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mercredi 28 mars 2012

Uncle Tan Safari

La rivière Kinabatangan
Mon avion est arrivé trop tôt à Sandakan. J'étais au quartier général de l'oncle Tan à 8h30, pour apprendre que le départ du safari ne serait qu'à 14h30. En fait il était prévu à l'origine que je me rende ce matin au centre des orangs-outans, tout proche du QG. Mais comme j'ai un hébergement à côté du centre la dernière nuit, ça ne servait à rien que je m'y rende ce matin, disposant de plus de temps les deux derniers jours. A la place je suis resté scotché à internet, en profitant pour mettre à jour le blog quant à mon périple (plus à jour avec les changements survenus en Australie) et j'ai créé un index pour aider à s'y retrouver au sujet d'une destination bien précise. Comme pour les messages, le plus récent vient en premier. Je ne trouve pas cela très pratique, si on veut lire l'histoire chronologiquement on ne peut pas. Et chaque jour n'est pas un jour indépendant comme un épisode de Desperate Housewives. Tout se tient et s’enchaîne, dans un suspense haletant. Je me fais ma propre critique très humble !
J'ai lu les pages d'accueil qu'ils nous ont données à lire. Elles reprennent les informations qui figurent sur le site internet. On est mis en garde contre le fait que le camp n'est pas exactement comme le Hilton, mais plus comme quelque chose de spartiate constitué de huttes où des matelas sont disposés à même le sol. J'aime bien leur philosophie. Quelques extraits glanés de ci de là : «The floodwater may rise high. Part of the camp may be under water. Toilets too may be under water. It can be inconvenient. », « Macaques can be mischievous at the camp area and are particularly attracted to things in plastic bags. They can also unzip bags. Fortunately they have yet to figure out combination locks », « Avoid bringing strong intoxicating drinks into camp. It would not be nice when someone gets drunk and spoils the holiday of others », « There are no shops nearby the camp or in the surrounding jungle area. Credit cards are completely useless in the jungle », 
« We conduct our business in a friendly way and lots of things are done as a matter of courtesy in friendship. Many business advisers tell us that this is not good businesss approach. But we don't care ! This is our way. We are not calculative about tiny bits of this and that. Similarly, it would be really nice if we receive the same understanding and consideration in return », « Give due respect to the wildlife in the area – they were there first and you are in their home territory – be a good guest ». On va essayer !
Nous ne sommes que deux à être de la partie aujourd'hui. Un américain à qui j'évite de trop parler car je ne comprends pas tout quand il me parle. Il est du Texas, alors c'est comme s'il parlait avec la gorge. Quand je le regarde, les lèvres ne bougent pas. C'est un ventriloque ! Les gens vont et viennent dans ce safari. Il se déroule selon la brochure sur trois jours mais en fait c'est deux jours pleins, commençant l'après midi et finissant un matin. Mais ça fait plus vendeur de dire trois jours ! 
Comme les excursions ont lieu tous les jours, on croise le premier soir au camp ceux pour qui c'est le dernier soir. Comme on n'est que deux, on s'est joint aux autres pour les activités sur place. Car des safaris sont organisés tout au long de la journée, différents selon les jours. Aussi comme on commence par la fin, on fera le début demain avec un groupe de 6 personnes qui doit nous rejoindre. Le camp se situe le long de la rivière Kinabatangan. Pour le rejoindre il faut prendre un van qui roule pendant une heure trente avant de prendre une barque à moteur pour une heure de plus. C'est une expédition ! Il faut bien ça si on veut espérer rencontrer la vie sauvage. J'ai dormi dans le van, je m’étais allongé au fond sur une rangée de trois sièges avec mon oreiller et je me suis assoupi malgré les soubresauts. Réveillé ce matin à 4h50, ça m'a fait le plus grand bien.
La hutte où j'ai mis la tente
