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vendredi 18 novembre 2011

La péninsule de Coromandel

Une rue typique, à Thames


La nuit dernière, à 2:30, alors que je dormais tranquillement, j'ai entendu un van passer et se garer un peu plus loin. Puis ça a été un festival de portes qui roulent et qui claquent. Comme ça n'en finissait plus, j'ai entrouvert un rideau pour jeter un œil. Un van et une voiture étaient garés devant moi et avaient dû faire un créneau, on était pare-chocs contre pare-chocs ! Il y avait 2 ou 3 jeunes qui visiblement n'avaient pas l'intention de se coucher de si tôt. Quelle idée de venir ici en pleine nuit ! J'ai démarré pieds nus en tenue de nuit, les yeux collés et je suis allé me garer un peu plus loin, devant le centre des visiteurs et ses panneaux « interdit au campeurs et campervan ».
Ce matin, c'était une effusion d'oiseaux tout autour de moi. Il y en a un, gros comme un corbeau, en plus joli, au plumage bleuté et avec une gorge blanche qui butinait. Par la suite j'en ai revu un peu partout, ils butinent tous cette seule fleur rouge-rosée très commune dans les forêts que vous pouvez voir sur la photo. Le tableau est très poétique. Chaque fois que je les vois je les admire butiner. J'ai même pris une vidéo qu'il faudra que je mette ici quand j'aurais un bon accès internet.
Hauteurs de Coromandel
J'ai un vrai problème pour mettre ce blog à jour. Autant j'ai un chargeur de voiture pour l'appareil photo, autant ça n'existe pas pour les ordinateurs. Du coup le seul moyen pour le charger est d'aller au restaurant. La dernière fois c'était à 90 Miles Beach mais le repas n'avait pas suffit à charger complètement la batterie, il faut 1 mn pour charger 1%. Ce qui fait que je suis toujours avec la batterie à plat. Pendant que j'écris ce message, j'ai trouvé une laverie au bord de la route. Je suis entré, victoire, il y avait plein de prises de courant et personne pour me demander ce que je veux. Du coup j'écris sur une chaise pour petits enfants, avec le cul qui déborde. Car c'est l'endroit le plus éloigné d'une sono à fond et qui dispose d'une prise.

La rivière de la plage de Whangapoua à traverser

New Chums Beach
Après avoir pris quelque provisions à Thames pour le dîner de ce soir, j'ai pris la direction de Coromandel. Arrêt au I-Site de la ville (l'office du tourisme) pour vérifier s'il y avait une prise de courant et du WIFI dans les toilettes (il y avait tout ça dans une cabine à langer de Wangarei!). Pure perte ! J'ai essayé ensuite dans des toilettes publiques, aucune prise de courant. J'ai donc jeté l'éponge, l'heure tournait et je voulais absolument voir New Chums Beach, classée parmi les 20 plus belles plages au monde d'après un magazine anglais. Ça me fait rire un peu ces classements bidons, chacun a ses propres critères ce qui fait qu'il doit bien y avoir n'importe quelle plage classée quelque part dans un magazine obscur ! Curieusement le Petit Futé, décidément pas bien futé, ne parle même pas de cette plage. J'en ai l'info du guide gratuit, beau pavé de 600 pages, donné avec la location du van. J'en ai marre de ce Petit Futé, il y a des chapitres entiers sur les villes, la culture, l'histoire et les hébergements. Sorti de ça les informations sur les sites à voir sont succinctes, quand ce n'est pas carrément manquantes comme ici. Je dirais que 80% du guide est à jeter. Le guide AA du van, même s'il a le mérite de parler de la plage, n'explique pas par contre comment s'y rendre. La seule information dont on dispose, laconique, est : l'endroit n'est pas indiqué et demande des connaissances locales. Avec ça, autant ne rien écrire ! Eh bien moi je vais vous le dire comment on y va ! 



