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vendredi 16 mars 2012

Coron Island


Coron Island est le mieux de tout ce que j'ai vu à Palawan. Je ne m'attendais pas à passer une journée aussi fabuleuse. Les trouvailles n'en finissaient plus, quand je pensais qu'on avait fait le tour de ce qu'il fallait voir, l'équipage m'amenait à un autre endroit. J'avais choisi le tour « Enchanting Coron » proposé par l’hôtel, à un prix du double de ce que 'on peut trouver en ville. Mais hier soir en arrivant je n'avais pas le temps d'explorer la ville avec mes bagages à la recherche des excursions. Ce soir je n'ai pas eu plus le temps du reste. L’hôtel met à disposition une navette pour le port avec un personnel de l’hôtel pour m'escorter jusqu'à destination et idem au retour. Je n'ai donc pas eu le temps de m’arrêter pour réserver quoi que ce soit pour demain. Ils doivent faire exprès pour préserver leur marché et éviter que l'on ne voit les prix pratiqués pas les agences en ville. Mais en chemin on passe devant des excursionnistes qui affichent en gros leur prix. 
Alors maintenant je sais que c'est moitié moins cher, même si c'est des tours qui débordent de coréens et de chinois. Je les ai croisés toute la journée. Pour ma part j'étais tout seul sur le bateau et j’avais à disposition deux capitaines, des petits jeunes, Junjun et Ben. Ils n'ont pas volé un pourboire car ils se sont bien démenés pour me montrer avec enthousiasme tous les trésors de Coron Island. On a commencé à 8h30 et nous n'étions de retour qu'à 17h30. Une longue et belle journée comme je les aime. L’hôtel m'avait préparé un panier repas et un sac avec une serviette qui sentait bon. Des petites attentions appréciables.
Ce qui est bizarre c'est que Coron Island est passée quasi sous silence dans les guides de voyage. Même le Lonely Planet, d'habitude le plus complet de tous, n'en dit qu'un paragraphe d'une vingtaine de lignes. 
Banol Beach
Quand au Petit Futé ils disent que c'est une des plus belles îles des Philippines. Pour une fois ils ne se trompent pas trop. Coron Island, malgré son nom se trouve au large de la ville de Coron qui est sur l’île de Busuanga. C'est une île où vit une tribu ancestrale en autonomie complète et qui a obtenu du gouvernement un statut spécial qui leur permet d'administrer l’île. C'est une terre sacrée pour eux et des panneaux le rappellent, expliquant leurs manière et philosophie de vivre. On ne peut pas aller partout, les sites sacrés étant fermés au public. Mais l’île est si particulière et inaccessible que l'on ne peut voir que ses côtes. Je ne sais pas ce qu'il y a à l'intérieur. Les côtes sont incroyables, ce sont une suite ininterrompue de falaises très hautes et complètement verticales, déchiquetées, au contour irrégulier, dessinant des circonvolutions, de petits bras de mer très courts, refuge de plages miniatures avec des lacs salés cachés que l'on rejoint à chaque fois par une escalade par dessus un rocher. Se baigner dans ces lacs est surprenant car les couches d'eau froide et chaude ne se mélangent pas. On peut passer la main à travers sans que ça se mélange, ça fait comme une pellicule au milieu de l'eau. A moins que ce ne soit une couche d'eau salée et l'autre d'une moindre salinisation.
CYC Beach
Cette île bat tout ce que j'ai déjà vu en Asie, les Krabi, Koh Phi Phi et même l'archipel autour d'El Nido. Pour moi c'est le lieu incontournable aux Philippines. Et les fond marins sont tout aussi étonnants, très riches en coraux et poissons. Ce n'est pas étonnant que Coron soit avant tout connue pour être une station réputée pour les plongeurs. J'avais lu quelque part sur internet que quelqu'un disait qu'il n'y avait pas grand chose à faire et à voir à Coron si l'on ne plongeait pas. C'est faux. Je pense aux autres de l'excursion de Tao que j'ai laissé à Coron. Tous restent encore quelques jours et je leur avais conseillé de se rendre à Coron Island. J'espère vraiment qu'ils le feront. Venir ici et ne pas voir ça c'est comme ne pas voir un diamant devant sa porte. Pour les anglaises en revanche, elles n'auront pas la chance de voir Coron Island. Elles comptent rester sur l’île où on les a laissées et qui se trouve assez loin de Coron et encore plus de Coron Island. Dommage pour elles.

