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samedi 25 février 2012

Palau J8 : Ngemelis Beach - Carp Island


Aujourd'hui ce fut une journée d'épuisement. Chaque coup de rame une douleur et j'ai même fini par marcher dans l'eau est tirant le kayak pour aller plus vite. Comme quoi les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. D'un autre côté tous ces efforts me donnent le sentiment de mériter ce que je vois. Et que de récompenses ! La journée avait mal débuté par un réveil en sursaut au milieu de la nuit dû à une tête poids mort impossible à bouger. Je dormais sur le dos je ne sais pas comment j'ai fait mon compte pour être bloqué ainsi. Heureusement c'était juste une circulation coupée et tout est redevenu normal en quelques minutes. Ensuite en me levant, ciel maussade. Ça a fini par se dégager à la fin du petit déjeuner, pendant que je chargeais le kayak. Par contre le vent qui s'était levé dans la nuit est resté. Et il m'a fait chier toute la journée ! Avant de partir j'ai pris quelques photos de Ngemelis à marée haute. Ça change complètement de ce que j'avais vu en arrivant. Au final, même si on ne peut pas s'y baigner à ce moment là, c'est plus joli à marée basse.
Ngemelis
Tandis que j'empruntais le même chenal que la veille où j'avais plongé, je me suis retourné pour regarder Ngemelis disparaître entre les deux parois rocheuses du chenal, m'ayant arrêté de ramer en attendant que le courant fasse disparaître naturellement Ngemelis. Pendant ce temps je faisais « au revoir » de la main jusqu'à ce que je ne puisse plus rien voir. Car je sais que cet « au revoir » est certainement un adieu. A la sortie du chenal j'ai décidé de gagner Blue Corner même si c'était à l'opposé de là où je voulais me rendre. Je n'ai tout de même pas fait tout ce chemin pour passer à côté de ça, si c'est si bien qu'on le dit. Je ne sais pas ce que j'ai ce matin mais le chili con carne végétarien d'hier soir m'a épuisé ! Impossible de bouger quoi que ce soit et mon épaule gauche refuse de tirer la pagaie vers moi. Elle est en grève ! C'est un vrai problème. Du coup je suis obligé de réduire la cadence et le paysage ne défile pas vite. Malgré le fait que j'ai pourtant le vent dans le dos. Ça promet pour le retour. Plus je m'avançais vers Blue Corner, plus ça me semblait loin et plus je me disais que tout ce que je faisais je devrais le refaire dans l'autre sens. Pour cette raison j'étais à deux doigts de rebrousser chemin. Mais une demie douzaine de bateaux étaient déjà là, s'étant spécialement déplacés de Koror. Renoncer si près du but, ce n'est pas mon style.