Grâce à mon super atlas hyper détaillé, j'ai pu voir que c'était tout prêt au nord du petit village maori de Whangapoua. Après m'être un peu perdu en ayant pris un chemin de terre qui m'éloignait du rivage, j'ai regagné la route principales qui se termine en cul de sac au bord d'une plage. J'ai reconnu l'endroit grâce à la photo du guide. New Chums Beach est derrière une grosse colline qui figure dans l'autre sens sur la photo. Seul problème, il y a une rivière qui empêche de poursuivre la balade et qui a l'air assez profonde. De plus je ne distinguais pas de chemin qui permette de passer de l'autre côté et le rivage se termine par des rochers. Comme il y avait sur l'autre rivage 2 ou 3 habitations avec des voitures, je me suis mis en quête d'un autre chemin. S'il y avait des voitures de l'autre côté c'est qu'il devait bien y avoir un pont quelque part.
Sur le parking, un vieux baroudeur avec un van pourri débordant d'objets hétéroclites (sans doute son domicile permanent) m'interpelle. « Vous cherchez New Chums Beach ? ». Grâce à lui j'ai pu savoir le chemin à emprunter. Il faut traverser la rivière à pied puis continuer dans les rochers jusqu'au niveau d'un oiseau blanc qui passait (désolé si vous devez y aller, l'oiseau sera sûrement ailleurs!) puis s'enfoncer dans un chemin qui part sur la gauche à l'assaut des hauteurs avant de passer de l'autre côté. Le vieux bouc n'avait pas menti, j'ai trouvé le chemin. Au niveau du col, un sentier très étroit et non officiel grimpe vers le sommet de la colline. C'est très raide, glissant, il faut se tenir aux branches, marcher à 4 pattes par moment et escalader un peu. Ça me rappelait l'ascension du sommet de Maupiti. Sujets au vertige s'abstenir ! Mais d'en haut, après 15 minutes de marche le spectacle en vaut la peine. On domine toute la plage, très sauvage. On a peine à penser qu'on est en Nouvelle Zélande, on pourrait croire qu'on est sur une plage tropicale. La végétation vient jusqu'à la plage, ça me rappelle un peu les îles Andaman et la plage d'Havelock ou encore celle de Saint John aux Îles Vierges américaines. Évidemment avec ma chance habituelle, quand je suis arrivé en haut un gros nuage s'est pointé et a dû mettre 45 minutes à passer. Pendant ce temps je profitais du panorama, attendant le moment opportun pour prendre le cliché. Je suis comme ça, pas de soleil, pas de photo. La lumière du soleil sublime tout, sans elle tout est fade.
Je suis redescendu pour marcher un peu sur la plage. Je n'étais pas tout seul, une dizaine d'autres personnes étaient venues pour passer la journée ici, pique niquer et profiter de la magie de l'endroit. C'est vraiment grandiose, la plus belle chose que j'ai vue pour l'instant en Nouvelle Zélande. Chemin faisant, c'est le cas de le dire, j'ai croisé une famille d'oiseaux qui ressemblent un peu à des faisans en plus petit. Quand ils m'ont vu, le père avec une huppe et la mère plus terne ont déguerpi sur le côté droit du chemin et les petits, de minuscules jouets montés sur ressort comme des voitures à friction, dans des broussailles du côté gauche. Les petits paillaient, les parents criaient et moi j'étais au milieu empêchant les retrouvailles. Comme les parents restaient immobiles pour ne pas s'éloigner de leurs rejetons, j'ai bien pu les observer et les prendre en photo. Puis ils ont pris leur courage à deux mains, si j'ose dire, et ont traversé dare-dare pour retrouver leurs petits qu'ils ont engueulé une fois retrouvés !



