Ce matin j'ai fait un
crochet via Rainbow Beach dans le but de voir le lac Poona, une
curiosité basée sur un lac au milieu des dunes, en altitude. Il
paraît que c'est extrêmement rare. Seulement à rouler en pensant à
autre chose sur une route toute droite où les travaux n'avaient pas
encore débuté, j'ai raté l'embranchement. Ce n'est pas très
grave, en regardant de près la carte j'ai constaté que le chemin
était une piste de graviers sur plusieurs kilomètres. A la place,
j'ai essayé de me consoler en roulant au pas sur l'itinéraire
qu'avait emprunté le 4x4 au retour de Fraser Island - tout sauf la
Bruce Highway, surchargée et en travaux - espérant apercevoir des
koalas puisque de nombreux panneaux ornementaient la route attestant
de leur présence imminente. Eh bien pas une oreille garnie de poils
blancs, pas de truc dodu suspendu aux branches, rien. Je suis déçu.
Ce n'est pas faute d'avoir cherché, arpentant des chemins défoncés
qui s’éclipsaient de la route, au cas où Monsieur ait l'oreille
fine et préfère être au calme loin des routes. Pourtant je me suis
fixé comme mission de trouver à nouveau un koala avant que je ne
parte d'Australie. Ce n'est pas évident, il ne me reste plus que
demain.
Je n'avais pas fait
attention à travers les vitres de notre fourgon aux vitres tellement
teintées qu'on n'y voyait pas grand chose mais la route que nous
avions prise pour Rainbow Beach est une merveille qui traverse de
denses forêts. Il faut dire qu'elle passe à travers le Great Sandy
National Park. Nous avions même aperçus trois kangourous dont on ne
voyait que la tête dépasser des hautes herbes. J'ai essayé aussi
d'en apercevoir, prêt à dégainer l'appareil photo mais la journée
était trop avancée. Avec leur épaisse fourrure, ils préfèrent la
rosée du matin et rester croupir Dieu sait où pendant la journée.
Je suis arrivé à Noosa
sur les coups de midi et j'ai filé directement à Alexandria Bay où
les vagues étaient toujours là. C'est toujours un plaisir de
traverser la forêt pendant une demie heure pour y parvenir. Et il y
avait moins de courant aujourd'hui, peut être parce que c'était
marée basse. J'ai pris mon déjeuner à l'ombre d'espèce de filaos
qui ceinturent toute la plage et j'ai eu un accident de pastèque.
Essayez donc de manger une épaisse tranche sans couteau, juste avec
les dents. Ça marche juste pour la tranche, après le râtelier ne
broute plus rien. Il faut donc casser la tranche en plusieurs
fragments de manière à dégager une nouvelle tranche. Sauf que ça
vient tout d'un coup d'un seul et je sentais bien le truc venir, je
faisais attention. Mais cela n'aura pas suffit, sous l'effet de la
cassure, les deux morceaux ont été propulsés à terre, face
comestible dans le sable, comme toujours dans ces cas là.
J'ai couru
à l'eau en pestant pour nettoyer le sable incrusté partout.
Finalement j'ai tout jeté derrière les fourrés, ça continuait à
croustiller sous la dent et les espèces de dindons laids en ont été
ravis. On ne les voit qu'à Noosa. Ce sont les rats de la ville. Ils
se baladent dans les rues, à la recherche de trucs laissé par les
touristes. L'autre jour pour l'excursion à Fraser, pendant que
j'attendais à la gare routière, il y avait des gens qui dormaient
dans leur van et qui avaient laissé toutes leurs affaires dehors,
sous le van. Eh bien le dindon a su évolué avec son époque et
s'est adapté aux sacs plastiques. Il en avait trouvé un, bien
ficelé, dans lequel il donnait des coups de bec et de grands coups
de patte circulaires pour l'éventrer. Il y est très bien arrivé.
En rentrant de la plage
j'ai failli marcher sur un truc engourdi qui a eu la peur de sa vie.
Un gros lézard tarabiscoté, cagneux, tout en angle avec une crête.
Certains de mes amis en ont marre de voir des photos de lézards,
qu'à cela ne plaise, en voici encore un nouveau spécimen, fondu
dans le décor ! Il était exactement de la même couleur que le
sable du chemin. Dans ces conditions comment le voir ? Je
devrais faire plus attention car la première fois que je suis venu
dans la baie j'avais croisé un serpent gris clair, assez fin qui
traversait le chemin. Il paraît que les plus petits sont les plus
venimeux...
Ce soir je suis allé
manger dans un pub irlandais où ils avaient le WIFI inclus. C'était
plein de jeunes avec un barda électronique impressionnant, des fils
partout, des chargeurs, un casque, un micro... Ils sont restés des
heures à pianoter sans se parler. Sans doute des touristes comme moi
qui voyagent en van et ont des problèmes de ravitaillement
électrique et qui ont besoin de planifier leur voyage.
Pour ma part,
j'en ai profité pour prendre des billets pour aller voir mes parents
à mon retour en France. Hors de question que je reste à Paris. Je
m'étais donné 9 jours pour me réacclimater avant de reprendre le
boulot. L'idée de passer tout ce temps à Paris prisonnier d'une
ville et du bruit m'est insupportable. J'irai me réhabituer à la
civilisation ailleurs, je ne rentre sur Paris que le 8 mai pour le
coup. De n'importe quelle manière il me sera impossible de m'y
refaire, pour la simple raison que je ne m'y plaisais déjà pas
avant de partir. C'est juste supportable quand on travaille, pour
passer quelques heures le soir tranquillement autour d'un bon dîner
qu'on s'est préparé devant la télé. Je continuerai donc à fuir
dès que j'aurai un peu de temps libre...
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