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dimanche 6 novembre 2011

L'île aux Récifs




Mieux que le lagon bleu, l'île aux récifs ! Demandez le programme ! Jusqu'où irai je comme ça si chaque excursion est mieux que la précédente? Je souhaite à chacun de pouvoir vivre une fois dans sa vie une telle journée.
Ce matin à 8 heures j'étais le premier à monter dans le pick up de Pa'Ati Excursions, tenu par deux jeunes et sympathiques Tuamotu, Léon avec ses couettes tressées et Tu. On est parti ramasser les personnes des autres pensions au cours de notre tournée de l'île. Puis on est monté à bord d'une petite vedette aux couleurs rasta, jaune et vert, au niveau du quai de la plage publique, là où j'avais pris hier le taxi boat.
Premier arrêt, première attraction : les dauphins. Nous avons fait une incursion dans la passe de Tiputa mais comme l'heure était la même qu'hier et que le courant était dans le sens intérieur du lagon, les dauphins n'étaient pas là. Il semblerait qu'ils se pointent lorsque le courant sort de la passe vers le large. 
Peut être attendent ils ainsi les poissons, qui pris dans le courant, finissent leur course dans leur gueule. Ce n'est pas bien grave, le capitaine Léon, après avoir fait des tours pour rien, nous annonce que nous reviendrons ce soir en rentrant et que nous aurons alors sûrement plus de chance.
Pour l'heure, c'est un peu plus d'une heure de navigation tape cul qui nous attend, l’île aux récifs étant au sud exactement de la passe de Tiputa, à 25 km de là. On doit traverser tout le lagon pour arriver de l'autre côté, après l'horizon ! Le temps aujourd'hui était splendide, je suis chanceux ! Pas de souci donc à priori à se faire pour les photos.
Je dormais à moitié quand nous avons atteint l'île aux récifs, en fait la banquette étant au centre dans le sens de la longueur du bateau, je faisais face au lagon sur la gauche. Je n'ai donc pas vu ce qui se tramait devant. Quand j'ai réalisé, j'ai dégainé l'appareil photo. Encore un lagon bleu turquoise à provoquer une cécité avec des îles vierges, des motu en veux tu en voilà, tous sauvages et inhabités comme il se doit, plage de sable blanc, cocotiers et tutti quanti ! Vous êtes habitués, maintenant ! Un peu comme au lagon bleu sauf qu'ici les motu ne forment pas une couronne mais se suivent comme des chipolatas sur un barbecue. 



J'étais le premier à poser le pied sur le motu, je ne me fais jamais prier quand le signal « vous pouvez y aller » retentit ! Je me sentais comme Christophe Colomb découvrant une île vierge, si j'avais eu un drapeau je l'aurais planté là. J'avais aussi envie d'embrasser la terre en posant le pied, ce petit paradis qui me souhaitait la bienvenue, comme fait le pape ; mais avec le reste à mes basques, je serais passé pour un fou ! Je me suis donc contenté de devancer le troupeau. Pas question de les laisser m'obstruer le paysage !
Entre deux motu, un petit lagon se dessinait avec des patates de corail. Tu, notre guide, nous a alors invité à rester là pour faire un peu de snorkeling. Le programme de la matinée : après le snorkeling, direction les récifs avant de gagner une cabane verte, 2 motu plus loin, où le déjeuner nous sera servi. C'est trop dur la vie ! Pendant ce temps Léon part à la cabane tout préparer. aussi devons nous prendre appareils photos, lunettes, chapeau et crème solaire.
Un bon petit programme qui commence ! Sauf que dans l'eau j’avais un gamin sans gêne qui me suivait partout et faisait fuir les poissons. Dès que je bifurquais ou me retournais je lui rentrais dedans. Je n'avais pas envie de le calculer ! Je suis donc allé dans un petit passage étroit et peu profond et lui, déjà en devenir d'obésité malgré son jeune âge - à peine 10 ans -, n'a pas pu me suivre. Gagné ! Je n'aime pas ces familles nombreuses qui envahissent tout l'espace se croyant comme à la maison, gueulant des Eliott, Cloé à tout va, qui menacent des « qu'est ce que je t'avais dit » ou des « ça va mal se terminer » pendant que les gamins font crise de nerfs sur crise de nerfs. Je fuis tout ce qui est familial en vacances, ce n'est pas pour retrouver ça ici !



