De Perhentian à Langkawi

Arrivée à Langkawi

J'ai reçu plein de mails aujourd'hui me signifiant qu'un tremblement de terre avait eu lieu à Sumatra et que des alertes au tsunami étaient levées un peu partout en Asie du Sud-Est. Rien à signaler ici, je suis protégé par la mère de Chine. Le niveau de l'eau est toujours aussi plat, ce n'est pas aujourd'hui qu'on peut aller à la pêche aux moules sans se mouiller ! Vous pouvez donc dormir tranquille, merci de s'inquiéter pour moi. Ce matin au moment de régler la note, patatras : « transaction declined ». On a essayé depuis trois endroits différents dans le jardin, c'était toujours pareil. J'essayais de rester détendu comme n'ayant rien à me reprocher, voulant surtout ne pas passer pour un touriste qui voyage sans provision sur sa carte bleue question de voyager à l’œil. J'ai même dit à la matrone que mon compte était garni et que c'était sa machine qui devait avoir un souci. En fait je vis avec la terreur que cette foutue carte se bloque. Je ne m'en suis pas servi depuis longtemps et je ne peux pas recevoir les alertes par SMS vu que le téléphone ne marche pas depuis l'Australie. Si ma carte est bloquée, je suis dans de beau draps, l'autre Visa que j'avais est expirée depuis fin mars et ici ils ne prennent pas l'American Express – comme partout du reste ! Ce n'est pas grave, ils ont eu une autre idée : me faire payer par internet comme ce que j’avais fait pour régler les arrhes. Je me connecte donc à ma messagerie, clique sur le lien pour payer, espérant que ce ne soit pas un problème avec ma banque. La transaction mouline, pendant que je scrute l'écran au summum de l'angoisse. Et là, nouveau problème : le paiement est sécurisé par « Verified by Bisa », une sacrée daube qui envoie un SMS avec un code qu'on doit entrer sur le site. Sauf que sans téléphone on fait comment ? Cette fois ça faisait vraiment celui qui voulait pas payer et j'ai été obligé de leur dire que mon téléphone ne fonctionnait pas. Ils ont compris, le système de sécurité Visa leur posant les mêmes soucis, le plus souvent ils n'arrivent même pas à acheter des billets d'avion pour eux mêmes, ne recevant jamais ce code. Avec ces nouvelles technologies, on fait comment quand on est au fond de la jungle ?

Dernière solution : retirer de l'argent à l'aéroport que je donnerais au chauffeur de taxi qui leur redonnera. Sauf que le paiement sera partiel, mon ardoise dépassant le plafond autorisé de retrait en Malaisie : 1500 ringgits. Ils m'enverront le reste de la note par internet que je réglerai une fois que le téléphone captera quelque chose. En attendant j'ai envoyé un mail incendiaire à Yackie en leur disant que leur réseau ne fonctionnait qu'aux USA, Australie et Nouvelle-Zélande, que partout ailleurs ça ne marchait pas et que leur service était de la merde. Car en fait je capte des réseaux mais je n'ai pas le droit de m'y connecter, il y a un superbe sens interdit à côté de l'icône, ne devant pas être partenaires. Je suis donc d'autant moins crédible quand je dis que je ne peux pas téléphoner alors que ça fonctionne pour tous les autres. Passons...

Sur le chemin de l'aéroport je réfléchissais en regardant au dehors. J'ai chopé une tranche de vie au passage, un side-car avec côté passager un singe dedans qui se tenait au bord un bras posé dessus comme n'importe qui le ferait. Il ne lui manquait plus qu'un casque et des lunettes ! Il y en avait un autre à l'arrière de la moto qui enlaçait le conducteur. Je pense de plus en plus à mon retour, ça ne me fait à vrai dire pas grand chose, sans doute que je n'arrive pas à imaginer mais j'ai subitement réalisé qu'il faudrait que je porte des chaussures pour aller travailler. Quelle horreur ! Ça fait 7 mois que je ne sais plus ce que c’est que des souliers fermés !

 Une belle chambre pour juste 12 heures d'occupation...

La matrone m'avait indiqué le distributeur que je devais utiliser à l'aéroport. Je n'ai pas compris car une fois que je me suis enregistré sur le vol, le type du taxi m'a fait remonter dans sa cabine. Je pensais que c'était pour m'éviter de traverser le terminal sauf qu'on a quitté l'aéroport. Direction la ville, avec un des ses acolytes. Je commençais à psychoter sur le fait qu'ils pouvaient m'amener à un distributeur dans un endroit un peu sombre pour me dépouiller complètement. Ou plus sérieusement si ma carte ne veut pas délivrer d'argent ils pourraient très bien m’empêcher de prendre l'avion, maintenant que je suis loin de l'aéroport. Au bout d'un moment, j'ai fini par leur demander habilement si le distributeur était en panne à l'aéroport. Ils m'ont répondu que non mais qu'ils devaient avant passer à leur banque. Ce qu'ils ont fait, je m'étais fait un peu de souci pour rien. Ma carte fonctionne aussi parfaitement. Ouf ! Je me voyais déjà rentrer à Paris avec 2 semaines d'avance. C'est pas possible ! Mon tour n'est pas fini ! Je veux voir la Thaïlande !

Le vol pour Langkawi avait deux heures de retard. Avec Air Asia, on ne sait jamais ce qui peut arriver, ils changent les plans de vol jusqu'au dernier moment. D'habitude ils préviennent, là je n'avais rien reçu. Heureusement que j'avais beaucoup de battement à Kuala Lumpur autrement j'aurais raté l'autre vol. J'étais du mauvais côté de l'appareil quand on a atterri, tout se passant à droite. En regardant par dessus une épaule, j'ai pu voir que c'était très joli, avec des pics rocheux comme à Palawan. Du coup j'ai changé tous mes plans. Renseignements pris sur Palau Sibu, de Singapour c'est la croix la bannière pour y aller. Il faut prendre deux bus, passer la frontière puis un bateau, le tout faisant 5 heures de transport. Beaucoup trop pour 48 heures. J'ai donc modifié mon billet d'avion, en partant de Langkawi le jour de mon retour en France. L'horaire est moche et me fait passer 12 heures à Singapour. Mais en revanche il me permettra de ne pas avoir à y rechercher un hôtel et d'aller visiter un peu en laissant mes bagages à la consigne. Je vais aussi avancer mon retour de Thaïlande sur Langkawi, de manière à avoir un vrai séjour là bas. C'est vrai que c'était un peu idiot d'y être et de ne pas visiter. J'aurai donc une troisième destination en Malaisie !