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samedi 10 mars 2012

Archipel de Bacuit : tour B


Le tour B sera mon dernier tour à Palawan. Peut être aussi le moins intéressant. Mais après ce que j'ai vu hier, il était certain que ça ne pouvait pas continuer crescendo comme ça indéfiniment. Je ne suis pas déçu pour autant, c'était très bien. Si je devais classer les tours du plus intéressant vers le moins, ça donnerait C, A, B. En fait aujourd'hui c'était moins spectaculaire car au sud de l'archipel les îles aux hautes falaises ont tendance à être moins abruptes et certaines sont même habitées ou bien le centre d’hôtels de luxe. C'est donc moins sauvage. Et pourtant plus touristique, c’est sans doute le tour où j'ai rencontré le plus de bateaux d'autres excursions. Nous n'étions que quatre à participer à l'excursion : Héléna la russe, les coréens et moi. L'australien et sa poule n'étaient curieusement pas dans les rangs, j'imagine qu'elle a dû lui faire une scène en rentrant hier soir ! L'équipage par contre est nouveau. Deux jeunes dont l'un sourit tout le temps, chantonne et passe son temps à rigoler. Un vrai rayon de soleil !
Pangalusian Island
On a filé direct à Pangalusian Island, en face d'un resort en construction où nous avons été briefé de ne pas poser pied à terre. Si on a jeté l'ancre juste en face c'est juste pour faire du snorkeling. Malheureusement comme les coraux étaient mal en point, il y avait peu de poissons et j'étais désolé de voir des pans entiers de coraux morts transformés en support pour algues vertes moussues. Il y avait aussi de ces tables d'orientation, des coraux regroupés en ombrelle, mais beaucoup étaient retournés. Du corail mort ce n'est pas beau, on dirait des tas d'ossements et ça me fait mal au cœur. J'ai appris ce soir que les coraux à Palawan souffraient énormément car dans la baie l'eau est devenue trop chaude pour qu'ils s'y épanouissent. Il leur faut des eaux entre 28 et 29 degrés, entre ces limites ils ne peuvent se développer. C'est dire comme leur existence est fragile. Mais le réchauffement de la baie ne fait pas tout. Comment expliquer ces coraux retournés ? A mon avis il a dû y avoir de la pêche à la dynamite ou alors c'est à cause des bateaux des excursions qui jettent tous leur ancre là quotidiennement. Ils devraient mettre des bouées plutôt pour permettre aux bateaux de s’amarrer.

Snake Island

Snake Island
L'endroit que je voulais voir absolument c'est Snake Island, où nous sommes arrivés ensuite. C'est là où l'on trouve un banc de sable entre deux îles pourtant relativement distantes, dans un chenal, formant comme un H. Par contre on y est arrivé à marée haute alors c'était un peu moins spectaculaire que ce à quoi je m'attendais. Mais c'était absolument magique de marcher sur ce banc qui serpente avec de belles couleurs bleu lagon de part et d'autre. Il y a aussi une petite colline qui se gravit aisément de là où tous les bateaux jettent l'ancre. D'en haut, où un chapiteau offre de l'ombre à ceux qui veulent se reposer, on a une vue sur tout le bras de mer. Par contre l'endroit est vite devenu plein de monde, gâchant la magie des lieux. Impossible d’être détendu, je n’arrêtais pas de trépigner devant des gens qui faisaient exprès de rester devant mon objectif alors que je prenais des airs d’exaspération. 
Snake Island
Aussi au bout d'un moment j'ai fait le gros con. Pour éviter d'avoir des gens qui tournicotent pendant des heures comme s'ils visitaient un musée devant mon plan, je me mets au milieu pour bien gâcher le paysage. Ainsi ça évite les couples de poser à tour de rôle, car avec moi derrière ça fait tout de suite moins romantique. Le système marche bien. On me pourrit bien mes paysages vierges, je ne vois pas pourquoi je n'en ferais pas autant ! Toute la journée ça a été ça, des courses contre la montre pour arriver le premier sur les lieux. Helena me l'a m'a fait remarquer. A un moment sur une île, elle m'a dit : « Let's go, after it will be full of people ». Un bon point pour elle !
Sur Snake Island, j'ai trouvé un point de vue alternatif, ne me satisfaisant pas de la vue du haut de la colline où l'on a un peu le soleil en face. 
Snake Island
Aussi je suis allé de l'autre côté, où il n'y avait pas de chemin, et j'ai grimpé sur un rocheux friable, ou plutôt je devrais dire ramper pour éviter que mon poids ne fasse rouler des pierres. Car c'était haut, une chute et c'était la chaise roulante. Le capitaine est venu en bas, aboyer que le déjeuner était servi. Sans doute quelqu'un lui aura dit par là où j'étais passé. Au déjeuner on avait de la visite, une cliente d'un autre tour qui avait sympathisé avec les coréens, toute contente d'avoir enfin trouvé des gens qui parlent la même langue. Car le couple de coréen , assez âgé, ne parle pas autre chose que le coréen. Ça limite les échanges. Aussi la nouvelle faisait l’interprète. Elle parlait aussi assez bien le français, ayant vécu 4 ans à Nice. Elle était donc contente de pouvoir pratiquer son français avec moi. Elle m'a raconté que les coréens se demandaient ce que je trafiquais à prendre des notes tout le temps. 
Snake Island
Ça, ça intrigue tout le monde, plus encore quand je dis que c'est pour mon blog que j'alimente tous les jours. La régularité à laquelle je m'astreins les fascine. Certes c'est un vrai travail mais je me sens investi d'une mission, celle de témoigner. Grâce à la pièce rapportée j'ai aussi appris que le couple était content d’être là, que c'était la première fois de leur vie qu'il sortaient hors de la Corée et qu'ils trouvaient Palawan fantastique. Tu m'en diras tant ! Y a t il quelqu'un pour ne pas aimer ? Helena, peut être, qui même si elle aime bien m'a parlé ce matin au petit déjeuner de Belize où elle s'était rendue un jour et qu'elle a adoré, en précisant que c'était mieux qu'ici et que jamais elle n'avait vu ailleurs des eaux d'un telle couleur. Ah bon, plus beau ça existe ? Elle ne m'apprend pas grand chose, Belize est sur ma liste depuis longtemps. Ça sera pour mon prochain tour du monde !