Banol Beach
Banol Beach
Le premier arrêt de la journée, c'est à CYC Beach qui se trouve sur une île toute petite dont on atteint le pont culminant en deux minutes de marche par une courte crapahuterie mais qui n'offre pas de vue particulière, les arbres bouchant la vue. Il faut donc se contenter de la vue depuis la plage, très belle, avec de belles couleurs turquoise avant que le bleu devienne plus sombre. C’est à cette limite qu'il faut plonger. J'ai eu une armée de petits soldats aux trousses, bien curieux et pas farouches qui faisaient mine de m'attaquer et qui n'attendaient qu'une chose : que je me blesse pour venir me bouffer. Le plus téméraire d'entre eux c'est un poisson au nez rose avec une bande de sparadrap verte, que je connais déjà pour sa propension à venir brouter les orteils dès qu'on s’arrête ne serait ce que quelques secondes. C'est lui qui me fonçait dessus pour mieux reculer arrivé à quelques centimètre de moi. Chemin faisant la troupe se faisait de plus en plus nombreuse, recrutant du monde au fur et à mesure. Chaque fois que je me retournais ils étaient de plus en plus nombreux. Je me suis même demandé s'ils me suivaient vraiment ou si c'était moi qui nageait devant dans la même direction qu'eux par pure coïncidence. J'ai donc bifurqué un moment et eux aussi !
Après cette première pause snorkeling, nous avons filé sur Coron Island, en longeant une partie de la côte nord ouest. L’île est très grande et mystérieuse. Je n'en reviens pas de la taille des falaises. Cette île est comme une citadelle imprenable, un énorme château fort flottant sur l'eau. Je suis sûr que le cœur n'a jamais été exploré. C'est impossible de s'y rendre, à moins d'y être déposé en hélicoptère mais le relief est si coupant que je ne suis pas certain que l'on puisse y poser un pied. En longeant les falaises, de nombreuse petites plages merveilleuses prennent place en bas des falaises, que l'on explorera plus tard. Pour l'heure, nouvelle pause snorkeling, au niveau de Skeleton Wreck, un navire qui repose quelques mètres en dessous sur les fonds. Comme c'est profond on ne voit pas tellement bien, aussi je me suis rapproché du rivage qui offrait de superbes balades au milieu de poissons. 
Banol Beach
Cette fois j'évoluais littéralement parmi eux. Avec mon maillot de bain rouge, les poissons voient rouge. Je ne sais pas ce qu'ils ont mais ils sont hystériques. C'est comme si j'étais dans un aquarium, je pouvais presque leur tirer la queue et je devais loucher pour les regarder tellement ils étaient près ! Ils venaient jusqu'à me chier sur le masque. En fait en regardant un peu à contre jour, j'ai vu qu'il y avait plein de plancton en suspension. Ça doit être ça qui les rend fou.
Nous sommes retournés sur nos pas pour s’arrêter à l'une de ces plages au pied d'une falaise, Banol Beach. La plage est en fait coupée en deux par un massif de rochers coupants que j'ai pu escalader avec mes Crocs pour avoir une superbe vue sur le reste de la plage. Les gens me montraient du doigt depuis la plage et les guides des bateaux qui passaient à côté me souriaient. Oui, avec les Crocs, je passe partout, même là où la roche est coupante comme la lame d'un rasoir. Et je n'ai pas regretté la vue, largement méritée. De l'autre côté se trouve un genre de bar avec derrière, dans les rochers, un macaque attaché à un bambou en suspension sur lequel il fait des allers et venues entre deux séances d'épouillage. Je l'ai observé un long moment et c'est étonnant les mimiques humaines que ça a. Ça a les mêmes mains que nous dont ils se servent tout pareil. Il prenait des poses comme le penseur de Rodin, assis à moitié avec une main ballante qu'il examinait de temps en temps.

Banol Beach

Banol Beach
J'ai pris le déjeuner à Banol Beach. Nous sommes resté longtemps sur cette plage et je me demandais quand on allait en partir, pressé de découvrir les lacs cachés. Le panier repas préparé par l’hôtel était très complet, sauf qu'il n'était pas à mon goût. En entrée j'avais une salade tomates dont je me réjouissais, mais accompagnée de morceaux beige comme du pâté de foie qui avait un goût infect de je ne sais quoi. Impossible de dire si c'était de la viande ou des fruits de mer. Peut être du crabe en conserve. Bref j'ai laissé. Le plat de consistance c'était des encornets farcis aux crudités, avec encore les tentacules au bout. J'ai essayé mais je n'ai pas pu. Je ne pouvais pas laisser tout ça, Ben et Junjun n'auraient pas compris. J'ai donc mis quelques encornets dans un sas en papier qui contenait du pain pour aller le jeter derrière un rocher plus tard. Du coup je n'ai mangé qu'une barquette de riz et une maigre banane. Ça fait peu. 
Twin Lagoons
J'aurais dû préciser qu'ils me préparent un panier végétarien. Après le déjeuner, j'ai filé à l'eau car Ben m'a dit qu'il y avait des poissons clowns à voir un peu plus loin au large. Je ne les ai pas vu, en revanche en allant au large j'ai vu un drôle de poisson qui vivait dans un trou très profond creusé dans le sable et dont les parois étaient très bien tassées et tapissées sans doute de mucus pour ne pas que ça s'effondre. Il avait juste la tête qui dépassait, la hissant un peu plus derrière mon passage pour vérifier si j'étais parti. Je faisais de fausse sorties pour le voir un peu hors de son trou. C'est marrant : il a des yeux globuleux et une face qui rappelle un gros crapaud. Décidément dans la mer on rencontre des créatures improbables.


