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mardi 24 avril 2012

A l'assaut de Langkawi


Pantai Kok
J'ai bien fait d'avoir choisi l'hôtel Geopark à Langkawi au pied du téléphérique qui monte au sommet de l'île. L'endroit est très joli. Cela me rappelle un peu Moorea avec ses pitons qui grimpent de la mer. Ici c'est pareil, on voit ces sommets couverts de jungle de partout où l'on va dans l'île. Si j'ai échoué ici, ce n'est pas non plus un hasard. Devant la multitude d'hébergements sur la côte la plus touristique, à Pantai Cenang, en raison de la présence des plus belles plages de Langkawi, je n'arrivais pas à faire mon choix quand j'ai réservé. Pour une fois Tripadvisor ne m'a pas permis de départager un établissement dans ce secteur. Il y avait toujours quelque chose de négatif. J'en ai déduit que cette partie de l'île où les hôtels à bas prix fleurissent le long d'une route avec des allées et venues permanentes de voitures et de badauds n'était pas pour moi. Et j'ai eu raison. 
Telaga Harbour
J'aurais pu retourner au One Hotel Helang très bien à côté de l'aéroport où j'avais résidé la nuit avant d'aller à Koh Lipe mais c'est un grand hôtel impersonnel qui ne fait pas vacances. C'est pour ça que j'aurais aimé un truc au bord de l'eau. Mais là où je suis, c'est très tranquille. C'est ce que les critiques disaient. L'hôtel est en fait niché dans une espèce de complexe à touristes façon parc d'attractions avec ponts au dessus de lacs artificiels avec des lotus, des restaurants et des boutiques. L'hôtel lui même fait très décor de carton pâte façon Disneyland. On s'attendrait à voir un cheval blanc passer. Je suis au pied du téléphérique. Si je veux monter je n'ai qu'à ouvrir la porte de l'hôtel. Je le ferai un jour mais pas aujourd'hui. L'avantage c'est que les gens ne montent pas la nuit, c'est fermé. Aussi ce village devient fantomatique la nuit et peu de personnes restent dormir ici. C'est donc l'endroit rêvé pour dormir. Il n'y a aucun bruit. Je dors sans boules quiès. Le seul hic c'est que c'est isolé de tout. Même si l’hôtel met à disposition une navette pour un resort voisin, un truc de luxe au bord de la mer. Les navettes sont à heure fixe, il y en a une toutes les deux heures.

