Un peu de culture pour
aujourd'hui. Après avoir cherché un bout de temps j'ai fini par
trouver les restes de l'occupation espagnole de Guam. Ce n'est pas
facile à trouver car ça se trouve à Hagatna, le long de la mer,
dans une zone où tout est construit et où on passe de ville en
ville sans s'en rendre compte. Comme tout se ressemble, on a tôt
fait de louper la sortie. En passant, la conduite sur Guam est assez
pénible, la vitesse maximale sur voie rapide est de 35 miles à
l'heure, je ne sais pas combien ça fait au juste mais on se traîne !
En règle générale c'est 25 ou 15 dans les rues où il y a du
passage. J'ai même vu du 5 sur une voie où il n'y avait rien !
Pourquoi pas du 1 tant qu'on y est ! Personne ne respecte les
panneaux, ça va sans dire, je me fais doubler tout le temps. Pour ma
part j'ajoute 5 à 10 miles à la vitesse maximale à chaque fois et
malgré ça j'ai l'impression d’être sur un veau.
A Hagatna,
j'ai garé la voiture le long de la Plaza de España. C'est une place
qui ne ressemble pas à grand chose, une espèce de pelouse avec des
palmiers disséminés par ci par là, entre un bâtiment
administratif et une église moderne Santa Maria de He Olvidado El
Nombre. C'est à l'arrière que ça devient plus intéressant. Il
y a des restes des jardins du gouverneur, avec des petits bassins où
s'épanouissent encore des nénuphars et les grilles de l'époque
avec deux canons prêts à défendre toute intrusion. Juste quand j'y
étais l'église adjacente a commencé par sonner les 12 coups de
midi puis a enchaîné sur une mélodie (?!). Des cloches qui font de
la musique je n'avais encore jamais vu ça. Ce n'était pas un chef
d’œuvre, loin de là, les notes étaient hésitantes, il y avait
des blancs comme un gosse qui apprend à jouer du piano d'un doigt.
Je suis parti dans un fou rire à la pensée de cette comparaison.
Parfois je rigole de mes conneries, ça m'arrive même de rire à
certains trucs que j'écris. Je ne cherche pas d'effet comique
particulier mais quand il y a un truc absurde ou incongru j'aime bien
le relater.
En tout cas
rien ne semblait vouloir arrêter cette symphonie digne d'un film
d'horreur des années 70 et il aura fallu attendre 12h15 pour en voir
le bout ! Espérons pour les voisins que ce n'est pas le même
cirque à minuit ! Le long de la place il y a aussi une statue,
un pape, avec le drapeau américain qui flotte derrière. J'ai
reconnu Jean-Paul II, grandeur nature et tout bronzé brandissant un
crucifix. Je ne sais pas ce qu'il fait là. Plus loin en reprenant la
voiture c'est un vieux pont dans un jardin avec des pierres façon
cimetière abandonné, pont qui ne sert plus à rien et où même une
abeille ne s'y risquerait pas à se poser. Il n'y a plus d'eau qui
coule non plus, plus de trace de rivière, rien du tout. En 200 ans
les choses ont dû bien changer. Maintenant c’est de la ville tout
autour, des magasins de nouilles asiatiques. L’Espagne, ça doit
leur paraître bien loin. Pour moi elle est très proche. J'aime bien
l'Espagne et les espagnols. C'est mon pays préféré en Europe. Ils
ont accompli de grandes choses par le passé. C'est un peuple avec
une riche Histoire que je connais très peu. Et ils sont beaucoup
plus fantaisistes que nous et moins matérialistes.
Avec tout ça
il était trop tard pour retourner à la plage d'hier, j'ai donc un
peu exploré autour, visitant la plage de Tamening, de l'autre côté
du cap où commence la baie de Tumon. Pas grand chose à en dire à
part qu'il y a une île inhabitée juste en face qui ressemble à une
île thaïlandaise avec une petite plage entre deux falaises où les
gens se rendent en kayak ou en scooter des mers. Il n'y a personne
sur la plage de Tamening, il faut dire qu'il doit y avoir de l'eau à
la cheville, et encore ! Du coup je suis retourné à la baie de
Tumon, au même endroit que le premier jour, près de là où
certains campaient. Ils y sont toujours d'ailleurs. Après, ça a été
les traditionnels préparatifs avant de rendre la voiture :
nettoyer un peu, ranger...
