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mercredi 16 novembre 2011

De Bream Bay à 90 Mile Beach

Matapouri Bay
J'ai très bien dormi dans mon fourgon. Le canapé se déplie pour former un lit deux places de 2 mètres de long. J'avais un peu peur que l'assise soit un peu dure car le matelas, qui fait 5 cm d'épaisseur, repose à même le bois de la structure. J'ai juste eu une partie du matelas qui a glissé dans la nuit pour finir par terre. Il y a une couette bien épaisse et une couverture de plus, je me suis bien enveloppé dans la couette et je n'ai pas eu froid. A l'arrière, quand on ouvre le coffre, on a sous la banquette un réchaud et tous les ustensiles de cuisine. Seulement ils ont ont oublié de me mettre la bonbonne de gaz. C'est malin, j'avais payé le supplément pour ça. Comme je ne sais pas quel modèle il faut utiliser et que ce sont des bouteilles à recharge, je n'aurai pas de feu durant mon séjour dans l'île du Nord. Ça m'énerve un peu, c'est bien la peine d'avoir un simili camping car !
Sandy Bay
Du coup, hier soir, j'ai dû courir au supermarché du coin pour avoir quelque chose pour le dîner. Ça a plus fini en pique nique qu'autre chose, la seule chose que j'ai trouvée de chaud étant quelques manchons de poulet dégueulasses dans une barquette d'alu placée au chaud depuis Dieu sait quand !
Ce matin 2 coqs se baladaient dans le camping en chantant. Je m'en fous, j'étais déjà réveillé ! Et puis le fait d'être dans une voiture atténue pas mal les bruits, c'est mieux que la tente. En fait je retrouve un peu de la culture Polynésienne, c'est bien, cela me fait une transition ! Les noms des villages sont à coucher dehors comme en Polynésie et les habitants que je croise sur les routes, dans les villages, ressemblent à ceux que j'ai vu avant. Bienvenue sur le territoire des Maoris !