Le Mutiara @ Pantai Kok

Telaga Harbour
En arrivant hier soir, j'ai essayé de trouver un restaurant ouvert le soir dans ce complexe. Ce n'est pas facile, ils ferment tous une fois le téléphérique fermé. Il ne restait plus qu'un kebab et une sandwicherie qui fait des mets dont les noms m'étaient inconnus avec des photos peu ragoutantes. Il y avait deux occidentaux attablés sur des chaises en plastique rouge, avec vue sur le comptoir. Ça ne me disait rien de manger là, c'est la déprime assurée. J'ai donc demandé à bénéficier de la navette de 20h30. Cela me faisait tard mais c'était le prochain horaire. J'étais le seul dans le van du reste. Je ne sais pas où sont les autres. En arrivant j'avais demandé à avoir une chambre au dernier étage (le second) mais ils m'ont dit que c'était complet et je me retrouve donc au premier. Pourtant je ne croise personne. Si ça se trouve ils m'ont dit n'importe quoi, peut être qu'ils ne louent que le premier étage, pour faciliter le ménage, ça évite ainsi aux femmes de chambre de monter plus haut.
L'hôtel auquel on a libre accès (on peut aussi se mettre sur une de leurs chaises longues la journée), s'appelle le Mutiara. C’est un grand machin perdu dans un jardin tropical, avec ces réceptions sous un énorme chapiteau garni de banquettes où l'on ne voit plus le bout, avec un personnel en tenue stricte et aux couleurs beiges. Un classique des hôtels de luxe tropicaux. Les gens sont aux petits soins, adeptes de courbettes en tous genres. 
Pantai Cenang
Il y a une grande piscine, plusieurs restaurants et plein de monde ! On se croirait dans un all inclusive de République Dominicaine. Des familles surtout avec des gens en poussette, des gamins qui braillent et des femmes qui donnent le sein en train de piquer une fourchette dans leur assiette. Je n'ai rien de spécial contre les familles mais je ne me vois pas du tout dans ce créneau là. C'est un autre monde pour moi, où les gens sont dans leur bulle. Je les regarde faire, ils ne regardent rien autour d'eux, toujours occupés à ouvrir ou fermer une poussette, à chercher un hochet ou à faire des « chhh » pour calmer ces choses braillardes ou geignardes, avec le plus souvent un succès nul. Ils sont très différents d'un couple d'amoureux venus main dans la main. Ils n'ont plus aucun geste tendre l'un pour l'autre. Les femmes sont des reines mères à qui il faut tout apporter avec des maris fébriles réduits à de simples serviteurs pour faire passer lingettes ou biberons. Quand ils se mettent en mouvement, gare à vous ! Si vous êtes sur leur passage, vous finirez écrasé par une poussette toute roue dehors. Ce qui est triste c'est qu'il n'y a plus aucune séduction entre eux, de regards langoureux au fond des yeux. Le romantisme a fait place au une implacable organisation militaire. Dans un tel rôle j'étoufferais. Au secours ! Je me demande ce qu'ils viennent faire là au final, occupés comme ils sont à ne rien regarder, ils auraient tout aussi bien pu être dans une salle en France avec des palmiers en plastique et un radiateur au fond, ça aurait fait illusion parfaite !
Pantai Cenang
Ce soir au restaurant au bord de l'eau il y a une animation avec flons flons et G.O. qui n’arrête pas de parler au micro. On se croirait au Club Med'. Vu le monde, apparemment les gens doivent raffoler de ce genre d'endroit où ils restent toutes leurs vacances. Ils n'auront vu de Langkawi qu'un petit univers factice et peut être un tour de l’île entassé dans un minibus climatisé, toutes vitres fermées. Je ne critique pas, je ne fais que décrire des réalités. Si ça convient à certains, tant mieux pour eux. Pour ma part ce n’est pas du tout mon truc, on l'aura compris ! Pourtant le show était assez bien léché, c'étaient des danses traditionnelles en costumes. Les gens mitraillaient de tout côté, ravis, je n'ai rien fait de la sorte. Ça fait trop exposition de singes savants. Ils faisaient aussi participer le public, en les incluant dans le show, à essayer de faire sauter des grosses mémères entre des rondins de bambous dans lesquels elles se prenaient évidemment les pieds, partant en vols planés. La fin s'est transformée en vaste zoo, on était invité à venir au milieu de la troupe pour se faire prendre en photo. Ça a été un défilé de grosses dondons gloussant entre des danseurs transformés en gardes suisses, figés dans leur pose, le sourire à la miss France. On va dire que je ne sais pas m'amuser. Peut être ! Mais j'étais juste venu pour manger une salade grecque et une pizza. Rien de bien local mais ce soir le local n’est que dans le show. Sinon j'avais le choix avec un barbecue géant.
Le Frangipani @ Pantai Tengah
