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vendredi 25 novembre 2011

Parc National d'Abel Tasman




La nuit dernière j'ai eu froid comme jamais, à grelotter. Je sentais un vent froid sur mon visage des plus désagréables, du coup j'ai fini avec le sweat-shirt shirt et la capuche sur la tête. Je ne sais pas si c'est lié au fait que je m'étais installé près d'une rivière, la dernière fois que j'ai souffert du froid c'était aussi près d'un cours d'eau. Dorénavant je vais les fuir comme la peste ! Et également dormir plus couvert.
Quand je me suis pointé à Marahau Water Taxis, il était 8:55 pou un départ à 9:00. Je voyais plein de monde qui courrait autour du parking, comme des fourmis en panique quand on soulève une pierre. J'ai préparé mon casse croûte en quatrième vitesse, le fromage d'un côté, les tranches de pain de l'autre, même pas emballées. A l'accueil ils m'ont dit de me diriger vers le van bleu là bas, dehors. 
Il y avait plein de personnes à attendre mais personne devant le van bleu, qui était du reste parfaitement vide sans aucun conducteur. Des gens embarquaient à côté sur une vedette montée sur un tracteur. Comme un type des taxis bateaux était là avec son uniforme bleu, je lui ai présenté mon ticket et il m'a invité à monter à bord. En guise de van bleu c'était en fait le bateau bleu. J'avais encore rien compris, il faut dire que sur un parking on s'attend plus à monter dans une estafette que dans un bateau !
Ce matin c'est marée haute, je ne reconnais rien par rapport à hier, la physionomie des plages et des côtes est radicalement différente. C'est un peu comme au Mont Saint Michel, l'eau s'infiltre partout, dans les moindres recoins, les chenaux, toutes les étendues de sable que vous pouvez voir sur les photos d'hier sont ensevelies. Et ce qui me surprend encore plus c'est que c'est profond, pas que simplement quelques centimètres d'eau. C'est pour dire, le tracteur nous a lâché au bord de l'eau et la vedette est partie immédiatement.
Hier j'avais opté pour la formule « A greet day in the park » qui prévoit une dépose à Onetahuti. Ensuite c'est à notre tour de faire le reste : 5 heures de randonnée à travers le parc, dans ses coins les plus beaux, jusqu'à Anchorage où le bateau nous récupère pour 16 heures. Seulement ce matin, le bateau traverse la baie de Marahau dans l'autre sens, au lieu d'aller vers le nord, on file vers le sud. En fait le capitaine veut nous montrer une curiosité qui est sur toutes les brochures : un rocher rond fendu en son centre, on dirait un babibel ouvert en deux ! Le capitaine parle encore plus mal et plus vite que tous ceux que j'ai rencontrés jusqu'à présent, on dirait qu'il a une patate chaude dans la bouche et qu'il en est pressé d'en finir ! En passant devant Anchorage, ils nous a expliqué le point de rendez vous et l'heure de collecte. Il a terminé par la seule phrase que j'ai comprise, ou du moins le seul mot : understood. J'ai hoché la tête. Un couple de français était assis à côté de moi, ils se penchaient en avant pour se cacher avec le siège, pris dans un fou rire car ils ne comprenaient rien. Ça soulage de voir que je ne suis pas le seul !
Onetahuti Bay
Avant de nous larguer à Onetahuti, on a fait un tour devant Tonga Island où des otaries reposaient sur les rochers, dormant, affalées. C'était trop drôle ! Malheureusement comme c'était le matin, que les otaries étaient à l'ombre, que le bateau n'arrêtait pas d'avancer et que le zoom était à fond, tous les ingrédients étaient réunis pour obtenir de belles photos bien floues. Je suis vert !
Nous sommes arrivés à destination vers 10 heures. Dans la baie quelques campeurs avaient passé la nuit et lézardaient au soleil. Le site est enchanteur, la végétation est si épaisse qu'on se croirait dans la jungle. Tout autour ce ne sont que des champs d'oiseaux. C'est l'endroit idéal pour camper. En plus il y a des toilettes, de drôle de cabines en plastique vert forêt avec une cheminée au dessus, disséminées sur le camp. Ils ont aussi de l'eau potable et une autre pour la vaisselle. Sans compter un abri avec des tables de cuisson pour prendre ses repas. 
C'est géré par le DOC et on n'a pas le droit de rester plus de 2 nuits dans un même camp, une pancarte indique d'aller voir dans l'un des 20 autres camps. Sans doute pour fluidifier les emplacements et éviter qu'ils ne se retrouvent squattés pendant des semaines l'été. Je peux comprendre qu'on y passes ses vacances, d'autant plus que le soleil chauffe bien ici. Autant les nuits sont froides, autant les journées sont très agréables. 22 degrés d'annoncés, je suis surpris en étant dans l'île du Sud. C'est plus que ce que j'avais connu au Nord.
En partant de Onetahuti, le sentier monte dans les hauteurs et s'éloigne de la mer. Et ça grimpe sec, je me suis même demandé si j'avais pris le bon chemin, étant censé aller de baies en baies. Mais il n'y a qu'un chemin, c'est donc dur de se perdre. 
En chemin j'ai croisé de nombreux randonneurs haletant sous leur barda, en nage, marchant au pas de course, regardant le sol comme un âne qu'on aurait trop chargé. Tout le monde marche super vite, pour avaler les kilomètres. Il faut dire que le parc est vaste, mais je ne vois pas l'intérêt d'être dans un endroit si beau pour ne pas avoir le temps de s'en imprégner. C'est en prenant le temps de regarder tout autour de soi qu'on découvre de petits trésors. Je laissais aussi passer les groupes qui ne peuvent concevoir une randonnée sans parler. Je voulais me sentir seul, enveloppé par les chants d'oiseaux. Je ne suis pas dans un parc national pour avoir un brouhaha tout autour de moi. Un couple qui parlait espagnol devait aussi avoir la même conception de la balade. Je les regardais faire, se donnant des coups de coude pour regarder à tel ou tel endroit, s'arrêtant pour faire une photo ou simplement pour goûter l'endroit. Ils parlaient doucement. Je les retrouvais régulièrement tout au long du parcours et ils me souriaient à chaque fois, en forme de clin d’œil pour dire : « enfin quelqu'un qui sait apprécier ». Dans la balade je suis comme un oiseau qui va de branche en branche !

