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vendredi 2 mars 2012

White Island


Ca vous donne pas envie d'y aller, à vous?

En me réveillant ce matin le temps était superbe. Il a donc fallu que je m'active pour le blog, pas question que cela me prenne le temps d'hier. Avec le temps qu'il fait, c'est la journée parfaite pour aller voir de plus près ce qui m'a fait venir jusqu'à Camiguin : White Island. C'est un banc de sable juste en face de Camiguin, comme surgi de nul part et on a l'impression sur toutes les photos que c'est la pointe d'une plage de l’île. Illusion d'optique. Ça fait partie de ces endroits fabuleux et uniques au monde. Dès qu'on voit la photo on pense : il faut que j'y aille, c'est où? C'est aux Philippines et comme c'est dans le secteur, ça tombe bien ! Bon, maintenant je dévoile le mieux de l’île un peu tôt, mais avec la météo on ne sait jamais ce qu'on va avoir, si ça se trouve une telle journée risque de ne pas se reproduire. Pas question donc de passer à côté.
Pendant que je prenais le petit déjeuner un gars d'un autre resort est arrivé, envoyé par leurs propriétaires. Il cherche lui aussi à aller à White Island.
Il faut dire que dans la zone où l'on est, c'est juste en face, à 5 minutes paraît il. C'est bizarre parce que je n'ai pas encore réussi en deux jours à la voir cette île. Le type s'est fait rembarrer au motif que l’hôtel n'organisait pas de sortie sur White Island, qu'il fallait qu'il aille voir au village à côté qui propose des tours en pirogue. Petit mensonge car sur le livret d'accueil qui trône sur la table dans le bungalow il est dit qu'on peut réserver une pirogue privative pour 500 pesos. Sans doute cela est il réservé aux client ou la nana du bar n'est pas au courant. J'ai donc attendu que la propriétaire des lieux sorte de son bungalow, juste à côté du mien. C'est une allemande d'une trentaine d'années qui vit avec au moins 5 chats, très grande, aux épaules haut portées. Elle m'a arrangé le coup avec un local. Heure négociée du départ : 10 heures. Comme ça, ça coupe la poire en deux, me permettant de m'avancer un peu pour le blog.


J'étais un peu en retard, ayant débordé sur l'horaire. Je suis retourné 10 minutes avant le rendez vous pour demander des sandwichs car je sais qu'ils sont lents à les préparer - hier ça avait pris 20 minutes. Le bateau qui devait m'emmener est une pirogue traditionnelle, large de moins d'un mètre avec des poteaux de bois des deux côtés pour faire flotteur. Un moment j'ai crû qu'on allait y aller à la rame, surpris de trouver un moteur caché dans la coque. Car White Island est vraiment tout près et pour une fois je la vois depuis la plage de sable gris en face de là où je suis. Sans doute parce qu'il fait très beau. D’ailleurs d'ici j'ai l'impression qu'il y a deux îles. Le type du bateau, un petit gros dont on ne voit rien car il a la tête dans un T-Shirt bleu dont le col sert à faire cagoule et caché derrière des lunettes de soleil, m'a demandé combien de temps je désirais rester et m'a suggéré deux heures. Comment ça deux heures, j'ai amené le casse croûte, la crème solaire, mon carnet de notes et tout le matériel de plongée, ce n'est pas pour rester deux misérables heures.
A la place je lui ai dit 16 heures. Il avait l'air surpris, a réfléchi et a fini par dire OK. J'avais un peu de mal à le comprendre et au début j'ai même crû qu'il allait rester sur l’île à m'attendre. Mais maintenant que je lui annonçait que je restais 6 heures, ça l'obligeait à revenir sur la terre ferme.
En approchant de White Island les fonds deviennent bleu lagon comme j'aime bien. Je ne m'en lasse pas de cette couleur et sa simple vue suffit à me réjouir en me disant que je vais passer une bonne journée. Le banc de sable n'est vraiment pas grand et je me demande si 6 heures là dessus ce n'est pas exagéré. D'un autre côté, rentrer plus tôt pour faire quoi? C’est ici qu'est la plus belle plage de Camiguin. De toute façon la pirogue était déjà repartie. Espérons que son capitaine revienne comme je l'ai vu et n'ait pas enlevé sa cagoule sinon je ne saurais pas le reconnaître ! Le banc de sable manque d'ombre. Normal, c'est un banc de sable. Je suis parti pour cuire, tant pis... Je ne suis pas à ça près, après l'expédition en kayak.