En continuant le long du chenal où nous avons fait du snorkeling, on arrive dans un très étrange paysage en bordure de récif. Des concrétions tortueuses, pointues et déchiquetées s'élèvent à 1 ou 2 mètres au dessus du sol, comme des rochers, formant des canaux et des petites piscines. Ce sont en fait des coraux morts dont il ne reste plus que le squelette, témoin que le niveau de la mer était plus élevé qu'il ne l'est à l'heure actuelle. Comme quoi, on nous bassine avec la montée des eaux due au réchauffement climatique mais ici c'est le contraire ! C'est le paradis des oiseaux qui nidifient dans les trous, ça crie, ça piaille, ça passe au dessus de la tête en vols planés, on a l'impression qu'on va s'en prendre un en pleine figure à tout moment. A certains endroits de pauvres arbustes poussent aussi, essayant d'émerger comme ils peuvent de ce dédale coupant. 
En continuant vers la mer, le récif dessine des plates-formes roses contre lesquelles viennent se fracasser les vagues, mélange du bleu azur de l'océan Pacifique, de l'écume blanche comme neige, des rochers roses, du gris anthracite des concrétions coralliennes, du vert tendre des cocotiers, du sable blanc et du bleu lagon. C'est un festival de couleurs et le spectacle est magique. Je n'ai jamais rien vu de tel !
Puis Tu, avec son talkie-walkie jaune à la taille et un des gamins sur les épaules, nous a montré le hua (canal) à traverser pour aller rejoindre le motu du déjeuner. La distance était assez importante, nous avons progressé entre patates de corail et bancs de sable, le niveau de l'eau au niveau des hanches. Cette fois je fermais la marche.



Au déjeuner nous avons eu le même menu qu'au lagon bleu et la suite a évolué de la même façon entre sieste et séance de tressage de palmes de cocotiers. Je n'ai pas dérogé à mes habitudes, je suis allé explorer tout alentour. Il y avait encore un autre motu que l'on semblait pouvoir rejoindre en jouant à saute mouton d'un banc de sable à l'autre. Mais je me suis trouvé stoppé net dans mon élan, il y eut un passage qui avait l'air assez profond et l'appareil photo à la main je n'ai pas voulu tester jusqu'où c'était profond, ça descendait à pic. Qu'à cela ne tienne, je suis allé me consoler avec les requins, une fois de plus n'est pas coutume. Cette fois je les avais pour moi tout seul ! Ils sont un peu moins gros qu'au lagon bleu, mais je ne suis pas allé voir s'ils avaient les dents moins acérées.
A 14h30, alors que je jetais un œil de temps à autre en dehors de l'eau pour jauger la situation, j'ai pu voir que tout monde se mettait en mouvement, d'abord Tu avec les glacières, suivi de ceux qui étaient pressés d'en finir (il y en a toujours, ça me sidère!). J'ai pris mon temps pour sortir et récupérer mes affaires et je n'étais pas le dernier à bord. C'est fou tout ce que les gens se trimbalent avec eux tout le temps, le record revient évidement à la famille qu'on entendait du bateau : as tu pensé à ceci, à cela, et ta sœur, et les palmes, et le sac de plongée...Tu parles de vacances, chez eux c'est pas « Vacances, j'oublie tout »  mais « Vacances, j'oublie rien» !



