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mardi 22 novembre 2011

White Island




Comme vous pouvez le voir dans le titre, l'excursion a bien eu lieue ! N'ayant eu aucune confirmation par téléphone, même quand j'ai retrouvé du réseau, je me suis pointé à Whakatane au cas où. Quand j'ai quitté le coin où j'ai dormi la nuit dernière, il était 7 heures du matin et il a fait très froid toute la nuit, la nuit la plus froide depuis que je suis en Nouvelle Zélande, peut être parce que j'étais dans une forêt en altitude et près d'un lac. Ça n'aide pas ! La route pour Whakatane a des travaux, pour ne pas changer, et ceux ci rendent la chaussée en une piste de gros cailloux pointus sur 500 mètres. C'est scandaleux de laisser les gens passer sur une route comme ça, ils devraient au moins laisser une voie bitumée. J'avais peur à chaque instant de crever. Je ne sais pas ce qu'ils font, les ponts et chaussées, mais c'est très étrange. Par exemple tous les ponts sont à une seule file, et bien souvent indiqués au dernier moment. Pour les prendre c'est un jeu d'adresse, avec le van ça passe ou ça casse !
A Whakatane, j'ai trouvé un spot WIFI et en fait j'avais un mail qui confirmait bien ma participation à l'excursion, mail reçu la veille à midi. Je ne sais pas quelle était l'autre tarée que j'avais eu au téléphone, elle aurait pu me dire hier après midi que tout était bon ! Sans doute qu'elle n'a rien compris à ce que j'ai raconté, ou alors c'est l'inverse. J'avais tort de m'en faire sur la sortie ou non (c'était le seul jour où je pouvais, demain étant mon dernier jour plein dans l'île du Nord et qui sera dévolu au retour sur Auckland pour prendre l'avion le 24 au matin). Il y avait en effet 50 personnes de la partie.
Le départ était prévu à 9:15, on est resté à quai jusqu'à 10:00, attendant des personnes qui étaient en retard, bloquées sur la route. Quand enfin elles ont fait leur apparition, elle se sont confondues en excuses en montant à tous les étages pour dire « Sorry » (pour info, je ne crois pas qu'un français aurait pris cette peine, mais il faut dire que personne n'aurait attendu...). Quelqu'un a quand même répondu « We're sorry too ». Car la sortie coûte cher, ne dure que 6 heures et il faut pas moins de 3 heures aller et retour en bateau pour y aller. J'avais donc peur que cette attente ne soit prise sur le temps de visite une fois sur l'île.


La sortie du « port » - en fait le port est sur une rivière qui débouche sur l'océan - est gardée par une statue d'une femme debout, sur la tête de laquelle une mouette fait le guet et lui chie dans les yeux ! Au retour elle était toujours là. Pratique comme perchoir ! Plus loin, une première île qui n'a rien d'extraordinaire fait l'objet de moult sorties d'appareils photo, japonais en tête. Un groupe a pris place et ne déroge pas au stéréotype du touriste japonais qui photographie tout et n'importe quoi. Je ne sais pas ce qu'ils en font de leurs photos. Et ceux là ont un sacré matos. Une nénette pimbêche se donnant des grands airs façon Paris Hilton, à peine 20 ans, a un Nikon doté d'un caillou de professionnel, un de ces zooms de reportage animalier qui pèsent 5 kilos ! Ça ne s’arrête pas là, elle a aussi un gros flash façon ceux qui arpentent les rues les soirs d'été pour vous tirer le portrait. 
Bref, il y en a pour une fortune et tous les autres ont le même méga-zoom qui les fait vaciller en avant. Si ça leur plaît leurs joujoux... Ce qui est gros n'est pas toujours gage de qualité. Ça me rappelle le père de famille qui aux Tuamotu avait un caisson étanche pour son reflex, un truc qui coûte le prix du reflex, encombrant, lourd et donc affublé d'une grosse poignée. Eh bien, il se faisait chier pour pas grand chose, il était déçu de la qualité de ses photos. Je suis sûr que mon compact étanche fait aussi bien ! Le matériel ne fait pas un bon photographe, il y en a beaucoup qui l'oublient. En tout cas ils me faisaient bien rire à aller et venir, à prendre les vagues en photo ou l'horizon, se tenant comme ils pouvaient et avançant les jambes en X. Avec ou sans zoom, une ligne d'horizon est toujours aussi désespérément plate ! 