Matapouri Bay

Cueillette printanière
Comme je n'ai pas de toilettes dans le van, je suis dépendant des toilettes de camping ou des toilettes publiques que l'on trouve partout au bord des routes et pas forcément dans les coins les plus touristiques. Celles du camping sont écolo, je ne sais pas comment elles fonctionnent mais ça ne sent rien. Les urinoirs sont sans eau et les toilettes sont un trône qui, lorsque l'on ouvre le couvercle, descend par une large cheminée vers le centre de la terre dans un abîme insondable ! Quand on s'assoit dessus on a des courants d'air des plus désagréables ! Et mieux vaut ne pas avoir vu un film d'horreur juste avant, du style The Descent, et ne pas penser à ce qui pourrait remonter le tuyau !
De Uretti Beach, qui se trouve dans la baie de Bream, j'ai pris la route pour Whangarei. Sortez un atlas, sinon vous allez être perdus ! De là, j'ai pris la direction de Tutukaka qui possède une côte sauvage indiquée comme attraction sur mon guide. Pour y arriver on suit une route sinueuse très pittoresque qui passe à travers les collines. 
On ne peut pas dépasser les 60 km à l'heure tellement ça tourne. Avec mon fourgon ça n'arrange pas les choses, j'ai tout le temps l'impression de conduire une camionnette de déménagement. Si je prends un virage à plus de 50, je ne maîtrise plus le véhicule. Même sur les lignes droites, s'il y a la moindre irrégularité au sol, il a tendance à se balancer. Plusieurs fois j'ai eu l'impression qu'il voulait aller là où il l'avait décidé ! Bref, le van ne tient pas la route, je dois donc faire très attention. Les paysages sont étonnants, ils changent tout le temps, on passe de forêts subtropicales à des prairies de vaches avec des fleurs des champs comme chez nous : pissenlits, ombrelles blanches, boutons d'or, digitales et chèvrefeuille. Eh oui c'est le printemps ! Les mélanges des essences d'arbres sont improbables, on trouve à un même endroit chênes verts, fougères et bruyères arborescentes, yuccas, sapins, palmiers et mimosas en fleur ! Par certains aspects ça me fait penser à La Gomera, une îles des Canaries. La végétation y est similaire.
De temps en temps on croise un ranch. Toutes les maisons sont en bois, les devantures sont en palissade, elles ressemblent un peu à de grands mobile-home, à l'américaine, toutes avec de grandes baies vitrées, un garage en guise de porte d'entrée, un jardin devant sans clôture, très bien entretenu et fleuri, qui donne sur un trottoir séparé de la route par du gazon et des arbres. Les boîtes aux lettres sont des niches en aluminium perchées sur un piquet au bord de la route. Elles n'ont pas de nom, juste un numéro, correspondant au numéro de la rue.
Les plages autour de Sandy Bay sont une succession de criques avec la végétation qui vient au ras de l'eau, comme en méditerranée. On retrouve d'ailleurs les mêmes couleurs bleu turquoise, sauf que c'est l'océan Pacifique ! 
Sandy Bay
De Sandy Bay, je suis retourné vers la route 1 que j'avais quittée à Whangarei. Cela m'aura valu un crochet de deux heures pour faire moins d'une centaine de kilomètres. Il était déjà plus de midi et j'étais très en retard sur la planning. En chemin j'ai croisé quelques personnes en campervan comme moi mais moins pressées, qui prenaient leur temps, s'arrêtaient jouer sur les plages avec leurs enfants ou pique niquer. Pour ma part je n'avais pas le temps. Il y a aussi des fous qui voyagent à vélo ou carrément à pied avec de gros sacs à dos.
A Whakapara j'ai ensuite tourné à droite vers Oakura afin de rejoindre Bay of Islands par le sud est. Bay of Islands est la curiosité majeure à voir dans le Northland, dixit les guides. Cette région est constituée d'une côte sinueuse et boisée qui regorge de criques, de baies et de péninsules. On se croirait sur des pièces de puzzle, la mer est présente de partout. Malheureusement cette région pullule de propriétés privées qui ont elles de hauts portails et clôtures de bois qui interdisent toute vue directe sur la mer. La seule chose qu'on peut voir c'est entre les branches des arbres, tous les points de vue étant squattés par ces citadelles imprenables.
Bay of Islands
Arrivé à Russell, je n'avais pas fait gaffe sur la carte mais ce village est au bout d'une presqu'île, au fond d'un cul de sac. Je n'avais pour seule option que de rebrousser les 70 km de que je venais de faire ou de prendre un ferry pour me permettre de rejoindre le « continent ». Avec ma jauge à essence proche de zéro j'ai opté pour le ferry qui permet de rejoindre Opua en 5 minutes de traversée. Coût de la plaisanterie : 1$ pour les personnes, 11 pour les van (6 euros les 500 mètres!).
Avec tout ça il était plus de 14 heures et je n'avais plus une goutte d'essence. Ce fourgon est un gouffre qui consomme plus de 12 litres au cent kilomètres. Par chance j'ai pu faire le plein quelques kilomètres plus loin à Paihia, station balnéaire sans charme débordant d'appartements et de villages de vacances et dont le front de mer est une suite d'excursionnistes qui se suivent à touche touche.
Taupiri Bay
Il me restait encore 130 kilomètres à parcourir pour rejoindre Kaitaia, point de départ de la région du Far North constituée par la pointe à l’extrême nord ouest de la Nouvelle Zélande, là où la mer de Tasman rejoint le Pacifique. Il n'y a rien à voir de Kerikeri à Kaitaia, le paysage est plat et agricole. Comme la vitesse est limitée à 100 partout, j'ai pu rouler pas mal. Enfin presque, car les routes sont très souvent en travaux et quand elles ne le sont pas, elles l'ont été et sont pleines de gravillons, ou pire, n'ont plus de chaussée. Je ne sais pas ce qu'ils ont avec les travaux de voirie ici, ça n'arrête pas, on a l'impression qu'ils refont des routes qui sont pourtant en très bon état. Peut être est ce pour occuper les Maoris, j'ai pu voir qu'il n'y avait qu'eux qui travaillaient là dedans.
Je suis arrivé à Awanui, 10 kilomètres avant Kaitaia, vers 16:30. C'est le point de départ de la plage Ninety Mile Beach qui se termine au cap de Reinga, cap situé à plus de 100 kilomètres de là. A la sortie de Awanui on quitte la civilisation, il y a un grand panneau marqué : après ce panneau, plus de station d'essence. J'ai renoncé à aller au cap, le van consomme trop d'essence et une plage de sable est la même qu'on la prenne par un bout ou un autre ! J'ai donc rejoint Waipapakauri Beach où j'avais l'intention de passer la nuit.
Le problème est qu'à cet endroit il y a bien des maisons et des locations de vacances mais pas un endroit où manger. Et comme j'ai sauté le repas à midi (faute de temps), il me faut absolument un restaurant pour me reconstituer. J'ai eu un programme un peu trop ambitieux aujourd'hui. Pourtant j'ai dû faire dans les 300 km mais je ne me suis jamais arrêté plus de 10 minutes pendant 6 heures.