Ce matin, la première chose que j'ai faite c'est de demander à la réception s'il y avait un endroit où louer un scooter. Langkawi m'appelle, il faut que j'aille découvrir ce qu'elle recèle. Et ça tombe bien, il y a un loueur juste à côté du Mutiara. Comme j'ai pris le scooter pour l'ensemble de mon séjour, ils m'ont fait un prix. De 40, je suis passé à 30 ringgits. Pour 8 euros la journée, ce serait dommage de rester perclus dans un resort ! Tandis que je prenais la direction du port où je suis arrivé hier pour changer les baths qui me restent, traversant la jungle et rencontrant des macaques au bord de la route qui regardent les gens passer comme des vaches, je pensais que je finis mon tour du monde comme je l'ai commencé à Aitutaki. En scooter. Étrange coïncidence. Je n'avais pus loué de scooter depuis Huahine, il y 6 mois de cela. Un signe peut être pour me faire prendre conscience que la boucle est bouclée. Même mon père s'y met. Dans son dernier mail il me souhaite une bonne fin de séjour et un bon retour. Mais avec mon arrivée à Langkawi et tout ce que j'ai encore à découvrir, ça ne sonne absolument pas la fin pour moi. Je crois que Koh Tarutao m'a aidé à intégrer le fait que j'allais rentrer bientôt... et à l'oublier !
Pantai Tengah
Une fois le plein fait (1,36 litres!) et des ringgits plein les poches, j'ai décidé de filer vers la côte sud-ouest de l'île voir ces plages et me rendre compte si la côte a été transformée en espèce de Koh Lipe. Je voulais surtout voir ces pics rocheux qui me font penser à Palawan et que j'avais entraperçus par dessus l'épaule d'un voisin en arrivant à Langkawi par avion. L'état des routes est très bon. On se croirait en Europe. J’avais déjà été saisi par la « modernité » de Bornéo, ici c'est encore mieux entretenu. Quand on pénètre dans la zone touristique on a l'impression de débarquer dans un de ces villages construits de toutes pièces dans les Baléares, avec des rues plantées d'arbres et de fleurs... et de centres commerciaux. Car Langkawi s’est faite la spécialité de centres détaxés pour faire venir les touristes. C'est la raison pour laquelle je ne pensais pas y rester à l'origine, m'attendant à trouver une île avec des plages moches misant tout sur la détaxe pour contrer le fait qu'elle n'avait pas grand chose à offrir. Ce qui n’est absolument pas le cas ! La Malaisie veut faire de Langkawi sa vitrine et son lieu phare pour les touristes. Pourtant il n'y a pas tant de monde que cela et c'est bien plus calme que Koh Lipe. Je suis surpris également de trouver quelque chose de si joli. Je ne regrette pas d'y rester quelques jours.
Je me suis rendu sur la plage de Pantai Cenang, l'endroit le plus animé de l'île qui me faisait craindre le pire. Certes ce n'est pas bien sauvage, la plage est ratissée à outrance et le sable plein de traces de pneus de 4x4, avec une suite ininterrompue de resorts sous les cocotiers avec dessous des chaises longues garnies de gens inertes en train de siroter des cocktails, mais ça reste calme et cosy. Sans doute parce que les établissements en bord de mer sont les plus chers et veulent faire dans le luxe. J'ai posé mon sac et mon casque rouge sous un de ces cocotiers et je suis allé me baigner dans un truc délimité par des bouées pour éviter de ne me faire trancher par un jet-ski ou ces espèces de dragons des mers gonflables pleins de gens assis à califourchon dessus et tirés par un hors bord. Ce qui est pratique avec le scooter c'est que je peux m’arrêter où je veux, je me faufile entre les resorts, trouvant toujours un chemin d'accès à la mer. 
Pulau Singa Besar
Il n'y a pas de vigile-pitbull ni de barrières ou clôtures, on peut se balader d'un resort à l'autre librement et même rentrer dedans sans que personne ne dise rien. Enfin, pas en scooter ! Il y a un rocher au bout de cette longue plage avec marqué Langkawi sur ses flancs, façon Hollywood. Je m'y suis rendu de plus près mais l'endroit n'est pas très joli quand on y est, le sable plus gris et plein de jet-skis entassés et de gilets rouges dans l'eau qui gâchent le paysage. Ce qui est bien sur cette plage, c'est la vue qu'on a en face de soi. Il y a en effet quelques îles relativement grandes, pas très éloignées, couvertes de jungle et de petites criques de sable blanc. Il faudra que j'essaye de les explorer un des ces jours en kayak. Ici on trouve de tout, aussi je ne me fais pas de souci pour trouver ça. J'ai vu passer un homme volant, un type suspendu à un parachute tiré par un bateau, le parasailing. J’avais essayé une fois à l’Île Maurice pour avoir un panorama grandiose au dessus du lagon et j'en garde un souvenir fabuleux. Je me vois bien aussi essayer ça avant de partir. Ce serait l'occasion de terminer mon tour du monde en beauté, par quelque chose d'un peu fou, en m'envoyant en l'air !