C'est curieux qu'ils n'aient pas pensé à déposer une noix de coco, je suis sûr qu'elle s'y serait bien plu ! Il n'y a pas trop de monde, je craignais que ce soit noir de touristes. En revanche le sable est déjà très foulé, sans doute des gens qui sont venus avant prendre des photos et sont repartis. En effet le banc de sable n'est vraiment pas haut et je ne serais pas étonné qu'il disparaisse complètement à marée haute, effaçant les traces de ceux qui sont passés avant. A l’hôtel ils m'avaient donné un papier que je devais présenter une fois sur White Island, une redevance pour la protection du site. Mais je n'ai trouvé personne qui soit venu vers moi. Quelques personnes ont un parasol, se faisant bronzer dessous, tandis que d'autres batifolent dans le lagon avec maque et tuba. On doit être en tout une dizaine.
Comme sur la photo, le site est superbe et la vue sur Camiguin derrière avec le mont Hibok Hibok à couper le souffle.
Je tiens là des clichés bien plus beaux que ceux que l'on peut trouver sur Google et qui ne lui rendent pas honneur. Je n'ai cessé de prendre des photos sous tous les angles. On me dira que c'est juste un banc de sable, qu'une fois qu'on l'a pris en photo ça reste un banc de sable et qu'il n'y a pas besoin de prendre tant de photos. Eh bien détrompez vous, le sujet est inépuisable. Il suffit de faire deux pas et le paysage offre un autre aspect, de part les courbes du banc qui ont changé. Les photos parlent d'elles mêmes !
Il y a bien un second banc de sable, je n'avais pas rêvé. Et personne n'y est ! Car il faut marcher dans l'eau pour le rejoindre, pas bien profonde (on en a à la cuisse) mais avec des débris de coraux qui rendent la marche un peu délicate. D'autant que je n'ai rien pris pour marcher, ne voulant pas m'encombrer d'une paire de tongs d'aucune utilité pour marcher sur du sable. De l'autre côté, l’îlot n'était pas totalement inoccupé. Certes vierge de touristes mais il y avait deux pirogues amarrées avec un pécheur occupé avec son filet et deux autres plongeant à la recherche de poissons. C'est parfait, je tenais en plus des scènes de la vie quotidienne que je pourrais immortaliser l'air de rien, faisant semblant de prendre le paysage. J'ai ma technique. Je fais semblant de filmer, balayant l'horizon, et quand je suis en face de la personne qui m'intéresse, j'appuie sur le déclencheur. Ni vu ni connu ! Certes c'est plus poli de demander l'autorisation mais je n'ose pas.


Ils adorent les feux aux Philippines, il y a toujours un truc qui crame quelque part et avec la vue panoramique que j'ai depuis White Island, on voit plein de panaches de fumée qui s'élèvent, cherchant à concurrencer le volcan. Pour information le volcan ne fume pas. On dirait juste une montagne et j'ai particulièrement de la chance aujourd'hui car il s'est dégagé sur les coups de midi. D’ordinaire sa cime est toujours sous les nuages. Ça n'arrivera pas deux fois dans le séjour, j'ai vraiment pris la bonne décision en venant aujourd'hui. Le cocotier est roi à Camiguin. Il n'y a que ça partout, montant même sur les flancs du volcan. C'est un paradis pour l'écotourisme, pour ceux qui cherchent des vacances actives plus natures et c'est pour cela que je suis venu. Et avec la journée qui s'annonce je ne suis pas déçu, au contraire je suis euphorique, dans cet état d'excitation où j'ai envie de sauter dans tous les sens comme un cabri. Je m’enivre des beautés de ce monde, c'est ma drogue !
Après quelques temps, j'ai posé mes affaires pour continuer la visite sous l'eau qui avait l'air prometteuse. C'est dommage que je n'aie plus d'appareil. D'autant plus que j'ai découvert un spécimen de poisson que je n'avais encore jamais rencontré et que je n'ai jamais vu dans un livre. Une œuvre d'art. Il est moucheté, noir avec de grosses tâches blanches bien rondes comme des pièces de monnaie avec à l'intérieur des ronds noirs de même taille, comme la face d'un dé. Il est tout en drapés et dentelles, on dirait un drapeau flottant. Une petite merveille ! Qui doit le savoir car dès qu'il m'a vu il est allé se blottir sous un rocher, frémissant de peur alors que j'étais à bonne distance et jetant un œil timide de temps en temps pour voir si la voie était libre. J'ai vraiment regretté de ne pas avoir pu le prendre en photo. De retour à Manille, il faudra que je pense à en acheter un à l'aéroport. Car mon tour du monde n’est pas fini et c'est dommage de se priver de ce plaisir alors que je vais me rendre dans des coins fabuleux pour la plongée.


