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dimanche 18 mars 2012

Coron Island bis


Quand on aime on ne compte pas ! En plus on a fait le tour en sens inverse par rapport à l'autre fois et la plage du pique nique était différente, à Vivian Beach. Et nous n'étions que quatre. Il y avait un groupe de chinois bruyants à côté et j'ai crû qu'on allait se retrouver avec mais ils ont affrété deux bateaux et dans celui que j'avais nous étions deux kiwis, un père et sa fille, avec sa compagne philippine aux gros seins qu'elle ne cessait de ranger dans son bikini trop petit en souriant. On sait pourquoi le kiwi l'a choisie ! Pourtant je croyais que les asiatiques en avait de tous petits, peut être étaient ils refaits. Sur une asiatique ça fait vite vulgaire et il ne lui manquait plus que du rouge aux ongles pour être raccord avec les trottoirs de Manille !
On avait encore deux petits jeunes pour nous accompagner, à croire que le boulot leur est réservé. J'ai toujours du mal à leur donner un âge. 
On a chaque fois l'impression qu'ils se sont arrêtés à 18 ans, voir moins. Même vieux ils gardent un corps de jeune homme. Ce n'est pas ici qu'on trouvera des dindons bodybuildés. A la place on a des petits tout secs qu'on croirait tout frêles mais qui sont en fait musclés. Aux Philippines, la graisse ils ne connaissent pas. J’aimerais bien avoir leurs gènes ! Celui qui aidait aux manœuvres avait une coiffure rigolote qui me faisait penser à un pirate, courte sur les côtés, ébouriffée sur le dessus, plus longue derrière qui se terminait en tresse couleur écureuil au bout. Il me rappelait Kim Wilde à ses débuts.
Nous avons filé direct sur Kayangan Lake où nous n’étions pas les premiers. Pas les derniers non plus ; pour en partir le capitaine a dû faire des manœuvres à n'en plus finir pour dégager le bateau parmi tous les autres qui s'étaient rangés à côté et derrière nous. 
Kayangan Lake
On a réussi à se dégager à l'aide de la perche en bambou, pensant qu'on y laisserait les flotteurs au passage. Le macaque de l'autre jour n'était pas au rendez vous. Sans doute trop d'agitation à son goût. La dernière fois j'avais eu la chance d’être dans les derniers à visiter le lac, d'ailleurs aujourd'hui il y a un panneau que je n'avais pas remarqué avant et qui dit de respecter les heures de visite, de 9 à 16 heures, ce que nous n'avions pas fait manifestement il y a deux jours. Rectification au passage, le rocher à gravir n'a pas des cordes pour s'aider mais une rampe en bois. Ça ne change à vrai dire pas grand chose... Par contre cette fois j'avais le capitaine au cul alors que l'autre jour on m'avait laissé tout seul faire ce que je voulais. Là le capitaine devait fermer la marche et me demandait à chaque fois de venir. Dans ces conditions, impossible d'attendre qu'un nuage passe au niveau du col où l'on a une vue à tomber. Je me consolerai avec une carte postale de l'endroit sous un beau soleil que j'ai trouvée. Ce n'est pas faute d'avoir fait traîner les choses, faisant mine de prendre mille photos et restant dans la grotte pendant des heures. Mais le nuage avait décidé de m'emmerder. Après tout ce n'est qu'une photo, alors j'ai fini par suivre le mouvement en descendant de l'autre côté pour atteindre le lac.
Le lac était plein de chinois qui ne savent pas nager et font donc des tâche rouges avec leur gilet de sauvetage, comme autant de nénuphars. Ils font également tâche tout court ! Pour fuir les jacasseries, je me suis emparé de mon masque et tuba et j'ai plongé. Il ne faut pas s'attendre à voir d'autres poissons que ceux avec un long éperon devant, comme celui qui s'était fracassé sur le kayak à Palau, qui nagent toujours près du rivage et à la surface de l'eau, de sorte qu'on ne les voit pas tout de suite en plongeant. Il faut se mettre à l'horizontal et regarder le ménisque pour les apercevoir. Autrement dans le lac on rencontre des espèces de moules bronzai, d'un demi centimètre de long et des coquillages noirs en spirale qui colonisent tout, guère plus grands. Ça n’empêche pas de rendre la plongée magique. On est totalement dans un autre monde, étrange, un monde englouti. Il faut suivre les rivages du lac. 