Bark Bay

Le chemin, quand enfin il commence à redescendre, arrive dans une superbe baie : Bark Bay. Deux sentiers permettent de la rejoindre, l'un par marée basse et l'autre par marrée haute. Comme c'est plein de circonvolutions, la mer dessine des lacs à marée haute qu'il faut contourner et qui sont à sec à marée basse. Ce qui fait que le parcours de marée haute est toujours beaucoup plus long que l'autre. Je ne suis pas le seul à Bark Bay, dans un endroit pareil, c'est impossible ! Des gens sont venus en kayak, d'autres y ont passé la nuit (il y a un camp), tout le monde se retrouve ici car c'est midi. Comme des automates, ils ont tous sorti le pique nique. Pourquoi manger à midi 10 quand on peut manger à midi ? Ça me laisse le champs libre sur la plage, ils se sont mis surtout à l'ombre atour des tables du camp. La plage se termine par un long banc de sable à l'extrémité duquel coule un chenal avec un courant violent. 
Bark Bay
J'ai essayé de le franchir pour aller sur un autre banc de l'autre côté, c'est impossible, dès qu'on pose le pied dans le chenal, on est entraîné vers le large. Il faut dire qu'avec la marée descendante, c'est par là que se vident les lacs d'eau de mer des alentours, il y a donc du débit ! C'est merveilleux de voir un tel endroit préservé, à l'état de forêt vierge, tel qu'il a toujours existé, et surtout de se dire qu'il restera pour toujours ainsi. Vive les parcs nationaux !
Enfin... Il y a dû avoir quelques passe droits car de ci de là quelques demeures sont présentes. Des maisons de Robinson, charmantes au demeurant, toutes en bois avec de belles terrasses mais avec une fichue pancarte « Private property, keep out ! ». Certains commentaient, émerveillés, disant qu'ils avaient de la chance de vivre là. Ils font surtout chier le plus grand nombre en interdisant d'aller où l'on veut ! Une bicoque n'a rien à faire dans un parc national. 
A une autre baie plus loin, juste avant la fin du parcours, à Torrent Bay, c'est quasiment un village qui est installé. Ils ont tous un bateau ou un kayak pour les relier au reste du monde. Un grand panneau explique aux randonneurs les instructions à suivre, qu'on entre en zone privée, que l'on doit rester sur le chemin, plus balisé que jamais et marcher le long de la mer. Faites moi sauter tout ça !
Vers la fin je n'avais plus de force, le sentier n'en finissait plus. En allant à mon allure je n'ai pas trouvé le temps de faire une pause, j'ai pris mon déjeuner en marchant, ne m’arrêtant que pour manger un yaourt. Il faut dire aussi que j'ai fait un crochet hors sentier, en prenant sur la gauche une trace, juste au moment où le sentier descend vers Torrent Bay. Comme cette trace partait sur la crête en se rapprochant de la mer, j'ai eu l'intuition que j'allais pouvoir avoir une vue à couper le souffle sur la baie à un moment où à un autre. 
Torent Bay
Chemin faisant j'ai croisé plein de pièges pour prédateurs avec des écriteaux « don't touch ». C'était des espèces de caisse en bois avec un œuf derrière une grille, que la victime pouvait aller rejoindre en passant dans un tunnel qui comportait un clapet à son extrémité, l'empêchant ainsi de ressortir. Je suppose que les bestioles n'étaient pas si stupides que ça car tous les pièges étaient vides. Peut être que ça avait marché en son temps mais que les animaux s'étaient depuis adaptés à s'en méfier.
A Torrent Bay la mer était basse - heureusement ! - j'ai pu rejoindre Anchorage en marchant dans la vase au lieu de faire un grand détour qui aurait rajouté une heure. Je tenais par les nerfs, mes pieds n'en pouvaient plus. A Anchorage, je me suis posé sur le sable pour une sieste bien méritée avant que le bateau n'arrive. 


