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dimanche 29 janvier 2012

Kangaroo Island


Pennington Bay
Aujourd'hui mon objectif était de rencontrer un koala. Objectif réussi ! Je suis venu tout spécialement pour le voir. Il y a aussi plein de kangourous, d'où le nom de l'île, mais ils m'intéressent moins par rapport au koala que je n'ai pas encore réussi à voir.
Auparavant, j'ai pris ce matin la route vers l'ouest de l'île, sans savoir vraiment où aller. Il y a des attractions phare situées dans des parcs nationaux mais c'est à l'autre bout et j'ai tout le temps, contrairement aux excursions qui viennent ici pour la journée depuis Adélaïde. Une folie vu le temps pour venir et rentrer, plus le bateau et la traversée de l'île de plus de 150 kilomètres. Cela devrait être interdit, ce n'est pas comme ça qu'on soigne le réchauffement climatique. Bon, je suis mal placé pour donner des leçons, avec mon tour du monde je sais que j'ai explosé les quotas. Un aller/retour Paris-Los Angeles rejète autant de CO2 qu'une année de voiture. Mais bon il y a un moment où il faut bien faire des sacrifices, sinon on ne sort plus de chez soi. Et puis que je prenne l'avion ou non, il continue à voler, avec ou sans moi. C'est ce que je me dis pour me donner bonne conscience.
[NDLR : J'ai dû interrompre la rédaction de ce blog presque une demie heure depuis la ligne précédente, pour cause de kangourous dans les prés autour de ma tente. Sales bêtes pour qui l'appel de l'appareil photo est plus fort ! Du coup je suis tout déconcentré... Je continuerai demain matin, je ne sais plus ce que je voulais dire...]
Non loin de Penneshaw se trouve une piste sur la gauche indiquée Pennington Bay qui aboutit rapidement sur une superbe baie ourlée de rouleaux. Sur le parking il y avait quelques voitures et des picks-ups de surfeurs, ayant laissé la housse à même le sol, portières de voiture ouvertes et clefs sur le contact. C'est ainsi que ça se passe sur Kangaroo. Mon guide disait : « The island belongs to another age - a folksy, friendly, less sophisticated time when you'd leave your car unlocked and knew everyone by name ». Bien vu, ce n'est pas une de ces formules pour attirer le touriste. 
Une pensée pour Pau...
Où que j'aille j'ai de larges sourires, des gens aimables qui plaisantent avec moi, des vendeurs qui me demandent comment je vais et me souhaitent « a lovely day », des conducteurs de pick-ups détendus qui me font un petit signe de la main quand je les croise, une voiture qui s'est arrêtée alors que je croyais avoir crevé sur une piste (j'y reviendrai)... Bref on se sent chez soi, ça change de l'ambiance mélanésienne et je me demande pourquoi je ne suis pas venu en Australie avant. Ça donne envie de venir tous les hivers pour fuir la grisaille et la morosité. Je crois d'ailleurs que je ne vais pas tarder à revenir rapidement en Australie. J'ai découvert un pays immense et merveilleux très nature et avec tellement de choses différentes à voir. Pour l'instant si je ne devais pas rentrer, c'est en Australie que je resterais. Ce n'est pas si isolé du monde qu'on veut bien nous le faire croire. Le Pacifique est à quelques heures de vol, tout comme l'Asie, l'Océan Indien et même l'Amérique. Il y a moyen de voyager ailleurs sans aller à l'autre bout de la Terre. J'écrivais au début de mon voyage que je cherchais s'il y avait un endroit où la vie serait plus douce. Peut être que cet endroit c'est l'Australie... 


