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jeudi 23 février 2012

Palau J6 : Giant Clam Beach - Bablomekang


J'ai quitté le camp vers 9h30 ce matin pour me rendre directement à Jellyfish Lake. Sur mon itinéraire il était écrit de tenter une approche vers midi seulement afin de bénéficier des meilleures conditions pour visiter le lac, sans les hordes de japonais, partis manger. Mais au fur et à mesure que je progressais dans la baie depuis Giant Clam Beach, chaque fois que je me retournais je ne voyais aucun bateau arriver. Il se pourrait donc que je sois le premier. Ce serait encore mieux. Aussi, comptant bien garder mon avance, je donnais de grands coups de pagaie vers ce ponton que je voyais au loin mais qui restait désespérément hors de portée. Pourtant en regardant derrière moi la plage que je venais de quitter se réduisait de plus en plus derrière mon sillage, preuve que j'avançais bel et bien. Le problème avec le kayak c'est que lorsqu'on est en pleines eaux, on a l'impression de faire du surplace, c’est un peu démotivant. Mais au final ça trace bien comme engin, ça va plus vite que si on marchait et j'étais bien content de faire cela en toute autonomie, à la force de mes petits bras, sans moteur à pétrole.
En route pour Jellyfish Lake Dock
Je me suis amarré au ponton. Il n'y a avait qu'un seul bateau déjà à quai, un peu à l'écart, dans la mangrove. Sans doute le bateau des gardes. Au même moment une vedette surgissant de nul part est arrivée avec à son bord une cargaison d'individus en gilet de sauvetage, prêts à partir à l'assaut du lac. J'ai rassemblé mes affaires en un éclair, le gilet de sauvetage (car la traversée du lac est longue), les appareils photos, une bouteille d’eau et le fameux permis. J'ai été accueilli par une flopée de gardes dont l'un d'eux s'est approché me demandant si j'étais bien Ivan. Je suis devenu une célébrité ou quoi ? Il avait quelque chose pour moi et j'ai tout de suite compris de quoi il s'agissait. Il allait me remettre cela en partant, avec la carte du permis qu'il a gardée. Puis il m'a invité à laisser mes affaires avant de me souhaiter une bonne balade. Ils étaient tous très gentils et très serviables. Au final Kay a dû décider de me faire livrer ce qu'il restait de vivres par leur entremise.

