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samedi 5 novembre 2011

Objectif Tiputa




Désolé c'est le lagon bleu, j'avais plus de place hier!
Frédérique s'était occupée, sur ma demande hier soir, de réserver deux vélos, un pour moi pour les deux jours qui restent et un pour Fabien pour aujourd'hui. En effet j'avais proposé à Fabien de m'accompagner à vélo pour parcourir le motu et visiter celui d'à côté, Tiputa, à la recherche de plages, le motu d'Avatoru n'en disposant pas. L'idée l’avait enchanté. Le but du vélo est aussi double pour moi. Je vais enfin pouvoir aller dormir ailleurs, loin du bruit, en toute autonomie. Ce matin j'étais encore crevé par quasi une nuit blanche due à ces foutus clebs. Désormais avec le vélo je pourrais me sortir de ce village infernal et espérer trouver un coin sans habitation autour, gage de tranquillité. Le camping sauvage, il n'y a que ça de vrai !
A 6h30, un type, un métro, est venu apporter les vélos, en piteux état et rouillés. Tout à coup je me suis revu avec les vélos déglingués de Rarotonga ! Mais ceux là avaient l'air de fonctionner et disposaient de freins. Tant que ça roule, c'est tout ce qu'on leur demande ! Quand j'ai enfourché le vélo j'ai dit à Fabien, « Ouh là, la selle est dure, ça va me défoncer le cul ! » Pour lui c'était pareil.
A la sortie du village d'Avatoru on a croisé une drôle de pancarte qui invitait à entrer dans un chemin. Il y avait marqué : « Excursions, sensibilisation au don d'organes ». Quelle drôle d'association ! Ça n'a pas manqué de me faire rigoler, j'ai dit à Fabien : « En fait ils t'emmènent dans le lagon et te donnent en pâture aux requins, comme ça le travail est déjà à moitié fait ! »
Chemin de la plage publique
En chemin nous avons croisé les deux hollandais qui avait le même but que nous, mais à pied. Il y a une passe qui sépare le motu d'Avatoru et de Tiputa dans laquelle on est assuré de trouver des dauphins. Fabien y est allé la veille avec le type des vignes qui l'a un peu fait visiter et ils les ont bien vu : « Tu verras, au bout de 10 minutes où on était là, on les a vu jouer dans la passe ». Il y a tout de même 10 kilomètres à parcourir depuis le village, c'est de l'autre côté de l'île, cela fait une sacrée trotte !
Frédérique m'avait dit aussi où prendre le taxi boat pour traverser la passe et se rendre sur Tiputa. Ils prennent les vélos paraît il, tant mieux ! Pour trouver le débarcadère, il faut prendre un chemin qui avance dans la cocoteraie avec un panneau « Plage publique » à moitié effacé. Au bout se trouve un snack avec les horaires de passage. Il était 10h10 quand on y est passé et le prochain passage était à 11h, un par heure. On s'est donc dit qu'on avait jusqu'à 11h pour aller voir les dauphins. Sauf que c'était sans compter avec moi qui m'arrête un peu partout pour prendre des photos. 



