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dimanche 27 novembre 2011

Glacier Country


Lac Mapourika et Southern Alps
En me levant, de larges parts de ciel bleu étaient visibles, je me suis donc engouffré à l'avant du van, avant que tout ça ne se couvre. Le mauvais temps est attendu pour l'après midi, déjà hier soir en arrivant on ne voyait rien, tout était dans les nuages. Cette région est l'un des plus pluvieuses qui existe : il y pleut 5100 mm par an quand à Londres par exemple ce n'est que 611. C'est pour dire comme les chances sont minces pour apercevoir les sommets enneigés. Mais ce matin j'ai de la chance, dès la route l'enchantement est là : on voit les sommets, entre deux nappes de nuages gris un peu plus loin qui ne vont pas tarder à gagner les hauteurs dès que le soleil va monter ! Je connais le temps en montagne, la nuit les nuages descendent dans la vallée et remontent vers les sommets quand il fait plus chaud. Il ne fallait donc pas que je traîne, j'ai rejoint Franz Josef sur les chapeaux de roue.
Franz Josef Glacier
Mon but de la matinée est de dégoter un guide pour m'emmener sur le glacier. Tout le monde fait ça. Direction donc le bureau de Franz Josef Glacier Guides. Je ne suis pas le premier, des hordes de bus sont déjà garées devant. C'est une vraie ruche là dedans, ça sent les pieds, les gens se changent... Je me dirige vers l'accueil pour demander un tour sur le glacier. Ça tombe bien : il y en a un qui part dans 15 minutes. La conseillère me demande si j'ai réservé et fait la mou devant ma réponse. Puis après avoir farfouillé dans son ordinateur, le verdict tombe : c'est complet pour les 2 sorties de ce matin, il reste de la place pour cet après midi, à 12h30 pour un retour vers 17h. Ça ne me convient pas, le temps de cet après midi est moche, c'est même écrit sur le bulletin météo qui est affiché sur son bureau ! Je décline donc l'offre et me décide d'y aller par mes propres moyens. Tant pis je ne marcherai pas sur le glacier mais au moins aurai je une chance de le voir !
Le glacier n'est qu'à quelques kilomètres de là mais la route possède de nombreux ralentisseurs obligeant à rouler à 10 ! Ils ont disposé des doubles rangées de pierres pointues scellées dans le bitume. Quelle idée ! Moi je les ai pris à 30 et à chaque fois ça faisait un bruit comme si j'allais y laissé un essieu et toute la vaisselles valdinguait dans le coffre. Faites moi place, je veux voir le glacier ! Seules quelques voitures sont sur le parking, normal il n'est que 8 heures et des brouettes et je suis là avant tous les tours organisés. Il y a un sentier qui rejoint le glacier en 1h30 aller retour. Parfait ! Mais en chemin, dilemme : un autre chemin part sur la gauche montant au sommet d'une colline avec la mention prometteuse de vue panoramique sur le glacier. Je n'y résiste pas ! Pour ne pas perdre trop de temps, je prends le chemin en courant, c'est plein de lacets, rapidement je n'ai plus de souffle. C'est la gorge brûlante que je suis arrivé en haut où un groupe de russes prenait toute la place du belvédère et ne me laissait pas le passage. Je leur suis rentré dans le lard !