Ninety Mile Beach, une immensité déserte

La Ninety Mile Beach est un endroit du bout du monde, un enfer aussi de tempête de sable et de froid polaire ! La plage, quasiment rectiligne, s'enfonce dans l'horizon. Cela ressemble beaucoup à la côte landaise. Les gens viennent y rouler en voiture. J'ai remarqué que les Kiwis étaient très friands de balades motorisées sur les plages. Dès qu'il y en a une il y a des voitures. Et c'est autorisé. Il y a juste des pancartes invitant à la prudence en raison des marées (on peut se retrouver dans l'eau, la mer arrivant à marée haute au ras de la dune). Ça surprend toujours un peu de voir au milieu de la dune, sur le chemin qui descend vers la mer, un panneau d'interdiction de dépasser les 100km/h !
Finalement, j'avais prévu de passer la journée de demain dans le secteur mais j'ai changé mes plans, vu qu'on ne peut pas rester sur la plage en raison du froid. Je vais redescendre vers Auckland, pour visiter les volcans plus au sud le plus tôt possible. 
A la recherche d'un endroit où dormir...
Pour dîner, j'ai choisi un restaurant, le Beachcomber, à Kaitaia. J'ai pris un steak au poivre, des frites avec un salade bar et une bière de Nouvelle Zélande pas mauvaise, la Lion Red. Avec leur accent j'ai beaucoup de mal à les comprendre, ils parlent trop vite en fait. Et pour la première fois on ne me comprend pas. Pour la bière j'ai dû répéter 3 fois « l'aïe-onne-raide » avant qu'elle ne répète la même chose après avoir compris ! J'ai eu droit à un « Where are your from », sous entendu « pour parler aussi mal » !
Après le repas, je suis remonté dans le van à la recherche d'un endroit où se garer pour la nuit. J'ai pris la direction de la mer, vers Ahipara. J'ai tourné 45 minutes, c'est plein de maisons et de gens qui roulent sur la plage, pas moyen de trouver un endroit discret. Je ne sais pas si ça craint mais toute le monde en campervan va dormir dans des terrains de camping alors que l'on peut se garer où on veut, tant que ce n'est pas interdit. 
Et il y a plein de pancartes qui invitent vers les campings, fléchés « Motor camp » ou « Sleep safe ! ». Finalement j'ai trouvé un endroit, à l'entrée de la ville, c'est un terrain vague, futur lotissement dont il n'y a pour l'instant que les rues ! Je me suis garé dans une « impasse », j'ai condamné les portes et fermé les rideaux. Bonne nuit !








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