Porto Malai

Derrière le rocher se trouve une autre plage, plus petite, Pantai Tengah, plus tranquille et plus familiale selon les guides de voyage. Je me suis arrêté au bout, au niveau du Frangipani Resort que j'ai dû traverser pour rejoindre la mer, n'arrivant pas à trouver de chemin public dans cette partie. Tandis que je marchais sur la plage pour escalader sa partie sud question de prendre un peu de hauteur pour les photos, je regardais les bungalows du Frangipani. Il y en a des individuels, en dur, espacés d'une dizaine de mètres les uns des autres, sous les cocotiers avec une vue imprenable sur les îles en face, plein ouest, idéal pour les couchers de soleil. Il n'y a aucun bruit autour, hormis le murmure du vent et le passage de quelques jet-skis mais qui restent plutôt au niveau de Pantai Cenang. Je suis tombé sous le charme de ce resort, un truc éco-friendly. Si je reviens à Langkawi j'essaierai de rester là. 
Pulau Dayang Bunting
[NDLR : les bungalows ont l'air les mêmes que ceux de Tarutao mais après un tour sur leur site internet, ils sont à 630 ringgits... A plus de 150 euros la nuit, je retournerai donc au Géopark et son prix imbattable de 23 euros la nuit, avec un grand lit, une grande salle de bains, et la clim', le tout dan un calme parfait. Mieux vaut louer un scooter et venir passer la journée au Frangipani!]
Si vous êtes tentés, je vous conseille lors de la réservation de demander les bungalows individuels faces à la mer, ceux portant les numéros 300 quelque chose, à partir de 309, les autres étant plus proches du restaurant. C’est là que j'ai mangé, je trouvais l'endroit bien reposant. En plus, en ouvrant la carte, agréable surprise : ils ont une section plats bios au même prix que le reste. En fait ils ont leur propre jardin et leur slogan c'est « We grow, we eat ». J'en ai profité pour prendre en entrée des beignets de fleurs de frangipaniers accompagnés d'une mayonnaise au poivre noir (je ne savais pas que ça se mangeait mais c’est très bon, un peu trop gras peut être), suivis de filets de poulets grillés au basilic servis avec du riz brun assaisonné d'huile au basilic. 
Pulau Dayang Bunting
En dessert : bananes, mangues, papayes, ananas. Le tout accompagné d'un jus de fruits mixés sous les yeux : orange, pomme, carotte, ananas. J'ai fait le plein de vitalité ! A 10 ringgits le jus il y aurait tort de s’en priver. Vous croyez qu'après ça je vais avoir envie de revenir en France où la vie est si chère ? Et revoir la misère partout, peuplée de gens agressifs? Car en 7 mois je ne l'ai jamais croisée. J'ai vu des gens très pauvres mais pas misérables, dignes, souriants et heureux. Ça donne à réfléchir...
Au Frangipani il y a aussi un sentier de réflexologie avec des galets de différentes hauteurs cimentés sur leur tranche. C'est rigolo. Pieds sensibles s'abstenir ! Sur la plage c'est aussi le retour des oiseaux noirs à l’œil cerclé de jaune aperçus en Polynésie et qui font tout un tas de sons comiques. Il y en avait un qui s'était mis au pied de ma chaise et me regardait sans mot dire, contrairement au chaton de Tarutao. Je lui ai donné trois grains de riz, le reste c'est pour moi. Du riz bio en plus ! 

Pulau Singa Besar

Pulau Singa Besar
Après tout ça, ce n'est pas tout, mais il était déjà 14h30 et je n'avais toujours pas vu ces rochers façon Palawan. J'ai donc repris la route pour arriver à la pointe sud-ouest de Langkawi, un cul de sac garni d'un port, Porto Malai. Là, tandis que je prenais des photos des îles au loin, j'ai été hélé par quelqu'un qui me demandait si je voulais partir en excursion. Des gens étaient en train de monter sur un bateau et ça m'avait l'air déjà pas mal rempli. Mais il restait une place pour moi. J'ai donc acheté mon ticket, partant en catastrophe et ayant laissé le casque sur le scooter. Ils m'ont assuré que ça ne risquait rien. J'étais parti pour un tour en scooter, me voilà pris dans un tour en bateau. C'est ce que j'aime. Pas de programme, les choses se déroulent d'elles mêmes selon les opportunités et ce que je rencontre. Et puis une excursion qui tombe pile poil quand j'arrive et pour 25 ringgits, ça ne se refuse pas ! D'un autre côté j'ai l'impression de tout faire dès le premier jour. 
Pulau Dayang Bunting
Mais avec le très beau temps aujourd'hui, il faut en profiter. Car on ne sait jamais comment ce sera les prochains jours. Je pourrais tout aussi bien être dans les nuages. En effet, tout comme Tarutao, Langkwai était souvent auréolée d'un anneau de nuages quand je la regardais depuis Koh Lipe.
Nous avons filé directement à Pulau Singa Besar, une île en face avec une belle plage de sable blanc... et pleine de macaques ! L’arrêt est programmé pour une heure. Le temps de faire quelques photos, j'ai posé mon sac sur le sable afin d’éviter qu'il ne m'encombre. Quelqu'un assis non loin m'a prévenu des macaques. Merci, je les avais vus. Mon sac est suffisamment lourd pour qu'ils ne puissent pas le prendre et puis il est bien fermé. Mais alors que je m'étais un peu éloigné, j'ai été alerté par un couple qui passait devant mon sac, les deux blancs du bateau, qui faisaient la chasse à un macaque qui avait ouvert mon sac. Par bonheur il n'avait rien pris. 
Pulau Dayang Bunting
Le portefeuille était à découvert. Je l'ai échappé belle. Avec ses petits doigts de singe et son intelligence supérieure à la moyenne des autres animaux, il avait parfaitement saisi ce qu'était un zip et comment l'ouvrir pour se saisir du contenu du sac. Aussi, j'ai accroché mon sac en hauteur, à une branche, caché par les feuillages, avant d'aller à l'eau, tout en gardant un œil dessus. On ne sait jamais. Au bout d'un moment j'en ai repéré un qui se baladait sur la plage et faisait mine de rien tout en prenant la direction de l'arbre. Je suis donc sorti de l'eau pour intervenir. En fait deux autres ont rappliqué et avant que j'ai eu le temps de m'approcher, celui sur la plage était grimpé à l'arbre, avait envoyé paître serviette, bermuda et T-shirt que j'avais mis autour pour jeter le sac à un complice plus bas qui est parti dare-dare en tirant le sac sur le sable et l'amenant vers la jungle tandis qu'un troisième faisait barrage et montrait des dents pour m’empêcher d'intervenir. 
Pulau Dayang Bunting
Je voyais déjà mon passeport et mon portefeuille disparaître dans la jungle et les arbres. J'ai donc couru en furie, comme un orang-outan, gesticulant des pieds et des bras, près à dégommer tout ce qui viendrait sur mon passage. Ça les a fait peur de voir que je n'avais pas peur d'eux. Du coup, celui qui tirait le sac l'a lâché et a accouru toutes dents dehors. J'en avais trois déchaînés autour de moi et je sautillais pour ne pas me faire mordre, tout en allant là où le sac était. Quand j'étais tout près, un macaque l'a saisi en même temps mais j'ai tiré de toutes mes forces, près à jouer du lasso avec un macaque. Finalement ils ont abandonné la partie et je suis allé me remettre de mes émotions dans un coin moins isolé où les autres s'étaient mis. J'ai failli porter plainte pour association de malfaiteurs avec intention de nuire. Fiche signalétique des malfrats : de vulgaires macaques ! C'est la jungle mafia ! Que comptaient-ils faire avec mon passeport ? Aller à la Tour Eiffel voir le ciel de plus près que depuis leurs arbres ?