Hahei
A peine sur la plage, il était déjà temps pour moi de retourner au parking. Même si je n'ai pas beaucoup de route à faire aujourd'hui, j'ai prévu de voir 2 autres curiosités de Coromandel : Cathedral Cove, une plage encerclée de falaises et Hot Water Beach, une autre de sources chaudes. Le vieux était toujours là et m'a demandé si ça avait été. Il m'a demandé si j'étais français et m'a dit de l'attendre, qu'il allait remplir ses bidons d'eau et qu'il revenait. Ça m'emmerdait un peu, il était déjà 13 heures mais j'ai attendu un peu, ne serait ce que par reconnaissance qu'il m'ait filé le tuyau. Mais comme au bout de 5 minutes il n'était toujours pas resurgi, j'ai démarré et ne l'ai pas croisé. Tant pis pour la réputation des français qu'il aura peut être par la suite par ma faute !
Il était 14 heures à Whitinaga. Rebelote : à la recherche d'une prise de courant. I-Site, toilettes publiques, niet ! J'ai essayé la sandwicherie Subway, rien non plus. Du coup je me suis rabattu sur un restaurant, un truc Steak quelque chose, où j'étais le seul client. 
Chemin pour Cathedral Cove
Pendant que je mangeais mes médaillons de poulet panés sauce abricot, l'ordinateur pouvait se charger. Je suis resté jusqu'à 15 heures, le temps qu'il soit à moitié rechargé. Pendant ce temps le gérant me parlait, je ne comprenais évidemment rien, et quand je ne comprends rien, je fais oui oui de la tête, sans savoir s'il y a besoin d'acquiescer et quand je vois que ça demande une interaction je réponds n'importe quoi, en fonction d'un mot que j'ai pu saisir. Si c'est pas ça, au pire les gens prennent un air interloqué et me disent « No, no », et me redemandent différemment ou lentement. Ça marche toujours. Je fais ça aussi avec les Indiens au boulot. Plutôt que d'être constamment à faire répéter. Ils n'ont qu'à apprendre à articuler, je n'ai aucun mal à comprendre un non anglais qui parle anglais : Else la norvégienne, Kerstin l'allemande ou encore mon ami Pau, espagnol ! J'ai quand même eu droit à un tuyau pour Hot Water Beach : il faut y aller à marée basse, c'est là qu'on peut se baigner dans les sources d'eaux chaudes. Aujourd'hui c'est marée basse à 19:17, ça va, ça me laisse du temps pour cet après midi.
Après le repas, quête d'un spot WIFI pour publier le message du jour. J'ai fini par commander un smoothie dans un café qui m'a pris des heures à finir, que je n'ai d'ailleurs pas fini, j'ai demandé qu'ils me mettent le reste dans un gobelet en plastique pour l'emporter. Ce qu'ils appellent smoothie ici n'a rien à voir avec des fruits mixés. Ce n'est ni plus ni moins qu'un milk shake mélangé avec de la crème glacée, façon sundae plus liquide.
Je roulais comme un dératé sur la route, encore des kilomètres à parcourir. Cathedral Cove est juste en face de Whitianga mais en voiture il faut faire tout un détour de 40 kilomètres. Quand je suis arrivé à Hahei, point de départ pour Cathedral Cove (plage de Nouvelle Zélande la plus photographiée paraît il), il était déjà 16:30. Et il faut encore 30 minutes de marche pour la rejoindre. Le parking était plein, j'ai dû me garer en double file. Le sentier qui y mène est un enchantement, il passe à flanc de falaise au milieu des fougères arborescentes et des digitales. La fougère est le cocotier d'ici, certains plants sont d'ailleurs aussi hauts qu'un palmier. On se balade à l'ombre de ces ombrelles comme des parasols naturels. Le problème est que le soleil était en train de disparaître de l'autre côté de la falaise et quand je suis arrivé à Cathedral Cove, la majorité de la plage était à l'ombre. Il faut la visiter le matin pour avoir la bonne lumière mais je ne savais pas. Et puis de toute façon ce matin j'étais occupé avec New Chums Beach. On ne peut pas être partout ! 