Du débarcadère on peut voir juste à côté un hôtel de luxe avec des bungalows sur pilotis comme aux Maldives (ou à Bora Bora...). « Tiens, allons visiter ! ». Fabien, sceptique : « Tu crois qu'on peut entrer ? - Mais oui, tu vas voir, laisse moi faire, j'arrive à rentrer partout ! ». Et je lui comptais l'histoire du Aitutaki Resort où j'avais fini par me faire repérer tout de même. Et j'avais raison ! Juste après avoir posé nos vélos contre un cocotier, nos sacs sur le dos, tout dépenaillés, une dame endimanchée s'est approchée, souriante : « Ia Orana, vous pouvez entrer, il n'y a pas de problème, mais si vous pouvez mettre vos vélos là bas, sous le faré... » en nous désignant un petit abri où des vélos sont attachés, sans doute pour la clientèle. Car il s'agit de ne pas gâcher le paysage pour les clients avec nos vélos rouillés !
La passe de Tiputa
Le resort est situé dans un très beau coin et ils ont même le luxe d'avoir une plage de sable et non pas de débris de coraux morts. Sans doute une plage artificielle. Il n'y a rien autour, au moins ceux qui sont là ne doivent pas être emmerdés par le bruit la nuit. Enfin, en théorie car l'hôtel est vide, on a croisé personne à part les employés ! Comme le temps tournait, Fabien m'a dit : « Faudrait qu'on y aille, sinon on ne verra pas les dauphins, il ne reste que 15 minutes. - Eh, no stress, relax, on a qu'à prendre la navette de midi ! » Ce que nous avons fait. Après, on est allé voir à la passe, on a scruté la surface de l'eau, rien, pas un dauphin ! Fabien s'est allongé sur un petit parapet. « Je vais faire la sieste, tiens ! ». Pendant ce temps j'attendais qu'un gros nuage passe pour prendre la passe en photo. Je parlais aussi à Fabien « Imagine qu'on crève, on serait bien dans la merde ! ». Car pour ça je suis un spécialiste, à chaque fois que je prends un vélo pour des balades, je rentre en le poussant ! C'est pour ça d'ailleurs que je n'ai plus de vélo en France, j'en avais marre de me déplacer avec des chambres à air de secours et une pompe. Et évidemment c'est quand j'avais oublié l'attirail que je crevais ! Pour la secousse, j'avais même fini par acheter des pneus pleins, sans chambre à air, comme les roues des chariots de supermarché. Une horreur, ça transforme le vélo en veau, il faut peiner comme un malade dès le premier degré de semblant de pente et à chaque irrégularité du sol on a les vertèbres qui se déplacent comme des osselets ! Depuis je circule avec les vélos en libre service. Comme ça si je crève, je n'ai qu'à le poser à une borne. Chose qui ne m'est d'ailleurs jamais arrivé...



