Teluk Keke |
Teluk Keke |
Ce qu'il y a de bien
c'est que les journées se suivent mais ne se ressemblent pas. Comme
je l'avais prédit hier, il fait un temps superbe ce matin, de ceux
qui ne peuvent pas attendre. Une journée parfaite pour partir à la
découverte de Perhetain Besar. Je ne pouvais plus tenir en place.
J'ai commencé par demander à l'accueil à bénéficier d'un
taxi-boat pour m'amener à la baie voisine, Teluk Dalam, d'où part
un sentier qui mène au nord de l’île à travers la jungle, vers
le resort le plus luxueux de l’île, le Perhentain Island Resort,
PIR pour les intimes. Cela me permettait de voir deux baies
supplémentaires qui disposent toute deux de plages. La
réceptionniste a demandé à la patronne, une anglaise bien en forme
qui a l'air sortie d'une ferme, qui m'a dit qu'un bateau de Bubbles
sortait ce matin pour le tour en snorkeling et qu'il pouvait me
déposer en chemin si le bateau n'est pas complet. Ça tombait bien,
en plus le bateau partait à l'heure que j’avais prévue pour décamper.
Teluk Keke |
Ils m'ont laissé comme
prévu devant le ponton de Teluk Dalam, face à un hôtel et les
autres passagers me regardaient descendre, incrédules. Je suis
étonné que personne n'ait l'idée d'explorer une île et préfère
rester dans une baie certes très belle mais qui à la longue
ressemble à une prison dorée. Ils doivent se dire que c'est partout
pareil. Il n'y a pas que sous l'eau que l'exploration vaut le coup !
Déjà, l'avantage de crapahuter c'est que ça fait changer d'air.
J'ai soufflé une fois que j'ai mis pied sur la plage, content de
trouver un autre endroit et de me retrouver seul. Il y a avait un
plan de l’île avec un sentier qui ne figure pas sur mes guides et
qui part vers l'ouest, où sont situés quelques hôtels. J'ai décidé
de commencer l'exploration par là, quitte à revenir sur mes pas
pour prendre le sentier de traverse plus tard. La patronne de Bubbles
m'avait averti que je risquais de me perdre et qu'il valait mieux que
je prenne une bifurcation sur la gauche pour ensuite marcher le long
de l'eau. A ce que j'ai compris car celle là, il faut aussi la
suivre. Quand un anglais me parle, j'aimerais bien qu'il aille droit
au but sans emberlificoter la chose sous des tonnes de paroles. Je
finis par ne plus rien comprendre alors que si l'on me faisait des
phrases courtes ça irait bien mieux !
Teluk Keke |
Un quéquet à Teluk Keke |
La plage qui longe Teluk
Dalam semble très belle de loin mais l'est moins quand on s'y
trouve. Elle ressemble à un terrain de volley-ball, en cela que le
sol est piétiné à l’extrême. De plus elle n'offre pas d'ombre
comme l'anse du Bubbles car les resorts se suivent tout du long et
ont pris place sur la plage. Ils sont tous à touche touche. Pour
trouver le sentier qui mène à l'ouest, à Teluk Keke, il faut aller
complètement au bout de la plage. On trouve ensuite un sentier
fléché « jungle trekking » sans plus d'indication. Vu
qu'il n'y en avait pas d'autre, je l'ai emprunté. Il grimpe sec et
dans certains passages il faut avoir de grandes jambes, les racines
formant des marches très hautes. Comme toujours dans la jungle, le
moindre effort fait transpirer énormément. J’avais enlevé un
T-shirt déjà trempé et je n’arrêtais pas de ruisseler, la crème
solaire partant en dégoulinades blanches qui me brûlaient les yeux.
Teluk Keke |
C'est cette crème à la noix achetée à Coron, c'est un petit tube
de rien et la crème est épaisse comme de l'eau. Avant j'avais
acheté un excellent gros bidon d'un demi litre à Guam, spécial
sport, qui ne coulait pas et résistait à la transpiration et aux
baignades. C’est ce que j'avais à Palau et je regrette de ne plus
en avoir retrouvé. J'aurais dû noter la marque, c'est un truc
américain je crois, une bouteille orange, indice 50.