J'ai retrouvé également les petits poissons zébrés noirs et blancs, très communs, qui adorent les massifs de corail miniatures. Autant on ne les voit pas dans les grands (ils doivent se sentir perdus!), autant dès qu'il y en a un tout petit ça grouille de ces petits poissons comiques qui donnent l'impression de voir un mini aquarium. J'en ai dénombré 15 qui se faufilaient entre les branches d'un corail pas plus gros que ces abats jours de boule chinoise en papier. Il y en avait de toutes les tailles, du plus petit dont on ne distingue rien, au plus gros, d'environ 5 centimètres. Ou peut être moins car on a toujours un peu de mal à donner des ordres de grandeur quand on plonge car tous les masques font loupe. J'ai aussi vu des poissons clowns sans leur traditionnelle anémone dans laquelle ils ont l'habitude de se cacher. Du coup ils venaient à ma rencontre, me regardant dans les yeux en faisant des « B » avec leur bouche avant de s'enfuir dare dare pour mieux réapparaître. S'ils croient me faire peur !
Sinon un banc de sable et c'est le retour de la position les coudes dans le sable comme à Maupiti, tournant d'un côté ou de l'autre. On peut rester des heures ainsi, à moitié assis sur les bords qui partent en pente à 45 degrés. Il n'y a pas de quoi s'ennuyer. Il suffit de regarder autour, le niveau de l'eau qui monte et qui efface les empreintes de pas progressivement ou encore de se délasser dans de l'eau chaude et calme avec un fond doux comme du velours, propice à la rêvasserie.
J'ai aussi fait du sable. Rien de plus simple, il suffit de se saisir d'un de ces débris de corail et de le casser en son centre. Ensuite si l'on gratte avec l'ongle la surface du bout dégagé, ça part en petits débris, les mêmes qui vont permettre la formation de banc de sable blanc juste en face d'une île volcanique où partout ailleurs le sable est gris ou noir. J'ai un peu été tiré de ma contemplation par le niveau de la mer qui ne cessait de monter. Juste à côté de moi il y avait les deux jeunes pécheurs qui roupillaient à l'ombre de leur pirogue mais eux ils avaient un moyen pour s'éclipser. Moi, j'ai mon sac à dos, un portefeuille et l'appareil photo. J'ai donc préféré retourner su le banc de sable principal avant que je reste bloqué. Le niveau était bien monté car j'avais à présent de l'eau à la taille.
Je me suis installé en plein centre d'une anse qui dessinait un U parfait, continuant à prendre des photos et à aller explorer les fonds.
Ça change tout le temps, en plus avec le soleil qui tourne et offre des éclairages différents, ça change le paysage. La marée aussi transforme la morphologie de White Island. Le temps à ce rythme passe vite, on n'a pas le temps de s'ennuyer. En plus on peut avoir si on le souhaite un jacuzzi. J'ai découvert ça, une autre curiosité de la nature qui ne cesse de me surprendre. Il suffit de prendre du sable entre ses mains alors qu'on est allongé dans l'eau pour dégager des milliers de petites bulles qui étaient emprisonnées et qui pétillent en faisant le même bruit qu'un verre d'eau gazeuse. Je comprends maintenant pourquoi le sable est si moelleux : il renferme plein d'air qui agit comme un coussin.