Ngemelis

J'ai trouvé le Blue Corner en question facilement, il suffit de se diriger vers là où les bateaux sont ancrés. C'est encore un de ces endroits en pleine mer et la mer haute en rajoute une couche. Mais on voit quand même le fond depuis le kayak, jusqu'à une limite où l'eau devient bleu foncée. Évidemment le vent et les courants m’entraînaient en dehors de cette zone, où il n'y a rien à voir. Il a donc fallu que je manœuvre le canoë judicieusement pour que la dérive me mène pile à l'endroit crucial, le temps de ranger la pagaie et de me jetter à l'eau.
Blue Corner est un trou qu'on dirait tiré du film « Le grand bleu ». C'est un mur de corail qui descend profond, très profond, là où l'on ne voit plus rien. Les eaux claires se mélangent aux eaux sombres et les rayons du soleil illuminent la partie la moins émergée, procurant un contraste saisissant. Quelques poissons sont en vadrouille dans le secteur. Pas un seul requin la gueule grande ouverte en revanche. C'est la première chose que je vérifie une fois que j'entre dans l'eau, regardant tout autour de moi. 
Par contre, tandis que je balayais la zone du regard, qui je vois ?, une tortue ! Je ne l'ai plus lâchée et elle n'avait pas l'air gênée par ma présence. Elle aussi était à cheval entre les deux eaux, faisant des tours. Sans doute devais je avoir la bonne distance de sécurité car elle m'avait inclus au centre de son tour. Comme à chaque fois, la buée est arrivée, mais cette fois par l'écran. Impossible de faire la mise au point, on n'y voyait plus rien, l'écran étant devenu tout blanc sous l'effet de la buée. Je cadrais donc à l'aveugle, estimant avoir l'appareil dans l'axe. J'ai voulu un moment voir le résultat sous l'eau, pour vérifier si j'avais réussi à prendre quelque chose de valable mais l'appareil s'est éteint et n'a pas voulu se rallumer. D'ici qu'il soit mort... Peut être a-t-il entendu toute le mal que j'en disais hier. N'ayant plus de joujou pou m'amuser, je suis remonté à bord. Et la vraie horreur a commencé.
J'étais face au vent et une petite houle me faisait face. Ça n'avançait pas, j'ai même fait l'essai désastreux de voir ce que ça donnait si je m’arrêtais de pagayer. D'ordinaire l'embarcation continue à glisser sur sa lancée pendant un petit moment, là pas du tout. 
En cinq secondes je partais dans l'autre sens. Sans compter que le vent me poussant sur la droite je devais tous les 5 à 10 coups de pagaie donner des coups de rame sur la droite pour recentrer l'engin. Je me suis épuisé à lutter contre les éléments. Cette fois plus rien n'y faisait : les repères, les « à 100 coups je fais ci », rien ne permettait de faire passer le temps et d'avoir l'impression de se rapprocher du but. Je n’arrêtais pas de souffler d'exaspération. J'avais mis le cap sur une plage pour parer au plus court mais j'ai renoncé. Car ça m'obligeait à rester dans une zone battue par les vents. Je me suis donc rapproché du rivage qui était sur ma gauche et dont j'espérais que le relief agirait comme un coupe vent. Ce qui a été le cas en partie mais il était déjà trop tard. Le peu de forces que j'avais ce matin y sont passées. Pourtant il fallait que je me presse car des nuages s’approchaient et vu leur progression si je gardais ce rythme j'arriverais à la plage en même temps qu'eux. J'étais au bord de la crise de nerfs. Il fallait que j'avance plus vite que ça si je ne voulais pas attendre sur la plage comme un con le temps que ça se dégage pour prendre une jolie photo. J'ai fermé les yeux, pris une grande inspiration et puisé en moi ce que je pouvais. Si ça devait me tuer, eh bien tant pis ! L'effort a payé : dès que j'ai appuyé sur le déclencheur, tout s'est obscurcit. C'était moins une !
J'ai examiné l'appareil censé être étanche. En ouvrant la trappe, ce qui était à craindre est arrivé : c'était tout mouillé à l'intérieur. Il a pris l'eau, il est foutu. Ce n'est pas une grande perte mais j'ai subitement réalisé qu'il allait engloutir aussi les belles photos du Jellyfish Lake si la carte mémoire était également atteinte. Ça a été panique à bord, l'angoisse suprême. Je priais pour que la carte n'ait pas pris l'eau. Elle avait l'air sèche et je l'ai tout de suite insérée dans l'autre appareil pour voir si je pouvais prendre des photos avec. Ce qui était le cas. Ouf ! Je vais écrire au fabricant car j'ai suivi toutes les recommandations d'usage, le faisant tremper dans l'eau douce après chaque utilisation. Il y a juste l'épisode séchage qui était aléatoire, pas évidement en pays tropical où il pleut tout le temps ! A 300 euros les 5 mois d'utilisation, ça fait cher la photo ! Du coup je n'ai plus rien pour mes prochaines sorties aquatiques.