Je suis resté quelques heures sur la plage, le temps de batifoler plusieurs fois dans les vagues, de faire un château de sable et de m'imprégner du paysage. Il faut faire attention car la baignade est dangereuse, je sentais de forts courants me tirer les jambes vers le large et alors que j'étais désarçonné par une vague, j'ai été entraîné au loin ayant du mal à arrêter la course avec les pieds. Et pourtant j'avais de l'eau au nombril. Juste à côté de la plage se trouve ce qui ressemble à une haute colline que l'on peut gravir et qui est en fait une vieille dune de sable consolidée par toute la végétation qui y a pris racine. L'endroit se nomme Prospect Hill, baptisé ainsi par Matthew Flinders qui s'y est rendu en 1802, et permet d'avoir une vue à 360 degrés sur une très grande partie de l'île. C'était un explorateur britannique dont on retrouve le nom à de nombreux endroits : un parc national sur Kangaroo Island, le nom d'une île en Tasmanie... 
L'histoire géologique de l'île remonte quant à elle à quelques 550 millions d'années et a connu entre temps une période de glaciation, au cours de laquelle l’Australie était toute proche du pôle, formant des rochers polis par les glaciers que l'on peut voir un peu partout. La configuration actuelle de l'île remonte seulement 17000 ans en arrière.
Il y a un autre endroit à voir sur la côte nord, Emu Bay pour sa belle et longue plage bien abritée avec une dune dans son dos sur laquelle quelques maisons bien dissimulées ont pris pied. Pas de vague à attendre de ce côté là. A la place, des couleurs de lagon et une irrépressible envie d'aller se baigner. Je n'étais pas le seul à en avoir eu l'idée, quelques voitures étaient sur la plage (comme en Nouvelle-Zélande, les plages sont ouvertes à la circulation). Pendant que je me baignais, une jeune fille pas très loin s'est mise à me parler me faisant de grands signes pour que je regarde au large. 
Lac de sel
Je n'ai pas saisi ce qu'elle voulait me dire. Quoi, une méduse géante ? Eh bien non, à la place j'ai eu droit à un dauphin qui patrouillait à 10 mètres de moi ! J'entendais sa respiration chaque fois qu'il remontait à la surface pour reprendre son souffle. Si j'avais eu un masque, j'aurais pu le voir sous l'eau. Il faudra absolument que je pense à en acheter un sur Sydney avant de reprendre le cours de mes activités tropicales.
Après la baignade avec un dauphin et un pique nique à l'ombre des pins et des eucalyptus accompagné du chant des cigales, j'ai repris la route direction Seal Bay, endroit stratégique où des phoques et des lions de mer ont pris possession de la plage. Pour le coup ils en ont fait une aire protégée qui ressemble plus à un parc d'attraction car il faut payer un droit d'entrée, tout étant barricadé. Une chose que je reproche à l’Australie c'est la marchandisation de leurs sites naturels. Ça gâche un peu le plaisir. 