La marée montante m'a fait déguerpir de place, l'eau arrivant par l'autre côté et venant inonder le banc de sable, le traversant de part en part. On n'a pas le temps de voir venir la chose. En fait ça a été ça toute la journée, j’avais dû arriver à marée basse. Les gens qui sont venus dans l'après midi devaient être déçus car le second banc de sable était à présent sous les eaux et il ne subsistait plus qu'un tiers du premier, là où les bateaux accostent. L'ensemble n'offrait plus ces anses et courbes longées d'eaux couleur bleu lagon. En plus le vent s'est levé, allant crescendo et faisant se soulever la mer qui est devenue très agitée. Les nuages sont arrivés en même temps. Et le type à la pirogue a rappliqué une demie heure avant l'heure. Ce qui n'était pas plus mal car on n'était plus que trois sur l’île et vue la pirogue et la houle, je me demandais comment j'allais rentrer.
Le banc est en train de disparaître...
Le bateau avait du mal à affronter le vent et on réduisait la cadence à chaque vague un peu grosse. Je regardais ce rafiot complètement artisanal, où tout était serré par des fils de pêche et construit en contre plaqué très fin, avec une tige en bambou reliée au gouvernail que le capitaine tenait d'une main et un moteur qui faisait un bruit de cliquetis comme si une pièce métallique allait gicler d'un instant à l'autre, crevant un œil ou tranchant une main au passage. On aurait dit ces bateaux qu'on construit étant gosse avec des morceaux de cageot. Tout pareil. A chaque vague l'embarcation partait sur le côté comme si on allait se retourner, retenue par le flotteur qui redressait l'ensemble dans une secousse qui redressait aussi des vertèbres qu'on aurait pu avoir de déplacées ! J'ai crû qu'on finirait à la nage... D'ailleurs il ne m'a pas ramené au gîte et m'a laissé dès qu'on a rejoint Camiguin. Il avait filé en ligne droite, s'excusant de me laisser là mais précisant qu'avec les vagues il ne pouvait pas aller plus loin. On le comprend...
Ça vous chatouille pas quand vous regardez ça?
Je suis ainsi rentré à pied en longeant la plage, il n'y avait pas grande distance à parcourir. J'ai été approché par un local qui voulait me louer un scooter. Je me suis laissé convaincre par son offre, on a défini un lieu de rendez vous pour demain soir. Certes il y a un risque de louer une moto à un inconnu qui sort de nulle part (le risque de la panne avec personne à appeler pour être secouru), mais au gîte leur système est un peu chiant. Il faut rendre chaque jour la moto avec un niveau d'essence qui est le même que celui au moment où on l'a empruntée. Déjà, vu que le niveau est variable, c'est dure à jauger. Sur une voiture ce n'est pas facile, alors sur une moto qui a un réservoir de 3 litres, c'est bien pire. Va demander au pompiste 25 centilitres d'essence. En plus la jauge n'est pas précise et varie selon qu'on monte ou descend, du simple au double (vide ou plein) ! D'un autre côté ça la fout mal pour le gîte, il faudra que je me gare avant pour qu'ils ne me voient pas.
Ce soir en allant prendre la douche il y avait un occupant...scotché au mur qui m'attendait. Une belle grosse araignée velue de 10 centimètres de long. N'importe qui aurait poussé un cri aigu. Je me suis armé de tout mon courage avec un gobelet servant à s'asperger le cul après utilisation (pour les adeptes de la méthode) dans lequel j'ai emprisonné la bestiole avant de faire passer une feuille papier de l'autre côté. Et je suis allé jeter tout ça au loin dehors, par dessus la terrasse, avant que l'araignée ne crève la feuille avec une de ses pattes pointues et que je la sente me monter sur la main... Ça fait partie du charme tropical !

2 commentaires:

  1. Ola chico
    faute de frappe (2ème paragraphe 5ème ligne): "ailler"

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    Réponses
    1. Corrigé! Merci! Parfois je ne comprends pas le correcteur orthographique qui laisse passer n'importe quoi tandis qu'il ne connait pas certains mots...

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