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lundi 9 janvier 2012

Uluru sous la pluie


Le guide des Blue Montains avait raison, Uluru est aussi exceptionnel à voir sous la pluie. On dirait que le rocher pleure. Il devient luisant et l'eau ruisselle le long de canaux tracés dans la roche au cours des pluies successives, dessinant des piscines qui se superposent. Ça peut sembler incongru de trouver la pluie dans le désert mais avec ma chance habituelle il fallait bien que ça commence par ça. Et j'ai regardé le bulletin météo à l'entrée du camping, ça va être la même chose les prochains jours. C'est marrant de voir une fois Uluru sous la pluie mais si ça s'éternise, cela va le devenir beaucoup moins. Car je n'ai pas que Uluru à visiter, j'ai aussi des montagnes et des canyons. Rien que pour le panorama, il me faut le soleil. Mais ce n'est pas gagné, il pleut dans le désert 3 mois dans l'année et c'est le moment où j'y suis. Aussi, le conseil que je donnerais, c'est de ne pas venir en Australie de Décembre à Février inclus. 
D'une part parce que ce sont les vacances scolaires mais surtout, de tout ce que je lis sur les guides, c'est la saison des pluies et il pleut énormément durant cette période. On peut se dire : « oh il pleut, ça ne va pas durer, demain il fera beau ». Eh bien non, la pluie non stop revient le jour d'après et encore celui d'après. Le climat type : il pleut 7 jours d'affilée, un pauvre soleil voilé sort pendant trois jours puis il repleut pendant une semaine. A vous de voir !
La raison est simple : la moitié de l'Australie est située sous les tropiques et subit donc son influence, y compris dans les déserts. Vu que Ayers Rock est au centre de l'Australie, je suis à la limite. Mais ça suffit pour recevoir ce temps à la con. Et la pluie a tout détraqué. On est passé de 35 degrés à 21 et les nuits on frissonne. 
Je suis obligé de porter un sweat-shirt, même la journée. C'est vraiment un comble pour un désert ! Je ne sais vraiment plus où aller. Pendant ce temps, le compteur tourne, et il ne me reste plus que deux jours pour pouvoir visiter le parc avant expiration de mon ticket. Et j'ai encore Kata Tjuta à voir que je réserve un jour de beau temps. Je sens qu'il va falloir que je repaye une entrée dans quelques jours où il devrait faire meilleur.
Ce matin, j'ai remis toutes les pendules à l'heure. Dans la voiture elle retardait aussi. Mais quand j'ai vu à la poste que l'heure retardait d'une demi heure et qu'au supermarché c'était le même topo, j'ai compris que le décalage horaire avec Sydney était de 1h30 et non d'une heure. Quelle idée de faire des demi fuseaux horaires ! Du coup j'ai tout remis à l'heure de Sydney. C'est facile de changer une heure mais si je dois également traficoter les minutes on ne s'en sort plus. Comme ça je ne sais plus du tout quelle heure il est mais je m'en moque !
Pour la voiture, c'est le retour de la conduite à gauche. A peine remis de la Nouvelle-Zélande avec la conduite à droite en Nouvelle-Calédonie, je dois remettre ça ! Je crois que je n'arriverai jamais à conduire convenablement. 
Entre mes embardées sur la gauche à l’Île des Pins et la portière gauche que j'ouvre ici en m'apercevant que c'est le siège passager, je ne sais plus où donner de la tête ! Et quand enfin j'entre par la bonne porte et qu'il faut mettre les feux de route, j'actionne à la place l'essuie glace arrière. Pourquoi celui de l'arrière et pas du devant ? J'en sais rien, ça doit encore être inversé ! N'y a t il donc personne qui ait encore eu l'idée d'harmoniser tout ça ? C'est comme pour les prises de courant. Une prise reste une prise, pourquoi chaque pays a son système ? Pour le chargeur du téléphone que j'ai acheté à Sydney, il est au format australien. Ce qui veut dire que j'ai été obligé d'acheter un adaptateur Australie vers Europe... pour pouvoir ensuite brancher mes adaptateurs Europe vers n'importe quel autre pays. Ça commence à peser dans le sac et à devenir un casse tête chinois !



