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vendredi 11 novembre 2011

Le pique nique de Justine



Aujourd'hui Justine nous a offert une sortie avec elle sur un motu où elle se rend pour les fêtes, pour passer Noël ou d'autres événements. Toute la pension est invitée, c'est sympa. Justine a emmené des sacs et glacières et tout le monde a embarqué sur son bateau orange et blanc « Pension Justine ». Tout le monde sauf Herbert, l'autrichien, qui n'a pas été prévenu, il est déjà parti en kayak vers son îlot. J'apprendrai par la suite qu'il s'y rend 2 fois par jour car il rentre tous les midis à la pension pour le déjeuner. Tu m'étonnes qu'il mange autant ! Par contre comme on parle tous français, personne ne le lui avait dit, il était un peu déçu ce soir qu'on l'est exclu une fois de plus. Je pensais que Justine l'avait prévenu. Moi même j'ai failli rater la sortie, Justine en avait discuté un soir à table, comme ça, sans préciser le jour. Et ce matin j'étais parti à la pension d'à côté pour l'internet car le signal y est meilleur et ce n'est qu'une fois de retour que mes collègues campeurs m'en ont informé. Je m'entends bien avec eux, ils sont sympas, ils viennent de la Réunion et m'en font l'article, comme quoi c'est fabuleux, qu'il y a plein de choses à faire, de treks dans les montagnes et qu'il faut absolument que j'y aille. Le gars est un Tahitien exilé à la Réunion et ils sont venus ici quelque mois pour rencontrer sa famille.
Le motu sur lequel nous avons posé pied est encore mieux que celui de la sortie à l'île aux oiseaux. Il y a plein de choses différentes à voir : les récifs, les îlots alentour posés sur le sable, des bancs de sable à l'infini. Au fur et à mesure de la journée les paysages changent, la lumière jouant avec les couleurs, l'inclinaison changeante des rayons de soleil éclairant d'un regard nouveau le paysage. C'est simple, dans l'après midi on avait l'impression qu'on avait changé d'endroit. Tout le monde partageait mon avis. Je suis un peu la mascotte de la sortie, ils m'ont surnommé Koh Lanta, avec ma chaussette sur la tête ! C'est venu suite à une blague quand on a accosté, quelqu'un a dit : « on va faire un équipe des jaunes », en désignant mon bracelet jaune et Laroche, le mari de Justine, qui portait un T-shirt jaune. Le fait de faire un tour du monde aussi intrigue les gens et attire tout de suite la sympathie. Ils veulent savoir où je vais, ce que j'ai vu, combien de temps ça m'a pris pour monter ce projet... 
Le platier
Il sont tous épatés et enthousiastes, me disant que j'ai fait le bon choix. Les popa (les métropolitains installés à Tahiti) me disent que j'ai eu un bel aperçu de la Polynésie et que j'ai bien choisi mes îles. Normal, j'y ai travaillé dur, je ne vais que dans les plus beaux coins ! Du coup tout le monde s'arrache ma carte de visite que je laisse avec plaisir. Plus de monde lit mon blog, mieux c'est. Je me vois bien rentrer en France comme un héros, avec à l'aéroport des sponsors qui m'attendent pour me faire signer des contrats. Bon, c'est juste un rêve...
On est tous allé voir dans la matinée le récif, en fait pour pêcher des espèces de gros coquillages. Ils appellent ça des burgaus, je ne sais pas comment ça s'écrit, c'est le correcteur orthographique qui l'écrit comme ça ! Il paraît que le nom de genre c'est le turbo. Ils en ont ramassé 2 grands seaux pour les farcir à l'ail et au persil pour ce soir. 



J'étais à la traîne, j'avais laissé mes Crocs dans le bateau et en fait Laroche nous avait juste déposé sur le motu et était reparti aussi sec. Et vers le récif, le sable laisse place à des coraux morts de plus en plus dur. Je marchais comme sur des œufs, heureusement j'ai déjà l'habitude de marcher pied nus et la plante des pieds est déjà bien renforcée. Je les ai laissé retourner les rochers, j'étais plus occupé à regarder les raies et les requins qui évoluaient sur le platier dans des chenaux de 30 cm de profondeur. D'ailleurs, au retour, comme le chenal se dirigeait vers un motu et que son fond est lisse et confortable pour les pieds, je suis rentré en le suivant. Tout autour des ombres défilaient vitesse grand V, des poissons apeurés, des requins pointe noire qui me passaient presque entre les jambes. 
Dans une flaque il y avait une raie qui dormait, espèce de poêle à frire collée au platier, parfaitement immobile. Je me suis approché d'un peu trop près pour la photo et cela l'a réveillée et elle est partie un peu plus loin. Elle aurait pu me piquer avec son grand dard venimeux. Mais toutes ces bêtes sont très craintives, même les requins. Elles ont des armes redoutables mais ne le savent pas ! Elles tiennent d'abord à leur petit vie et je pense qu'elles ne s'en servent qu'en dernier ressort.
J'ai ensuite contourné le motu par sa partie est. Le meilleur point de vue du secteur ! Comme quoi l'exploration paye. Imaginez plutôt : deux motus reliés par un banc de sable très étroit en forme d'arc de cercle, aux sables roses, paradis des oiseaux, le lagon à sa gauche, une lagune sur sa droite. Une pure merveille ! 