Cudognon Cave

La plage de Cudognon Cave
Après le déjeuner, on s'est rendu à Cudognon Cave, une grotte comme son nom l'indique que je n'aurais jamais trouvée si notre guide ne nous en avait pas parlé. Il faut ramper comme dans un parcours du combattant pour y pénétrer. Pour faciliter le confort ils ont disposé des gilets de sauvetage pour éviter de s'écorcher en rampant. On était tous là à se tortiller comme des vers, certains d'autres groupes avançant avec plus ou moins de succès et demandant de l'aide pour qu'on leur pousse le cul ou qu'on leur tire un bras. C'était comique. Un peu moins à l'intérieur où il y avait embouteillage. Il y a deux chambres. On pénètre dans la plus large, presque circulaire qui forme comme une église avec du sable au fond. Ensuite, en grimpant par dessus un rocher, on arrive à une autre salle avec des trouées sur la mer, comme des les créneaux d'une tour de gué, et sur le ciel. Les roches prennent alors des teintes qui vont du rose clair au vert émeraude. Et l'intérieur est tout poli. C'est très beau.
L'ile de Cathedral Cave
Sur une île en face se trouve Cathedral Cave où l'on a essayé de s'approcher avant de renoncer, juste au moment où je pensais qu'on était parti pour faire le tour des grottes de Palawan. En fait il y avait tellement de houle que le bateau n'a pas réussi à s'amarrer à une bouée à l'entrée de la grotte, très près de la paroi. C’est vrai que c'était dangereux et qu'on aurait pu se pulvériser sur la falaise. Ce n'est pas faute d'avoir essayé. Le guide se donnait beaucoup de mal, à tenter une approche plus fine après s’être saisi d'une rame. Malgré tout on a pu voir l'entrée de la grotte. Contrairement à l'autre elle n'est pas cachée et offre un trou béant sur la mer. J'aurais bien aimé voir l'intérieur qui devait sans doute être grandiose vu le nom donné à la grotte. Tant pis ! 