Plus tard, on dirait que je le fais exprès, c'est l'étui de l'appareil que je tenais mal et que j'avais oublié de fermer qui s'est retourné alors que je marchais autour du kayak. L'appareil a fini sa chute dans le kayak. Une chance ! J'en ai marre de tous ces trucs électroniques fragiles. Je suis toujours sur le qui vive, comme si je jouais avec le feu. N'y a-t-il pas moyen de rendre un appareil photo étanche vraiment étanche, en insérant plus de joints d’étanchéité, comme par exemple derrière la batterie ? En effet l'eau entre toujours par la trappe de la batterie. J'en ai déjà bousillé plusieurs. Cette fois je crois que je vais devoir investir dans un caisson étanche, ces coques lourdes et encombrantes que je critiquais beaucoup avant.
Il était déjà 11h30 et j'étais encore à la moitié de la barre du L de Ngemelis. Loin de la destination finale. Un escargot aurait fait mieux ! J'ai donc repris le canoë, le vent en face à nouveau qui m’empêchait de garder casquette et lunettes de soleil. Ce vent ne m'a pas lâché de la journée, rendant la traversée la pire de toute l'excursion. J'ai ignoré allègrement les Virgin Blue Hotel et autres Dropp-off, tout concentré que j'étais à essayer d'avancer. Au niveau de Big Dropp-off, j'ai quitté les abords de l’île qui ne me protégeait plus du vent car j'avais dépassé le coude du L pour m'engager dans le chenal, direction Turtle Cove Beach. Je ne sais pas combien de temps ça a duré mais ça m'a semblé interminable. Il y avait des bateaux qui passaient autour de moi à vive allure. Ils avaient bien de la chance ! Je me serais écouté, j'aurais fait des signaux de détresse pour me faire remorquer ! Mais tricher ce n'est pas du jeu. J'ai signé pour cette excursion, je dois la terminer coûte que coûte, c'est mon challenge. Étant dans le chenal les vaguelettes sont devenues plus grosses et je recevais tout le temps de l'eau en pleine poire. J'étais à tordre. Au niveau de la plage tout au loin je voyais des silhouettes qui s'agitaient. D'ici que la plage soit squattée par des japs ! Je ne suis pas d'humeur à poser en souriant devant les caméras, plutôt de celle de leur mettre un coup de pied au derrière! De temps en temps je donnais des coups d’œil derrière moi pour savoir si j'avais dépassé la moitié de la traversée. Pour me donner du courage. Enfin presque, car au début c'était plutôt décourageant, la côte derrière moi étant bien plus proche.
Tutle Cove Beach
A Turtle Cove Beach, j'avais dans l'idée de m’arrêter y passer la journée et d'y camper car jusqu'à présent, partout où il y a une plage on trouve un abri. Mais je n'ai trouvé qu'une crique avec de l'eau aux genoux et un arrière-plage impossible à explorer, fait de rochers coupants et de trous cachés sous des aiguilles de filaos. Des pièges parfaits ! A défaut de pouvoir y dormir, j'y ai pris le déjeuner. Comme prévu, l'une des personnes à terre est venue m'accueillir. Je n'étais pourtant pas avenant, arrivant en jetant avec rage ma pagaie sur le sable et me frottant le visage en titubant. Malgré tout j'ai réussi à prendre sur moi et à lui accorder une interview. Ce n'était pas des japs mais un groupe de quatre personnes des pays de l'est avec en plus leur guide, une fille d'ici, celle qui est venue me parler. A l'écoute de mon récit je recevais des « Wouah » en guise de commentaires. Mais j'ai rajouté que la traversée que je venais de faire était une horreur et qu'il était temps pour moi de me rassasier. Une manière délicate de mettre fin à l'entretien ! Mais avant de manger, je suis allé me jeter dans la mer comme j'ai pu, assis dans ce qui ressemblait à une baignoire qui se vide. Ça m'a fait du bien, permettant de me rafraîchir.
Carp Island
Au moment de partir, alors que j'étais prêt à plonger à Turtle Cove, un spot de snorkeling à quelques mètres de la plage, un bateau est arrivé avec plein de gens qui chahutaient. D'un coup on s’est retrouvé sur une plage familiale de la Grande Motte un 15 août. J'ai tracé... Enfin, façon de parler ! En guise de trace ça ressemblait plus à une bavure d'escargot. La côte n'avançait pas vite à côté de moi. A vrai dire à pied j'aurais sans doute fait mieux. La mer pour rejoindre Carp Island n'est pas jolie dans cette section. C'est plein de rochers qui émergent et de coraux, on dirait que la baie a été en proie à un bombardement. Carp Island est ma destination finale du jour. Je l'aurais bien évitée, préférant camper sur une plage déserte car c'est une île privée avec un resort dessus - le seul des Rock Islands - et aux dires de Kay plein de japonais. Vu la proximité des sites de plongée tout autour je n'avais pas envie de subir les gens et le bruit le soir après leur retour du large, surtout après avoir vécu en Robinson ces derniers jours. Mais je n'avais pas d'autre option, ne trouvant nulle plage, crique ou recoin qui resterait dégagé à marée haute et où je pourrais faire du camping sauvage.

