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mardi 14 février 2012

Cocos Island


Pour ceux qui ne le sauraient pas et se demandent qu'est ce que c'est que ce nom à la gomme que Guam, eh bien l’île fait partie de l’archipel des Mariannes au nord de la Micronésie. Guam fut découverte en 1521 par le navigateur portugais Ferdinand Magellan qui la donna à l'Espagne. Elle fut cédée aux États-Unis en 1898 après la guerre hispano-américaine. Guam est dotée du statut de «territoire non incorporé organisé» des États-Unis et reste l'une des principales bases aéronavales américaines (environ 12 000 soldats) du Pacifique occidental. Sa capitale est Agana (Hagatna en chamorro, la langue la plus parlée de Guam) et la population du territoire est de 150 000 habitants.
Je ne suis pas venu à Guam spécialement pour visiter l’île, c'est plus un hub avant de partir vers d'autres destinations de Micronésie plus réputées (si on excepte les japonais). Ce qui était mon cas pour les vols venant de l'Australie. 
Seulement le vol pour Palau est tous les jours vers 20 heures, aussi je ne me voyais pas rester dans un aéroport toute une journée et quitte à sortir, autant le faire pour plusieurs jours. Ce qui explique mon séjour ici. En parlant de Palau, si ici le temps est pour le moins changeant, il semble que là bas ce soit pire, si j'en juge une photo satellite de la Micronésie que j'ai eu le malheur de regarder dans le journal local distribué sous la porte de la chambre. Remarque, il vaut mieux qu'il y pleuve maintenant que quand j'y serai. Avec mes 9 jours en autonomie complète avec un kayak pour seul refuge, je ne me sens pas trop d'attaque d'entreprendre cette aventure sous la flotte. Je vais y laisser ma santé. On verra bien...
J'ai entrepris ce matin de faire le tour de Guam dans le sens des aiguilles d'une montre, à la faveur du retour du soleil. Jusqu'à ce que j'arrive dans le sud, il n'y a rien à voir, on ne peut pas dire que ce soit joli. 
Il n'y a pour ainsi dire pas de plage, juste des bandes de sable larges d'un mètre balayées par une eau boueuse et battues par les vents. L'intérieur n'est pas vraiment mieux, un mélange de prairies à l'abandon avec quelques villages qui ne ressemblent à rien, avec des maisons en béton au toit plat que l'on retrouve dans tous les pays tropicaux. On en fait vite le tour, je ne pensais pas que Guam était si petite et à vrai dire c'est tant mieux, ça me change de l'Australie ! J'étais prêt à abandonner la partie et à filer tout droit jusqu'au nord où se trouvent les plus belles plages quand je me suis retrouvé face à Cocos Island, une île privée avec un resort dessus prisé des japonais et située au milieu d'un lagon. Justement un bateau en revenait. J'ai juste eu à suivre sa direction pour trouver le débarcadère. J'ai hésité à y aller, à 40 dollars la navette alors que l’île est juste en face, ça refroidit. Mais comparé à ce que je déboursais dans les excursions en Australie, je me suis dit que c'était bien moins cher et je me suis décidé à y passer la journée. Au moins je n’aurais pas à aller dans le nord et j'aurais une bonne journée sur une belle île tropicale au milieu d'un lagon.


Je suis arrivé pile poil, il y a un bateau toutes les heures, et celui qui vient d'arriver repart aussi sec pour Cocos Island dans 4 minutes. Juste le temps d'aller garer la voiture comme il faut. J'étais le seul sur le bateau mais pas le seul sur l’île. Les gens sont venus par les bus des tours opérateurs depuis la ville pour une sortie à la journée. J'ai entrepris un petit tour de l’île coté nord avant d'aller prendre le déjeuner servi sous forme de buffet (non inclus dans le billet). Le resort n'est en fait qu'un bâtiment pas mal décrépi qui ne sert plus que de base de loisirs avec jetski, scooter des mers, parachute ascensionnel, kayaks, masques et tubas. On ne peut pas y dormir, peut être dans le temps car sinon je ne vois pas pourquoi ça s’appellerait resort. Pour la plage il faut se contenter d'un endroit désigné entre des bouées entre lesquelles on peut nager. C'est interdit partout ailleurs en raison des sports nautiques. Pourtant on trouve de beaux bancs de sable sur la partie proche de la côte. C'est dommage.
Après le déjeuner, je suis parti en exploration de la partie sud, par un chemin pas très bien dessiné, envahi par les herbes et se perdant souvent. Par chance il est balisé par des rubans roses noués dans les branches des arbres. Par contre la végétation est très dense et la balade se fait au son des chants d'oiseaux, très nombreux, qui adorent toujours ce genre d’îlot inhabité au milieu des lagons. Les mêmes volatiles qu'à Lady Musgrave ou ailleurs, ceux qui ont les fientes qui puent. Dans la partie sud ouest j'avais lu que cet endroit appartient au domaine public et qu'il est possible d'y camper. Ce devait être le cas dans un autre temps, car le ponton qui permet d'y accoster se résume désormais à des plots, la pancarte d'accueil est par terre, rouillée avec les inscriptions effacées. Il y a aussi un siège en plastique de ceux qu'on trouve dans les salles d'attente et qui épousent le cul. Il est complètement décoloré et plein de mousses. Visiblement on n'a pas dû camper par là depuis un certain temps ! D'une manière générale je ne vois même pas où j'aurais pu camper sur Guam. Il n'y a pas de chemins qui ne mènent nulle part. Ils vont tous à des maisons où l'on se fait accueillir par des chiens aux babines retroussées. L'épisode de stress à Cairns aura donc été bénéfique, l’hôtel est très bien et la nuit dernière j'ai dormi 10 heures.


