Alexandria Bay |
Noosa est à une centaine
de kilomètres au nord de Brisbane et est située à l'extrémité
nord de la Sunshine Coast. Je suis arrivé là sur les conseils de
l'italien avec qui j'avais fait une balade en voiture à Nouméa.
C'est un des ses endroits préférés en Australie, je voulais donc
me faire mon avis. La Sunshine Coast est une côte de 60 kilomètres
de plages de sable blanc, de lacs, de rivières et de montagnes
aussi. A ne pas confondre avec la Gold Coast, située en dessous
Brisbane, qui elle attire les australiens en masse et qui a toute sa
côte bordée de villes et de buildings comme à Miami. La Sunshine
Coast a réussi à rester relativement épargnée. C'est un paradis
pour surfeurs, on ne cesse d'ailleurs d'en croiser, tous torse nu et
pieds nus, à n'importe quelle heure du jour et de la nuit.
Peregian Beach |
De nombreuses résidences
secondaires fleurissent un peu partout, cachées dans la végétation,
des villas de luxe encore plus qu'autour de Sydney. Tout est très
propre et très calme. Ce n'est pas encore les tropiques, la
végétation est subtropicale avec quelques palmiers mais pas encore
de cocotiers. La grande barrière de corail ne commence que 300
kilomètres plus au nord, j'y ferai sans doute un saut un jour
propice pour l'excursion, pour aller voir Lady Musgrave Island.
J'ai été accueilli par
un beau soleil à Brisbane qui m'a suivi jusqu'à la Sunshine Coast.
Le nom de la côte n'est pas usurpé et la météo avait raison, j'ai
bien fait de venir. Côté mercure, il fait chaud : 32 degrés,
ce qui explique pourquoi tout le monde se promène en petite tenue.
Pour sortir de Brisbane, c'est simple comme bonjour, je n'ai même
pas eu l'impression d'être en ville, l'aéroport étant situé au
nord de Brisbane et une autoroute en part directement de laquelle on
peut sortir quelques kilomètres avant d'arriver.
D'ailleurs pas
besoin de se demander quelle direction suivre, c'est fléché
« Sunshine Coast ». Apparemment ça regorge de koalas car
j'ai vu mes premiers panneaux traversée de koalas fleurir à foison
(apparemment ça leur arrive de bouger!).
Avec les accords entre
YHA et Budget, j'ai eu un surclassement pour la voiture pour quelques
dollars de moins que l'économique. Elle est un peu trop grande pour
moi mais c'est le luxe à bord : large repose coude, plein de
recoins où poser affaires et bouteilles d'eau, une boite à gant qui
ferme à clefs, mais surtout 5 portes au lieu de 3 (plus pratique
pour enfourner la tente que je laisse sur le siège arrière sans la
plier) et une boîte automatique au lieu de la manuelle que je devais
avoir. Quel plaisir ! Ça me change des mes précédentes que
j'ai dû pas mal abîmer, ne comptant plus les bruits de crécelle
quand j'essayais de passer - mal - les vitesses, dont une marche
arrière sur autoroute au lieu de la cinquième ou des démarrages
direct en 3e voire en 4e (si si c'est possible, mais pas conseillé).
Et elle est toute neuve, 6000 kilomètres au compteur, et rutilante.
Pour combien de temps, c'est moins sûr, j'ai déjà du sable côté
conducteur. La bagnole est une Hyundai I30. Au premier arrêt j'ai eu
toute de même des sueurs froides : impossible d'enlever la clef
et impossible de revenir au point mort. Les vitesses étaient
bloquées pour la marche arrière et le point mort. Dans ces
conditions, je ne pouvais même pas redémarrer puisqu'il faut chaque
fois repasser par le point mort. J'ai tout essayé : tirer ou
pousser le levier, actionner la pédale de frein, rien à faire.
Après quelques minutes à l'arrêt alors que je commençais à
ruisseler, garé en plein soleil, j'ai trouvé la solution : il
faut passer au point mort avant de mettre le frein à main. C'est le
frein à main qui bloquait tout. Ah l'ingénieur qui a pondu ça, si
je le tenais...
Je suis sorti de
l'autoroute au niveau de Coolum Beach, vers la fin de la Sunshine
Coast. Ce qu'il y avait en dessous me semblait moins intéressant, je
voyais sur ma carte plein de bleds avec des zones en orange (les
agglomérations). J'ai ensuite suivi la côte, m'octroyant un arrêt
à Peregian Beach, indiquée comme à voir sur mon guide. Ici les
plages sont toutes interchangeables, comme sur la côte landaise.
C'est une même et seule plage, rectiligne, avec des dunes, des
rouleaux et de temps en temps des fanions indiquant les zones
surveillées par des maîtres sauveteurs qui doivent se faire chier à
scruter un horizon vide depuis leur 4x4. Car il n'y avait personne
sur la plage, pas même une mouette ! Les surfeurs préfèrent
être au delà et plus loin du rivage. J'ai donc repris la route
jusqu'au prochain arrêt, Sunshine Beach, situé à l'orée du parc
national de Noosa, pour acheter un sandwich que j'ai consommé en me
baladant dans le parc.
