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mardi 17 janvier 2012

Freycinet National Park


Le backpacker dans lequel j'ai dormi la nuit dernière n'était pas terrible. Vieillot, étriqué et il flottait une odeur de pantalon de petit vieux imprégné de pisse. Ça débordait de japonais vivant chacun de leur côté un casque sur la tête à appeler le pays, allant et venant dans les chambres en claquant les portes. L'avantage est que j'avais réservé une chambre à deux lits à partager et ce soir je suis tout seul dedans. Mais on entend les voisins comme dans la même pièce, normal les murs sont en carton, si si, il y a des endroits que les gens ont écorné et on voit comme du papier mâché en sortir. J'ai jeté un coup d’œil indiscret dans un dortoir, c'est pire : ils sont 6 ou 8 avec des lits superposés dans un espace grand comme un wagon lit. Certes les prix ne sont pas chers mais avec son taux d'occupation et son espace maximisé, je suis sûr que le propriétaire en tire plus de profit qu'un hôtel classique. Je m'étais fié à Tripadvisor pour guider mon choix, va falloir que j'écrive une critique pour faire baisser la moyenne générale !
Ce matin, la première chose que j'ai faite c'est d'ouvrir le rideau. Ciel lourd. Je m'en doutais. Quand je vous disais que ça me suivait... Du coup j'ai trainouillé au lit, faisant un peu d'internet, avant de me résoudre à déguerpir. Oui mais où ? Je comptais filer sur le parc national de Freycinet, à l'est, que l'on a survolé hier soir en arrivant en avion mais c'est un site qui est l'un des clous du voyage et le seul sans doute à voir sous un beau temps ensoleillé. Car le parc est constitué de sommets, de forêts et de plages vierges au sable blanc de toute beauté. Une de ses baies, dont je vous révélerai le nom quand j'y serai, est dans mes livres « les 100 plus belles plages du monde » et « 101 must visit island ». Et quand on voit la photo on comprend pourquoi. J'ai regardé les prévisions météo sur Hobart, demain il pleut et le soleil est de retour après demain. Cela me laisse donc deux jours à occuper.
J'ai d'abord fait un saut au centre d'information d'Hobart, afin de me procurer un livret conseillé par mon guide sur la Tasmanie : « The guide to free-camping in Tasmania ». Car la Tasmanie est le dernier endroit en Australie où l'on peut faire du camping sauvage, à certains endroits tout de même. Il me semble l'avoir déjà dit, peut être que je radote, à force je ne sais plus. J'ai acheté également une carte qui me sera fort utile. Restait à établir l'itinéraire du jour. J'ai une idée des sites que je veux voir mais ne sais pas dans quel sens les enchaîner. Sous un temps pareil, il vaut mieux aller dans les montagnes, les photos s'en sortent mieux qu'une plage. Je me suis arrêté dans un supermarché du centre pour faire quelques provisions pour le pique nique (toujours les mêmes prix délirants, 8 euros une salade sous vide, 3 euros un yaourt, 3 euros une bouteille d'eau...) et le caissier m'a demandé où j'allais aujourd'hui. Pris au dépourvu et commençant à balbutier, pour me sortir d'affaire je me suis souvenu du parc national de Mont Field, que je venais de lire. Il m'a félicité pour mon excellent choix, de plus ce n'est pas loin de Hobart. Puisqu'il le dit, c'est donc là où je vais. C'est décidé.
Sauf qu'une fois dans la voiture, alors que je m'éloignais vers le nord ouest et donc un peu plus du parc de Freycinet, j'ai réalisé que c'était crétin de filer là bas le temps que le temps s'améliore puis de redescendre sur Freycinet alors que je serai sur le chemin de deux parcs nationaux à tomber que je veux voir absolument et situés dans les montagnes : Southwest national park et Craddle Montain national park. Et si je les enchaîne, je ne profiterai pas de l'embellie pour voir Freycinet. Retour à la case départ. Et puis zut, puisque je veux voir le parc de Freycinet depuis toujours et que c'était dans mes plans s'il avait fait beau, je me suis dit que j'allais y aller, quitte à attendre là bas avant d'entreprendre les randonnées. Et puis après tout, vu que c'est sur une presqu'île, il y a peut être un micro climat favorable.
Pendant que je conduisais, je suis tombé en zappant à la radio sur une station qui parlait français, radio France International. Je ne savais pas que ça existait. Apparemment c’est une antenne régionale car les nouvelles sont principalement focalisées sur l'Australie. Cela fait drôle d'entendre parler français en Tasmanie ! J'ai écouté le bulletin météo, le plus chaud d'Australie aujourd'hui c'est Alice Springs, vers là où j'étais dans le désert, avec 40 degrés, suivi d'Adélaïde avec 39 degrés puis Hobart qui arrive en troisième position avec 33 degrés. Je ne m'attendais pas à de telles températures si bas dans l'hémisphère. Mais il faut dire que toute le sud de l'Australie est hors des tropiques et vu qu'ici c'est le 17 juillet, ce sont des températures de saison (l'hiver il y neige). Je ne savais pas non pus qu'Hobart était la deuxième ville la moins humide d’Australie, derrière Adélaïde.