Emu Bay

Un peu avant j'ai trouvé une piste fléchée vers D'Estrees Bay, d'une taille importante sur la carte et dotée de trois campings et de nombreuses criques. Comme il n'était pas si tard que cela, les mammifères marins attendront, d'autant plus que je pense qu'ils doivent être plus vivaces en fin de journée quand il fait moins chaud. On se demande ce que foutent des phoques dehors par 40 à l'ombre ! La piste jusqu'à la baie fait plus de 20 kilomètres de long. Tout le long il n'y a que des eucalyptus et une terre rouge très poussiéreuse. Je guettais les branches à la recherche d'un koala. Cela devient vite très fatiguant de voir défiler des troncs et des branches sans fin et surtout c'est assez dangereux avec la piste que je quittais un peu régulièrement. J'ai donc abandonné la partie, reportant la recherche pour quand je serai dans le parc National de Flinders Chase qui doit en regorger, vu que c'est un parc national. 
Juste au moment où j'avais abandonné, j'ai distingué une silhouette floue dans mon champ de vision au moment où je passais sous une branche. J'ai levé les yeux et là j'ai vu une petite boule grise installée dans la fourche. J'ai pilé instantanément. Et je suis allé voir mon premier koala en liberté !
C'était trop drôle de le voir enroulé autour du tronc. J'ai eu de la chance, ma présence l'a réveillé et il était très intrigué d'avoir de la visite. Il n’arrêtait pas de me fixer du regard. Quand je passais de l'autre côté, il levait la tête par dessus la branche pour continuer à me voir. Bouger la tête c'est tout ce qu'il sait faire. On ne peut pas dire que ce soit une bestiole très agitée. Pour avoir une photo floue de l'animal, il faut y mettre beaucoup de mauvaise volonté ! Un koala ça a une grosse tête large avec des oreilles surdimensionnées et très poilues que les rayons du soleil auréolaient comme une apparition divine ! Ça a aussi des pieds comme un singe. Depuis le temps que j'en cherchais un de koala, je l'ai eu. Je l'ai photographié sous toutes les coutures. Vu sa vivacité, c'est à se demander comment il est arrivé là haut. En tout cas je comprends mieux pourquoi il n'existe pas de panneau indiquant une traversée imminente de koalas ! Je recherchais un de ces panneaux de signalisation comiques pour compléter ma collection, il faudra que je fasse sans la famille koala.
En continuant la route vers la baie, le chemin s’est fait de plus en plus difficile, il y avait des ces empreintes qui font comme si des chenilles de char d'assaut étaient passées par là. Plein de petites bosses comme des vaguelettes. J'ai réduit la vitesse et je comprendrai plus tard que je n’aurais pas dû. La faible vitesse amplifie le phénomène et au son que faisait la voiture, j'ai cru nettement qu'un pneu avait éclaté. Je me suis arrêté vérifier chacune des roues, la boule au ventre. Au même moment est arrivée une voiture derrière moi qui s'est arrêtée pour me venir en aide. Heureusement je n'avais pas crevé et j'ai fait signe que tout allait bien. J'ai continué à vitesse d'escargot jusqu'à la baie, pour rien car il n'y a rien à voir, que des rochers et des algues. Pour les criques, il faut encore 10 autres kilomètres. Ma patience ayant des limites, j'ai fait demi tour, en allant cette fois plus vite et j'ai alors compris qu'en roulant vite on ne sent pas ces bosses qui font comme des coups de mitraillette, les roues n'ont pas le temps de les sentir. 
En revanche, sorti de là j'avais la voiture dans un des ces états ! Comme je suis toujours avec une location Europcar (ils ont des tarifs imbattables avec le code donné par les auberges de jeunesse), les conditions de location n'ont pas changé et j'ai donc dû la nettoyer une fois rendu sur la route, la poussière rouge s'étant incrustée partout, même dans les joints de portière et surtout là où c'est impossible à nettoyer.
Quand je suis arrivé à Seal Bay, c'était trop tard, ils fermaient 20 minutes plus tard à 17 heures. Quelle idée ! Alors que le soleil se couche à 20h30, c’est bien tôt. Ils m'ont demandé de revenir demain. Je ne sais pas si je reviendrai, des lions de mer j'en ai déjà vus. A la place je me suis dirigé vers Vivonne Bay, dernier village où je pourrais me rassasier et dormir car il dispose d'un terrain de camping. 
Il peut toujours rêver pour rentrer dans la poche!
Sauf que je n'ai pas trouvé le dit terrain, c'était encore une piste cabossée sans fin pour y parvenir. Par contre sur le chemin j'ai trouvé un terrain de golf artisanal aux prairies brûlées par le soleil. C'est là que j'ai mis la tente, derrière un fourré, parmi les kangourous qui sont tous venus en famille manger par là à la tombée de la nuit. Vivonne Bay ne mérite pas de figurer comme un point sur la carte, je n'ai jamais vu un village comme ça. C'est un general store qui fait tout : essence, restauration, librairie, point de retrait d'argent... Il n'y a rien d'autre ! Et la cuisine fermant à 18h30, j'ai pris le dîner à 6 heures du soir. A 7 heures ils avaient fermé boutique ! Je suis vraiment tombé dans un truc de bout du monde. C’est ce que j'aime, il y avait d'autres personnes comme moi, des routards, avec des voitures poussiéreuses bien chargées, des campervans, pas mal de français curieusement. Peut être des gens qui viennent visiter en indépendant comme je le fais. Les bus à la journée c'est pour les japonais, j'en ai vu plein qui jacassaient comme des pies et qui sont partis avec le soleil...


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