J'ai lu sur mon guide
qu'il y avait un parc national dans Sydney qui valait le coup d’œil
et qui pouvait se visiter au cours d'une randonnée de plusieurs
kilomètres. Mais ils n'expliquaient pas comment s'y rendre depuis le
centre ville. Je suis donc allé demander au centre d'information qui
se trouve à deux pas de l'auberge. Le problème est qu'il pleut
aujourd'hui et question balade on ne peut pas dire que ce soit
l'idéal. La fille à l'accueil m'a dit que ce n'était pas un
problème, que c'était aussi joli sous la pluie et que de toute
façon on marchait la plupart du temps sous la canopée, donc à
l'abri des intempéries. Et puis j'ai mon fameux poncho qui pue l'eau
croupie, alors on est sauf !
Pour l'itinéraire j'ai
entre les mains un plan des lignes de bus qui se rendent à Manly,
avec pour directive de descendre à Spit Bridge. Ensuite, j'ai une
autre brochure qui détaille le sentier à prendre avec un plan
jusqu'à Manly. De Manly je prends ensuite le ferry pour retourner à
Circular Qay. Facile ! Sauf que pour prendre le bus il faut
aller au terminus à Wineyard, ce qui n'est pas une difficulté en
soi car c'est à deux pas, mais le problème est que l'on ne peut pas
acheter de tickets à bord et qu'on doit se les procurer dans des
points de vente, sans que ceux ci ne soient mentionnés. J'ai tourné
en rond autour de la place pour tenter d'apercevoir une agence de
voyage, un kiosque ou quoi que ce soit, rien ! Je commençais à
abandonner la partie (mais que faire d'autre à Sydney un jour de
pluie, je n'ai plus de shopping à faire ?) quand une femme avec
un gilet jaune fluo m'a demandé si elle pouvait m'être utile.
Je
lui ai expliqué mes soucis de ticket et m'a montré une supérette
où je pourrais en trouver. La supérette est un genre de couloir où
ils ne vendent que des saloperies en sachet aluminisé tenue par des
asiatiques. J'ai demandé un ticket de bus d'un air un peu incrédule
et j'ai été surpris que la vendeuse me tende un ticket à 4,5
dollars.
Après, il a fallu
trouver la ligne adéquate. Dans une liste de 30 lignes qui peuvent
potentiellement s'y rendre et une place qui compte des arrêts allant
de la lettre A à P, pas facile de savoir où donner de la tête.
Quand un bus arrivait, il fallait que je note son numéro et compare
vite fait qu'il était sur la liste, sachant qu'elle n'est pas pas
ordre alphabétique et bien souvent quand j'avais la réponse à ma
recherche le bus était déjà parti ! Ou alors quand j'ai voulu
monter dans l'un qui portait la bonne lettre, j'ai retrouvé aux
commandes la bonne femme au gilet jaune qui m'a dit que
malheureusement elle ne s'arrêtait pas cette fois à Spit Bridge.
Bref, galère, ça me rappelait un peu l'épisode catastrophique des
bus à Nouméa, des fréquences en plus. Finalement est passé le bus
179 qui pouvait m'emmener. J'ai demandé confirmation au chauffeur
qui m'a demandé si j'y allais pour faire la randonnée. Sans doute
que les gens qui descendent à Spit Bridge y vont tous pour ça.
Alors qu'il n'y avait
aucune annonce à chaque arrêt, et pas de panneau non plus pour
vérifier le nom de l'arrêt, le chauffeur a lâché un moment « Spit
Bridge ». Sans doute à mon attention vu que j'étais le seul à
descendre. Alors que je passais près de lui, il m'a indiqué le
chemin à suivre, qu'il fallait marcher sur le pont puis prendre un
escalier sur la gauche qui permet de passer dessous de l'autre côté
et il m'a souhaité une bonne promenade avec un grand sourire. Sympa,
entre lui et l'autre au gilet jaune, leurs conseils m'auront été
précieux, sans que je les sollicite. C'est ça l'esprit australien.
La traversée du pont m'a
semblé interminable avec un défilé non stop de camions qui
m'éclaboussaient, un vacarme assourdissant et des vapeurs de pots
d'échappements. Le pont passe au dessus d'un bras de mer comme il y
en a plein à Sydney avec une marina de l'autre côté sur le quai de
laquelle des pécheurs ont pris place et où des kayakistes se
baladent.