Quand on arrive de
l'autre côté, c'est au milieu d'un camp de tentes qui fleurissent
comme des champignons après la pluie. Il y en a partout, on ne peut
même pas marcher entre, il faut lever la patte entre les tendeurs.
Pour ceux qui seraient intéressés, il y a donc un terrain de
camping sur Perhentian. Il y a une petite case qui fait réception et
on a la possibilité de se restaurer dans les restaurants des resorts
alentours ou de cuisiner soi même, ce que préfèrent ceux qui sont
là si j'en juge les réchauds qui traînent.
Teluk Keke |
Le camping est situé à
l'extrémité sud-ouest de la plage et il n'y a rien d'autre après.
Ça peut être une bonne option si l'on s'y rend hors vacances
scolaires. Car je crois que ça doit être en ce moment les vacances
dans le monde entier. Ceux qui campent là sont des chinois ou
autres, je les reconnais avec leurs fameux gilets de sauvetage rouges
qu'ils ne quittent jamais. La plage fait un cap avec des rochers
dodus au bout que je me suis fait une joie d'escalader et qui
rappellent ce qu'on peut trouver en Méditerrannée en Corse ou en
Sardaigne. Un peu des Seychelles aussi. Plus loin, de l'autre côté
de ce cap, la plage se fait plus sauvage, déserte et avec l'eau d'un
bleu turquoise fantastique. C'est comme aux Maldives. En revanche
question propreté ce n'est pas ça. Des montagnes de plastique
partout, des immondices, des bidons. Ça pullule et il y a plein de
gros sacs poubelles noirs éventrés qui renferment à présent du
sable et quand ils sont encore intègres on distingue plein de
bouteilles en plastique dedans.
J'ai peut être plus d'appareil qui aille sous l'eau mais pas besoin |
Qui vient jeter ses déchets ici ?
C'est un vrai scandale ! Il faudrait qu'un jour une ONG descende
ici pour nettoyer l'endroit. Voir ça dans un si bel endroit ça me
fait de la peine. D'autant plus qu'à 50 mètres de là se trouve un
site d'observation de tortues plein de gilets rouges qui jacassent.
Les pauvres tortues sont une cible privilégiée pour les sacs
plastiques et je sais que chaque année c'est l'hécatombe. Elles
avalent les sacs et s'étouffent avec. J'ai essayé de nettoyer le
plus gros en jetant les détritus au loin, derrière les fourrés
pour que la mer n’entraîne plus jamais ces trucs au large. Malgré
tout, je me suis baigné là car les couleurs de l'eau étaient
incroyables et d'une clarté magnifique. Et dans l'eau il n'y avait
rien qui flottait, tout étant resté au bord. Je suis resté un bon
moment à barboter, jusqu'à ce que je sente des piqûres d'une
bestiole invisible qui déclenche des brûlures comme des méduses.
Sans doute le même genre de crustacé que ce que j’avais senti aux
Îles Fidji. La douleur passe comme elle est venue sans laisser de
marque mais c'est très désagréable et dès qu'on commence à se
faire piquer, les autres rappliquent et on finit par être dévoré.
J'ai remonté la plage
vers le nord. Il était déjà plus de midi. Je n'avais pas vu le
temps passer, plongé dans mes découvertes. Il était l'heure de
manger et je ne comptais pas m’arrêter de si tôt. Je devais
encore rejoindre PIR. Mais comme il était désormais trop tard pour
rebrousser chemin et prendre l'autre qui passe au delà de la
montagne, j'ai préféré chercher un bateau taxi. D'autant plus que
je ne me voyais pas reprendre ce chemin sous une température encore
plus élevée. Sur la plage il y a plein de bateaux qui proposent
leurs services pour quelques ringgits, pourquoi se faire chier.
J'ai
continué le plus possible, passant de baie en baie par une promenade
en béton qui permet de rejoindre un resort où se trouve un grand
débarcadère, le point d'arrivée principal des bateaux à
Perhentian Besar. A mesure qu'on marche quelques mètres de plus, les
prix du transfert pour PIR diminuent. J'avais décidé de me rendre
au PIR car d'après mes guides il est situé sur la plus belle plage
de Besar. J'ai donc bien envie de voir ça. Mais avant, j'ai pris un
repas à Abdul Chalets. Il y avait un écriteau avec les excursions
que le resort proposait. Ils font une sortie à Turtle Beach, une
plage dont aucun guide ne parle et qui se trouve au delà de PIR, en
poursuivant vers le nord. Sur leur écriteaux ils avaient rajouté la
mention « the most beautiful sand beach on the island ».