Le rivage est de Cocos Island est inaccessible. Quand on arrive à se frayer un chemin entre des buissons aux rameaux qui écorchent les jambes, c'est pour voir une côte sur laquelle on ne peut pas marcher. Il n'y a pas de rivage et les vagues déferlent sur des entassements de coraux morts. Je suis donc retourné à la zone de baignade pleine de japonais. C'était marée descendante et j'avais de l'eau à mi cuisse. Juste quand j'ai posé le cul au fond, la pluie s’est mise à tomber et j'ai dû regagner le rivage aussi vite que possible pour mettre à l'abri mon sac à l'abri. On s'est tous retrouvés sous le auvent du centre d'activité nautique, à attendre que ça passe, sauf que ça ne passait pas et que la pluie devenait torrentielle. Un de ces trucs qui font penser qu'on est arrivé à la fin du monde. Les gens en ayant marre ont commencé par se disperser en courant tandis que le centre a rangé tout ce qui était chaises, kayaks et compagnie. 
Grain tropical...
Il n'était que 15 heures mais vu la météo ils ont tout fermé avant l'heure. Pourtant quand je suis retourné à l'eau pour faire passer le temps (quand il pleut on est mieux dans l'eau le temps que ça se calme), j'ai vu que plus loin de soleil était de retour. Du coup je me suis allongé sur la plage, attendant le bateau de 16h30, le dernier, pendant que tous les autres montaient dans celui de 15h30, dépités. Ils ont eu tort car le temps est redevenu très clément, tellement que j'ai fait un roupillon sans vraiment dormir mais en rêvant tout de même et je n'ai pas vu le temps passer. Ce sont trois employés qui sont passés par là et dont l'un d'entre eux est descendu de la benne du pick-up pour me dire que le dernier bateau venait de partir. Un coup d’œil paniqué vers le ponton et en effet le bateau avait déjà quitté le quai. L'employé m'a montré sa montre : 16h35. Ça m'apprendra à me mettre un peu à l'écart. La bonne nouvelle est qu'il y en a un autre qui part tout de suite pour les employés du resort. Je suis donc monté dans le pick-up avec eux et le bateau a largué les amarres dès que j'ai posé le pied à bord. Heureusement qu'ils m'ont vu, sinon j'étais bon pour passer la nuit tout seul sur l’île, sans eau ni nourriture ni endroit où dormir. On peut dire que j'ai eu de la chance !
Côte sud ouest
Je regardais les gens à bord, tous des locaux et tous en sur-poids. Je ne sais pas si c'est génétique ou si c'est le mode de vie mais ils sont tous bouffis et sans menton. Les hommes portent une moustache pour masquer des lèvres trop grosses. Je pense que c'est plutôt la nourriture, trop grasse et trop industrielle. États-Unis obligent, c'est plein de fast-foods et je ne vois personne avec une bouteille d'eau à la main, ils ont tous des canettes de coca cola. On ne peut pas dire qu'on y mange très bien, ce soir j'ai essayé un autre restaurant et je n'ai pas pu finir mon assiette, trop grasse. Un steak gorgé de sauce épaisse pleine de sucre et sûrement aussi gorgé d'hormones accompagné d'une purée pleine de beurre et de fromage fondu dessus - pas le genre de bon fromage savoyard fondu, c'est une espèce de sauce au fromage en tube dont il vaut mieux ne pas se demander comment il est fabriqué. Tout est hyper calorique, ça vous rendrait obèse un somalien en quelques jours !
Quand j'ai repris la voiture, je suis monté côté passager. Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive. Ça recommence ! Chaque fois que je veux mettre le clignotant je mets les essuies glaces et je tourne alors avec des balais qui grincent. Je ne sais plus conduire. Me voilà australien dorénavant et la conduite à gauche est devenue instinctive. 
Toute une vie d'éducation réduite à néant, j'ai oublié comment c'était la conduite à droite. Je suis tout le temps à me demander si je conduis sur la bonne file, réfléchissant sur laquelle je dois d'ailleurs rouler. Et quand je ne me le demande pas, entre deux arrêts photo, c'est le drame. Tout à l’heure j'ai conduit quelques centaines de mètres à gauche dans un virage sur la seule route qui fait le tour de l’île et qui est très passagère, à l'heure des rentrées de boulot. J'ai eu très chaud de n'avoir croisé personne et j'ai dû m’arrêter sur le bas côté quand j'ai réalisé, pour me remettre de mes émotions.
La côte sud ouest de Guam est bien plus jolie que de l'autre côté, elle est vallonnée et il y a des monts tout verts tout autour qui culminent à plus de 300 mètres d'altitude. On ne peut pas s'y rendre. En fait seul le rivage de Guam est habité, le centre étant inaccessible. Peut être existe-t-il des entiers qui partent vers l'intérieur mais ils ne figurent pas sur ma carte. Plus loin en remontant c’est une base militaire qui encercle la route de hautes grilles garnies de barbelés sur leur dessus avec des pancartes « US Government Property. No trespassing » pour donner la couleur. Les gens là dedans se déplacent en voiturettes style voiture de golf et on se demande bien ce qu'ils y traficotent. Demain aussi je dois me rendre dans une de ces zones qui ne sont accessibles qu'accompagné d'un militaire. Je vais essayer de trouver une feinte en passant par le rivage, même s'il faut marcher longtemps, en espérant ne pas tomber sur une mine antipersonnel au passage !

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