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mercredi 29 février 2012

Le grand voyage vers Camiguin

Manille se réveille

L’hôtel ne s'est endormi que vers 2 heures du matin pour se réveiller à 5 ! Bref je n'ai dormi que 3 heures aussi j'en ai profité pour concocter les réservation des vacances d'été. Ce n'est pas parce que j'ai pris un congé sabbatique que je ne dois pas avoir de vacances d'été. Ça n'a rien à voir. Et des étés il n'y en a pas énorme dans une vie, pas question de passer celui là à Paris dans la grisaille. A la place je retourne en Crète pour la quatrième fois. C'est dommage que les gens ne respectent pas les autres et agissent comme s'ils étaient à la maison. Car sinon les chambres étaient bien fonctionnelles et modernes, avec TV et internet, une serviette mise à disposition et une brosse à dent. Mais à cause d'indélicats, ça vous pourrirait n'importe quel hôtel.
Il était 7 heures quand je suis arrivé en bas. J'ai rendu la clef et on m'a dit que tout était bon alors que je n'avais payé que des arrhes, un tiers du prix. C'est la faute à celle d'hier soir qui a mal fait son boulot. Vu que je n'ai eu qu'un tiers de nuit, je n'ai rien dit, le prix correspondait aux heures de sommeil ! Il a fallu que j'attende dix minutes avant que la navette qu'ils avaient appelée n'arrive. Je stressais un peu car je devais être à l'aéroport à 7h25 dernier carat sinon après je ne pouvais plus m'enregistrer. Ils m'ont demandé quelle était ma compagnie et en ont déduit que j'allais au terminal 3. En route, alors qu'on était pris dans des bouchons et que le stress montait d'un cran (Manille est parait il une horreur pour ça et tous ceux que j'ai rencontrés m'ont conseillé de ne pas y entrer sous peine de ne pas arriver à en ressortir ; sur ce coup là j'ai eu le nez creux en choisissant un hôtel près de l'aéroport), on est passé devant le terminal domestique mais le chauffeur n'a pas tourné. Il avait emmené avec lui le portier de l’hôtel. Je pensais qu'il allait prendre un raccourci mais au lieu de cela on s’est retrouvé sur une nouvelle route embouteillée où était fléché l'aéroport international. Je leur ai rappelé que j'allais à Cagayan de Oro et ils m'ont dit qu'ils avaient bien compris mais que la compagnie aérienne effectuait tous ses vols domestiques depuis le terminal international. Ils devaient savoir ce qu'ils disaient. A l'aéroport je suis sorti de la navette poussant le chariot que le portier était allé chercher à vive allure. Pour information, j'ai dû lui laisser un pourboire, c'est pour ça qu'il était venu. A l'entrée de l'aéroport, tout ce qui rentre doit passer aux rayonx X. Du coup ça fait la queue. Cette fois j'étais vraiment juste pour l'enregistrement. La queue est allée plus vite que je ne le pensais et j'ai couru au guichet, les sacs à bras portants, ravivant la déchirure de l'avant bras que je traîne depuis Auckland et qui va crescendo depuis le kayak à Palau.
Heureusement j'ai pu avoir mon ticket à temps, au comptoir « last call ». C'était moins une ! Mais avant de passer les contrôles (oui, il y en a plusieurs : un pour l'aéroport, l'autre pour la compagnie aérienne), ils m'ont fait peser mon sac. 9 kilos. 2 de trop, ils n'ont rien voulu savoir, il fallait que j'aille enregistrer le sac. Je suis donc retourné à un stand spécialisé « ajout de bagage » (ils doivent avoir l'habitude), courant le risque que ce que je garde toujours avec moi n'arrive pas à destination. Avec la fatigue, je m'en fiche, ils peuvent me demander ce qu'ils veulent, je le fais mais qu'on me laisse partir !
Pas si vite ! Nouveau guichet, toujours avec une queue : la taxe d'aéroport à payer en espèces, même pour les vols domestiques. Je ne comprends pas qu'ils ne l'incluent pas dans le prix du billet comme partout ailleurs dans les pays occidentaux. Ça doit être pour sauvegarder un emploi. Je critique la France mais là c'est bien pire. C'est le parcours du combattant pour prendre l'avion, entre l'arrivé de hier soir et le départ de ce matin, c'est à dégoûter de prendre l'avion.
L'avion a fait des tours de piste interminables, il y avait aussi bouchon sur la piste, tout un tas d'avions était devant. Comme dans les bouchons on avançait un peu, puis l'avion freinait avant de s’arrêter et de repartir quelques minutes plus tard. A ce petit jeu qui n'en finissait plus, j'ai craqué et sorti ordinateur. Avec tout ce qu'il me reste à taper je ne peux me permettre de perdre le moindre instant. La femme à coté de moi n’arrêtait pas d'envoyer des textos à chaque nouvel arrêt de l'appareil, sans doute pour tenir quelqu'un informé de l'avancement de la situation. Je vois que le téléphone portable est greffé aux individus dans le monde entier. C'est un phénomène universel.