 L'arrivée à White Island est spectaculaire, une île désertique et accidentée se dessine avec en son centre un épais panache de fumée. En plus j'ai de la chance, aujourd'hui le temps est fantastique, quasi pas de nuage, aussi la fumée se détache bien sur le ciel bleu. Cette île est en réalité un volcan a elle toute seule, volcan marin émergé, c'est ce qui fait tout l'intérêt du site. Il n'y a aucune végétation sur l'île, ce n'est qu'un enfer de fumées, de chaleur et de gargouillis. Quand on met le pied à terre, eh bien on n'est plus sur terre, on débarque sur une autre planète. Par mesure de sécurité ils nous ont affublé d'un casque de mineur et d'un masque pour respirer en raison des vapeurs dans lesquelles on peut être pris subitement à la faveur d'un vent tournant. On a été un peu briefé, comme d'habitude je n'ai rien compris. Pour être sûr que ce n'est pas que moi, j'ai filmé la scène. Montez le son et dites moi si vous y comprenez quelque chose ! On dirait presque que ce n'est plus de l'anglais. Ils viennent d'où à la base, du fond d'une campagne d’Écosse ? Ils parlent tous comme ça. Je crois que je comprendrais encore mieux un fermier du Texas, quoique...
Ils nous ont séparé en 3 groupes, chaque groupe ayant plusieurs guides et quelqu'un qui ferme la marche. Et prenez garde si vous ne suivez pas le mouvement. Je l'ai compris dès le début, quand je me suis un peu écarté pour prendre une photo et que la guide m'a demandé de revenir sur le chemin. Quel chemin ? C’est des cailloux partout ! En fait l'île est privée. On se demande bien qui ça intéresse de posséder une île volcan si loin des côtes, où rien ne pousse et où l'air est irrespirable. Dans le passé il y avait une usine de fabrique de soufre mais ça a rapidement périclité. Tu m'en diras tant : les ouvriers devaient tous se casser au bout de quelques jours dans cet enfer. C'est très beau, mais de là à y vivre ! Ce n'est pas une terre pour nous, il faut la laisser à la nature, qui y fait ce que bon lui semble. C'est un champ d'expériences. La dernière en date est une éruption en l'an 2000 qui a valu la création d'un lac à la couleur changeante. Aujourd'hui il était vert. Mais selon son humeur, il est aussi parfois bleu ou jaune !


De nombreuses grosses cheminées se trouvent vers le fond du cratère d'où s'échappent toutes ces volutes, dans un paysage apocalyptique de cristaux jaunes. Quand on s'en approche le masque devient obligatoire. J'avais oublié le mien, pris dans l’émerveillement à regarder à droite à gauche, en bas, en haut ; jusqu'à ce que je me me retrouve dans une nuée qui me fasse tousser à en cracher un poumon. Le sol est chaud partout, les autres avec leurs gros godillots n'ont pas dû s'en rendre compte, moi mes Crocs s'en souviennent encore et j'ai bien crû qu'elles allaient fondre comme un vieux camembert trop fait. C'est la première fois que je voyage au cœur d'un cratère, c'est vraiment quelque chose d'unique. Je comprends les personnes qui y dévouent leur vie à les étudier. D'ailleurs il y avait un groupe de scientifiques qui étaient là avec tout un tas de consoles, de compas et de bloc notes.
J'avais envie de leur demander « Alors c'est pour quand, l'éruption ? ». Ils ont bien de la chance, ils ont pu y rester tant qu'ils voulaient. Pas comme nous, c'était un peu trop au pas de course. Souvent je fermais la marche pour prendre des photos par derrière, sans personne pour gâcher la vue. La voiture balais m'attendait, il fallait toujours qu'elle soit la dernière, comme un chien de berger. De temps en temps j'avais droit à des « Come on ! » qui me faisaient déguerpir en sautillant comme un cabri vers le reste du troupeau.
La balade dans le cratère est trop courte, j'aurais bien enchaîné sur un second tour. J'étais dans mon élément, saisissant l'instant, conscient que je ne vivrai peut être plus jamais quelque chose de similaire. La visite d'un volcan est à faire une fois dans sa vie. Je reprendrai la phrase de Sarkozy à ma sauce : si à 50 ans on n'a jamais vu un volcan, on a raté sa vie ! 