Vivian Beach
Les cimes déchiquetées se poursuivent sous l'eau et deviennent encore plus tranchantes avec l'érosion. On a l'impression de voir des orgues tout autour, de nager dans une cathédrale ensevelie pleine de sculptures fines comme de la porcelaine. D'ailleurs j'ai détaché un morceau en souvenir, bien que cela soit formellement interdit. Je l'ai caché dans le maillot de bain pour que je puisse sortir ni vu ni connu. C'est réellement féerique et encore une fois j'ai pesté de ne plus avoir d'appareil photo aquatique.
En remontant, devinez qui j'ai vu qui descendait escortées par des groupes de chinois ? Les anglaises ! Elles avaient loué un bateau pour elles toutes seules pensant être tranquilles, c'était un peu râpé ! Je leur ai fait remarquer, question de bien remuer le couteau dans la plaie pendant qu'elles levaient les yeux au ciel. C'est mon côté sadique. De retour sur le bateau, j'ai retrouvé les kiwis qui m'ont dit : « Now, I undertstand why you're coming twice ». 
Vivian Beach
Visiblement ils avaient l'air d'aimer et j'en ai rajouté une couche en leur disant que c'était mon coin préféré de Coron Island. Je pourrais y revenir autant de fois que les guides des bateaux, je crois que jamais je n'arriverais à m'en lasser. Un tel coin unique au monde est inlassable ! Par contre les kiwis n'ont pas tout vu, ils n'ont pas plongé car ils avaient demandé auparavant au capitaine s'il fallait transporter son masque et tuba qui leur avait répondu qu'il n'y avait rien à voir. Grave erreur ! Il faut toujours avoir un masque et un tuba avec soi, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Tout comme un appareil photo qui va sous l'eau. Et qui fonctionne, le cas échéant...
Nous nous sommes rendus ensuite à Twin Peaks Reef. Ça n'a pas changé depuis la dernière fois. De toute façon tous les sites de plongée sont quasiment interchangeables, avec les mêmes poissons et mêmes coraux dedans. Seule la densité change. 
J'ai un nouveau copain!
En théorie ! Car cette fois ci j'ai vu des bancs entiers de poissons qui me font rire. Ils sont pétrifiés comme dans les dessins animés quand quelqu'un reçoit la foudre. Ils sont parfaitement immobiles, tous tournés dans le même sens. Ils ont la tête vert olive (de l'écrire ça me fait saliver, c'est ce qui me manque le plus dans ce voyage, en rentrant je ferai une descente punitive dans le sud pour faire une cure d'olives!), des yeux globuleux rouges, une bande gris anthracite au milieu du corps qui rejoint les nageoires du haut et du bas avec un arrière train moucheté crème et marron. J'ai aussi vu deux poissons clowns dans une anémone géante, la mère et son bébé. Ils étaient rouge grenat avec trois bandes blanches réparties le long du corps. La mère pourchassait tout intrus qui passait à côté et me fixait se demandant ce que j'allais lui faire et ne sachant pas comment réagir. Mais elle ne se cachait pas dans l'anémone, contrairement à son bébé, allant au devant du danger pour mieux l'éliminer. Courageux petits poissons ! 
Ce sont devenus mes amis. Ça grouille de vie sous les eaux à Palawan. Et l'eau est d'une clarté inégalée. Pour toutes ces raisons je place Palawan tout en haut de la liste des meilleurs sites de snorkeling que j'ai vus jusqu'ici. Quand bien même il n'y a pas les requins et raies manta comme en Polynésie. Mais les coraux sont bien plus beaux et de toutes variétés. L'eau est claire comme l'air, donnant l'impression d'un monde inversé où l'on trouverait la mer de l'autre côté du ménisque.
Après toutes ces aventures aquatiques nous sommes allés nous rassasier sur Vivian Beach, une nouvelle plage, petite crique minuscule, moins belle que Banol Beach mais qui offre le mérite d’être nouvelle. Pendant que l'équipage préparait le barbecue, je suis allé observer deux macaques qui étaient là, attachés afin de ne pas nous importuner. En principe. 