La plage était pleine de monde, beaucoup de groupes de jeunes débarqués là avec leurs kayaks. Elle est très belle, avec ses blocs émergeant de l'eau tout autour comme des dents. Cela me faisait un peu penser aux plages Thaïlandaises dans la région de Krabi, toutes proportions gardées. La plage tient son nom par le fait qu'une large caverne en forme d'arche de cathédrale gothique perce la falaise et permet de passer de l'autre côté où une autre plage se trouve. Mais c'est défendu, en raison du risque de chutes de pierres. Des cordes ont été placées pour empêcher le passage mais tout le monde les enjambe ! A l'autre bout de la plage coule une petite cascade qui se jette de la falaise. Tout ça dans un écrin de forêt. Dommage qu'il y ait eu autant de monde.
Hot Water Beach est située à une encablure de là, à moins de 10 kilomètres. 
Il faut se garer sur un parking en bordure de plage et suivre le mouvement. C'est comme une cordée de personnes qui évolue le pantalon remonté comme à la pêche aux moules, pelle à la main. Car pour bien profiter du site, il faut avoir une pelle. En contrebas d'une petite falaise se trouve le site des réjouissances. On ne peut pas le rater, c'est noir de monde ! Tout le monde est concentré dans un espace large d'une vingtaine de mètres, de loin on dirait une colonie de pingouins sur la banquise. Et ça rigole, et ça creuse ! Les gens s'affairent à former des petites piscines autour d'eux et s'étendent là dans un fond de moins de 10 centimètres d'eau. Au début j'ai cru que c'était une arnaque, j'ai mis les pieds dans une de ces piscines, l'eau n'avait rien de chaude. Il faut dire elle était désaffectée. Et comme les kiwis ont tendance à sa balader en T-shirt ou débardeur en pleine nuit quand il ne fait que 11 degrés (normal, ce sont des descendants d'anglais, à Londres on croise des jeunes en T-shirt la nuit par moins zéro dehors!)... 

Hot Water Beach. Je ne suis pas le seul!

 Mais j'ai été rapidement attiré par un endroit qui fumait. C'est l'un des deux endroits où l'eau surgit des profondeurs. Ça bouillonne au niveau du sable comme un évier qui refluerait. J'y ai mis le pied, j'ai fini ébouillanté ! J'apprendrai plus tard que l'eau surgit des entrailles de la terre à une température de 65 degrés. Tout le jeu consiste à faire son trou, en aménageant une entrée d'eau côté source chaude et une autre côté mer. Et ensuite il faut de temps en temps agiter l'eau dans sa piscine pour ajuster la température. Un poil plus compliqué que dans une baignoire ! Au début je regardais les gens, incrédule. Mais comme je voyais des chairs roses et fumantes, j'ai fini en maillot de bain par 15 degrés dehors. Et j'y suis resté une bonne heure, ayant squatté une piscine qu'un groupe de jeunes avait quittée juste avant. La seule chose à faire c'est d'alterner les positons, un coup sur le dos, un coup sur le ventre et d'asperger à la main la partie non immergée comme le font les éléphants ! Quand je suis sorti de là j'avais la peau ridée de partout, sans doute que le souffre contenu dans l'eau y contribue un peu. D'ailleurs l'eau qui sort de la source est presque laiteuse. Dehors il faisait si froid que j'étais pris de convulsions. J'ai couru à la voiture, le cul gelé !
Ce soir j'ai garé mon van non loin de là, au premier accès pour la plage, en dehors du village. Il y a aussi une demi douzaine de gens comme moi. J'ai beaucoup aimé cette journée, bien remplie, pleine d'aventures et de paysages magnifiques. Je dirais que le clou c'est Hot Water Beach, non pour le paysage mais pour cette curiosité naturelle exceptionnelle qui m'a valu mon premier bain d'eau de mer en Nouvelle Zélande et peut être le seul. Grâce à la tectonique des plaques. Vive le volcanisme ! Enfin, ils doivent être un peu moins contents à Christchurch...

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