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lundi 21 novembre 2011

La vallée volcanique de Waimangu


A 5:30 ce matin, je n'avais plus sommeil, pour la première fois je me suis réveillé aux toutes premières lueurs du jour, je ne sais pas qui s'est levé avant l'autre ! Désespoir : on ne voyait pas la surface du lac ni l'autre rive, tout était plongé dans une épaisse brume. Lorsqu'elle s'est levée ça n'a été que pour montrer un ciel complètement plombé. Décidément ici le temps change vite, hier l'après midi était couvert, la nuit sans nuage (je sais, du van j'ai jeté un œil et j'ai vu plein d'étoiles) puis ce matin chagrin. Qu'à cela ne tienne, j'avais prévu de retourner près de Rotorua finir ce que je n'avais pas eu le temps de finir, ça n'allait pas changer mes plans. Tout juste envisageais-je d'aller à la laverie ce matin à Taupo.
Cathedral Rocks
Mais curieusement à peine j'étais arrivé à Taupo pour me rendre au I-Site pour avoir les coordonnées du tour opérateur pour la sortie de demain que le ciel s'est dégagé et que le soleil s'est mis à briller. Plus loin, le temps était de plus en plus clément, les éclaircies de plus en plus larges. Tant pis pour la lessive, ça attendra, j'ai repris le van sans plus tarder ! But du jour : la vallée de Waimangu dont une superbe photo de Cathedral Rocks illustre mon guide.
La vallée de Waimangu débouche sur le lac Rotomahana avec au fond le Mont Tarawera, un tranquille volcan éteint qui est entré seulement 5 fois en éruption en 18.000 ans. La vallée est quant à elle née d'une violente éruption, en 1886, la plus forte jamais enregistrée au monde. Des photos de l'époque à l'entrée du parc attestent du massacre. Seulement un peu plus d'un siècle plus tard il ne subsiste plus que quelques traces, les cratères se sont remplis d'eau et forment des lacs alimentés par les seules eaux des pluies, et les flancs des cratères sont recouverts d'une épaisse végétation. 
Seul témoin de l'activité qui a régné : des sources d'eaux chaudes partout, des fumerolles, une montagne fumante (Cathedral Rocks), des mini geysers, une drôle de végétation exubérante, quasi tropicale, des dépôts de minéraux dans les cours d'eaux formant des palettes de couleur incroyables et des algues spéciales colonisant les cours d'eaux balayés par des volutes de fumée. Encore un tableau incroyable et différent de ce que j'ai pu voir à Waiotapu ! Pourtant les 2 sites ne sont distants que d'une dizaine de kilomètres.
La balade de plusieurs kilomètres s'effectue en aller simple, un bus passe toutes les heures pour remonter les visiteurs à l'entrée. Le sentier descend vers le lac et serpente au milieu de diverses curiosités. Il y a tout d'abord le cratère du sud avec sa piscine émeraude au fond. A sa surface une grande quantité d'algues, de mousses et de fougères flottantes occupent la moitié du lac, lui donnant une couleur rouge. 

Le Frying Pan, plus grand lac d'eau chaude au monde!

