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samedi 26 novembre 2011

Parc National d'Arthur's Pass



Et un de plus ! Avec moi je vous fais découvrir les parcs nationaux de Nouvelle Zélande. Pas tous car il y en a trop ! Grâce à mon avancée de hier soir, j'ai pu être à Arthur's Pass avant midi. Non sans quelques frayeurs : j'ai pris un raccourci en passant par le lac Brunner alors que ma jauge d'essence avait commencé à s'allumer. Mais une station service était fléchée, et comme le lac est au bord d'un bled de 3 maisons, Moana, je pouvais peut être espérer y en trouver une. Je n'aurais pas pu faire 10 kilomètres de plus. Dans l'île du Sud, les espaces sont immenses, on ne croise guère de monde sur les routes, et les villages se résument à quelques bicoques en bois desquelles sortent des gens en salopettes et bottes de fermier quand ce n'est pas pieds nus ! Il vaut mieux donc être prévoyant avec l'essence, je saurai dorénavant, je ferai le plein dès que j'arrive à la moitié !
La rivière qui coule d'Arthur's Pass, la Turamakau, est d'un bleu comme le lac de la vallée volcanique à Rotorua. C'est sans doute les sédiments en suspension qui doivent lui donner cette couleur si particulière. La première fois que je l'ai traversée, je n'ai pas pu résister à m'arrêter en plein milieu du pont. Vous savez, ces ponts à une file... Évidemment, c'est alors que j'étais rendu à l'autre bout du pont à pied qu'une voiture s'est pointée et attendait à la sortie. Il a fallu que je radine au van dare-dare !
Le vent continue à souffler fort et il fait un froid polaire dans cette vallée. J'ai mis la capuche et des chaussettes plus un deuxième T-shirt. Tant que je n'ai pas besoin d'un polaire, je résiste. Car ça m'ennuie un peu d'en acheter un pour 10 jours et de le jeter après. Mais à attendre trop, si ça se trouve je vais en acheter un deux jours avant de partir ! Les gants ne seraient pas non plus de refus. 
Il faut dire qu'on est en pleine montagne. Arthur's Pass est un col à 1000 mètres d'altitude entouré de montagnes culminant à plus de 2000 mètres. Mon veau a eu bien du mal à y monter et sentait le plastique brûlé arrivé au col. C'est un paysage austère et vierge, quelques forêts d'un drôle de résineux au tronc blanc qui pèle comme le bouleau, couvert de mousses et au feuillage vert foncé, des steppes, des lits de rivière larges comme des terrains de football... Une ambiance de bout du monde envoûtante. Un chemin de fer passe par là, reliant la côte ouest à Christchurch, qui n'est qu'à 150 km d'Arthur's Pass.
Il y a un train touristique, le transalpin, avec des vieux wagons en bois bleu qui ont des balcons à l'avant et à l'arrière des voitures. Je l'ai croisé alors que je conduisais, aussi je n'ai pas pu le prendre en photo. On aurait dit un train électrique de collection. Sur les balcons, on pouvait distinguer des gens en train de prendre des photos. 
Sur le Petit Futé ils conseillent de prendre le train, que les sites traversés sont magnifiques. J'y avais songé un temps mais vu que Greymouth est distante de Christchurch de 256 km et que le train ne va pas bien vite, ça m'ennuyait un peu de passer une journée complète à faire l'aller et retour. J'ai aussi croisé un train de marchandises aux locomotives rigolotes sur lesquelles étaient inscrit « Kiwi Train ». Le temps que j'allume l'appareil et fasse la mise au point, il avait déjà disparu dans un virage.
Mais la plus grande curiosité reste le kea. Kezako le kea ? Eh bien il y avait des panneaux marqués « do not feed the keas » et cela m'intriguait autant que vous jusqu'à ce que j'en voie un, et même plusieurs. En fait ils pullulent ! 
Ce sont de gros perroquets verts kaki au dessous d'aile orange qui ne vivent que dans les montagnes. Ils ne sont absolument pas farouches. La première fois que j'en ai vu, je venais de prendre une photo et c'est en me retournant qu'il y en avait un debout à mes pieds, qui levait sa tête vers moi et semblait attendre comme un gosse qui tirerait mon pantalon. Ça m'a surpris, j'ai sursauté ! Une autre voiture à côté avec des enfants en transe s'amusaient à en prendre en photo jusqu'à ce qu'ils s'éloignent un peu. Le kea en a profité pour prendre son élan, et s'est engouffré dans leur van en sautillant en passant par la porte coulissante du côté. C'est culotté et chapardeur. J'en ai fait les frais quand je me suis rendu au centre des visiteurs. En revenant j'en avais trois sur le capot, en train de dépecer le auvent roulé sur le coté. Le rouleau est maintenant plein de trous, on voit les fibres du tissu qui dépassent. Faudrait pas que ça me coûte la caution, ce n'est pas ma faute quand même ! 
J'ai pris une photo de la dégradation avec les foutus volatiles en flagrant délit. Je la montrerai s'il y a un problème. Une fois à l'intérieur, ils ne se sont pas échappés pour autant. Ils étaient rivés à la bâche, se faisant le bec dessus et ne voulant pas la lâcher comme un os qu'on voudrait enlever de le gueule d'un chien ! Je les entendais aller et venir sur le toit, faisant un de ces raffuts ! De temps en temps ils jetaient un œil par le toit ouvrant et quand ils me voyaient ils donnaient un coup de bec sur le verre. Ils ont fini par déguerpir quand j'ai démarré mais ils m'ont bien amusé.