Quand l'avion a décollé j'ai été surpris de voir des grattes ciels modernes au loin. J'imaginais une ville de bidonvilles à perpet'. Il y a eu un jeu à bord, des passagers étaient invités à se diriger vers l'avant de l'appareil, ils prenaient le micro de l’hôtesse et se présentaient. Puis ils se mettaient à chanter pendant que les autres passagers rigolaient ou applaudissaient. J'ai crû que tout l'avion allait y passer, ça n'en finissait plus ! Ce sont des farceurs ces philippins. Au final je ne sais pas quel était l'enjeu de ce petit cinéma.
Dès qu'on est arrivé à Cagayan de Oro, des rabatteurs ont couru vers nous dès qu'il ont ouvert les portes ; j'ai dû les chasser comme une nuée de mouches pendant que j'attendais les valises. Je ne leur répondais même pas, ça ne me ressemble pas d’être impoli de la sorte mais il y en avait trop et je me suis assez fait avoir en Inde dans le passé, je connais le truc. Je voulais un taxi officiel à l'extérieur, un truc marqué taxi et qui lui attend le client. Malgré tout, ils ne sont peut être pas si truands que ça car un de ces rabatteurs, alors que j'arrivais près d'un taxi, m'a demandé où j'allais et m'a fait monter dans un vrai taxi où quelqu'un était déjà assis. On a partagé la voiture mais pas la course. Tout bénef pour le conducteur et en sortant j'ai compris pourquoi : il devait s’acquitter d'une taxe pour quitter l'aéroport. Ici ils ont bien assimilé le système des taxes. Il faut mettre la main au portefeuille tout le temps.
Pour rejoindre Camiguin il faut que je me rende au centre de Cagayan de Oro, au niveau du marché Agora pour prendre un bus pour Balingoan, à 88 kilomètres de là puis un bateau. Toute une expédition ! Avant de me lâcher, le conducteur s'est proposé de me conduire jusqu'à Balingoan pour 2000 pesos. Par chance dans l'avion j'avais feuilleté le journal de la compagnie aérienne où était affiché le taux de change peso/dollar : 450 pesos = 10 dollars. Il insistait me disant que je serais mieux, que j'aurais l'air conditionné se qui n'était pas le cas avec le bus. Je me suis laissé convaincre par l'argument pendant que je faisais le calcul avec le taux de change pour me rendre compte que c'était convenable. Surtout cela m'éviterait d'attendre dans la poussière et le monde qu'un bus veuille bien arriver. Dans ce genre de pays, ça doit être comme en Nouvelle-Calédonie, j'ai donné !
J'ai bien fait d’être resté, on a croisé des bus qui se traînaient comme pas possible. Je suis surpris de voir comme ça grouille de monde partout. Je ne m'attendais pas à voir du monde comme ça partout. On est passé à une station service et le chauffeur m'a demandé de payer l'essence. Inclus dans le prix qu'il m'avait annoncé. Alors que le pompiste avait juste commencé à ouvrir le bouchon, le chauffeur lui a donné mon argent et le pompiste a retiré la cane et on est parti. Je n'ai pas compris le système, j'avais beau malgré la fatigue à triturer le truc dans tous les sens à la recherche d'une logique, je ne trouvais pas. J'ai fini par demander au chauffeur. Qui n'a pas compris ce que je lui disais et que je n'ai pas compris en retour. Il me disait que 1000 pesos font 10 litres. J'ai fait « ah » puis j'ai chassé cette pensée en me disant que c'était son problème !
Le trajet était interminable, j'ai eu l'impression qu'on n'avait jamais quitté la ville, il y avait des cases en tôle ondulée tout le long de la route. J'ai même piqué du nez. Je me suis réveillé juste quand on tournait pour le chemin du port, deux heures après avoir quitté l'aéroport. Le type m'a laissé son numéro pour que je l'appelle au retour, afin qu'il me conduise à l'aéroport pour le même tarif. Il y avait trois guichets de trois compagnies différentes, chacun avec leur rabatteur. Pour demander de l'aide je suis directement allé en salle de contrôle des billets pour savoir comment ça fonctionnait. Ils m'ont donné le nom du guichet auquel m'adresser et qui demandait 170 pesos pour prendre le bateau qui partait dans deux minutes. Il fallait que je me presse. J'ai couru à nouveau avec les sacs malgré ma déchirure (quand tout le monde me dit que je suis fou de voyager avec si peu d'affaires, je trouve encore que c'est bien trop, la preuve!) pour me trouver bloqué par un type qui me demandait de payer une taxe, la taxe du port ! J'aurais dû y penser car le temps de farfouiller des pièces que je n'avais pas (il me réclamait 2,25 pesos, soit 5 centimes !), en lui tendant un billet pendant qu'il cherchait dans ses poches la monnaie, eh bien le bateau est parti ! Il a fallu que je retourne au guichet me faire rembourser. Heureusement l'autre compagnie réclamait le même montant et le prochain bateau était dans une heure. J'ai attendu dans le hall, pendant qu'un gamin passait des bras à travers les barreaux de la fenêtre derrière moi pour me demander des choses depuis son bidonville.