Car dès que je m'approchais pour prendre une photo ils me sautaient dessus sans crier gare, sur les épaules ou carrément dans les bras. A un moment, alors que je prenais une photo, l'un d'eux s’est approché pour tourner l'appareil photo violemment, comme ces célébrités qui piquent une crise ne voulant pas qu'on les prenne en photo. Ça n'a pas l'air bête du tout comme animal. On dit malin comme un singe mais je comprends pourquoi. C'est sûrement plus attachant qu'un chien. Ils comprennent tout très vite. Quelqu'un s'est approché pour leur donner à boire dans une bouteille de coca vide. Ils savent boire au goulot. Ils s’assoient, tenant la bouteille des deux mains avec une patte en l'air au niveau du cul de la bouteille pour moins d'efforts. C'est curieux et ça explore tout. Je leur ai donné une fleur de frangipanier pour voir. Ils ont compté les pétales avec leurs doigts avant de la bouffer. 
Quand ils se prennent d’affection avec un objet, c'est impossible de leur faire lâcher prise. Ça a beau être tout petit, on dirait que ça a plus de force que nous. Ainsi l'un d'eux m'avait piqué l'étui de l'appareil. Quand je m'approchais de sa main pour le reprendre, il resserrait son étreinte ou bien levait le bras en moulinant pour que je ne puisse pas l'attraper. Exactement comme un gosse. Après il y a eu la séance épouillage et l'épouillé savait parfaitement ce que l'autre lui faisait, se laissant faire, docile, et se mettant dans les positions que l'autre lui donnait, comme nous chez le coiffeur. Tout y est passé, l'épouilleur regardant partout, faisant des raies avec chaque touffe et approchant son œil en cas de doute. S'il y avait quelque chose, il pinçait la peau entre deux doigts avant de grignoter sa prise. Il n'y a pas de petit profit...
Après le déjeuner nous nous sommes rendus à Twin Lagoon. 
Twin Lagoon
La mer était moins haute aussi nous sommes passés par le passage sous le rocher, mené par le jeune à la tresse. Il n'a pas cessé de me suivre avec son gilet auquel il s'accrochait quand il cherchait à se reposer. Je crois qu'il m'a pris en sympathie depuis le coup des macaques où il me regardait faire. Dans le lagon il y avait à nouveau le poisson noir brouteur de rocher qui ne rechigne pas à grignoter du panard quand on l'agite devant son nez. De sorte, j'ai joué avec. Quand je pouvais, car dès que je m'agitais tout devenait trouble comme un vitrail, agitant la bouteille d'huile au vinaigre. Comme le petit jeune me regardait faire je lui ai demandé si c'était deux couches de température différente ou bien de salinité différente. Je ne sais pas ce qu'il m'a répondu mais ça ne correspondait pas aux deux options que je lui avais laissées. Je me suis contenté de lâcher un « Ah ! ». Le poisson noir est soupe au lait. Il ne faut pas trop l'exciter sinon il rentre en transe et se rapproche de plus en plus.
Twin Lagoon
 J'ai fait remarqué à mon guide personnel que ce poisson là est colérique et adore les pieds et le fait lui était bien familier, il le connaît aussi et en a déjà fait les frais. J'ai fait le tour du lagon à la nage, pendant que je voyais le guide se serrer dans les bras, la chair de poule. A un moment il a lâché « it's cold ». Mais comme il devait nous surveiller il ne pouvait pas s'échapper. Il m'a fait de la peine alors je suis retourné au bateau où il a fumé une cigarette pour se réchauffer, m'en proposant une au passage.
Tout de suite après nous nous sommes rendus à Coral Garden, de l'autre côté de l’île où se trouve CYC Beach. Une attraction différente que je n'avais pas faite l'autre jour. Mais comme le ciel était couvert et que j'avais encore froid à cause de la balade dans le lac, j'ai attendu un peu sur le pont pendant que les autres étaient partis plonger, discutant avec l'équipage. Il y a une question qui revient toujours « Where is your partner ? ». 