 Avant les Canaries je n'étais pas particulièrement attiré par les volcans ; depuis, dès qu'il y a un volcan quelque part il faut que j'aille lui rendre visite. C'est tellement à part. En parlant de Sarkozy, vous savez comment l'ont surnommé les allemands ? Sarkotzy. Ne me demandez pas comment ça s'écrit mais kotz veut dire « vomi ». Ils ont l'air de l'apprécier autant que nous !
Nous avons eu droit à un déjeuner succinct à bord puis il était l'heure de rentrer. Auparavant, en bonus, on a eu droit à une balade le long des côtes, découvrant des angles qu'on n’avait encore pas vus. En plus, comme l'heure avait tourné, l'inclinaison du soleil était plus favorable par rapport au matin. Le paysage, les couleurs et l'ambiance avaient complètement changé. 
Plus tard, alors que j'étais occupé sur l'ordinateur (eh oui j'avais prévu le coup, j'avais tout emmené avec le chargeur, pressentant qu'il y aurait des prises à bord. Bingo!), j'ai levé le nez vers White Island et j'ai aperçu dans le sillage du bateau quelques dauphins, sur le côté gauche. Une dame incrédule m'a fait répété, je n'arrêtais pas de dire : « there, there », pointant du doigt le sillage. Que veux tu que je donne d'autre comme indications ? Question repère au milieu de l'océan il n'y a pas grand chose. Elle ne voulait pas les coordonnées GPS aussi ? La nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre, les japs endormis jusque là ont sauté sur leurs engins, débrayant le zoom, chaussant le pare soleil... Moi j'étais déjà à l’œuvre ! Toute cette agitation est parvenue jusqu'au capitaine qui a changé de cap. 


Une folle qui croyait savoir murmurer à l'oreille des dauphins, n'arrêtait pas de gueuler les mêmes mots en boucle dans une langue inconnue, censés les faire rappliquer en nombre. Tout le monde la regardait, ahuri ! On aurait dit un rituel vaudou. Ça ne la dérangeait pas, elle était en transe, à quatre pattes, la tête sous la balustrade, dans le vide, comme si elle avait le mal de mer. L'hystérique que vous entendez sur la vidéo, c'est elle ! Le pire est que ça a marché. On a bien dû avoir une dizaine de dauphins qui nageaient à la proue du navire, jouant à ses côtés. Qu'est ce qui les pousse à suivre un bateau ? Ils pourraient tout aussi bien rester tranquilles dans leur Pacifique.
Étant rentrés au port vers 16:30, j'ai décidé de retourner vers Rotorua pour continuer les visites qui me restent à faire : Hell's gate et la forêt de Whakarewarewa (ouf, j'ai dû lire 3 fois le nom sur la carte avant d'y arriver). Seulement en chemin, au fur et à mesure que j'allais dans les hauteurs, le temps devenait de moins en moins beau et non loin de Rotorua il est devenu tout couvert comme hier. J'ai donc bifurqué vers la même route que hier soir. Je vais dormir au même endroit, c'était très bien même si je me suis levé gelé. Par contre cette fois, en entrant dans la vallée j'ai vu un panneau où on voyait bien un campervan barré et c'est un panneau à l'entrée de la réserve qui vaut donc pour toute la réserve. Tant pis, hier je ne savais pas, il ne m'est rien arrivé. Pourquoi aujourd'hui le fait de le savoir changerait il quelque chose ? Le coin est tellement bien et si reposant ! Ce soir pendant que je dînais un oiseau est venu me tenir compagnie. Il me regardait de ses petits yeux noirs brillants comme une perle, perché sur le rétroviseur. Qu'est ce qui peut remplacer ces petits bonheurs si simples ?

 


4 commentaires:

  1. Coucou,
    Dis moi ? Tu as fait comment pour filmer les Dauphins aussi vite qu'ils avancent???
    Bises
    Karine

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  2. So now you have had a large share of Heaven and a taste of Hell on the same trip...
    Else

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  3. Salut Karine, eh bien ce n'est pas complique, c'est eux qui allaient a la vitesse du bateau! Ils jouaient avec nous, j'etais juste penche a la balustrade et ils faisaient le reste du spectacle!

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  4. C'est top! :-)
    Tu vas revenir avec des souvenirs super! Enfin si tu reviens un jour... ;-) après avoir goute a cette vie, la morosité parisienne ne va plus te faire venir....
    Karine

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