Au milieu du parc se
trouve une superbe plage, Alexandria Beach, complètement sauvage,
qui demande une heure de marche pour y parvenir. C'est aussi l'une
des rares en Australie où on peut se baigner à poil. J'avais
téléchargé un plan du parc national avec les sentiers, qui m'a été
très utile pour trouver le chemin depuis Sunshine Beach. Il faut se
garer à Parkedge Road, l'autre accès par Mc Anally Drive, plus
court, ne disposant que peu de places de parking et toutes prises
d'assaut. Je guettais dans les eucalyptus pour voir s'il n'y avait
pas un koala en train de roupiller. A la place j'ai trouvé par terre
en train de fouiner des espèces d'énormes dindons noirs et hideux
avec une tête rouge qui leur donne l'impression d'être pelée. La
plage est comme ce à quoi je m'attendais, déserte sauf à une
extrémité où se concentrent quelques naturistes. A l'autre bout,
il y a un autre chemin d'accès depuis Noosa.
J'ai passé la journée à
explorer la plage et ses alentours. J'avais laissé le sac avec
toutes mes affaires dans un endroit, à l'ombre (la plage est bordée
d'arbres et quand on se met à flanc de dune, on bénéficie de leur
ombre). Je n'étais pas très rassuré, avec mes habituels objets de
valeur et papiers. Mais j'étais suffisamment en retrait du passage
pour que ça ne suscite pas l'attention. Et puis ici il n'y a que des
naturistes, des surfeurs la planche sous le bras et des randonneurs
qui parcourent le parc à la journée, pas trop la clientèle à
faucher quoi que ce soit. La plage est super dangereuse ce qui
explique qu'il n'y ait que des surfeurs dans l'eau... et moi. Même
en restant au bord, il y a des courants de folie qui entraînent vers
le large. Mais pas tout le temps, ce qui est encore plus traître. On
peut se croire dans un endroit calme puis subitement la mer se retire
comme si un tsunami arrivait. Je n'ai jamais vu de courant si
puissant.
Malgré de l'eau au maillot et les pieds bien calés dans
le sable, j'avais un mal fou à résister à la force du courant et
mes jambes en tremblaient. D'ailleurs il y a de nombreux panneaux
indiquant que la baignade est très dangereuse, voire interdite dans
la partie sud de la plage. C'est là où des vagues énormes viennent
s'écraser sur des rochers en des gerbes impressionnantes. La plage
est en fait dans une baie, encerclé de falaises. En allant vers
Noosa, à 500 mètres seulement de la plage on arrive à uneendroit
appelé Hell's gate, un genre de trou d'eau où même un phoque
n'arriverait pas à surnager. La mer se nomme ici Coral Sea et 5
kilomètres plus loin, alors que rien n'a changé, ça s'appelle à
nouveau le Pacifique Sud. Ne me demandez pas pourquoi, les frontières
donnant les noms aux mers sont parfois un peu stupides.
L'inconvénient de la
plage c'est qu'elle est exposée à l'est ce qui fait qu'elle se
retrouve très rapidement complètement à l'ombre, dès 15h30. C'est
mal fait, alors que je recherche l'ombre jusque vers 16 heures pour
me protéger, quand je cherche le soleil, il disparaît caché par la
végétation. J'ai finalement trouvé un coin sur une plate-forme de
sable, en surplomb du coin naturiste et ça faisait un peu celui qui
vient là pour mater. Je m'en fous, j'ai ma conscience pour moi, les
autres peuvent penser ce qu'ils veulent... Et puis quand bien même,
pour mater quoi, vu l'âge de la clientèle ça n'émoustillerait
même pas un marin parti en mer depuis des mois.
Y a un truc, c'est que
j'ai dû changer d'heure à nouveau. Une heure en moins. Le record du
changement d'heure c'était Adélaïde : 30 minutes. Je ne vois
pas l'intérêt. Ici pas plus, car si je me mets à l'heure locale,
il fait nuit à 18h30 et jour à 5 heures.
Je suis donc resté à
celle de Sydney, ça m'arrange mieux. En rentrant de la plage, j'ai
trouvé un coin où planter la tente, à quelques minutes de marche
de l'entrée du parc. C'est interdit mais il n'y a pas de panneau qui
l'indique, je pourrais toujours jouer l'innocent. De toute façon je
n'ai pas d'autre option, ce n'est pas faute d'avoir parcouru près
d'une heure en voiture à la recherche d'un plan B, tout ce que j'ai
trouvé c'est un bord de rivière avec des maisons juste derrière
avec certainement des clebs enclins à aboyer à n'importe quel
moment si j'en jugeais par le nombre de personnes qui se baladaient
avec leur chien. Si j'avais eu un campervan cela aurait bien plus
facile, je les ai tous vus stationner à Noosa Heads, une station
balnéaire au pied du parc national, qui regorge de boutiques de luxe
et de restaurants aux épaisses nappes blanches et serveurs en nœud
papillon, au gilet noir ouvert sur une chemise blanche qui vous
accueillent un bras dans le dos. Ce n'est pas ici que j'ai mangé, vu
le standing, j'ai préféré prendre mon dîner à Noosa Junction, où
j'ai trouvé un restaurant italien au milieu des KFC et autres
Subway. C'était très bon, tenu par de vraies siciliennes, même si
les portions étaient peu copieuses et que j'ai dû me coltiner un
gosse qui poussait des salves de braillements qui émerveillaient les
gens « He will be a singer »...
Noosa Laguna Lookout |
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