Au début, le sentier longe des propriétés de luxe, tout
en baie vitrée avec vue imprenable sur les bras de mer et Sydney en
toile de fond. On n'est pas loin du centre ville, le bus a mis moins
d'une demie heure. J'ai même vu des piscines en verre, comme des
aquariums, qui se terminaient au bout de la terrasse. Je ne savais
pas que ça existait. Tout ça avec des jardins luxuriants, des
palmiers, des bananiers et même des frangipaniers en fleur dont j'en
ai cueilli une que j'allais chercher dans la poche de mon sweat-shirt
de temps en temps pour m’enivrer de son odeur. Ici pas de code de
l'urbanisme à la noix, les architectes ont carte blanche et on voit
tout style de bicoques dont mes préférées sont de loin les
modernes tout en verre, bois et aluminium. On s'en fout de la pierre
et du parpaing ! On voit tout l'intérieur depuis l'extérieur,
de grands espaces sans cloison. Les habitants doivent avoir
l'impression de vivre un peu dehors, c'est ça que j'aime.
La balade suit un sentier
entre les maisons et le rivage, entrecoupé de temps à autre par des
cascades et bordé de fleurs sauvages et de fougères de toutes
sortes dont des arborescentes. Il y a plusieurs itinéraires
possibles car le plus court n'est pas praticable à marée haute. Le
sentier au final fait un peu plus de 9 kilomètres et au bout d'un
moment on pénètre dans le parc national. Je trouve qu'ils ont un
peu le parc national facile. C'est tout juste un espace préservé de
toute construction à flanc de rivage mais avec des rues et des
maisons en haut. Un peu comme un sentier du littoral. En France, ça
ne s’appellerait pas un parc national mais une forêt domaniale ou
une réserve.
Le temps au bout d'un
moment a empiré. La pluie n'a jamais cessé de tomber depuis que je
suis levé mais à présent elle est un peu plus drue et le poncho
est devenu indispensable.
Je n'arrivais même plus à prendre la
moindre photo. Impossible de pointer l'appareil vers un sujet, au
bout d'une seconde j'avais des gouttes sur l'objectif. Rapidement je
n'ai pas tarder à ruisseler, l'eau dégoulinant le long des bras et
des cuisses. Il faudrait peut être que je trouve un autre poncho
plus couvrant, qui descende en dessous des genoux et couvre les bras
complètement. Ça existe, j'en ai vu. Avec le temps qu'il fait tous
les ponchos sont de sortie. Je n'ai pas croisé grand monde mais
quelques personnes en poncho ou parapluie qui faisaient aussi la
balade, mais dans l'autre sens. Arrivé à peu près à la moitié du
parcours il y a un site de gravures sur des rochers. Ce sont les
aborigènes du groupe Eora qui en sont l'auteur. Le site est très
précieux car c'est l'un des rares vestiges qui reste de leur
présence sur Sydney, les autres ayant été détruits pour
construire la ville. Les gravures représentent des kangourous, des
poissons ou des filets.
A partir de là le temps
est devenu tellement épouvantable que j'ai arrêté toute photo et
pressé le pas, ayant hâte d'en finir et de me retrouver au sec. A
Manly je ne suis même pas allé voir la plage de surfeur de l'autre
côté du quai, célèbre pour être pourtant l'un des plus belles de
Sydney. Pour voir quoi ? Tout à présent était dans une
espèces de brume créée par un rideau de pluie. J'ai attendu le
ferry qui n'a pas tardé à pointer son nez. La croisière doit être
très jolie par beau temps, on traverse plein de bras de mer, avec
des vues sur des petits ports, des marinas, de belles villas et
toujours la forêt à l'embouchure des bras de mer. Le Sydney
National Park est en fait morcelé et présent partout à chacun de
ces carrefours. J'y ai vu ces perroquets célèbres, de toutes les
couleurs, rouge, vert, bleu et jaune mais ils sont passés au dessus
de moi en jacassant sans que je puisse les prendre en photo. Mais ce
n'est pas grave, il paraît qu'il y en a plein dans le Queensland.
A propos, je ne peux plus
louer de campervan, j'ai trop tardé, c'est désormais complet. Il ne
reste que les plus chers. A la place j'ai loué une voiture, chez
Budget cette fois ci. Car en vérifiant mon compte en banque je me
suis aperçu qu'Europcar avait débité 47 euros le 28 janvier, jour
de mon départ d'Hobart. Je crois me souvenir qu'ils facturaient 60
dollars pour voiture sale. Pourtant j'avais passé des heures à tout
briquer à l'extérieur et a essuyer l'intérieur, secouer les tapis
et ramasser les petits cailloux un par un à la main. Mais avec leur
mention comme quoi le véhicule doit être rendu dans le même état
que loué, c'est la porte ouverte à ce genre de faux frais. A partir
du moment où l'on met un pied dans la voiture, elle n'est plus aussi
propre qu'avant, peu importe où l'on aille. Franchement, c'est de
l'abus !
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