Jellyfish Lake Dock

Pour rejoindre le lac, le sentier passe par dessus une crête aux roches glissantes et pleines de racines moussues. Il y a une corde pour se tenir. Chargé comme j'étais, pas besoin. L'appareil photo normal était inutile, j'aurais mieux fait de le laisser au poste des gardes. Il n'y a aucun point de vue, même du sommet de la crête, que ce soit vers le lac ou la baie. J'ai laissé mes affaires sur le ponton du lac, les cachant comme je pouvais sous le T-shirt et plaçant le tout dans un coin pour éviter que les autres visiteurs ne viennent shooter dedans. Je n'étais pas tout seul dans le lac, il y avait déjà 4 ou 5 personnes qui glissaient là dedans avec le tuba hors de l'eau. J'ai pris leur direction comme ils semblaient faire du surplace et observer quelque chose. Le lac est célèbre pour regorger de méduses, une espèce végétarienne et non urticante qui trouve son énergie dans une algue enfermée dans ses cellules. 
Elles sont tout le temps à tourner dans le lac à la surface de l'eau, à la recherche de la lumière, comme des tournesols. C'est un endroit unique au monde. Au début j'ai commencé par croiser quelques méduses de ci de là, pas de quoi en faire une célébrité. Des individus maronnasses avec une croie blanche dessinée sur leur ombrelle. C'est à peu près gros comme un pamplemousse et vue la couleur on a du mal à se demander où loge l'algue. Les méduses ont l'air de bien supporter leur hôte symbiotique, elles nagent comme n'importe quelle méduse d'une autre espèce. Pour préserver leur santé il est interdit de s'enduire de lotion solaire aussi depuis ce matin je suis exposé au soleil sans protection. Un moment, en m'approchant du centre du lac, les méduses se sont faites plus nombreuses, montant des profondeurs comme des bulles d'air. 
Il y en avait à foison, qui ornementaient le paysage comme les boules d'un sapin de Noël trop garni. C'était magnifique ! Je ne pouvais plus les éviter à présent et shootait régulièrement avec un pied ou une main dans l'une d'elles. Je nageais donc doucement pour ne pas les endommager. Leur contact est un peu spécial, on ne peut pas dire que ce soit très agréable, c’est mou et ferme à la fois, comme si on heurtait une bouée en mousse couverte de silicone. J'en ai caressé plusieurs malgré tout et tenu dans le creux de la main où elles continuaient à virevolter doucement, imperturbables. C'est une occasion unique de le faire, ce n'est pas tous les jours qu'on peut faire ami-ami avec des méduses.
Hélas le plaisir a été un peu gâché par le groupe du bateau qui était arrivé derrière moi. Ils n'ont pas trouvé mieux que de nager autour, attiré par ma position d'étoile de mer. Des rustres. 
Qui se parlaient entre eux sans discontinuer à travers le tuba dans leur langue horrible. J'avais envie de m'approcher et de jeter un peu d'eau dans le tuba. Ou de gueuler « Shut up ! ». Au lieu de ça, j'ai patienté, retourné sur le dos comme une tortue, tendant mon appareil photo hors de l'eau pour faire évacuer la buée à l'intérieur qui se condense chaque fois que j'ai quelque chose d'intéressant à prendre en photo. Je dois rester à attendre des dizaines de minutes, l'objectif face au soleil. Comportement normal selon la notice, ce n'est pas un signe que de l'eau est entrée dedans. C'est un appareil photo de merde, c'est tout, j'ai raté plein de clichés à des moments cruciaux à cause de ça et je perds chaque fois un temps précieux. J'avais discuté avec un type aux Fidji, à Oarsamn's Bay Lodge, qui avait un appareil au même look, un Nikon, qu'il avait acheté spécialement pour l'occasion. Il en était très satisfait, le sien ne faisant pas de buée. A mon retour je remplacerai donc mon équipement par celui ci.
Quand enfin j'ai été en mesure de prendre des photos en retournant voir ces chères méduses, la buée est revenue d'un coup et j'étais bon encore pour un retour à la position tortue échouée pendant une dizaine d'interminables minutes. Cette fois c'en était trop, j'avais envie de le jeter vers le fond. Heureusement que j'ai un gilet, ça flotte bien. Ça fait drôle d'ailleurs car en nageant tout sort de l'eau et on voudrait nager normalement avec le cul sous l'eau mais on ne peut pas ! Entre temps les japonais ont débarqué, gueulant, chantant et s'exclamant sous l'eau. Une invasion. Il devait y en avoir plus que de méduses et ils me fonçaient droit dessus sans regarder où ils allaient, comme des kamikazes. A moi de les éviter. Le lac est devenu une horreur et le soleil disparaissant sous des nuages de plus en plus nombreux, je suis sorti de là, inquiet pour mon appareil photo qui était resté sur le ponton. 