Il y a encore une différence entre une carte qu'on voit sur un livre avec une échelle des distances à côté et la réalité du terrain. Freycinet a l'air d'être tout proche d'Hobart, en fait c'est à près de 200 kilomètres. Je sens que je n'ai pas fini de faire des kilomètres. Je suis content de ma petite voiture, une Nissan Micra toute neuve (3809 kilomètres au compteur) qui se pilote au doigt et à l’œil, sauf qu'elle n'est pas automatique. C'est la première fois de ma vie que je conduis une voiture en roulant à gauche avec une boîte manuelle. Eh bien c'est une horreur ! Pour changer les vitesses de la main gauche, c'est une autre affaire quand on est droitier. Ils auraient pu au moins laisser ça à droite ! Ils sont donc tous gauchers ou quoi ? Le pire c'est pour passer la marche arrière ; je tord à chaque fois la manette dans tous les sens, ça ne vient jamais, à chaque fois je suis obligé de lâcher le volant et de m'y prendre à deux mains ! Et je ne compte plus les démarrages directement en troisième. Je comprend maintenant pourquoi les anglo-saxons ont des voitures automatiques : c'est impossible de conduire une voiture dans ces pays quand on est droitier ! La prochaine fois je réserverai une automatique...
Je me suis arrêté manger à un fish and chips à Swansea à 12h17, bien qu'ayant de quoi pique niquer. J'ai réfléchi, c'est mieux de garder ça pour ce soir vu que je camperai certainement loin de tout endroit où je puisse me restaurer. Et puis ils proposaient un poisson sauce aigre douce avec du riz, ça équilibre mon régime, j'en ai donc profité. En reprenant la route, j'ai bifurqué sur la gauche dès que j'ai pénétré dans le parc de Freycinet, direction Friendly Beaches où sur la carte ils ont mis une tente en pictogramme. Et puis peut être que j'y resterai si c'est bien, je verrai le cœur du parc plus tard, je n'ai que ça à faire. Pour rejoindre la plage il faut emprunter une piste de graviers qui mène à une barrière où il est demandé sur une écriteau de payer pour rester la journée, en mettant l'argent dans une envelopper prévue à cet effet et en gardant le talon à positionner bien en évidence derrière son pare-brise. Sauf qu'il n'y a plus d'enveloppe, que le tronc. Alors quoi, mettre l'argent dans la fente sans preuve de l'avoir fait ? J'ai continué mon chemin comme si de rien n'était.
Au cinquième pas sur le sable, alors que je traversais la dune, j'ai sursauté en sentant une présence bouger sur ma droite e alors que je dépassais un buisson. Devinez quoi ! C'était un kangourou, un vrai, qui était tout surpris de me voir également. Il est passé de la position debout à la position à quatre pattes dès qu'il m'a vu, finissant de brouter un morceau de branchage qu'il tenait dans sa main. J'appelle ça une main, ça y ressemble trop, on aurait dit qu'il tenait un bouquet de fleurs. Il était à peine à deux mètres de moi. J'ai eu le temps de le prendre en photo, mais sans doute parce que je bougeais, ils s'est enfui en sautillant dans un fourré. J'ai attendu par la suite, tapi pour voir s'il allait ressortir mais d'autres personnes sont arrivées en faisant du bruit. J'ai regardé s'il n'y avait pas d'autres kangourous dans les dunes, j'ai joué au détective et j'ai trouvé des empreintes et des crottes. Pour les empreintes c'est trop drôle ça ressemble à deux balais chiottes bien parallèles, très espacés car rappelons le, un kangourou ça saute, ça ne marche pas ! Quant aux crottes... Vous voulez vraiment savoir ? C'est un peu comme des crottes de brebis, en plus gros et moins abondant mais tout aussi sec. Le kangourou est un placide herbivore, c'est pour ça. Celui là était un kangourou Forester, ils sont plus petits, plus gris et plus mignons je trouve.
Une autre race. Croquignolet non?
La plage est très sauvage et offre de gros rouleaux que quelques surfeurs sont venus squatter. Ils ont disposé leur tente dans les buissons, tous les recoins sont pris, j'ai eu un mal fou à en trouver un pour moi. Il y en a beaucoup qui sont seuls, il y a même une femme en vélo qui est venue me demander si on pouvait camper et qui a mis sa tente riquiqui dans un renfoncement à quelques dizaines de mètres de moi. Elle voyage seule et en vélo, c'est courageux. D'une manière générale je trouve que les australiens sont plus aventuriers que nous. Les allemands aussi. Les espagnols aiment bien aussi ce genre de trucs mais ont tendance à rester dans leur pays. Nous on est zéro. Mais c'est tant mieux, j'aime bien être seul à faire du camping sauvage.
Le sable ici est d'une finesse incroyable, quand on marche on a l'impression de marcher sur de la farine. Je n'aime pas trop ça, la texture me fait grincer des dents depuis toujours. Je préfère le sable plus grossier qui ne vole pas au moindre coup de vent et qui ne s'infiltre pas partout. Les galets aussi ce n'est pas mal, lorsqu'ils ne sont pas très gros cela ne me dérange pas même si pour sortir de l'eau on a quelque fois l'air d'être godiche comme un pingouin!

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