Parfois je me demande pourquoi je me fais chier à venir dans ces pays exotiques alors que l'Australie a tout et que je n'aurais pas à affronter : les coqs, chiens, mendicité et taxes. Car en fait avec tous mes déplacements je n'ai plus l'impression que je voyage, c'est comme si j'étais toujours au même endroit mais que l'environnement ambiant changeait comme sur un plateau tournant. Après avoir perdu la notion du temps, j'ai perdu celle des distances !
Camiguin en vue!
Sur le bateau ils m'ont réclamé mon billet alors que je m'étais fait contrôler en quittant le port. Et évidemment impossible de retrouver le ticket. Il était au fond d'un sac, chiffonné. Un miracle que je l'ai retrouvé ! Le bateau, un Shuttle Express ou un truc au nom similaire n'a d'express que le nom. C'est un veau, un veau de mer ! Il a mis deux heures pour rejoindre une île toute proche qu'on a l'impression de pouvoir rejoindre à la brasse depuis Balingoan. Le bateau est bondé, on est tous sur des bancs sur ce cargo, là où d'ordinaire ils doivent mettre les marchandises. Du coup on n'a aucune vue, avec les rebords du bateau cachant l'horizon.
Dès que la passerelle s'est baissée, les gens ont accouru de l'extérieur en se bousculant pour nous proposer de porter les bagages, un moyen de locomotion, un hébergement... L'avantage pour ceux qui aiment le système c'est que dans ces pays, il n'y a pas besoin de réserver, les gens sont trop heureux de vous assister pour proposer ce que l'on souhaite. Pour rejoindre le resort, Action Geckos, je devais prendre un taxi. Mais il n'y en avait pas. Un type un peu plus convaincant que les autres, un jeune, m'a dit qu'il me proposait les prix les plus bas pour m'y conduire. 150 pesos. Par contre ça s'est fait sur une moto. Il tenait mon sac entre ses cuisses pendant que j'étais à l'arrière le sac à dos aux épaules et tenant la tente d'une main contre moi pendant que l'autre s'agrippait à un truc auquel me retenir pour éviter d’être désarçonné au moindre nid de poule ! Et là aussi ça n'en finissait plus. En fait Camiguin est plus grand que sur une carte à la noix du Lonely Planet, et on a mis plus d'une demie heure à ce régime avant d'arriver. Chemin faisant il s’est proposé de me laisser la moto, me faisant un prix par rapport à ce qu'Action Geckos pourrait me proposer, dégressif si je le prenais plus d'un jour. Je lui ai demandé son numéro, ne sachant pas encore ce que j'allais faire du séjour. Sur la route je regardais tous les chiens qui surgissaient de partout et je craignais d’atterrir dans un endroit qui ressemble à un chenil. Déjà que je ne peux plus me rendre en Inde à cause de ça (des chiens errants partout qui pourrissent les nuits), si ça trouve les Philippines pourraient être tout pareil. Pourtant je pensais être dans une partie de culte musulman, mais ça doit être plus à l'ouest de Cagayan de Oro, là où ils enlèvent d'ailleurs les touristes. J'y songeais du reste et ça a été un élément supplémentaire qui m'a fait rester dans le taxi tout à l’heure, au moins tant que j'étais dans le taxi j’étais en sûreté, le chauffeur ayant verrouillé les portes.
Ah un bon lit!
J'ai un bungalow très bien, tout en feuilles de cocotiers tressées, très grand avec des fleurs disposés sur le lit sous la moustiquaire en guise de bienvenue avec un mot et un guide des activités. J'étais complètement crevé et ne pensais qu'à dormir. Il était déjà 16h30, j'ai fait quelques pas sur la plage devant le resort, une plage de sable gris (l’île est volcanique), pris une bière, fait un peu d'internet et me suis avancé pour le blog puis j'ai mis la viande dans le torchon tout de suite après le dîner, à 20 heures. Pour les impressions, il faudra attendre demain, je me refuse à délivrer un verdict, la fatigue fausse tout jugement objectif. Toute la journée j'ai eu l'impression de tirer la gueule. Le sourire m'avait quitté. Mais il va revenir !

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