Avec tous ces va et viens, c'est facile de le piquer ou de donner un coup de pied dedans par inadvertance. Car le ponton est à présent noir de monde comme une banquise couverte de pingouins où les gens se poussent pour trouver une place afin d'y mettre leur petits pieds le temps que les gens devant se soient jetés à l'eau. Ça fait la queue quoi ! L'appareil était par chance encore là, j'étais soulagé, plus que l'appareil c'est les photos à l'intérieur que j'avais peur de perdre. Un groupe de blancs, baraqués et tatoués des pieds à la tête m'a dégagé une percée comme une haie d'honneur. Je ne sais pas ce qu'ont les gens depuis une dizaine d'années avec les tatouages, c'est de pire en pire. Dès que quelqu'un est fier de son corps, il faut qu'il se fasse tatouer croyant ainsi être plus sexy. C'est tout le contraire qui se produit. Ça donne un air abruti de gros dindon arrogant. Le pire c'est sur une fille. 
L'une d'elles, un peu inquiète et qui n'avait pas dû lire la notice, américaine, un grand cheval, m'a demandé où étaient les méduses et si elles piquaient. Je lui ai répondu pour rire que je m'étais fait piquer mais qu'il suffit de se pisser dessus pour que ça passe. Elle ne voulait plus aller à l'eau, passant le mot de ce que je venais de lui dire aux autres. J'ai apaisé les esprits en leur disant « It's a joke, they are vegetarian ! ».
Pour rejoindre le poste des gardes j'ai dû me coltiner un groupe qui n'avait jamais dû sortir du métro de Tokyo, se traînant comme des limaces. Un petit vieux en déambulateur aurait fait mieux. Du coup ça avait créé un bouchon dans les deux sens, ceux voulant gagner le lac devant attendre que le convoi passe car on ne peut pas se croiser, c'est trop étroit. J'attendais à l'arrière, à l’arrêt, les bars croisés, soufflant et laissant de l'espace se dégager devant moi. Je déteste être comme ça à piétiner, à ne pas pouvoir aller à mon rythme. 
Je ne sais pas ce qu'ils ont ces japonais mais depuis la Nouvelle-Calédonie il y en a partout. Ils sont si nombreux que cela dans leur pays? Ça promet, le jour où les chinois auront atteint un niveau de vie qui leur permettra de voyager. On est trop nombreux sur cette Terre !
Les gardes m'ont donné un sac plastique plein de provisions et m'ont souhaité un bon voyage. J'ai repris ma navigation après avoir tout rangé dans le container, vers une crique toute proche, Yapese Stone Money où je devais faire une petite randonnée dans la jungle. J'espérais pouvoir peut être rejoindre un sommet d'où je pourrais avoir un panorama. Au fond de la crique semblait se dessinait un sentier pas évident à discerner. Ce ne devait être qu'une arrivée d'eau quand il pleut car au bout de quelques mètres ça se perdait entre des troncs morts, des rochers et de la jungle impénétrable.
Yapese Stone Money
Tout ce que j'ai réussi à faire c'est de déranger un des énormes lézards à la langue fourchue comme celui que j'avais vu en Australie dans le Great Sandy Park. Je ne sais pas où ils ont vu un chemin là dedans et c'est un peu dépité que je suis parti, avec le sentiment désagréable d'avoir raté quelque chose.
La traversée jusqu'à Wonder Channel commençait à être éprouvante. J'en avais de plus en plus plein le dos, aussi j'ai coupé par une trouée entre deux îles, passage qui ne figurait pas sur la carte (sans doute une chute récente de rochers qui aura fait se créer une nouvelle île). Je n'ai donc pas fait de snorkeling à Wonder Channel comme ce qui aurait dû être le cas. De toute façon comme son nom l'indique, ce devait être encore un de ces endroits profonds avec plein de speeds boats prompts à décapiter des têtes ! Et j'avais encore pas mal de trajet à faire. Comme je n'aime pas avoir à pagayer trop après le déjeuner, j'ai fixé le pique nique à Kingfisher Bay, encore très loin de Wonder Channel. 
Wonder Channel
Sans doute un but un peu trop ambitieux. J'étais parti pour visiter en route Cycad Lake et je me souvenais qu'il fallait que j'y entre par son troisième et dernier accès. J'ai bien regardé sur la carte et quand j'y étais, l'ayant laissée sur les genoux, j'ai trouvé deux entrées mais pas la dernière. De toute façon ce n'était qu'un lac de plus, j'en ai déjà vu tellement avant. Et puis j'étais complètement crevé, rêvant de me poser pour une fois sur une plage et profiter de baignades prolongées et délassantes.
Mais j'étais encore sur ce fichu canoë, comptant les criques et les caps pour me repérer. Ça n'en finissait plus, le soleil me faisait transpirer à grosses gouttes bien que m'aspergeant d'eau que j'allais chercher de temps en temps d'une main. En plus, en ayant chargé le kayak au poste des gardes j'ai dû mal équilibrer l'engin qui penche complètement du côté droit. Il suffit de regarder le niveau de la bouteille posée à l'avant pour s'en convaincre : il penche lui aussi. 
