Google Website Translator Gadget

jeudi 10 novembre 2011

Opération Raie Manta

Hier, en me baladant à vélo, j'avais fait un crochet par le Tikehau Village, indiqué sur le Petit Futé comme regroupant des excursions que d'autres ne proposent pas. Mais la propriétaire qui m'a accueilli m'a demandé de m'adresser à Justine car ils partagent le même prestataire. Sinon d'aller voir le Raie Manta Club, situé juste deux bungalows plus loin. Raie Manta Club, ça sonne un peu comme un club de divertissement pour gamins, non, du style Disney Club ou Dorothée Club ?! Mais il est tout ce qu'il y a de plus sérieux, c'est tenu par un Français, la trentaine sportive. En fait ils organisent des sorties surtout pour les plongeurs mais c'est aussi possible que je me greffe à eux pour faire du snorkeling, les spots où ils vont étant aussi intéressants pour la plongée en masque et tuba. J'ai donc pris rendez vous pour aujourd'hui 8 heures, pour une balade sur la matinée à la rencontre des raies manta. J'avais promis une revanche !
Ce matin, j'ai donc faussé la compagnie à tout le monde au cours du petit déjeuner. Pendant que tout le monde baillait encore en se frottant les yeux, j'ai enfourché le vélo pour me rendre au Raie Manta Club, situé à deux coups de pédale de là. Peu de temps après est arrivé le gars que j'avais vu hier. Il m'a passé une combinaison de plongée, des palmes et un masque tout neuf, bien mieux que celui que j'ai, qui n'arrête pas de laisser passer l'eau. En fait j’avais acheté ce masque car c'est le plus léger au monde, toujours pas souci de voyager léger. Car pour ce tour du monde je ne voyage qu'avec un sac cabine que je garde toujours avec moi et la tente que je mets en soute. Ainsi si la tente ne suit pas à l'arrivée au cours d'un vol, ce n'est pas très grave, je peux me rabattre sur des hébergements traditionnels. J'ai préparé mon sac en pesant la moindre chose et en achetant des affaires ultra light, principalement commandées aux USA. Même si Décathlon fait aussi dans l'ultra light, souvent il y a encore plus léger qu'eux.
J'ai enfilé la combinaison, pour la première fois de ma vie. Ce n'est pas évident, j'ai commencé par mettre les deux pieds dans la même jambe ! Le type du club devait se demander sur quel gus il était tombé ! Puis après je n'arrivais pas à mettre les bras, les manches étaient au niveau du nombril. Il m'a dit : « Il faut l'étirer et remonter le bas ! ». Car en effet j'avais l'entre jambe à mi cuisse. Quelle quiche ! J'ai donc enfin pu rentrer là dedans comme dans un préservatif. Heureusement ça reste assez souple, j'avais peur d'être complètement figé. Après avoir pris deux autres personnes, nous avons pris le large ; direction l'îlot de l'autrichien. C’est là que se trouvent les raies. Étant le seul à faire du snorkeling, ils m'ont planté là avec un petit briefing, comme quoi il fallait que je bouge le moins possible, que je reste bien en surface et que les raies allaient approcher.
J'ai donc sauté à l'eau, me dirigeant tant bien que mal avec les palmes vers le point désigné où j'aurais le plus de chance de rencontrer les raies manta. Je ne voyais pas le fond, comme la dernière fois. Et puis j'aurais été sans palme, il me semble que je serais allé plus vite. Je ne sais pas comment on peut battre des pieds avec les palmes, il y a une résistance à l'eau qui me donne des crampes au mollet ! Sans compter qu'en forçant, le pied frotte dans la palme, au point d'avoir des ampoules. Finalement j'ai trouvé ma technique, au lieu de battre des pieds juste sous l'eau, j'avançais à l'oblique, comme si je marchais sur l'eau. Ça marche bien et c'est beaucoup moins fatiguant.
Au début j'ai cru encore que je n'allais rien voir, jusqu'à un moment où j'étais occupé à vérifier si tous les réglages de l'appareil photo étaient prêts. Est arrivée par derrière une raie qui m'a fait sursauter quand elle est passée dans mon champ de vision. Après, c'était l'euphorie, l'ivresse des profondeurs, je criais ma joie dans le tuba, au risque de la faire fuir ! Puis elle s'est arrêtée autour d'une patate de corail en tournant lentement autour. Les raies sont là pour se faire déparasiter, il y a des petits poissons tout autour qui tendent leur nez pour les grignoter. C'est pas bête comme animal, la raie se laisse faire et en redemande. Car, contrairement au chien qui passe son temps à se gratter et à se mordiller, une raie n'a pas cette faculté. C'est gros comme bestiau, souvent elle avait la gueule ouverte et aurait pu me gober tout entier. J'étais à moins de 3 mètres, c'est vraiment impressionnant. Les raies ont des fentes sur le côté pour les branchies, 3 ou 4, comme les requins. C'est là qu'on voit que c'est la même famille. Avec leur larges gueules ouvertes, on aurait dit un ferry à voitures !