Pinagbuyatan Island

Pinagbuyatan Island
A la place on est allé se consoler sur ma dent ! Cette île qui me trouble depuis que je suis arrivé et que je n’arrête pas de regarder rêvant de la voir de plus près. Eh bien c'est chose faite aujourd'hui ! Elle a un nom : Pinagbuyatan. On y est arrivé par derrière, où c’est moins abrupt et j'ai été surpris d'y trouver une plage. Et une belle ! Nous y somme restés jusqu'à l’heure de rentrer, un peu avant 16 heures et je me demandais pourquoi nos accompagnateurs étaient si pressés. Hier ça s'était terminé à 17 heures, 8 heures après le début. C'est ce que j'aime bien : avoir des journées bien remplies.
Le bateau nous a laissé face à l’hôtel à devoir patauger dans la flotte comme ce à quoi nous sommes à présent habitués. Avec Helena on regardait les trucs dans l'eau, elle me montrait des trous de crabe, s’arrêtant pour admirer des étoiles de mer. Je lui ai fait remarquer aussi sur le sable sous l'eau des espèces de bulles, comme des œufs, ancrées au fond et qui bougeaient au rythme de la houle.
Pinagbuyatan Island
Comme elle est touche à tout, elle n'a pas pu résister à plonger sa main en commentant que la sensation était curieuse et pas très agréable. On se saura jamais ce que c'est. Par contre la coréenne à la traîne a fini par rappliquer pour voir ce qu'on faisait et comme on était fier de notre trouvaille pour les étoiles de mer, on lui a montré. Elle est partie en grands gestes en vociférant comme pour signifier de les mettre au loin, comme si c'était de la saloperie. Et elle les a ramassées unes à unes en se précipitant hors de l'eau. On s'est regardé en se demandant quelle mouche l'avait piquée et ce qu'elle comptait faire avec. Les rajouter dans son bouillon-ragoût qu'elle prend tous les soirs ? Non, elle les a jetées là où la mer ne vient jamais, comme on arrache des mauvaises herbes. Héléna lui a emboîté le pas alors que je lui faisait remarquer qu'on devait les sauver. 
Pinagbuyatan Island
Pendant que j'examinais si elles étaient bien vivantes, Héléna est revenue, sans doute prise de remords, et les a prises une par une en se dirigeant loin dans la mer pour les déposer au fond à peu près là où elles étaient, pendant que je lui disais « They are living animals ». Un nouveau bon point pour elle, signe qu'elle est sensible et proche de la nature. Je ne m'étais pas trompé en la voyant faire. Elle me rappelle un peu une amie à moi, Corinne, avec qui je suis parti aux Maldives et en Thaïlande. D'ailleurs elles se ressemblent pas mal physiquement. Elle est bien différente des russes que j'ai rencontrés dans le passé. D'ailleurs sans que je ne dise un mot elle m'a sorti ce matin au petit déjeuner que les russes ont l'habitude de toujours tout voir du mauvais côté et que s'ils étaient là ils se plaindraient tout le temps, faisant remarquer haut et fort leur mécontentement sur la nourriture, le sol pas droit ou la chaleur. 
Pinagbuyatan Island
C'est peut être pour ça qu'elle vit hors de la Russie. Elle m'a raconté qu'elle était directrice d’une marque de prêt à porter très connue en Russie et qu'elle gérait les succursales en Asie. Demain avant de partir je lui laisserai ma carte, j'aimerais bien rester en contact avec elle, elle m'a touché.
Comme on est rentré tôt, j’avais tour le temps nécessaire pour me rendre à El Nido chez Tao Expeditions pour le briefing avant l'expédition de demain, prévu à 17 heures. Je leur avais envoyé un mail ce matin en leur disant que je ne pourrai sans doute pas y être comme prévu car faisant un tour qui risquait de se terminer tard. A vrai dire cela ne me disait rien du tout d'aller à El Nido, dans le bruit et la crasse et devoir prendre un tricycle (c'est comme ça qu'ils appellent les motos-taxi, j'ai appris ça aujourd'hui). Mais là je n'avais plus d'excuse. Je me suis retrouvé dans leur patio où les autres n'ont cessé de rappliquer. 
L’hôtel et son écrin de verdure
Moi qui pensais être presque le seul à faire la liaison El Nido-Coron en 5 jours en naviguant d’îles en îles et passant les journées à faire du snorkeling et du kayak, j'ai été surpris. Pas en bien, j'ai vu les fiches, tout le monde est dans la vingtaine, des groupes déjà formés et agités. On est tellement nombreux qu'ils ont dû prévoir deux bateaux. Je serai avec le groupe le plus nombreux, 14, avec les jeunes. Lors du briefing j'ai appris qu'on dormirait dans des villages. Du coup ça m'inquiète. Qui dit village dit trou à rats grouillant de chiens, comme tout ce que j'ai pu voir déjà aux Philippines. Ce qui me sauve c'est que j'aurai la tente aussi j'espère pouvoir faire bande à part, même si ça ne se fait pas ; je m'en fous, c'est mon voyage, j'ai le droit de le vivre comme bon me semble et de ne pas avoir envie de suivre le mouvement de jeunes qui voudront à coup sûr faire la fête et se coucher tard, ou en tout cas pas comme moi dès 21 heures ! En plus notre futur capitaine en a rajouté une couche en faisant remarquer que si on voulait consommer de l'alcool, il fallait l'acheter ce soir car ce n'est pas inclus dans l'excursion. Vu l'age des participants et leur nationalité (beaucoup d'anglais), ça va forcément se terminer en beuveries. Peut être que je me trompe, en tout cas je l'espère. On verra bien demain... Pour information afin d'éviter des mouvements de panique chez mes lecteurs, je ne serai pas joignable jusqu'au 15 mars au soir. Le blog restera donc en l'état jusqu'à cette date. Ça ne veut pas dire que je serai mort ! Laissez moi ça pour plus tard !


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