé : « prevailing : storms/showers, next day : storms/showers ». Ça laisse peu de place à l'espoir...
Je n'ai pas réussi aujourd'hui à prendre de photos depuis la vitre ouverte. Dès que j'ouvrais c'est comme si on me balançait un seau d'eau à la tronche. J'étais prêt à sortir mon appareil photo aquatique mais il fait de moins belles photos. J'ai donc gardé l'autre en étant obligé de l'essuyer après chaque photo ou même pendant, l'objectif étant trempé avant que je réussisse à cadrer quoi que ce soit. 
L'avantage c'est que j'ai des photos que peu auront, avec Uluru en pleine débâcle ! La pluie a complètement changé l'aspect du rocher : au lieu du rouge-orangé que tout le monde lui connaît, il est désormais bois de rose. Je me suis arrêté au niveau du parking de Mala pour aller à la gorge où je m'étais rendu le premier jour, en revêtant mon poncho jaune poussin après avoir relevé le bas du pantalon et les manches du sweat-shirt. Je n'étais pas le seul affublé de la sorte, tous ont des cirés ou des parapluies. Au supermarché, ils ont mis les ponchos bien en évidence à l'entrée. Il y a toujours moyen de tirer profit de tout.
Un rocher qui dégouline ça va dix minutes, après ça lasse ! Je suis donc retourné au centre culturel pour voir ce qu'ils vendaient comme trucs d'art aborigène. 
Ils proposaient des tableaux bien encombrants ou d'autres larges comme un gant mais avec des motifs qui ne me plaisaient pas. Ils avaient aussi des marque-pages peints à la main. Le reste c'était des objets de bois sculptés, des bols, des cuillères, des lances, des morceaux de bois censés faire de la musique quand on les entrechoque. A la place je me suis rendu à la boutique de souvenirs pour voir si je pouvais trouver des cartes postales de tableaux maudits. Il n'y en avait pas mais j'ai trouvé un joli livre «Australian aboriginal paintings, de Jennifer Isaacs» que je vais me procurer sur internet.
Après je suis allé me restaurer au café du centre où ils proposaient des plats chauds. J'ai sympathisé avec un couple d'australiens qui arrivent de Melbourne en voiture, après 3 jours de route en conduisant 10 heures par jour. Ils vont comme ça jusqu'à Darwin. Je dois les revoir ce soir à leur hôtel où ils vont me faire goûter le vin australien, supérieur selon eux au vin français. J'ai hâte de voir ça ! Ça me réchauffera un peu, j'en suis réduit à mettre le chauffage dans la voiture ; en plein désert, il y a de quoi rêver. Ils me disent que j'amène le mauvais temps avec moi quand je leur ai révélé que je n'avais vu le soleil que 6 jours depuis le 15 décembre.
Je leur ai répondu que les français n'était pas des froggy pour rien ! On a aussi beaucoup ri à l'évocation du film sur les Anangu quand on est passé devant la salle de projection. Sans que je ne dise rien, la femme du couple a commenté en disant que celle qui danse aurait bien besoin d'un bon soutien gorge. Eux aussi n'ont pas pu rester jusqu'à la fin. C'est tout de même curieux que quelque chose censé faire découvrir le mode de vie des Anangu soit si mal fait et repousse les gens.Au fait, je n'ai pas dit, mais j'ai vu des Anangu. Ils sont noirs mais pas crépus, ils ont les cheveux ondulés et certains sont mêmes blonds, ça fait drôle. Leurs traits sont un peu grossiers et ils ont une tendance à avoir les sillons nasogéniens bien marqués.
En attendant l'heure de l'apéritif je suis retourné au camping, prendre une douche chaude revigorante. J'ai aussi regardé si j'avais une réponse pour le van en Tasmanie. Comme je n'avais toujours rien, je les ai appelés, tombant sur un répondeur qui disait que tout était complet jusqu'au 15 février. Je me suis donc rabattu sur une location de voiture normale et je ferai du camping là bas. Sauvage si possible, si j'y arrive car le camping ce n'est définitivement pas mon truc. J'ai déménagé hier la tente derrière un talus pour ne plus entendre le bruit de la station de je-ne-sais quoi mais à la place j'ai eu un concert de portes de vans qui roulent lourdement. Il faudrait qu'ils inventent des ouvertures latérales douces, avec des roues montées sur caoutchouc, ce serait fort appréciable. Il faudra aussi que j'achète une couverture sur place ou un duvet car si j'ai froid dans le désert, je n'ose imaginer à 4 heures d'avion plus au sud.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...