Marée basse à Carp Island. Par où je passe?

Depuis Ngemelis le relief a changé. Les îles sont devenues plates, c'est la fin des Rock Islands et ça me rend un peu triste. Pour l'heure le kayak ne veut plus avancer du tout. J'ai mis le cap sur le ponton du Carp Island Resort mais c'est comme si je ne pouvais pas le rejoindre. J'ai l'impression de tirer un semi remorque. Un coup d’œil à l'arrière m'a permis de voir que je tirais la poubelle qui avait glissé sous l'eau. C'est sur que ça n'aide pas mais ce n'était pas la principale raison. En fait la mer est si basse que je ne peux plus avancer, frottant tout le temps et perdant du temps à me dégager en poussant sur la pagaie. Dans ces conditions, je me suis levé pour remédier au problème, empoignant l'espèce de laisse que j'accroche à la cheville quand je plonge pour tirer le canoë en marchant dans l'eau. Ça ne pouvait pas être pire et au moins ça me reposait les muscles des bras qui n'en pouvaient plus. Seulement marcher dans l'eau ça ne va pas aussi vite que sur le sable. Je me traînais et le navire restait bloqué de temps en temps sur un fond trop peu profond. Je n'ai eu de cesse de me pencher et de tirer pour le dégager.
Le coin est plein d'étoiles de mer, des grosses et pas plates avec comme des petites crêtes sur le dessus.  On dirait des meringues! C'est aussi le paradis pour les holothuries, une autre espèce que celles que je rencontre habituellement. Elles sont beiges, couvertes d'une fine pellicule de sable blanc pour passer inaperçues et son toutes en largeur. Quand on shoote dedans ça vomit par une bouche-anus une gerbe de filaments blancs qui ressemblent à des spaghettis, plus collants que des cotillons, censés sans doute immobiliser leur agresseur. J'ai eu beaucoup de mal à m'en défaire. Les Crocs en étaient couvertes et j'ai dû demander l'aide d'un coquillage qui passait par là pour racler. Je n'aurais voulu y toucher pour rien au monde, d'ici que ce soit urticant. L'animal s'est aussi retrouvé empêtré dans son vomi, pris à son propre piège, essayant de ravaler son plat de nouilles mais la moitié des filaments s'étaient détachés. Curieuse bestiole !
Il y en a une autre tout aussi bizarre, c'est une espèce de coquillage à pattes qui court quand on s'approche pour aller ensuite s'enfouir sous le sable. Ça a d'ailleurs la même couleur. On me dira qu'un coquillage ça ne marche pas, et que ça court encore moins mais je sais ce que j'ai vu, je n'ai pas la berlue ! 
Et j'en ai vu plusieurs de la sorte. Ce ne sont pas des bernard l'ermite. Sans doute un animal avec une carapace faisant penser à un coquillage. Si quelqu'un sait de quoi il s'agit... L'observation des bestioles m'a un peu distrait et finalement permis de rejoindre le ponton en faisant passer le temps. On se demande bien pourquoi il y a un ponton, c'est à sec partout et le paysage ressemble à une mer qui se serait retirée avant un tsunami. Les pauvres touristes sur la plage errent désemparés. On leur a retiré leur terrain de jeu et en sont réduits à se balader. Impossible de se baigner là dedans, même en s'avançant, ça court ainsi sur des kilomètres.
Je me suis dirigé vers la réception pour demander asile. L'employé m'a fait remplir une fiche et m'a amené vers l'endroit dédié au camping. Compter 35 dollars la nuit. Mais avant il était convenu que j'appelle Kay pour la rassurer et lui signifier que tout s'était bien passé. J'ai raconté un peu mes aventures, ce que j'avais vu, comme on se confie un peu à un ami. Kay me demandait si j'avais vu des raies manta, si le temps avait été OK et autres détails. Pour demain j'ai décidé de rejoindre Peleliu. Rien ne m'y oblige, le resort disposant de sa propre navette pour me ramener sur Koror, Mais c'est ce qui était prévu et je mets un point d'honneur a tout terminer comme prévu, même si je ne m'attends pas à découvrir des merveilles à Peleliu. Je n'abandonnerai pas ! D'après le gars de l’hôtel c'est une traversée qui ne devrait me prendre que 45 minutes, d'autant plus que j'aurai le vent dans le dos. Et ce sera marée haute, je n'aurai donc pas à tirer le kayak.
Après avoir installé la tente, comme il était encore tôt, j'ai été attiré par un banc de sable merveilleux en face du resort qui était apparu depuis j'étais arrivé. J'ai donc repris le kayak, alléché par l'endroit. Ce n'est pas vraiment un banc de sable mais plutôt des bassins qui ressemblent à des flaques d'eau, reliés les uns aux autres par du sable. Un petit labyrinthe propice à faire de belles photos. Pendant ce temps, comme le canoë ne pouvait pas aller plus loin, même en le tirant, je l'ai abandonné sur un monticule un peu plus haut que les autres et j'ai continué à marcher, non sans me retourner régulièrement pour vérifier que le kayak ne s'était pas éclipsé, emporté par la marée montante.
De retour sur Carp, j'ai opté pour un dîner de la maison, bien qu'il me restait des provisions pour ce soir. J'avais la flemme de préparer quoi que ce soit, bien que ce soit la dernière fois. Mais surtout je voulais prendre mon temps, sans être pressé par le la nuit qui approche. 
C'est ce que j'ai fait, me délassant sous une douche chaude des sanitaires dédiés aux campeurs. Au fait, je suis le seul à camper. J'ai eu droit à un somptueux coucher de soleil que j'ai accompagné d'une bière bien fraîche, assis sur le ponton. Alors que la cloche avait retenti pour signifier que le dîner sous forme de buffet était servi, tout le monde était dehors s'agitant pour prendre des photos. Ils sont tous rentrés dès le soleil disparu mais je suis resté, sachant d'expérience qu'ici le plus beau c'est 15 minutes après le coucher du soleil, quand le ciel s'enflamme. J'ai dû donner l'alerte en ne rentrant pas car au bout d'un moment ils sont tous ressortis, sans doute intrigués par mes allées et venues sur le ponton en essayant toutes les positions. Je suis allé ensuite me rassasier et ça m'a fait beaucoup de bien. Je retourne doucement à la civilisation et il n'y a pas que du mauvais...


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