La vue est magnifique, en contrebas se dessine une vallée, faite d'alluvions et au fond le glacier est là, qui serpente, avec le sommet du Mont Roon qui surplombe tout ça de ses 2231 mètres. C'est encore un endroit qui apparaît dans le film « Le seigneur des anneaux », sous le nom « Lighting of the Beacons ». A mon retour il faudra que je le regarde à nouveau pour voir si je reconnais des paysages.
Pas le temps de traîner, je dois à présent me rendre au centre de l'action. Je re-bouscule les russes qui avaient aussi commencé à redescendre. Je suis quasiment seul dans la vallée. Sur sa droite de nombreuses cascades déboulent le long de parois à 90 degrés. Le glacier arrive bien bas, comme promis, jusqu'à un niveau approximatif de 250 mètres au dessus du niveau de la mer. Je ne vous raconte pas dans quel état il est en bas ! 
Il est tout dégueulasse, gris, plein de sables et de pierres qu'il a amassés tout le long de son parcours. La rivière sort par une caverne qui marque la fin du glacier. Les rochers tout autour sont tout lisses et incurvés. On voit bien les mouvements abrasifs du glacier qui ont dessiné des stries le long de la roche. Le sentier s'arrête là, à la base du glacier. Des barrières de corde empêchent le passage, de nombreux écriteaux avec de faux gardes grandeur nature indiquent de ne pas aller au delà, qu'il y a risque de mort, avec à l'appui des photos de coupures de journaux faisant la une sur des touristes ensevelis. C'est frustrant de ne pas pouvoir aller plus loin. Pourtant, un groupe est passé par dessus et part à l'assaut d'une colline grise, par un petit sentier qui part en lacets et ne semble pas avoir de difficultés majeures. S'ils sont passés, je peux le faire ! 
J'ai donc enjambé les trois cordes et leur ai emboîté le pas. Il n'y a rien de bien compliqué, certes le sentier est étroit avec des passages un peu raides et des graviers qui roulent sous les pieds mais j'ai fait bien pire. En fait, rapidement je comprends que le groupe d'une dizaine de personnes a un guide, ce ne sont pas des gens comme moi qui ont bravé l'interdit. Du coup, je ralentis la cadence pour ne pas me retrouver en confrontation avec. Je ne voudrais pas que le guide m'engueule ou me colle une prune. Au cas où, j'avais prévu une réponse, comme quoi je montais juste en haut de cette colline qui masquait le glacier et m'arrêterais en haut. Mais un sommet en montagne en cache un autre et il a fallu que je continue à marcher un peu jusqu'à un col où ils se sont tous arrêtés pour chausser crampons et piolets. J'avais tort de m'en faire, j'ai eu droit à un « Hello » avec un grand sourire. 