Pour le taxi boat, le tarif de 400 francs du Petit Futé a du souci à se faire. Plutôt que d'écrire des conneries pareilles, ils feraient mieux de ne pas mettre du tout de tarifs dans leur guide ! Il en coûtait en fait 700 par personne + le vélo, soit 1500 l'aller et retour. Y a de l'abus, 13 euros pour 5 minutes de traversée ! C'est le tarif public, toute le monde est mis à la même enseigne, je ne sais pas comment font les habitants. Fabien commençait à houspiller, ça nous coûtait plus cher que la location du vélo et la sortie vélo finissait par peser sur nos pauvres budgets de touristes en tour du monde. Car, rappelons le, nous n'avons pas de rentrées d'argent, ce qui fait qu'on surveille plus ce qui sort...
A Tiputa nous avons visité une charmante église décrépie. En fait Tiputa est l'ancien village de Rangiroa, qui a été désaffecté au fur et à mesure, avec la construction de l'aéroport sur Avatoru. Du coup il y a beaucoup de maisons en ruine, la vie y est plus calme, il n'y a pas de voiture. En rentrant dans l'église il y avait une statue de la Vierge, Notre Dame de Paix. Je n'avais encore jamais vu une telle inscription! Je me suis assis sur le banc et j'ai dit une petite prière, pas les officielles qui ne me parlent pas, mais une à moi, improvisée et spontanée : « Merci Jésus, que je sois là et d'être près de moi ». C'est tout, pas besoin de faire plus long.
On a continué ensuite au delà du village, la route s'est transformée en piste, longeant la côte au niveau des récifs. De temps en temps nous faisions des petits détours pour aller voir côté lagon, toujours pas de plage, mais un peu pus loin, je pouvais voir des étendues de sable blanc au pied des cocotiers. On allait finir par y arriver ! Enfin presque, car après nous être arrêtés un instant pour boire de l'eau à la bouteille (à midi ça cogne sec, on était en nage sur nos vélos!), en repartant, catastrophe, Fabien me dit : « Aïe, je crois que mon pneu arrière est à plat ! ». Il venait de crever, le pire à craindre est arrivé. Le village de Tiputa devait bien être à 3 kilomètres, Fabien voulait rentrer dès à présent car il ne pouvait plus rien faire. Je lui ai alors dit : « C'est un peu bête, on vient d'arriver, avec le prix qu'on a payé, autant continuer un peu, on va laisser les vélos là dans un buisson et on va aller se baigner ». Le reste de ma force de persuasion a fait son effet, tellement qu'on s'est retrouvé à pousser nos vélos encore sur un kilomètre, cherchant un chemin qui nous permettrait de gagner le lagon. Et quand on a rejoint le lagon, déception. Pas de plage, toujours ces coraux qui blessent les pieds, pas moyen de s'asseoir. En fait ce qui semblait être du sable n'était qu'une illusion, le corail mort ayant la même couleur que le sable blanc, de loin on a l'impression de voir de belles plages. J'ai quand même réussi à dégager des coraux et à faire une mini plage privée de 4 mètres carrés ! Dont nous n'avons même pas profité car on s'est jeté à l'eau bien vite ! Là aussi, pas grand chose à voir, l'eau était trouble. En fait, curieusement, du rivage elle a l'air très limpide, on voit tout, les patates de corail et même les poissons circuler mais dès qu'on est dedans on voit rien, c'est un peu comme si on avait de la buée sur le masque.
L'illusion parfaite d'une plage et d'un lagon limpide
Dès qu'on est sorti, Fabien ne disait plus rien, je sentais bien que cette histoire de crevaison le minait et il y avait de quoi. Il en voulait au type qui nous avait loué ces vélos pourraves, d'autant que les routes ne sont pas forcément en bon état et qu'il aurait dû prévoir le coup ! Fabien voulait rentrer et prendre la navette de 15h30 ; comme il était 2h et des brouettes et qu'on était à 4 km du village, il m'a donc laissé. Je lui ai conseillé d'essayer d'appeler Frédérique une fois rendu sur l'autre motu, afin qu'elle contacte le loueur de vélos (on ne connaissait pas son nom) pour qu'il vienne le chercher. « Tu ne vas faire 4 km puis 10 à pied de l'autre côté ! »
Pendant ce temps, pas très solidaire sur ce coup là, je suis resté pique niquer un peu puis j'ai fait une sieste sous les filaos qui m'a valu de passer plus de temps à enlever les aiguilles du paréo qu'à faire la sieste. Au retour, je n'en menais pas large, je n'ai pas osé rouler sur la piste de peur de crever. Car cela aurait pu tout aussi bien m'arriver, en pire car j'étais tout seul. Mais comme je ne disposais que de 30 minutes pour arriver au quai de Tiputa, il a bien fallu que je roule un peu sur la piste. Je faisais la grimace à chaque petit caillou, mais ça a bien résisté.
Chemin faisant, sur Avatoru, j'ai trouvé un coin parfait où camper, juste derrière le bout de la piste de l'aéroport, entre deux buissons, côté récifs, sans aucune habitation autour. J'ai préparé le terrain, dégagé des coraux et démoli une espèce de niche faite de carton, de polystyrène et de sacs plastiques. Pas question qu'un chien abandonné m'emmerde dans la nuit, j'ai cassé sa maison, au cas où il y dorme encore.
Un culoté! Vous avez vu Ratatouille?
En arrivant à la pension, Fabien était là, je lui ai demandé des nouvelles pour le vélo. En fait au snack du débarcadère ils n'ont pas voulu téléphoner à Frédérique car leur téléphone portable était dans la voiture. Quelle excuse ! Du coup il a commencé à rentrer en roulant avec son pneu crevé, en danseuse tout le temps, jusqu'à ce que des personnes le prennent dans leur pick up.
Pour demain, vu qu'il n'y a rien comme plage sur Rangiroa, maintenant je le sais, j'ai demandé à Frédérique de me réserver une excursion à l'île aux récifs, une curiosité de la nature, une de plus ! C'est confirmé, et normalement dans le programme on doit aller voir les dauphins. Peut être aurai je plus de chance qu'aujourd'hui.
Après dîner, j'ai pris le vélo, plié la tente que j'ai mise sur le guidon et je suis parti avec mon barda dans la nuit noire. Enfin, façon de parler, car c'était quasiment pleine lune. Les autres de la pension me disaient que j'étais fada. Fabien m'a à nouveau proposé de dormir dans sa piaule avec un matelas qu'il disposerait sur le sol pour moi. Ça n'allait rien changer, il est tout à côté du chien ! De toute façon, rien ne pouvait changer la joie que je me faisais de dormir dans la nature, sans boule Quiès - enfin ! - , avec le seul bruit des vagues et du vent. Au final, je suis à 15 minutes de vélo de la pension. Quand je suis arrivé à l'emplacement, j'étais en nage et j'ai dû chasser des chiens hargneux qui couraient après le vélo dans des grognements comme s'ils dégustaient déjà le mollet ! Mais j'ai dormi comme un bébé, c'était génial.

2 commentaires:

  1. Merci Ivan pour toutes ces aventures et toutes ces belles photos ! Corinne

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  2. Attends de voir l'épisode l'ile aux récifs, tu m'en diras de tes nouvelles!

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