Google Website Translator Gadget

lundi 7 novembre 2011

De Rangiroa à Tikehau

… en passant par Manihi ! 
Fleur de tiaré
Ce matin, Frédérique, dubitative sur mon horaire de vol pour Tikehau, est allée vérifier. Le vol est bon mais il fait escale à Manihi, à 175 km au nord est de Rangiroa alors que Tikehau est plein ouest ! Ce qui explique les 1h30 de vol alors que Rangiroa-Tikehau prend 15 minutes. Air Tahiti fait un peu n'importe quoi avec les vols et lorsqu'on réserve ils ne disent pas si ce sont des vols directs ou non. Ce n'est pas très grave, cela me permettra de voir une île de plus, même si ce n'est que de l'avion ! Le paysage est toujours grandiose vu d'en haut.
Ce qui est chiant à aller et venir d'une île à l'autre c'est que ce sont des journées un peu perdues. Il faut tout ranger puis tout déballer, reprendre ses repères... J'essaye chaque fois que possible de prendre des vols du matin pour minimiser l'effet mais là je pars à 13h35. Du coup, comment occuper la matinée ?
J'avais dans l'optique de retourner à l'aquarium espérant voir la murène. Frédérique me dit que c'est possible, que des clubs de plongée le font mais que c'est assez cher. Et comme le temps s'est mis à se couvrir de partout et que des gouttes se sont mises à tomber, j'ai préféré ne pas donner suite. Florie et Jean Marc étaient un peu dépités pour la sortie à l’île aux récifs sous ce temps ; je les comprends, moi ça m'aurait énervé.
Je suis donc resté tranquille à la pension, à préparer les bagages, à mettre à jour ce blog et à aller me baigner en face. Je n'avais pas mal de retard sur la mise à jour car il y a une fille qui est arrivée à la pension quelques jours plus tôt et qui ne fait que parler, même quand je suis devant l'ordinateur, me coupant toute inspiration. J'avais donc fini par laisser tomber. Je suis mono tache et je ne peux pas me concentrer si on me déconcentre ! J'écrivais des phrases débiles, sans intérêt et sans enchaînement entre elles, dignes d'une carte postale de gamins !
Après le petit déjeuner j'ai discuté avec Frédérique. Elle est rigolote, très nature et attachante ! Vous pouvez prononcer attachante comme Céline Dion et vous entendrez Frédérique ! Elle est de Montréal et son accent ressort de temps en temps, mélangé avec des mots anglais... ou espagnols ! C'est drôle. Elle a pas mal bourlingué avant. Elle me racontait qu'elle ne s'est jamais sentie elle même à Montréal ou faisant partie de cette ville. A son premier voyage au Mexique elle a eu une révélation : elle, qui se sentait de nulle part, était reconnue par les mexicains comme une étrangère. Elle était donc enfin en phase avec elle même. Et elle a poursuivi ainsi de pays en pays, a vécu quelques années à Barcelone et est arrivée en Polynésie il y a six ans. 
C'est là qu'elle a rencontré Jean Marie, son compagnon, qui dit bonjour comme Jules César, le bras le long du corps et la main en l'air. C'est par hasard qu'ils se sont installés à Rangiroa car Frédérique n'est pas spécialement attirée par les îles. Même si elle aime la chaleur, elle n'aime pas l'eau, ça manque de verdure et de montagnes pour elle. Pour se consoler, elle fait pousser des graines. Sur sa terrasse c'est plein de bocaux de tout : luzerne, radis, soja... En fait ils mangent bio et comme on ne trouve ni fruits ni légumes à Rangiroa ils ont trouvé ce système. Enfin apparemment ils peuvent en trouver un peu mais ici ils traitent tout sans diluer les produits, ce qui fait que les tomates, concombres...etc ont 3000 fois la dose réglementaire. Ils m'ont mis en garde contre leur consommation. Leur rêve, qui est en train de devenir réalité, c'est d'avoir un bateau et de proposer des croisières à la cabine. Ils ont déjà signé avec la banque, le projet est validé, ça avance. Je pense que ça va bien marcher pour eux. Il y a un créneau à prendre, personne ne le fait et avec toutes les îles qu'il y a je suis sûr que ça en intéresserait plus d'un. Frédérique m'a glissé à l'oreille en me laissant à l'aéroport « Je fais toujours des prix pour mes anciens clients ». OK, alors je reviendrai !
Bye Bye, Rangiroa!
Je pense que ça va me déchirer le cœur de quitter la Polynésie, avec tous ces moments magiques que j'ai vécus ici, les gens que j'ai rencontrés, les amitiés que j'ai nouées. C'est la vie vitesse grand V mais sans se presser . On peut vivre ici dans un laps de temps court tout ce quelqu'un met une vie à connaître. Tout va à l'essentiel, est direct et livré à 100%. C'est ce que j'aime. Aujourd'hui je viens de réaliser que je suis lâché sans filet : maintenant commence mon vrai congé sabbatique, les jours précédents étant en fait le solde de mes congés payés. Ça ne me change pas grand chose, à vrai dire les jours passent sans que je me soucie du lendemain, je vis chaque minute intensément et je ne sais toujours pas quel jour on est. Quand on me demande quel jour j'étais sur telle île, c'est mission impossible, je réponds comme le ferait un Polynésien : « avant, il y a quelques jours » !
Un atoll quelque part avant Manihi
Je suis allé faire un tour au village avant de partir car je me suis rendu compte que je n'avais pas fait très honneur à Rangiroa le jour où je suis arrivé. Je manquais d’inspiration dans mes photos, sans doute fatigué par mes déplacements incessants. En fait, sous le soleil en plein midi, le village a son petit charme, avec ses cabanes fleuries, ses petits bateaux de pêche et les bas côté de la route en sable blanc. Les enfants s'amusent dans le lagon, profitant des avancées en béton destinées aux bateaux pour se baigner. Les chiens léthargiques roupillent à l'ombre, ouvrant un œil torve quand on passe près d'eux. Les gens en vélo saluent, sourient. Tout est paisible.
Arrivée à Tikehau
J'étais très content de survoler les atolls des Tuamotu en allant à Tikehau via mes rallonges. C'est comme si j'avais eu une excursion « Tour au dessus des lagons ». J'ai passé mon temps scotché au hublot. Chaque atoll est différent, sa forme change, un peu comme les bulles qu'on fait quand on est gosse en soufflant sur une bague plongée dans un liquide savonneux. Certains atolls se parent de petites étoiles, ce sont des îlots de corail qui émergent un peu partout au centre du lagon. On est passé au dessus de plein d'atolls. Chaque fois je pensais que c'était le bon mais l'avion continuait à butiner jusqu'au prochain !
La pension à Tikehau est directement au bord du lagon, avec une belle plage de sable et j'ai mis ma tente tout devant, comme ça j'ai le bruit des vagues pour me bercer le soir. 
Demain, je devrais normalement partir en excursion à l'île aux oiseaux et voir peut être des raies manta. J'aurais pu la faire un autre jour, style au milieu du séjour, mais je préfère y aller dès à présent, tant qu'il fait beau. Car en fait la pluie de ce matin n'était qu'un grain, ça a duré à peine deux heures et après le soleil est ressorti et il ne restait que de petits nuages blancs inoffensifs. Ce soir avant d'aller dans la tente, je suis resté un long moment assis sur le sable, sous le clair de lune. Je regardais les palmes des cocotiers se balancer et modifier les ombres. Même la nuit le spectacle continue. Ça ne s'arrête jamais ! Aurai je le cœur et le courage de quitter la Polynésie ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...