Uluru sous la pluie c'est bien mais les journées sont longues quand on ne peut pas descendre à terre et qu'on est obligé de rester dans la voiture avec la vitre juste baissée de ce qu'il faut pour faire passer subrepticement l'appareil photo. Du coup je suis allé au centre culturel pour en connaître un peu plus sur les aborigènes. Déjà leur vrai nom c'est les Anangu. Après, ils révèlent peu de choses sur leur rocher. Comme il est sacré, ils ne peuvent rien dire aux étrangers, ce sont des histoires et des lois qui se racontent entre Anangu et même entre père et fils et entre mère et filles. Les histoires ne sont pas les mêmes selon le sexe car les filles ont leur lieux, les garçons les leur et il est interdit de visiter les lieux d'un autre sexe. En revanche, ils nous disent ce qu'ils mangent, ce qu'ils chassent, comment ils vivaient et comment ils sont arrivés là. 
L’épisode de la chasse par les colons est curieusement passé sous silence, tout a l'air de s'être passé dans le meilleur des mondes. Je suppose que la censure a du passer par là. Car ce qu'on apprend c'est que les Anangu ont livré le site en concession de 99 ans à l'état australien et qu'ils ont collaboré avec les gens du parc pour confectionner les sentiers et enseigner certains principes de leurs lois afin qu'ils les respectent à leur tour. On ne connaît pas ces lois, elles leur sont propres et ne veulent pas les divulguer. Ils disent que nos lois sont inscrites sur papier, les leur dans leur tête, leur cœur et leur âme. C'est un autre système. Si tout s'était aussi bien passé qu'ils veulent le dire, où sont ils ? Pourquoi ne sont ils plus dans le parc et dans les grottes où l'on voit toujours leurs peintures ?
L'art aborigène est très beau et on se demande où ils allaient piocher toutes ces couleurs. Ils aiment faire des peintures comme des mosaïques, avec des points de couleur, dessinant des motifs très harmonieux. Le mélange des couleurs est aussi très beau. Pour un peu j'achèterais quelque chose mais pour en faire quoi ? Pour m'encombrer un peu plus ? A moins qu'ils aient des tableaux miniatures. Ma mère dirait que je ne devrais pas, que ces tableaux sont maudits et attirent la poisse, en raison de leur croyances pas catholique. Et une carte postale, c'est maudit aussi ? Je peux peut être acheter ça à la place ! Au sujet des bagages, j'ai vu dans l'avion une fille qui n'avait qu'une besace avec dedans un drap, un pyjama et des affaires de toilette. J'aimerais être comme elle, je trouve que je voyage encore trop lourd. On va dire que j'abuse avec un sac de 7 kg mais c'est encore 7 kilos de trop. Si je n'avais pas ces affaires de camping, tout ce matériel électronique et les chargeurs qui pèsent une tonne, ça irait.
A la fin du centre culturel il y avait une vidéo sur grand écran qui tournait en boucle, comme au cinéma et qui montrait les aborigènes dans la vraie vie, avec le son. Comme je voulais en savoir plus je me suis assis. La vidéo n’est pas vraiment instructive, on ne voit quasiment que des danses avec une vieille mama aux seins nus et tombants avec du poil frisé sous les bras, qui danse comme une poule, un pied en l'air l'autre au sol puis on inverse, tout en chantant des airs qui se ressemblent tous et qui sont plus psalmodiés qu'autre chose, avec pour seule musique des vieux assis par terre avec un pagne en train de taper des branches mortes les unes sur les autres pour faire le rythme. Au fur et à mesure mes yeux se faisaient plus lourds. Le rythme était d'une lenteur désespérante, on se serait crû sur Arte ! Au bout d'un moment, j'ai eu des pensées divagantes qui sont arrivées, prémices d'en endormissement imminent. 
Je me suis levé avant la fin avant que l'on ne m'entende ronfler. Je n'étais pas le seul du reste. L'ethnologie c'est chiant ! J'admire ceux qui en ont fait leurs études et leur métier. Je ne pourrais pas, je préfère la zoologie. C'est moins pénible de chercher à savoir comment vivent des bestioles qu'à se farcir des cérémonies et rituels qui n'en finissent plus !
J'ai donc repris la route et me suis aperçu qu'on pouvait faire le tour du monolithe en voiture. Pour rectification, si vous voulez le faire à pied, ils vous en coûtera 4 heures (NDLR). Vu le temps, je préférais être au sec. Par contre entre les sites interdits à la photographie et les endroits où ils est interdit de s'arrêter, on ne peut quasiment voir le rocher que depuis la voiture et en roulant constamment. Ça ne m'a pas empêché de m'arrêter sur le bas côté pour faire quelques photos. Jusqu'à ce qu'une jeep de ranger passe et me demande gentiment de reprendre la route me rappelant qu'il était interdit de s'arrêter et qu'il y avait un parking plus loin. 