Twin Lagoons
Pour la prochaine pause, nouvel arrêt plongée, à l'angle de l’île avant de passer sur la côte nord. Ça fait déjà le troisième de la journée, j'ai l'impression de passer mon temps dans l'eau. A cet endroit on rencontre de très beaux coraux, à cheval sur un à pic. Il y en a des bleu fluo qui font mal aux yeux. J'ai eu droit aussi à un show. Les poissons se regroupaient soudain, toutes races confondues, sur l'impulsion d'un leader pour mieux exploser ensuite en feu d'artifice une fois qu'ils se rencontraient. J'ai également vu une étrange bestiole, comme une fleur dont les pétales seraient des plumes qui s'enroulent sur elles mêmes quand on s'approche. On a toujours un peu de mal à réaliser que ce sont des animaux et pas des végétaux. C’est comme pour le corail. On a beau regarder de près, ça ne ressemble pas du tout à un animal, ça fait des ramifications comme un arbre. Qu'est ce qui les pousse à un moment à former un bourgeon pour dessiner un nouveau rameau ?
Twin Lagoons
J'ai enfin vu mon premier lagon. Pas un mais deux : Twin Lagoons ! Des espèces de lacs salés aux eaux d'une couleur incroyable qui se rejoignent par un passage sous la roche que l'on peut emprunter à marée basse. A marée haute, comme ce qui était le cas au moment où j'y étais, il faut escalader le rocher à l'aide d'une échelle de bois raide construite de bric et de broc. J'ai amené mon appareil photo, que je garde hors de l'eau en nageant, une main hors de l'eau. C'est vite fatiguant aussi j'ai trouvé la solution : replier le bras sur la tête, ça évite la fatigue musculaire. Je pourrais faire des kilomètres ainsi ! De l'autre côté du rocher, je suis allé au bout du lac, surpris de le trouver ouvert sur la mer. En fait ce ne sont pas vraiment des lacs mais deux bras de mer qui se rejoignent et forment un H. Un moment j'ai trouvé un endroit où poser pied sur un rocher afin de prendre une photo mais aussitôt que j'ai posé le pied, un poisson est venu me le grignoter. 