Un peu plus loin, en contrebas, on aperçoit le lac Frying Pan surplombé de cheminées fumantes, des pinacles. C'est le site des Cathedral Rocks, le clou de la visite. Ces cheminées sont en fait les restes du cratère Echo qui est entré en éruption en 1971, en même temps que je naissais. Quand on se rencontre... De cette éruption qui a coûté la vie à 2 personnes est né le lac le Frying Pan, plus grand lac d'eau chaude du monde. Je tiens là ma revanche ! En Dominique, j'avais tenté l'hiver dernier l'ascension d'un volcan et de son Boiling Lake, second plus grand lac bouillonnant au monde. Seulement devant les conditions climatiques épouvantable j'avais été contraint de renoncer après 2/3 du chemin (il faut compter 5 heures pour y parvenir). Comme sur le guide il y avait marqué que le plus grand se trouvait en Nouvelle Zélande, je m'étais juré de visiter son grand frère. Voyez, en décembre dernier je songeais déjà nettement à mon tour du monde. 
Le Frying Pan (la poêle à frire) a une surface de 38.000 mètres carrés et une température de 55 degrés. Il fume donc en permanence et comme il y avait un vent terrible aujourd'hui, les rafales de vent dessinaient des cercles concentriques à la surface de l'eau, chassant les fumerolles tout autour du cercle. Et tout ça se déplaçait, glissant à la surface comme un patineur artistique sur la glace.
Le lac déborde ensuite par un petit ruisseau laissant le long de ses berges des dépôts d'antimoine, de molybdène, d'arsenic et de tungstène. Ces minéraux et les algues bleues verdâtres qui colonisent le ruisseau (qui est à 50 degrés!) donnent cette spectaculaire palette d'oranges, de marrons, de verts et de jaunes.
Plus bas, tout au long de ce ruisseau, des mini cratères crachent de l'eau en ébullition et des vapeurs de gaz carbonique et d'hydrogène sulfuré. A un moment, à une intersection en Y entre deux cours d'eau qui se rejoignent, on trouve même un mini geyser perché sur une sorte d’îlot orange dont les eaux qui s'en échappent coulent le long d'une terrasse pour rejoindre le ruisseau. On croirait un truc artificiel, du style de ces fontaines d'ornements pour la maison qu'on trouve dans les boutiques de décoration. L'eau qui coule du geyser forme des méandres très photogéniques, bordées de ces algues à la limite du fluo. La photo que vous voyez donne l'impression d'être une photo aérienne de l'Amazonie, façon Yann Anus Bertrand (c'est comme ça que je l'appelle, je ne me souviens jamais de son nom, c'est trop long et trop compliqué !).
C'est pas l'Amazonie!
En remontant l'autre branche du Y on arrive aussi à un site irréel mais bien réel : le lac du Cratère Inferno. Les couleurs de ce lac sont d'un bleu clair éclatant. Il s'agit en fait du plus grand geyser au monde. Décidément la Nouvelle Zélande concentre les records ! Mais le geyser est invisible, il est à l'intérieur du lac. Pour cette raison le niveau du lac n'est jamais le même, ce qui fait que des dépôts de silice blancs ornent les parois du cratère. Le niveau suit des cycles de débordements/récessions, rythmés par le bon vouloir du geyser subaquatique. En général il déborde pendant 2 ou 3 jours, descend ensuite d'un niveau de 8 mètres pendant deux semaines puis se remplit à nouveau pendant 3 à 4 semaines avant de déborder à nouveau. Quel travail ! Il mérite bien son nom.
Cratère Inferno. La couleur n'est pas trafiquée!
Du Cratère Inferno, j'ai choisi une variante du sentier qui grimpe dur au sommet du cratère puis évolue sur sa crête, allant de volcans en volcans. Le truc c'est qu'on ne sait pas qu'on est sur des volcans, la végétation ayant tout envahi et cachant les abîmes. Des inscriptions sont là pour le rappeler : « Ne quittez le chemin balisé sous aucun prétexte !». Un moment j'ai essayé de m'écarter un peu en me tenant à un arbuste pour voir ce qu'il y avait en contrebas - comme on n'a aucune vue à cause de la végétation - et j'ai entendu une pierre dévaler un truc à fond la caisse. Je suis bien vite retourné sur le sentier avant que ce ne soit mon tour. Tout tient de peur sur ce sentier, maintenant je le sais ! Le chemin donne de temps en temps, au niveau de belvédères aménagés en petites terrasses, de superbes panoramas sur la vallée et sur le lac Rotomahana.
Le lac Rotomahana et le Mont Tarawera
En descendant vers celui ci, j'ai croisé un couple qui a cherché à m'éviter par la droite, tout comme moi car je ne voulais pas me déporter à gauche comme si j'étais sur la route en voiture. Avez vous remarqués comme les gens sont psychorigides ? Ils reproduisent en marchant le code de la route. C'est insensé ! Vous n'avez qu'à vous balader dans une galerie commerciale ou dans un couloir de métro, vous verrez que le sens de circulation des gens est toujours du côté droit. Ici c'est à gauche. Comme je suis contre tous les conditionnements mentaux, encore plus lorsqu'ils sont inconscients, je me bats toujours pour marcher du côté gauche, me prenant de plein fouet évidemment ceux qui arrivent en face. Je ne suis pas un mouton. Y a t il un panneau disant de marcher à droite ? En parlant de sens de circulation, je me suis bien adapté à la conduite à gauche, moins par contre au van. Quand je remonte dedans, une fois sur deux je suis du mauvais côté et chaque fois je peste de devoir faire le tour !