J'ai pris mon déjeuner à la jonction de deux rivières, sous ces pins qui ressemblent aux bouleaux, entouré des hauts sommets encore couverts de neige. 
Je baignais dans un paysage de carte postale, de ceux qui constituent ces images types de la Nouvelle Zélande et qui sont dans l'imaginaire de chacun quand on pense à ce pays. J'aime beaucoup la Nouvelle Zélande, c'est un pays sauvage avec des paysages uniques, où règne une ambiance mystérieuse. On ne peut qu'en revenir enchanté, je comprends maintenant pourquoi tout le monde parle de ce pays avec exaltation. Ma mère me disait l'autre fois au téléphone qu'à ma place elle ne serait pas allée en Nouvelle Zélande. Mais qu'est ce un peu de froid de temps en temps à côté de tous ces paysages magnifiques et diversifiés ? Et je n'ai pas encore tout vu ! Pour ceux qui souhaiteraient venir, pour l'île du Nord je conseille d'aller direct à Rotorua et Taupo. Je suis resté 5 jours dans le secteur et c'est ce que j'ai préféré. Pour le bilan de l'île du Sud, attendez que j'ai fini, ça vient juste de commencer !
Comme Arthur's Pass est sur le chemin des glaciers de Franz Josef, moyennant un petit détour, j'ai quitté le parc après le déjeuner pour espérer arriver aux glaciers pour la fin d'après midi. Au final j'aurai passé 7 heures dans la journée à conduire et parcouru 530 km. Un truc de fou mais quand on a la motivation pour voir les glaciers... C'est le retour sur Nelson qui sera plus rude.
Je suis arrivé à Franz Josef un peu avant 18 heures. Comme le I-Site était ouvert, j'y ai fait un saut mais ils m'en ont chassé au bout de 5 minutes car ils fermaient, me laissant avec un pauvre plan photocopié, trop sombre, où l'on ne voit rien ! Le village de Franz Josef ressemble à une station de ski minuscule, on dirait qu'il n'y a que des hébergements et des chalets de bois. 
Les gens, emmitouflés sous des anoraks bien épais, sont attablés à des terrasses de pubs, dehors. Ça grouille. Il faut dire que l'endroit ne désemplit jamais. La faute à deux glaciers environnants, classés patrimoine mondial de l'Unesco, qui offrent la particularité de descendre quasiment jusqu'au niveau de la mer. Il n'y a que deux pays au monde où l'on peut voir ça, l'autre étant l'Argentine. Il me tarde de les voir demain. J'espère que le temps sera dégagé, j'ai vu à la météo à Arthur's Pass que demain est la dernière journée de beau temps avant une dépression qui va amener de la pluie pour plusieurs jours. C’est pour ça que je me suis dépêché d'arriver à Franz Joef, avant qu'il ne soit trop tard. Mais le beau temps dans les montagnes est très aléatoire. Il fait beau partout sauf au pied des montagnes. 
Les nuages de la perturbation d'avant restent bloqués contre les flancs : derrière le glacier on a des sommets à 3000 mètres, et encore un peu plus derrière le Mont Cook qui culmine à 3754 mètres. C'est le plus haut sommet d’Océanie. Les glaciers constituent un parc national, le Westland Tai Poutini. Tout un programme ! Mais je n'en dévoile pas plus, rendez vous demain pour le découvrir. Je suis tout excité !
Pour camper ce soir, dur dur ! C'est le retour des panneaux partout, comme à Abel Tasman. Seul repli possible, le lac Mapourika, à une dizaine de kilomètres de Franz Josef. Évidemment tous les campervan du secteur qui ne veulent pas finir en camping s'y retrouvent. Quand je m'y suis garé j'avais trouvé un coin un peu tranquille en bordure de rivière. 
Mon petit coin pour la nuit... ou presque!
Alors que je faisais ma popote, un camping car est arrivé avec une famille à l'intérieur qui a décidé d'aller pêcher. Et ils passaient tous à côté vu que j'étais garé sur le chemin d'accès pour la rivière. Du coup j'ai déguerpi avec la casserole sur le feu, j'ai réalisé que ça allait être un défilé permanent, entre les gamins qui jouent et les balades digestives... Le coin de substitution que j'ai trouvé n'était pas mieux, à 10 mètres il y avait un autre van avec 4 jeunes qui chahutaient, la musique à fond sortant de l'auto radio. Cette fois, je suis allé voir sur un autre chemin que je n'avais pas exploré. Il menait à un parking au bord duquel des jeunes avaient planté la tente. Mais il y avait un petit renfoncement à 50 mètres, c'est là où je me suis installé, barrant le passage derrière moi avec des branches (vous vous souvenez des cons qui s'étaient garés à touche touche en pleine nuit à Coromandel?). 
Rapidement ça a été un festival de portières qui claquent et de lourdes portes coulissantes qui roulent. Après le repas, j'ai donc tourné la voiture dans l'autre sens, de sorte de tourner le dos au parking. Avec mon van je suis devenu un vrai sauvage. Je ne supporte que les bruits de la nature. Avant je pensais que c'était à cause du stress de Paris, que j'avais besoin de me retrouver au calme. Mais ici, entouré de toute cette sauvagerie, ça ne s'arrange pas. Les bruits des autres m'énervent et je ne vois pas pourquoi je devrais les supporter. Je ne sais pas comment les gens sont organisés, une porte claque toute les 30 secondes ! Moi c'est pour rentrer dans le van et en sortir pour pisser, c'est tout ! Je devrais écrire un livre « Manuel du savoir vivre en camping ou comment ne pas embêter ses voisins »...


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