J'ai grimpé en haut d'un rocher et suis resté longtemps à admirer ce paysage féerique. Le glacier forme des pics et canyons bleutés dans un labyrinthe à se demander par où passent les gens. Pour ma part, je ne pouvais pas aller plus loin, plus loin c'est la glace avec des crevasses, des précipices et des cailloux qui roulent. Je ne suis pas inconscient au point d'aller là dedans. De toute façon je n'avais pas besoin de plus, ce que je voyais me régalait les yeux bien suffisamment. Sur le chemin qui continuait des gars du parc étaient là, armés de pioches et de pelles pour entretenir le chemin, consolider la glace et éviter les éboulis. Ils travaillaient d'arrache-pied, en T shirt, s'essuyant le front régulièrement. J'étais le premier à arriver là avec le petit groupe a côté de moi. 
Remarquez comme les gens ont l'air petit!
Finalement j'avais pu me débrouiller tout seul sans guide, et avant tout le monde ! J'avais ce spectacle en avant première pour moi tout seul, sans cri, sans japonais bavards ! La seule différence avec l'excursion est que je n'avais pas eu la marche d'une heure sur le glacier. Mais en y regardant de plus près, j'y étais sur le glacier ! Je suis allé sur le sommet d'une crête de cette colline grise sur laquelle je me trouvais. L'autre côté de la crête tombait en à pic et formait comme une coupe de la colline. Et c'est avec un peu d'effroi que j'ai réalisé que j'étais sur la glacier. Ce qui ressemblait à une colline de pierres était en fait une montagne de glace enrobée de caillasses, à la façon d'un cône glacé ! Et le cône fondait pas mal et partait en éboulis. Toutes les 10 secondes j'entendais un craquement suivi d'une partie qui se décrochait. Je ne me suis donc pas éternisé, avant que ce ne soit mon tour. Je n'aurais pas voulu être retrouvé dans 3000 ans, conservé intact ou presque dans les glaces pendant que les gens penseraient : « Oh, un ancêtre » !
En redescendant les hordes de groupes de 8h45 sont arrivées comme des caravanes de bédouins. Ils étaient médusés de me voir redescendre en Crocs, et tout seul ! Ils devaient avoir les boules d'avoir payé 80 euros alors que je m'étais débrouillé de mes propres moyens. Je tenais ma revanche : « alors c'était complet ce matin ? Voyez je l'ai fait tout seul! ». Les guides ne semblaient pas m'en vouloir pour autant même si j'ai zappé leurs services. Ils me souriaient et me disaient bonjour. Personne ne m'a rien dit sur le fait que j'étais passé par dessus la barrière. Les touristes marchaient à la queue leu leu avec un numéro autour du cou comme les vaches dans un pré. Qu'est ce que j'étais content d'y être arrivé avant eux ! Il a par contre fallu que je leur laisse le passage, le sentier étant trop étroit pur permettre deux personnes de se croiser. Pendant ce temps j'attendais perché sur un rocher à faire le gué comme une marmotte ! Quand je suis retourné à la barrière il y avait un comité d'accueil. J'avais peur que ce soit des gens du parc en train de m'attendre avec un carnet de contraventions à la main - ou des menottes!- , ce n'était en fait qu'un autre groupe qui était briefé avant de s'avancer sur le glacier. Ouf !
Fox Glacier
J'ai rejoint le van vers 11 heures dans l'idée d'aller à l'autre glacier, Fox Glacier, situé à une vingtaine de kilomètres de là. Fox Glacier est moins impressionnant à ce que disent les guides... On verra bien ! Avant d'arriver à Fox Glacier (c'est aussi le nom du village tout comme Franz Josef), j'ai fait un crochet par le lac Matheson qui est sur toutes les cartes postales avec le mont Cook au fond. Malheureusement la carte postale n'était pas au rendez vous, on ne voyait que la base de la montagne, ça ressemblait à un lac comme n'importe lequel. Je ne me suis donc pas éternisé, peut être était il encore temps de voir le glacier. Car à Franz Josef quand j'en suis parti les nuages avaient commencé à envahir le début de la vallée mais n'avaient pas encore atteint le glacier. C'est la même chose qui se passait à Fox Glacier. Quand j'ai pénétré dans la vallée on voyait encore le Mont Cook, j'ai pensé à le photographier au retour mais j'ai regretté car en partant on ne voyait plus rien. Tant pis, je le verrai ce foutu mont de l'autre côté, quand je serai à Queenstown, et sûrement plus dégagé car les nuages franchissent rarement ce côté des Alpes, c'est ce qui écrit sur tous les livres !