Une digitale qui n'en finit plus!
Une fois regagné le chemin principal il reste 15 minutes de marche sur un chemin plat sans autre curiosité pour rejoindre le lac. Une extension de la balade est possible et consiste en une croisière sur le lac qui fume à certains endroits. Je ne l'ai pas choisie pour ne pas m'éterniser trop longtemps ici, étant donné que je voulais voir d'autres sites. D'ailleurs j'ai réalisé que le navette allait arriver d'un moment à l'autre. Aussi pour ne pas rester près d'une heure à attendre le prochain bus au niveau du lac, j'ai rebroussé chemin pour rejoindre un autre arrêt de bus un peu plus haut, bus que j'entendais s'approcher. J'ai couru pour l'avoir !
Il était l'heure du déjeuner, j'ai donc opté pour une pause sandwich au snack de l'entrée de la vallée.
Lorsque j'en suis parti, le temps s'est mis à se couvrir, de l'ouest arrivait une grosse dépression. C'est à vitesse réduite que j'ai rejoint Rotorua. Je ne savais plus quoi faire, il était à peine 3 heures et le reste de la journée semblait compromis. Dans la matinée j'avais réservé par internet une excursion à White Island pour demain, mais je n'avais pas reçu de confirmation depuis. J'ai essayé de les joindre, impossible, j'avais un message comme quoi le numéro n'existait pas. Il m'a alors traversé l'esprit de me rendre au I-Site afin de leur demander de voir avec eux. Il y avait une brochure les concernant, avec un numéro différent au format international. J'ai pu les joindre, ils m'ont dit qu'ils me confirmeraient cela vers 7 heures, attendant de voir le nombre de participants. J'espère qu'il y en aura suffisamment, White Island est une île volcanique à 50 km des côtes dans le Pacifique. 
En attendant, il s'était mis à pleuvoir dehors, je suis donc resté là, j'ai commandé un cappuccino à la cannelle (on a le choix partout entre chocolat et cannelle, c'est bien meilleur à la cannelle) en triant mes photos. Ensuite je me suis mis en quête d'une laverie, que je n'ai pas tardé à trouver. Mais impossible de se garer. Toutes les rues à Rotorua ont des stationnements payants, c'est bien la première fois que je vois ça en Nouvelle Zélande. La lessive attendra encore un autre jour ! A la place je me suis enfermé dans un hypermarché, Pak and Save, en traînant la savate. Les supermarchés sont très bien achalandés, il y a un énorme choix et les produits sont de qualité. Chaque fois que je regarde la liste des ingrédients sur un produit je ne vois jamais de saloperies comme dans les produits américains ou anglais. Il y en a même moins qu'en France. Apparemment ils ne connaissent pas l'huile de palme ici, ou bien ils l'ont banni. Tant mieux.
J'ai dormi dans cette forêt épaisse!
Pour cette nuit j'ai prévu de dormir près du lac d'Okataima. Il y a une route de 6 km qui se prend de celle qui va à Whakatane. Elle finit en cul de sac, parfait pour la nuit ! J'aime les culs de sac, je ne risque pas d'être emmerdé par des gens ou du trafic automobile. Pour y arriver la route est très étroite et coupe à travers une forêt épaisse de fougères et d'autres essences à couper à la machette. La luminosité est quasi nulle, d'autant plus qu'il pleuvait à grosses gouttes. C'est mystérieux, on verrait presque un indigène sortir de là en petite tenue comme du temps où il n'y avait que les maoris. Au bout il y a une aire de stationnement et de pique nique aménagée par le DOC. Seulement on est dans une réserve naturelle et il y a plein de panneaux avec un campervan barré et autres « no overnight camping ». Ne voulant pas risquer une prune au cas où le DOC passerait dans la nuit (ils ne rigolent pas avec ça, on risque 200 dollars d'amende), j'ai rebroussé chemin. J'avais remarqué quelque kilomètres avant une piste qui partait sur la droite, sur laquelle je me suis engagé. Quelque centaines de mètres plus loin, j'ai trouvé le coin parfait, sur une pelouse, devant le point de départ d'un sentier du DOC, Tarawhai track. Il y a plein de panneaux d'interdiction mais aucun sur le camping. Et puis quand bien même j'étais bien en retrait et caché par les fougères.
L'excursion à White Island ne m'a pas rappelé mais c'est normal : là où je suis je n'ai pas de réseau. A chercher les endroits sauvages... Demain je me rendrai quand même à Whakatane, je verrai bien sur place s'ils partent à 9:15 comme prévu ou non. Et si ça ne se fait pas, c'est dommage, mais je pourrai me consoler aussi avec plein de choses à voir autour. Whakatane est dans la Bay of Plenty et c'est une région de très belles plages où le camping est roi, dixit la brochure !

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