Vu qu'il n'y a aucun hôtel derrière, ça risquait de me plaire
mieux que le plage du PIR et je me suis laissé tenter pour m'y
rendre. Le taxi-boat a cette destination sur sa liste de prix, ça
tombe bien.
Turtle Beach |
Alors cette Turtle Beach, elle vous plait? |
Turtle Becah tire son nom
du fait que les tortues viennent pondre sur cette plage quand c'est
la saison. Je suppose que ça ne doit pas être maintenant car il y
avait pas mal de touristes. Mais la plage est grande aussi on trouve
de larges pans pour soi tout seul. Et quelle plage ! Ils avaient
raison, c’est bien la plus belle de Perhentian. Une photo de cette
plage dans n'importe quelle brochure suffirait à attirer n'importe
quel touriste en mal d'évasion, de cocotiers et de sable blanc. Du
reste les gens ne s'y sont pas trompés. Ces îles qui jusque là
étaient un peu le trésor caché de la Malaisie car reculées du
reste du pays sont de plus ne plus prisées. Je ne compte plus le
nombre de français que j'entends partout. J'ai réalisé que ce
devait être les vacances de Pâques. Tout s'explique. Moi qui aime
voyager hors vacances scolaires, c'est un peu râpé. Voilà que ça
recommence.
De toute façon il n'y a pas moyen d'y échapper, il y a
toujours un endroit qui soit en vacances sur cette Terre, amenant
avec lui des flopées de touristes chargés de mômes. Espérons que
ça ne dure pas et qu’une fois en Thaïlande je puisse avoir un peu
de calme avant mon retour parmi les fous.
Le bateau qui m'a amené
là s'est proposé de venir me chercher car étant donné qu'il n'y a
a rien autour, personne d'autre ne viendrait me prendre. Je n’avais
pas pensé à ça. Excellente initiative de sa part, je commençais
déjà à lui donner son argent. Il l'a refusé, me disant que je le
paierais une fois qu'il serait de retour. Il est honnête et sait que
pour moi c'est un moyen d’être sûr qu'il revienne. Pour lui
aussi ! Je lui ai donné rendez-vous pour une heure plus tard,
devant encore explorer PIR et me rendre de l'autre côté de l’île
à travers ce fameux sentier intérieur.
Il a préféré me donner
rendez-vous une heure et demie plus tard, à 15h30. Marché conclu.
C'était si beau ici que j'ai regretté de n'y rester que si peu de
temps. J'ai parcouru la plage en long et en travers, escaladant des
rochers pour avoir de plus beau points de vue. Pour se baigner c'est
aussi l'idéal. La mer descend rapidement tout en restant limpide
avec cette incroyable couleur et le sable reste tout doux et pur sous
les pieds, comme nulle part ailleurs. Les coraux sont plus loin.
C'est vraiment ce que j'ai vu de plus beau en Malaisie pour
l'instant. Je me suis promis d'y revenir. Peut être que c'est un
périple de m'y rendre de là où je suis mais ça vaut le coup.
Quand j'aime bien un endroit il faut au moins que j'y retrouve encore
une fois pour bien m'en imprégner. Si j’avais su, j'aurais choisi
un hébergement plus près de cette plage. Le vrai nom de Turtle
Beach, c'est Tiga Ruang. La course depuis PIR ne coûte que 10
ringgits, aussi ceux qui résident là bas ont tout loisir de s'y
rendre. Mais ils ne le font pas, préférant rester près d'un bar et
d’animations en tout genre. Tant mieux pour moi !