Twin Lagoon
Dans ces pays où à mon âge ils ont déjà 4 ou 5 gamins, ils ne peuvent pas concevoir que quelqu'un soit seul. Je dis donc que j'ai une copine en France et qu'elle n'a pas pu venir. Ça coupe court aux questions. Au bout d'un moment, comme j'avais moins froid, je suis allé voir ce fameux jardin de corail. J'ai trouvé un coquillage qui claquait des dents lui aussi. Il avait la forme de ces trucs de farce et attrape, ces mâchoires qui s'ouvrent et se ferment toutes seules en avançant. Il avait comme des dents quand il s'ouvrait, dégageant un sourire à la Garfield, sans doute pour faire peur aux prédateurs. Il y a un truc que j'aime bien faire en plongeant c’est d'effrayer les coquillages. Ils n'ont pas d'yeux mais n'en ont pas besoin. Ils sentent très bien ce qui se passe. Le moindre changement de courant les fait se refermer très vite en un clap. Il y a aussi un genre de tube avec des plumes qui sortent, façon plumeau pour faire la poussière. C'est en fait les branchies de la bestiole qu'elle rétracte instantanément dès qu'on s'en approche de trop. 
Twin Lagoon
J'ai aussi vu une procession d'oursins. Oui ça se déplace ! Pas très vite mais bien. Avec tous ces piquants il s'agit de ne pas s’emmêler les pinceaux. Ils ont des piquants plus réduits qu'ils ont en dessous et dont ils se servent comme de pattes. Les oursins pullulent à Palawan et forment de vraies colonies à certains endroits, allant jusqu'à s'empiler les uns sur les autres. C’est une race particulière avec de longues aiguilles très fines, des traits bleu électrique qui partent en étoile du centre de la bestiole pourvu d'un orifice orange qui semble être un œil mais qui est en fait un anus. J'ai vu faire, alors je sais de quoi je parle, on ne voit pas un oursin chier tous les jours !
Nous avons fini la journée sur CYC Beach, remplie de locaux qui étaient venus pique niquer là pour passer leur dimanche. Le sable était dans le même état qu'un bac à sable de cour de récréation, plein de châteaux de sable et les gens étaient assis au bord de l'eau au pied de tables très basses qui reposaient sur le fond et qui leur permettait de manger au bord de l'eau. 

CYC Beach

CYC Beach
Il régnait un joyeux bordel festif, les gosses jouaient au ballon, les filles rigolaient entre elles et chahutaient en gloussant derrière mon passage et les hommes buvaient de la bière ou jouaient aux cartes. Un groupe m'a proposé une bière fraîche. Ça me rappelait l'épisode des tahitiens à Tikehau. Je me suis donc laissé embarquer pendant qu'ils se foutaient gentiment de ma gueule en s'inventant des prénoms qui les faisaient beaucoup rire : Fido, Toto... A peine je commençais à m'amuser et à discuter avec eux que le jeune à le tresse est venu pour me signifier que l'on devait y aller. En partant, tout le monde sur la plage nous faisait des grands au revoir. Chacun avait eu une expérience avec eux. La fille kiwi avait été entourée par le groupe d'une vingtaine de jeunes filles qu'elle regrettait aussi de quitter si vite. Elle disait « They are so cute ». Et c'est vrai. J'aime bien les philippins. Ils sont très gentils, calmes, souriants, serviables, amicaux et tout en retenue, m'appelant tout le temps « Sir ». On a l'impression qu'ils ne s'énervent jamais.
En partant le capitaine m'a dit « See you next year ». A voir, en tout cas pas l'année prochaine, l'Australie est toujours dans la priorité numéro un et même si j'aime les Philippines, il y a tellement d'autres coins à découvrir de par le monde que c'est un luxe que je ne peux pas trop me permettre en retournant au même endroit. Leur boulot me fait un peu de la peine car chaque jour ils essaient de nouer contact avec leur clients alors qu'ils ne les reverront jamais. A la longue ils pourraient décider de rester dans leur coin mais ils ne le font pas. Ils donnent mais ne reçoivent pas tellement en échange. C'est un peu triste.

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