A l'aéroport
ils n'ont pas voulu enregistrer mon carton de victuailles pour la
raison que j'étais limité à un bagage en soute sinon il fallait
ajouter 40 dollars de plus. J'ai eu beau expliquer que j'avais un
billet tour du monde et qu'il était stipulé dessus que j'avais
droit à deux bagages, je n'ai rien compris à ce qu'ils me disaient,
comme quoi mon code tarifaire ne m'y autorisait pas ou un truc du
style. Attends que je coince Star Alliance pour leur en toucher deux
mots !
En tout cas pour un carton qui n'en vaut pas en valeur le
prix demandé, j'ai décidé de l'emporter avec moi en cabine, bien
qu'il y ait des conserves de soupe. Je verrais bien. Évidemment il a
coincé à l'inspection pendant que je me faisais tripoter dans tous
les sens pendant des heures par un agent ganté qui m'expliquait là
où il allait me palper. Pas besoin de le dire, je le vois bien !
J'ai opté pour ça car c'est encore le retour des scanners corporels
à rayon X où il faut se mettre debout les bras et jambes écartelés
comme une souris sur une table de dissection. Je laisse ce système
aux américains et je prie pour qu'il ne fasse jamais d'émules hors
de leurs frontières. J'ai donc refusé la machine infernale ce qui
m'a valu cette fouille approfondie. Du grand n'importe quoi. C'était
interminable, il allait même chercher derrière l'élastique du
slip. Pendant ce temps là l'autre douanier s'impatientait avec son
ciseau à la main, impatient d'ouvrir ce que j'avais enroulé
consciencieusement de film adhésif pour que le colis résiste aux
chocs infligés par les bagagistes. Il m'a brandi une série de
fiches plastifiées où il était stipulé que les liquides devaient
faire moins de 90 millilitres. Je lui ai dit que je n'avais pas
réalisé qu'une soupe en conserve ou une compote pouvaient être
assimilés comme liquide et je lui ai dit que dans ces conditions il
pouvait les jeter ou les garder pour lui. J'ai commencé par vouloir
enlever les conserves du carton et il m'a gueulé dessus ordonnant de
ne pas y toucher comme si c'était de la nitroglycérine en boite !
Il l'a fait lui même, me demandant d'enregistrer le reste en soute,
ce que j'ai refusé pour le motif qu'en bas ils me réclamaient 40
dollars pour ça alors que l'autre bagage peine à faire 5
kilogrammes. Il n'en revenait pas non plus. Au final, il a repassé
aux rayons X ce qui restait comme nourriture - on se demande bien
pourquoi - et j'ai pu repartir ! Voilà où l'on en est avec ces
terroristes à la con. Plutôt que de faire mumuse dans le ciel de
Guam et d’empêcher les gens d’accéder à des plages
paradisiaques, ils feraient mieux d'atomiser tous ces terroristes,
qu'on n'en parle plus. C'est un fléau comme des blattes dont il faut
faire place nette.
Ça promet! |
Dans
les couloirs pour prendre l'avion pour Palau, je suis passé devant
une salle où les gens embarquaient pour Cairns. J'aurais voulu
monter dedans. Ils devraient inventer le billet d'avion
universel, un coupon sécable dont le prix varie selon le nombre de
miles et utilisable avec toutes les compagnies du globe. Ainsi on
pourrait essayer de monter au dernier moment dans un avion dont la
destination nous fait rêver sur les écriteaux des avions en
partance. Ce serait chouette comme système, un brin utopique, je
l'accorde. J'ai la nostalgie de l'Australie, j'aurais dû y passer
plus que 38 jours. C'est peut être moins dépaysant qu'une autre
destination avec d'autres cultures et ethnies mais l'énorme avantage
est que tout roule comme sur des roulettes et on peut faire ce qu'on
veut et aller où on veut. C'est la liberté sans emmerdes.
A l'immigration à Palau
ils m'ont fait des mouises car ils me demandaient mon billet d'avion
de départ de l’île, que je n'ai au format papier que dans la
tente qui attendait plus loin sur le tapis roulant. J'en ai une copie
au format PDF sur l'ordinateur mais je ne peux plus lire ces
fichiers, depuis que j'ai utilisé les services wifi de l’hôtel à
Guam. J'ai plein de processus qui ne fonctionnent plus non plus. Je
crois que j'ai dû chopper un virus, je ne savais pas que ça pouvait
s'attraper juste en se connectant par wifi. Sinon à Palau, j'ai
encore changé de fuseau horaire, le décalage n'est plus que de 8
heures. Je me rapproche, hélas...
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