Wonder Channel
Du coup j’étais obligé de m’asseoir de travers, un peu sur la gauche pour tenter de rééquilibrer le tout. La position, pas du tout physiologique, me procurait un inconfort au niveau de la fesse gauche qui commençait à se crisper et s'irriter. Moi aussi du reste ! J'aurais aimé qu'on me greffe un moteur, j'en avais plein le cul !
Je ne regardais plus rien autour, que cette arche qui devait apparaître devant moi et que j'attendais comme une apparition de la Vierge. C'était en effet le signe que j'étais tout proche de Kingfisher Bay, située juste derrière. J'ai fini par la voir cette foutue arche et ça a été une délivrance, du coup j'ai tout relâché, faisant grève de la pagaie et me laissant pousser là où les éléments l'avaient décidé. Je m'en fichais. Je suis passé sous l'arche sans encombre bien qu'il y avait très peu de fond et rapidement derrière j'ai trouvé la baie salvatrice. J'ai posé pied à terre comme une loque, j'avais l'impression que tout tanguait autour de moi. 
Natural Arch
Il a fallu que j'aille chercher encore d'ultimes forces pour tirer le kayak sur le sable. Je me suis installé à l'ombre d'une grosse branche qui courait sur le bord de la plage et que j'avais repérée de loin, profitant du cadre. C'est une plage qui disparaît complètement à marée haute et le niveau supérieur de la marée a laissé plein de détritus en plastique et de cordages au fond de cette crique cul de sac. Il y a aussi des cocotiers et les noix de coco ne pouvant s’échapper de là ont toutes germé en bordure de jungle, formant comme une haie de palmiers. Pas sûr qu'ils arrivent tous à l'age adulte, la concurrence est rude et il n'y a déjà plus de place là haut pour se frayer un chemin. Pourtant ils faisaient déjà plus d'un mètre de haut et semblaient en bonne santé et vigoureux avec leur dizaine de palmes vert tendre.
Assis sur un tronc j'ai observé la faune locale. Des petits bernard l'ermite par centaines qui arpentent la plage à la recherche de nourriture. 
Kingfisher Beach
Je ne sais pas où ils vont chercher leur coquille, je n'en vois aucune dans l'eau, à croire qu'ils se la fabriquent. C’est la crise de l'immobilier ! J'ai jeté une pelure de mandarine pour faire un test. C'est en fait très con et ça doit avoir une mauvaise vue et le nez bouché car ils ne s’arrêtent dessus qui si c'est sur leur chemin. Mais dès qu'ils ont trouvé ma pelure, ça a été l'émeute. La présence d'une coquille en attire une autre et tout ce petit monde s'est trouvé à converger, déclarant des guerres pour garder à soi un filament de peau intérieure. Ça se battait et se volait la nourriture à tour de rôle. Plus haut dans les branches il y avait un oiseau dont j'aime bien le chant. C'est en fait un sifflement langoureux, on dirait que quelqu'un est assis dans les branches à siffler un air polynésien.
J'ai jeté un coup d’œil à la montre : 14h30. Je n'en revenais pas, j'ai même trituré les réglages pour voir si c'était le bon mode qui s’affichait. Je comprends mieux pourquoi j'étais si crevé. 
Kingfisher Beach
Car si je n'ai pas de moteur à pétrole, mon carburant c'est les calories que je n'avais plus. Mais avec ma détermination à la limite de l'obstination, ça avait tût toute sensation contradictoire et la faim s'était éteinte. Dans ces conditions pas de repose possible, il me restait encore une longue traversée pour arriver à Bablomekang, le campement de ce soir même si la plage que je pouvais voir d'ici semblait proche. Je connais le proche vu de loin...Je ne comprends toujours pas où est passé le temps. J’étais certain qu'il devait être dans les 13 heures. En fait j'ai dû passer pas mal de temps à Jellyfish Lake, probablement deux heures, occuper à chasser la buée de la caméra. Comme il était tard, le déjeuner a été abrégé et concentré sur l'essentiel : m'apporter de l'énergie rapidement. Ça ne servait à rien que je m'éternise vu que le dîner serait servi dans 3 heures. C'est le chef qui le dit ! Des fruits secs, des graines, un yaourt , une pomme, des mandarines et une barre aux céréales auront suffi à recharger les batteries. Pour mieux les épuiser en croyant me rapprocher de l’île mais qui en fait restait au même endroit comme si une petit farceur s'amusait à l'éloigner en même temps. En plus j'ai encore été déporté au milieu de hauts fonds alors que je tenais le bon cap. Toujours ces fichus courants. Mais je n'ai plus peur de naviguer en haute mer, j'ai confiance dans le kayak et je ne pense plus à des créatures surgissant des profondeurs pour me croquer. Ce sont des fantasmes et d'ailleurs je n'ai pas croisé l'ombre d'un aileron depuis que j'ai commencé cette expédition.