Torrent Bay
Anchorage Bay
Seulement il avait de l'avance, à peine 3 minutes après être allongé, j'ai entendu un bateau s'approcher et qui filait vers un autre endroit de la baie. Comme on ne voyait rien de la distance où je me trouvais, j'ai pris une photo de l'engin le zoom à fond. C'était bien le bateau taxi et il y avait déjà plein de monde qui attendait sur le rivage. Évidemment je ne m'étais pas arrêté pas au bon endroit, n'ayant encore rien compris aux instructions !
Une fois la navette rendue à Marahau, l'arrivée est épique. Comme le bled n'a pas de port, les tracteurs sont dans la flotte, de l'eau au trois quarts (je ne savais pas qu'un tracteur pouvait être autant dans l'eau), la remorque immergée. Tout le travail du capitaine consiste à faire monter son navire sur la remorque, d'un coup d'un seul, à la seule force de l'élan. Il a dû s'y reprendre à 3 fois, chaque fois on ratait le rail de guidage. C'est un sacré jeu d'adresse !
Comme il n'était que 16h30 et que la journée avait été bien remplie, j'en ai profité pour m'avancer vers les Alpes. Car de Nelson, l'endroit que je veux voir, Fox Glacier est à un peu moins de 500 km et demande un peu plus de 8 heures de route. Je me suis arrêté dormir dans un endroit sauvage, entoure de collines plantées de sapin qui ressemblent de plus en plus à des montagnes. L'endroit est dans une vallée, Owen River, un peu avant d'arriver à Murchison. La vallée est pleine de prairies à moutons, il n'y a pas vraiment d'endroits où s'arrêter. Les moutons sont différents de ceux qu'on a l'habitude de trouver chez nous, ceux là ont de grosses fourrures épaisses qui leur donnent l'impression d'être difformes. On dirait des lamas ! 
Je me suis garé au final devant un enclos, dans un petit renfoncement. De toute façon la piste est un truc non bitumé, il ne doit pas y avoir beaucoup de passage. Le seul problème de l'endroit est qu'il est infesté de moucherons. C'était une horreur de préparer à manger là dedans. Comme je dois avoir la porte du coffre ouverte pour pouvoir me servir du réchaud, tous les moucherons rentraient pendant ce temps là dans l'habitacle. Avant de me coucher j'ai dû leur faire la chasse car même s'ils ne piquent pas, ils ont une fâcheuse tendance à vouloir s'infiltrer dans les cavités humides, et un moucheron qui siffle dans l'oreille c'est très pénible pour dormir !

Bark Bay

J'espère faire mieux la prochaine fois!

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