Le camp peut accueillir 89 personnes, c'est leur record. Je ne sais pas où ils avaient caser tout ça car il y a en tout une dizaine de cases avec 5 matelas côte à côte. Les cases sont sur pilotis dans une mangrove avec des ponts de bois qui serpentent pour s'y rendre. Elle sont ouvertes sur la nature. C'est juste un bout de tôle ondulée avec des planches en bois sur 3 côtés. Comme promis les matelas sont sur les planches mais des moustiquaires sont disposées au dessus de chaque matelas. Rémy, un jeune qui semble juste sorti de l'école, celui qui gère le camp et est là à demeure (il nous a appris qu'il avait 6 jours de congés tous les mois qu'il cumulait tous les deux mois pour rentrer chez lui à Sandakan), nous a mis dans la première case qui venait, coincée entre le restaurant, la cuisine et le générateur. Inutile de dire que j'ai fait un tour du propriétaire avant de repérer les dernières huttes, vides, sans aucune aménagement. C'est là où je vais poser la tente ce soir. 
Dormir sur un matelas mousse sous une moustiquaire ou sur mon matelas auto-gonflant dans une tente, ça ne change pas grand chose. Seulement à être trop isolé, la faune en profite pour s'agiter et émettre tout un tas de sons. Les macaques ne cessent d'aller et venir en sautant de branches en branches. Il y a plein de batraciens qui croassent aussi forts que des aboiements et d'autres cris que je ne saurais dire de quelle bestiole ça sort ! Ce n'est donc pas de tout repos et il a fallu que je visite d'autres cases pour trouver le bon compromis. D'un autre côté je ne vais pas me plaindre de la jungle, je viens pour ça. Et comme dit l'oncle Tan, je suis sur le territoire des bestioles qui vivaient là avant nous. Respect donc !
Après l'installation nous avons été pris à part par Rémy qui nous a expliqué le déroulement de notre séjour. Les safaris commencent dès ce soir, un trek dans la jungle à la lumière de la torche à 21 heures pétantes, pour mieux voir les bêtes qui à cette heure là dorment et se laissent donc mieux approcher! 
Et demain le premier commence à 6h30. On ne vient donc pas ici pour dormir, chaque safari durant de 1h30 à 2 heures. Les repas sont servis le soir à 20 heures, avant les safaris. Il faut donc avoir la forme pour s'emmancher 3 heures après la tombée de la nuit dans une jungle assoupie, tout comme moi du reste, plus habitué à me coucher à cette heure là que d'aller faire un trek ! Nous avons fait la connaissance de l'autre groupe, 5 suédois et 1 espagnol. La nuit dernière ils ont eu la visite de civettes et de rats qui ont pour habitue de faire des trous dans les sacs dès qu'il sentent quelque chose de sucré. Rémy nous a demandé de placer pâte à dentifrice, savons, tout ce qui peut avoir une odeur suave dans des containers en plastique, les suédois ayant eu un trou gros comme une pomme dans leur sac à dos pour un gel douche !
Pour le trek, Rémy nous a prêté des bottes. Fort appréciable car le trek a lieu en fait autour du camp, dans la mangrove et la boue, les bottes restant parfois engluées dans une marre un peu trop compacte. 
Il ne faut pas s'attendre à voir un éléphant, la dernière fois qu'ils en ont vu ici c'était il y a un an et demi. Il faut en fait se contenter d'oiseaux qui dorment et qu'on peut presque toucher, même s'ils sont réveillés. En effet comme ils ne voient rien la nuit, ils ne peuvent pas s’envoler sinon ils se cogneraient partout. On a vu un martin pécheur, une chauve souris en train de manger un fruit, une tortue, et des petites grenouilles en veux tu en voilà, rigolotes, enroulées autour de rameaux comme des lianes. Il y avait aussi une civette en haut d'un arbre qui nous regardait la tête penchée vers le bas, effrayée. Elle était trop haut perchée pour que je puisse la prendre en photo. Le problème avec un groupe, c'est qu'il faut suivre le mouvement et la cadence. De plus de nuit, les gens n'avancent pratiquement pas alors que je voudrais gambader là dedans au risque de me vautrer dans la boue. Pourtant la clientèle qui vient ici devrait être faite d’aventuriers et d'aventurières. Les suédoises prenaient mille précautions pour plier une branche pour passer, le petit doigt en l'air se retenant les unes aux autres pour ne pas tomber. Question bestioles, rien de plus à signaler pour aujourd'hui. L'autre jour je parlais de grosses prises, je ne pense pas que ce soit le cas. Ce n’est pas grave, le cadre reste enchanteur et qui sait, demain peut être que j'aurai un crocodile la gueule ouverte attendant que je sorte de ma tente ! Déjà que dans la nuit, alors que je dormais la tête face à l'ouverture, j'ai senti un truc se poser sur la moustiquaire qui aurait bien aimé aller au delà. On ne saura jamais de quoi il retournait !

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