De temps en temps il fallait que je m'arrête, mon appareil faisant de la condensation chaque fois que j'ai des trucs intéressants à prendre en photo ! Au bout d'un moment j'ai de la buée qui se forme à l'intérieur de l'objectif, due au choc thermique. Rien de bien méchant, la notice dit que c'est normal. Quand ça arrive, je dois sortir l'appareil de l'eau en le tenant à bout de bras (il faut bien continuer à nager !) et je dirige l'objectif vers le soleil pour faire évaporer tout ça. Chaque fois ça me prend bien plus de 5 minutes. Pendant ce temps là j'ai perdu la raie.
Mais je n'ai pas tardé à en retrouver d'autres, en fait il y en a beaucoup, j'ai même eu l'occasion d'en voir deux ensemble. J'ai encore eu la confirmation que ces raies sont des bébés, de beaux bébés qui font 5 mètres d'envergure, car les adultes sont bien plus grands. Je suis content, j'ai vraiment vu des bêtes extraordinaires en Polynésie. 
La seule chose que j'ai ratée, ce sont les baleines à Moorea. C'est vraiment dommage, tout ceux qui y sont allés en gardent un souvenir ébloui. Ça m'énerve, tout ça parce que c'était complet ! Où que j'aille je rate toujours les baleines, ce n’est jamais la saison. Pour une fois que j'étais quelque part où je pouvais en voir ! Maintenant c’est trop tard, elles sont reparties en Antarctique. Elles viennent en Polynésie pour mettre bas, en se privant de manger jusqu'à ce qu'elles retournent début novembre dans le sud. Certains ont vue une famille entière avec le baleineau. Ça doit être quelque chose !
L'avantage d'être sorti avec un club de plongée, c'est déjà qu'étant le suul en masque et tuba, j'avais les raies pour moi tout seul. Mais c'est surtout qu'avec leur protocole et contraintes de paliers ils restent des heures dans l'eau avant de remonter à la surface. J'ai donc eu facile plus de deux heures pour admirer le ballet des raies, dont je ne me lassais pas. Le seul souci quand on a une combinaison, c'est pour faire pipi ! Il a fallu que je me retienne alors que dès que j'ai un masque et un tuba je pisse comme une vache, tout le temps. Je ne sais pas pourquoi, l'effet est immédiat et assuré. J'étais tellement pris par les raies que l'instructeur est venu me chercher à la brasse pour me dire qu'il fallait que je remonte. J'ai mis la tête hors de l'eau, en effet les deux autres personnes étaient déjà sur le bateau.
Sur le chemin j'ai encore croisé plusieurs raies et des petits bonshommes tapis au fond qui me faisaient de grands signes de dégager. Hé, minute papillon, le lagon est à tout le monde ! En fait les plongeurs voient les raies d'en bas, moi je les vois d'en haut ! Quoi que, parfois, elles font des figures qui me laissent voir leur ventre tout blanc. C'est merveilleux de les voir nager, elles ne nagent pas, elles volent ! Elles battent des ailes, lentement, on dirait qu'elles sont au ralenti. C'est vraiment majestueux !
Une fois à bord, le programme n'était pas terminé pour autant, on est parti de l'autre côté du lagon, côté récifs, pour voir des napoléons et des barracudas. Enfin, eux. Pour moi c'était le platier, cet endroit plat du début du récif sur lequel viennent se fracasser les vagues (cf mon message de l'île aux récifs pour les photos). 
Il y avait pas mal de vagues, il s'agissait de ne pas se crasher sur le platier ! Il y a aussi des requins m'avait prévenu le moniteur. Cette fois le fait d'être largué seul, loin du bateau, avec un fond à 5 mètres m'amusait un peu moins. J'ai mis mes appréhensions de côté et je me suis dirigé vers le platier, croisant en effet des requins qui passaient plus en dessous. De temps en temps des bancs entiers de poissons s'agitaient, je me retournais alors pour savoir si ce n'était pas le signal du grand fauve, mais non, ils partaient régulièrement en panique pour rien !
J'ai vu tout un tas de poissons que je n'avais encore jamais vu, des poissons mouchetés ou encore ce très beau poisson, rayé vert et jaune. On aurait dit les couleurs d'un perroquet. Il y en avait aussi un, très horrifique, qui montrait les dents comme une tête de mort ! Malheureusement, malgré sa tête à faire peur à un requin, il était très craintif et je n'ai pas pu le prendre en photo. 
Bientôt, enfin à mon retour, je serai une bête de science sur les poissons coralliens. Il y a un très beau guide qu'on trouve partout ici, « Guide des poissons de Tahiti et ses îles », très complet, un beau pavé qui pèse un lingot. Par chance on le trouve sur Amazon, je l'ai donc commandé pour être expédié chez mon père. Plus pratique que d'aller à la poste - qu'il n'y a de toute façon pas ici - et de payer une fortune en frais d'envoi quand Amazon fait la livraison gratuite.
Quand nous sommes rentrés il était plus de 13 heures, ça a été une belle et longue sortie ! Pour ceux qui iront à Tikehau, je vous la conseille vivement ! On ne voit pas des raies manta tous les jours. Ça rattrape de bien nombreuses tentatives infructueuses, hein, Corinne !

2 commentaires:

  1. Si tu prévois de retourner en Polynésie un jour, je t'accompagne !! Là je suis conquise !
    Bises . Corinne

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...