Tikehau arrive vraiment dans le palmarès de mes îles préférées. De ce que j'ai vu, je dirais en 1 : Maupiti, en 2 : Tikehau et en 3 : Huahine. Les popa me disent que les Tuamotu sont ce qu'il y a de mieux en Polynésie, qu'ils y viennent à chaque vacances, parfois pour le week-end. D'ailleurs ce soir on a une famille de Tahiti qui est arrivée et qui reste pour le week-end, aujourd'hui étant férié. Ils ne me l'auraient pas dit je ne m'en serais pas rendu compte : jours fériés, week-ends... tout cela n'a plus d'importance pour moi lorsqu'on passe chaque jour au paradis !
Je comprends mieux maintenant pourquoi Tikehau est desservie deux fois par jour de Tahiti alors qu'il n'y a que 400 habitants. Je ne m'y suis pas trompé en choisissant cette île, c'est une merveille de tranquillité et de beauté ! 
On baigne dans un paysage de carte postale en permanence, c'est indescriptible, il n'y a aucun mot que je pourrais employer ici pour vous le faire partager. Les Maldives, l'île Maurice, toutes ces îles ne peuvent tenir la comparaison. Tikehau est l'île pour les Robinson ! D'ailleurs, en parlant de ça, Justine nous a raconté la mésaventure d'un américain qui était venu sur Tikehau il y a peu, à une autre pension. Après le déjeuner et après voir un peu bu, il était parti à pied par la plage pour se rendre au village. Un cocotier ressemblant à un cocotier, un motu également au suivant, il est parti vers l'est au lieu d'aller vers l'ouest. Et il s'est donc perdu. Il aurait quand même pu se repérer au soleil, ça m'étonne toujours ceux qui n'ont pas le sens de l'orientation ! La pension ne s'est aperçue de son absence que le lendemain matin ! Ils ont organisé une battue et tout le village s'y est mis. On l'a retrouvé dans la journée sur un motu, grimpé à un cocotier ! 
Justine nous disait que quand on a soif on apprend vite à grimper tout seul à un cocotier pour aller chercher les noix. Il avait ainsi passé la nuit sur un motu et avait eu très froid. Il devait prendre son vol de retour le lendemain, il est resté un peu plus longtemps pour se remettre de ses émotions. Au moins aura-t-il vécu une expérience de Robinson un jour dans sa vie ! Justine rajoutait : « Il aurait dû marcher côté lagon, il y a l'île d'Eden qui vient vendre ses légumes tous les mardi, ils l'auraient vu ». Ça dépend, si ça arrive un mercredi, il peut encore attendre quelques jours !
Pour le déjeuner on a eu des beignets coco, du pain, du fromage, des rillettes, du cake, de l'eau fraîche et même des mangues pour le dessert ! Je ne sais pas d'où elles sortent, je n'en ai jamais vu encore nul part en Polynésie. Je l'ai dégustée avec grand plaisir, depuis le temps que je ne mange pas de fruit ! Elle était délicieuse, j'en avais les mains toutes collantes. Pratique, je suis allé me les laver au lagon à deux pas ! Le reste aussi juste après ! 



En position étoile de mer
J'ai fait séance baignoire dans le lagon. J'ai trouvé une nouvelle position, pour changer de la planche : je me mets sur le dos, je rabats les genoux sur la poitrine en les tenant par les bras, le cul sur le sable. Un genre de position fœtale améliorée. C'est divin, on resterait des heures comme ça. Après on peut aussi alterner avec la position de l'étoile de mer ! La vidéo que je vous offre a été prise à ce moment !
Ce soir le gros bigorneaux étaient sur la table, toutes les femmes de la pension s'y était mises. Au début j'étais très réticent à manger ça. Ça sentait très bon mais j'avais une appréhension d'aller extirper tout le truc qui devait se trouver à l'intérieur. J'ai fait mon chiant, j'ai demandé les plus petits, ça fait moins zire ! Sauf qu'ils sont tous de la même taille ! Finalement y a trois fois rien à l'intérieur, ils n'ont gardé que le muscle. Ah, tout de suite ça allait mieux ! 
En fait c'est toute une histoire à préparer. Ils font bouillir la bête pendant plus de deux heures, extirpent l'intérieur et jettent tout sauf le pied, comme pour les noix de Saint Jacques. Il paraît que ça a une mâchoire et des dents ! Je n'aurais pas aimé voir ça sinon ça m'aurait dissuadé d'en manger. Herbert l'autrichien n'en a pas voulu et m'a sifflé à l'oreille « Oh, une cure de ciguatera ! ». Il est désormais à tous les repas à côté de moi et hier soir il m'a donné son téléphone et e-mail. Par contre comme il me parle tout le temps, on est deux à présent en bout de table. J'aimerais aussi suivre les discussions en français mais c'est délicat de jongler entre deux langues. J'ai un peu le sentiment d'être le cul entre deux chaises. 
On ne peut pas non plus demander à tout le monde de parler anglais quand on est 17 à table et qu'il y en a qu'un qui ne parle pas français. Certains faisaient l'effort de baragouiner quelques phrases en anglais avec lui, ça me faisait plaisir et à Herbert aussi qui plaisantait aussitôt avec eux. Quelqu'un a trouvé que c'était le sosie d'Alain Juppé, du coup ça amusait tout le monde. Quant à moi, c'était : « Eh, Koh Lanta, passe moi le plat ! »...






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