Finalement je l'ai vu le glacier, mais un peu de loin, car arrivé à sa base le temps était tout couvert et le glacier tout moche. Ça aura été vraiment une course contre la montre avec la météo, mais j'ai pu voir tout ce que je voulais dans la matinée ! Je plaignais le groupe de midi, auquel j'aurais dû appartenir, qui verra un glacier tout terne et peut être même pas le sommet !
Comme les excursions étaient terminées pour moi pour la journée, j'en ai profité pour aller au restaurant à Fox Glacier où j'ai commandé un burger de poulet Cajun (c'est quoi?). Puis dans l'après midi je me suis rendu à un centre de réhabilitation de kiwis. C'est plein d'affiches et de films qui expliquent tout très bien. Leur mission est de récolter les œufs directement dans la tanière de la mère kiwi. Pour ce faire ils ont bagué des kiwis et les repèrent dans la nature avec une antenne râteau. Quand un individu ne bouge plus, ça veut dire qu'il couve. Ils arrivent alors et prélèvent les œufs. La pauvre femelle ne se retrouve alors sans rien, elle doit se demander ce qui lui arrive ! Ils font ça car le kiwi est menacé d'extinction. La faute à un prédateur qui a été introduit en Nouvelle Zélande à une époque pour contrôler les populations de rats. Mais il s'est avéré qu'il préférait les œufs de kiwis et leurs poussins. Voilà ce qui arrive quand on ne fait pas confiance à un écosystème dans sa capacité à s'auto-réguler. 
Comme le kiwi n'a aucune défense, c'est une hécatombe. Sur 80 œufs pondus par une femelle chaque année, la moitié ne donne rien. Sur les 40 restants, 28 sont mangés par les prédateurs et 8 poussins meurent de maladie. Ça ne laisse que 4 poussins encore vivants à 6 mois dont seulement 2 arriveront à l'âge adulte. On comprend mieux pourquoi le kiwi est en voie d'extinction et pourquoi on récolte les œufs pour élever les poussins qu'on relâche dans la nature une fois qu'ils ont atteint le poids d'1,2 kg.
Les kiwis sont de gros oiseaux ronds et dodus, sans aile, avec un bec très allongé. Ce sont des oiseaux nocturnes, omnivores, qui se nourrissent de vers de terre et de fruits. Leurs œufs sont énormes et doivent faire près de la moitié d'un adulte, il y a une vidéo où en voit un en train de pondre et ça a l'air d'être la torture, le volatile fermant les yeux régulièrement sans doute de douleur.
On dirait des peluches et leur plumage ressemble à une fourrure. On a du mal à réaliser que c'est un oiseau, je ne savais même pas qu'il pouvait exister un oiseau sans un semblant d'aile. Là y a vraiment rien, il est tout rond ! Je le sais car j'en ai vu ! Je n'ai pas pu prendre de photo car ils sont dans l'obscurité et sont très craintifs. Il ne faut faire aucun bruit et alors on peut les voir vivre leur vie. Les jeunes kiwis évoluent dans un parc à kiwi, avec fougères, rochers, et même des posters de montagne et des chants d'oiseaux de la forêt ! Tout pour qu'ils se sentent chez eux quand ils seront relâchés. Ils passent leur temps à crapahuter, font un des ces raffuts, on dirait des rats. Ils se déplacent très vite et fourrent tout le temps leur bec dans la terre à la recherche d'insectes qu'il n'y a pas, par instinct. Même si j'ai vu des kiwis dans le noir, éclairés par de seules lampes rouges, dans ce qui ressemble à un zoo, au moins en aurai je vu. De toute façon c'est impossible de les voir dans la nature, sauf à se balader dans les forêts avec une torche la nuit !
Lac Mahinapua
Après la ferme aux kiwis, je suis allé me prélasser dans des Hot Pools. Pas du tout comme dans l'île du Nord, ici il n'y a rien de volcanique, ce sont juste des piscines d'eau chlorée et chauffées. On est par contre dehors, dans un beau jardin luxuriant plein de fougères et d'arbres de toutes sortes. Il y a des piscines de 36, 38 ou 40 degrés, pour tous les goûts. Les piscines ont des formes irrégulières, offrant un peu d'intimité. Je suis resté un bon moment à me prélasser. Et ça a été aussi un bon moyen de prendre une douche. C'est propre comme un sou neuf et requinqué que j'ai pris la route un peu vers 18 heures pour retourner vers Nelson, en m'avançant le plus possible. Je me suis arrêté au lac Mahinapua, un peu avant Hokitika. L'endroit est magnifique et après le dîner, alors que le temps se dégageait j'ai eu droit à un coucher de soleil sur le lac, avec des nuages roses encerclant des montagnes enneigées. Une pure merveille !

1 commentaire:

  1. Ecoute maman : prend pas trop de risque ne va pas te promener tout seul sans guide et habille toi plus tu vas prendre froid

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