Bablomekang

Bablomekang

Demain m'attend une traversée bien pire. Je dois rejoindre Ngemelis Beach, dans un groupe d’îles que j'aperçois très loin. Ça promet d’être une longue traversée. Aussi comme Bablomekang est la première d'une série de trois îles au large de Macharchar (l’île que j'ai passé la journée à contourner), et que chacune de ces îles possède un campement, j'ai eu dans l'idée de m’arrêter plutôt à la dernière, à Jackson's Beach, plus à l'ouest et qui me rapprocherait un chouilla plus pour demain. Et puis parti sur la lancée, je me sentais dorénavant assez en forme pour poursuivre encore un peu plus loin. Mais au moment où je passais devant Bablomekang, un coup d’œil en arrière le temps de prendre une photo m'a permis de constater qu'une tempête était imminente et que Kingfisher Beach était déjà sous les eaux. Ça allait donc arriver d'un moment à l'autre, le temps de couvrir ce que je venais de traverser. 
Bablomekang
Pas le choix, je me suis arrêté là aussi sec, me dépêchant de tout décharger ce qu'il y avait dans le kayak pour le disposer sous un abri au campement. J'ai fini les derniers transferts sous les premières gouttes, à temps car ont suivi des trombes d'eau pires que toute ce que j'avais connu jusque là. J'en ai profité pour monter la tente sur une estrade, comme ce que je fais depuis plusieurs jours maintenant. La pluie torrentielle m'a permis de remplir une bouteille avec ce qui coulait d'une seule rainure de tôle ondulée. Je suis devenu un as dans la récupération des eaux de pluie. C'est l’idéal pour faire la vaisselle, bien mieux que d’être à quatre pattes dans la mer à se faire asperger pendant que la vaisselle dérive.
Le soleil est sorti un peu de temps après, donnant des couleurs orangées aux rochers dodus des alentours. J'ai même eu droit à un arc en ciel. C'est au milieu de ce paysage féerique que je me suis octroyé une pause bienfaisante, barbotant le long de la plage. Le site où s’inscrit le campement est une merveille de robinsonnade. En prenant le dîner la fatigue du jour est retombée, goûtant au calme et profitant de la sérénité des lieux, dégagé des tensions du kayak dont me restait quand même quelques muscles endoloris et un mal de dos naissant. Mais pas un des ces lumbagos, juste une fatigue dorsale qui disparaît après une bonne nuit de repos. Pour le repas ça a été double ration de protéines : un plat cuisiné et une conserve de pois chiches. 


Bablomekang
Ce soir on met les petits plats dans les grands ! J'arrive à un stade de l'expédition ou les efforts de la veille ne se dissipent pas complètement après une nuit de sommeil. La perte d'énergie me suit d'un jour l'autre et a tendance à s'accumuler. Avec ces deux repas en un, j'espère me requinquer. Car demain ce ne sera pas une partie de plaisir. En attendant j'ai contemplé le jour qui déclinait, me retardant chaque fois pour me lever de table le temps d'aller prendre une photo ou une vidéo, tentant d'immortaliser ces moments merveilleux malgré les efforts qui font peut être mieux apprécier ces instants. Je savais que cette expédition serait le temps fort de mon tour du monde. Je ne m'y suis pas trompé. C'est un périple de Robinson, une immersion totale dans la nature et face à soi même. Dans des paysages sans doute les plus sauvages de tout ce qui m'a été donné de voir jusqu'ici. De la nature à perte de vue, jamais une maison à l'horizon, pas de bruit autre que des oiseaux siffleurs, crieurs ou qui font des ululements de singe. C'est grandiose ! Jamais je n'avais vécu si loin de la civilisation, coupé de tout, n'ayant rien d'autre que de l'eau, de la nourriture et un abri. Je n'ai besoin de rien d'autre au fond. J'ai le strict minimum pour vivre et ça ne m’empêche pas d’être heureux. Et intensément. Au bord des larmes. Ça fait forcément réfléchir sur notre civilisation et mode de vie artificiel qui nous coupe de nos racines, masquant l'essentiel : la pureté.


2 commentaires:

  1. Beautiful pictures of jellyfish! Else

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  2. Yes it'as an amazing place and one of the highlight in Palau. This island has everything without crowds!

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