Arrivée à Twin Lagoons

Arrivée à Kayangan Lake
J'ai déguerpi de là pour crapahuter au sommet d'un rocher coupant, près d'une case de pécheurs installée là. Ils me regardaient faire, sans doute étonnés que je veuille marcher sur des rochers coupants. Moi j'étais étonné de les voir vivre à cet endroit, avec leur case sur pilotis sans jardin, accrochée à la falaise. Pas sûr qu'ils aient eu un permis de construire ! D'une manière générale j'ai l'impression que les gens s'installent où ils veulent et que personne ne leur dit rien. Il y a toujours une habitation quelques part au fond d'une baie. Avec son traditionnel chien, qui voulait ici que je déguerpisse de là et qui s'est approché pour me le signifier, mais pas bien loin, bloqué par les rochers.
Le problème de Twin Lagoons, c'est que c'est touristique. Quand on est arrivé il n'y avait personne à part un ou deux bateaux, quand j'ai rebroussé chemin j'ai croisé des chenilles processionnaires avec leur gilet rouge fluo parlant très fort. 
Sur le chemin de Kayangan Lake
Des groupes qui n'en finissait plus et qui vomissaient par dessus le rocher avec l'échelle. Ils ne voulaient pas me laisser passer, j'ai dû attendre que le cortège soit fini. De l'autre côté les bateaux n’arrêtaient pas de venir et de nouvelles processions étaient en formation. Notre bateau était à présent coincé par deux bateaux derrière lui et pris en sandwich sur les côtés. Junjun m'a demandé comment c'était, je lui ai répondu que c'était fantastique et qu'on était arrivé au bon moment car maintenant c'est un peu l'heure de pointe. Pour sortir, il a fallu que les autres bateaux nous dégagent un passage, ça n'a pas été une mince histoire !
Avant de rejoindre la prochaine attraction, j'ai plongé à nouveau dans un site, Twin Peaks Reef. On est passé devant le Baracuda Lake dont l'exploration n’est pas prévue dans ce tour. C'est dans un autre. Peut être que je le demanderai par la suite, mais en tout cas pas par l’hôtel, ils se sucrent trop au passage. 
Kayangan Lake
Le clou de la journée, c’est incontestablement Kayangan Lake, pas tellement pour son lac mais pour la vue à couper le souffle qu'on a d'en haut du rocher qui permet d'y accéder. Cette fois il faut grimper une falaise, par un sentier avec des marches taillées dans le sol et des cordes pour s'aider, comme pour Jellyfish Lake à Palau. Une fois en haut, je n'en croyais pas mes yeux, de voir la baie en contrebas avec les falaises tout autour et les rochers abrupts. C'est magnifique. Je me suis arrêté un moment pour bien m'imprégner de l'endroit, remerciant le Ciel de m'offrir l'occasion de voir ça. A ce niveau se trouve également une petite grotte. Quand je suis arrivé au lac, il était trop tard, le soleil avait disparu derrière les falaises, plongeant le lac dans l'ombre. On aurait dû faire le tour dans l'autre sens, en commençant par les lacs. Je pense qu'il faut les voir le matin pour avoir une bonne orientation de la lumière.
En redescendant j'ai croisé un macaque, cette fois en liberté, dans les rochers, en train de manger une banane qu'il avait dû piquer ou qu'un touriste lui avait donné. J'en ai profité pour faire de belles photos dont celle ci qui me fait beaucoup rire, quand il me regarde avec cette tête ahurie ! Alors que je croyais la journée terminée, Ben et Junjun m'ont amené à un autre endroit pour plonger à nouveaux, à Siete Pecados, une réserve marine autour d'un ensemble de rochers en pleine mer. 
Cette fois ça ne me disait plus rien de plonger, je commençais à avoir froid mais quand Ben m'a descendu l'échelle je me suis senti obligé. Il en a rajouté une couche, en me disant sans rigoler que des requins passent parfois par là. L'échelle m'attendait avec de l'eau noire juste en dessous et il fallait que je nage là dedans au dessus de mètres de profondeur pour gagner la réserve à quelques dizaines de mètres de là que le bateau n'avait pas le droit d'approcher. J'ai chassé de ma pensée l'image d'un requin affamé sentant la nuit venir et me trouvant sur son passage, dernière occasion de croquer quelque chose avant d'aller dormir. Car j'ai appris que les poissons dorment la nuit. D'ailleurs j'en ai vu un qui avait commencé avant l'heure. Il était immobile, la tête penchée vers le bas et je l'ai réveillé en sursaut au dernier moment. J'ai même crû un moment qu'il était mort, flottant entre deux eaux. J'ai passé une journée merveilleuse, pleine de découvertes, sans temps mort, en prenant plein les yeux au passage.
Ce soir à l’hôtel j'ai regardé les mails et Tao Philippines m'a répondu. J'ai eu Eddie en personne, le patron, qui était très embarrassé et allait mener son enquête. Je suis le premier à qui ça arrive. J'espère que ça ne va pas se retourner contre Romi, il ne mérite pas ça. En attendant ils se proposent de me rembourser l'argent volé. Ça me gène un peu, car si ce n'est pas l'équipage qui a fait ça, c'est une perte pour la compagnie. Je trouve tellement incroyable que cela soit arrivé alors que nous avions tous tissé des liens que je me demande presque si ce n'est pas moi qui les aurait égaré sans m'en rendre compte. Mais des billets ne disparaissent pas tout seuls d'un portefeuille. Alors, mystère et boule de gomme. A mon avais son enquête ne va rien donner. Pensez vous qu'un membre ira dire : « c'est moi, désolé, je redonne l'argent » alors que s'il le fait il sera renvoyé ? Je repense maintenant à ce que Romi disait un jour, qu'en cas de problème c'est tout l'équipage qui prend. Ils s’étaient en effet fait remonter les bretelles à l'issue du briefing la veille du départ, sans doute parce qu'un participant avait dû se plaindre de l'organisation, peut être le groupe d'allemands qui se retrouvait séparé sur deux bateaux. Ce n'est pas juste que des innocents aient à payer de ça et j'ai des remords parfois d'avoir envoyé un mail. D'un autre coté je ne pouvais pas ne rien dire. Ça évitera que ça se reproduise avec les prochains participants...

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