Oui mais bon, il n'y a que deux parkings autour du rocher et sur les 11 kilomètres que comporte le tour ça fait peu, surtout quand le paysage évolue constamment. C'est ce que je disais hier et avec les photos que vous voyez vous ne me contredirez pas. A chaque pas, on a l'impression d'être devant un nouveau rocher. Les meilleurs points de vue pour moi sont ceux en face de Mala, là où la pluie à créé un empilement de bassins aux courbes toutes douces, et Kuniya pour sa gorge qui finit au bord d'un étang. Je n'y étais pas allé hier. Le site est magnifique : on est au pied d'un tombant du rocher, très abrupt, au milieu duquel coule un torrent qui descend dans un filet jusqu'à l'étang. C'est grandiose et on se sent tout petit. Je crois que c'est le seul site naturel que je connaisse qui soit beau également sous un mauvais temps.
Par rapport à ce que je disais hier sur ma décision de ne pas grimper, c'est vrai, mais si je le voulais je ne pourrais pas. Je pensais qu'ils avaient fermé le sentier momentanément en raison de la pluie mais en fait il est fermé tous les étés de Décembre à Mars, en raison des intempéries qui rendent l'ascension impossible. Quand on voit le rocher ruisseler de la sorte, il faudrait être fou pour vouloir monter là dessus, ça doit glisser comme une savonnette.
A faire le tour en voiture, ça va vite et même si je me suis arrêté à Kuniya pour voir le trou d'eau dont je parlais, je n'avais plus trop de truc à faire. J'ai pris mon pique nique dans la voiture, après avoir essayé de le manger dehors sous un abri ouvert aux quatre vents où des rafales de vent me glaçaient le sang. J'ai pris le contrat de location, afin de vérifier le nombre de kilomètres que j'ai déjà parcourus. 
Sur le contrat il n'y a pas le compteur au moment de la location mais le compteur tel qu'il devrait être quand je rend la voiture, après 8 jours et les 100 kilomètres auxquels j'ai droit par jour. Après une rapide soustraction, je suis arrivé au résultat que j'avais déjà parcouru 175 kilomètres. Impossible. J'ai fait hier l'aller retour pour Uluru, ça doit faire 50 bornes à tout casser, plus ce que j'ai fait jusqu'à présent on doit arriver à 75. J'ai donc une arnaque au kilométrage. J'aurais dû vérifier le compteur au moment de la prise en charge, je n'y ai pas pensé, habitué aux kilométrages illimités. Évidemment à 25 centimes le kilomètre supplémentaire, c'est rentable pour eux d'arnaquer de 100 kilomètres. Je pourrai toujours le leur dire mais je n'ai aucune preuve. Il ne me restera plus qu'à écrire à Hertz pour me plaindre...
Rayon de soleil de fin d'après midi
D'une façon générale, ce qui me déplaît un peu en Australie, c'est le coût de la vie et que tout doive être payé au prix fort, ce qui n'était pas le cas en Nouvelle-Zélande. Pour internet c'est 5 dollars la demie heure. Quand on veut payer par carte bancaire, ils rajoutent 1% de surcharge. Au restaurant hier, j'avais pris juste un steak à 25 dollars pour avoir des protéines, ils m'ont demandé si je voulais payer 10 dollars de plus pour avoir un steak plus gros, ce que j'ai décliné. Je me suis retrouvé avec un steak rabougri façon portion pour gosse avec une seule et unique petite patate au four et 4 pousses de laitue qui se battaient en duel. Il y a de l'abus. On va dire que je ne fais que parler de fric, mais c'est pour donner une idée du coût de la vie en Australie et du budget à prévoir en conséquence pour les futurs voyageurs.


3 commentaires:

  1. If the rain doesnt stop, you can read Nevil Shutes novel "A town like Alice". It is from Malaya under the World War II, but ends up in Alice Springs after the war. I mean, you are close to Alice now. Well, nothing is "close" in outback Australia, but still. Are you going to Kakadu?
    Else

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  2. Hi Else. I don't know where is Kaka dur (it's a joke, in french it means "hard shit"!). I'm just travelling around Ayers Rock and King's canyon.

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  3. To find Kakadu National Park, take the road north and drive, drive, drive and then turn right just before Darwin... I was there 20 years ago, and it was beautiful! Lots of animals and birds, and they were not afraid. But this was in late April/early May, it was dry, I think maybe big areas in the National Park are flooded in the rain-season. Kathrine River was also nice, but ofcourse best in nice weather, too. Else

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