Le lac Tasik Dayang Bunting

Une vieille macaque
Je suis retourné à l'eau mais une de ces bestioles qui piquent est entrée dans le maillot de bain je ne sais comment. Je suis ressorti de là aussi sec en boitant, ne pouvant pas me gratter les couilles devant tout le monde ! Ça a fini la serviette autour de la taille à enlever le maillot de bain. Et vite ! Bref, ce n'est pas mon jour, toutes les bestioles ont décidé de m’embêter ou quoi ?
On a terminé la balade à Pulau Dayang Bunting où se trouve un lac intérieur, après être allé nourrir des aigles de mer avec de la peau de poulet et s'être rendus à une ferme sur l'eau pour nourrir les poissons et les tortues. Quand on a débarqué sur l'île il y avait un groupe d'indiens ou de pakistanais, toujours en train de bouffer, qui avait amené avec eux un sac rempli de galettes pour se rouler des trucs. J'ai été alerté par des cris. C'était l'émeute. Une armée de macaques avait volé à l'arrachée le sac, répandant son contenu et se saisissant de tout. Ils sont partis avec les galettes dans le papier alu et des bouteilles de jus de fruit. 
Je suis sûr qu'ils trouveront comment ça s'ouvre. Ça a fini au bord de l'eau, le cul posé sur des rochers à se lécher les doigts qu'ils plongeaient dans des containers pleins de sauce graisseuse et rougeâtre. Pas moyen d'être tranquille ici, c’est pire qu'aux Antilles où l'on se fait tout voler. Sauf que là bas les macaques ce sont les autochtones ! Sinon j'ai retrouvé le singe Duracell. Ce sont en fait des macaques, mais des vieux. C'est en voyant une femelle aux nichons flapis que j'ai compris. En vieillissant il leur pousse des poils blancs au menton et sur les joues qui forment des barbes de Père Noël, femelles comprises ! Hormis ce signe distinctif les vieux restent alertes comme les autres. Pourquoi l'homme vieillit il aussi mal, à finir en déambulateur, voûté ou en chaise roulante ? Est-ce parce qu'on ne monte pas assez aux arbres ?
A part ça, le lac ressemble un peu à ces lacs de Palau, en moins joli car il ne possède pas les mêmes couleurs. Mais la balade pour le rejoindre est sympa, on passe par dessus une barre rocheuse dans la jungle. Quand on est retourné au débarcadère, j'ai eu droit à un souvenir : une assiette en plastique avec ma tronche dessus qu'ils avaient prise en photo quand j’avais embarqué. C'est kitsch à en mourir mais je l'ai prise. A 10 ringgits, c'est que dalle et puis c’est fourni avec un crochet prêt pour fixer l'assiette au mur. Chic !

Pulau Singa Besar

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