Nous avons mis le cap sur la passe de Tiputa. Deux bateaux d'autres excursionnistes sont partis en même temps que nous ; nous n'avons pas tardé à les rejoindre puis à les dépasser. Il y en avait deux dans une barcasse qui faisait des vols planés à chaque vague, retombant sur leur cul quand la barque retouchait mer. Ils faisaient la course, mais on a gagné, Léon avait la main à fond sur la manette. Moi j'étais assis en tailleur sur le coffre arrière, la famille ayant monopolisé un banc entier (ça fait beaucoup quand il n'y a que 2 bancs !). Et je commençais à avoir des crampes.
Quand on est arrivé à la passe, les dauphins étaient là. D'abord timides et occupés à jouer après le sillage d'un scooter des mers, ils se sont faits plus présents puis ont rappliqué en nombre. 
Tout le monde rigolait de bonheur, passant d'un côté à l'autre du bateau pour suivre leurs trajectoires, entraînant la vedette dans un un tangage qui aurait pu causer notre perte ! Les dauphins fonçaient vers nous pas salve de demi douzaine, fendant les vagues comme les avions dans le ciel lors des salons aéronautiques. Ils passaient sous le bateau, ou bien nageaient sur le côté à fleur d'eau le long du flanc du bateau pour mieux nous montrer leur frimousse. Les gamins étaient aux anges, ils criaient, surexcités et ne voulaient plus qu'on parte. Les adultes se parlaient les uns les autres comme si tout le monde se connaissait. On a bien dû rester une heure comme ça, dans un autre monde, jusqu'au show final où les dauphins ont dansé pour nous. 
J'ai mitraillé avant d'obtenir ce cliché!
C'était un ballet féerique dans le ciel, ils s'amusaient à faire des figures, comme pour nous dire au revoir. Moi j'en avais les larmes aux yeux. J'avais déjà vu des dauphins aux Maldives, mais jamais de si près. Un gosse a même pu en toucher un alors qu'il avait laissé sa main à la surface de l'eau.
Comme si ça ne suffisait pas, à une encablure de là, alors qu'il était déjà tard dans l'après midi (les autres excursions avaient déjà fini), nous avons attaché le bateau à une bouée. Tout le monde à l'eau, nous étions à l'aquarium. Celui qui était à côté de moi m'en avait fait l'article dès le matin. Il y était allé la veille et en était encore tout émoustillé : « C'est incroyable, il y a tellement de poissons qu'il faut les chasser pour se faire un chemin ». Alléché, j'avais décidé d'y aller demain mais voilà qu'on s'y arrêtait. Quelle bonne surprise ! 
Je n'ai jamais vu d'eau aussi poissonneuse, le type n'avait pas menti. Toutes mes photos précédentes font pâle figure. Il y avait des centaines de poissons qui se bousculaient pour me laisser passer, se montant dessus, se recevant des coups de nageoire dans l’œil. Les coraux étaient superbes et comme il était 17 h, la lumière rasante du soleil permettait de jouer avec et dans un contre jour d'illuminer les poissons dans un halo. Superbe ! Il y en a qui ont vu une murène, j'ai voulu aller voir mais je n'avais pour toute indication qu'un « C'est par là, elle est dans un trou ». Autant chercher une aiguille dans une botte de foin, c'est comme le coup de la pelle de Gilbert avec son cocotier ! Et du reste, il ne fallait pas abuser, j'étais le dernier dans l'eau et Léon et Tu me faisaient de grands signes en battant des bras pour que je revienne.
Garantie sans trucage, j'en aurais fait des essais!
Quand on s'est quitté, je les ai remercié chaleureusement. Dans le pick up qui me ramenait à la pension, Léon m'a demandé :
« - Alors ça t'a plu, mon frère ?
- C'est difficile de faire mieux ! Tout est en effervescence dans ton pays !
- Ah ça, on est gâtés, la nature est simple et efficace! ». Je n'ai pas mieux à dire !
A la pension, une surprise m'attendait. Fabien est parti aujourd'hui mais deux nouveaux sont arrivés : Florie et Jean Marc ! Ça m'a fait plaisir de les revoir, tellement qu'on est allés mangé une pizza ensemble au snack à côté. Demain ils vont à l'île aux récifs, quand ils ont vu mon air euphorique ils ont signé tout de suite ! Pour ma part, ce sera déjà l'heure de partir vers d'autres aventures, à Tikehau...


2 commentaires:

  1. C'est magnifique ! J'espere aller en polynésie un jour ! Dauphins , requins , poissons, oiseaux, paysages paradisiaques, nature sauvage ... place au silence et à la contemplation .... exit les mômes qui braillent !!! Corinne

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  2. Je suis content que tu apprécies, j'essaye un peu de vous transmettre ce que je reçois ici.

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