Le jeune au bateau – un
gosse – est venu me chercher comme prévu et m'a laissé au PIR
comme ce que je lui avais demandé. J'ai cru qu'il me ferait payer un
supplément car il est venu de Abdul Chalets et le trajet retour
PIR-Abdul Chalets ne lui sera pas payé, diminuant son bénef
d'autant en raison de l'essence, mais il ne l'a pas fait. Le PIR
n'est pas mal, il fait face à l'ouest devant une belle et grande
plage mais il y a beaucoup de monde. Les bungalows semblent de
meilleure facture que tout ce qu'on peut trouver ailleurs. Ils
disposent aussi de leur centre de plongée où j'ai fait un tour
question de voir les sorties qu'ils proposent. Car das la baie par
laquelle je suis arrivé ce matin, j'ai vu qu'un resort proposait une
sortie à Redang, une île assez loin d'ici mais réputée dans le
monde entier pour ses plages. J’avais d'ailleurs hésité longtemps
entre Redang et Perhentian, choisissant Perhentian en raison de
personnes sur les forums qui préféraient cette destination plus
tranquille.
Mais on trouvait aussi les avis contraires de gens qui
préféraient Redang ! Dur de faire un choix. Mais maintenant
j'avais la possibilité de voir les deux. En revanche, à l'autre
baie ils ne proposaient la sortie que sur les coups de midi, juste le
temps de faire l'aller et retour d'après mes calculs. Je préférerais
quelque chose qui fasse une sortie à la journée et dont je sois sûr
de leur sérieux. Les autres disaient oui à tout et je ne le sentais
pas. Ils me demandaient de revenir le lendemain à midi, sans que je
paye rien d'avance. Au PIR ils font bien une sortie sur Redang mais
les prix ne sont pas affichés alors qu'ils le sont pour toutes les
autres activités. Ça me fait penser à ces maisons à vendre
marquées de la mention « nous consulter ». Traduire :
hors de prix.
A la place j'ai trouvé
une sortie en promo vers Rawa, un petit confetti au nord ouest de
l’île voisine Perhentian Kecil.
Ils disent que c'est une île qui
a une des plus belles plages de Perhentian et les eaux les plus
limpides car aucun resort ne se trouve à des kilomètres à la
ronde. Je m'y suis inscrit pour demain. On verra s'ils ont raison.
J'y vais aussi dès demain car maintenant que le temps est splendide,
il y a peu de chances pour qu'une autre dépression arrive demain, il
peut quand même faire beau deux jours de suite dans ce pays !
Enfin, c'est ce que je me dis... Je leur ai aussi demandé de venir
me chercher au Bubbles. Rendez vous pris demain pour 9 heures. Tout
baigne ! Ils voulaient aussi me ramener au Bubbles mais je leur
ai dit que je préférais rentrer par le sentier, en profitant pour
leur demander où il se trouvait au juste. Ce n'est pas bien
compliqué à trouver, il suffit là encore de suivre un panneau
marqué « jungle trekking ».
Le PIR. Y a pire! |
Le chemin est très joli
et traverse une jungle plongée à présent dans l'ombre, ce qui la
rend plus mystérieuse. Le trajet est bien moins éprouvant que celui
de ce matin. Il n'offre aucune difficulté. Il faut compter 45
minutes pour arriver de l'autre côté de l'île. Il y a aussi un
ruisseau qui coule tout au long du chemin, ce qui lui apporte de la
fraîcheur. J'ai croisé un iguane, peu avant d'arriver, un rose
d'abord pâle au niveau de la tête pour partir en dégradé
s'intensifiant vers le bas, pour finir en rose fluo ! Le sentier
finit sa course dans un resort auquel j'ai demandé à bénéficier
d'un bateau pour me rendre au Bubbles. Quand je suis arrivé là bas,
la rousse est arrivée sur la plage dès qu'elle a entendu le bateau,
se demandant quel était cet intrus qui arrivait par une heure
pareil. Quand elle m'a vu elle a été rassuré. Les gens sur la
plage me regardaient comme s'ils se demandaient d'où je venais.
Retour au Bubbles |
Il y
avait toujours les mêmes, les blancs assis au soleil à lire dans
une chaise toute la journée, qui étaient désormais passés au
rose ! Pour ma part j'avais un air tout réjoui, grisé par ma
sortie du jour pleine d'imprévus et de changements d'itinéraires.
C'est ça que j'aime. Partir à l'aventure sans suivre de chemin
vraiment tracé, se laissant aller au gré des découvertes et des
opportunités. Après ça je vais avoir bien du mal à rester au
Bubbles. Il va pourtant falloir certains jours car je n'ai plus assez
de ringgit dans le portefeuille pour m'autoriser encore plein
d'escapades. J'en ai juste assez pour deux. Après, je verrai avec le
Bubbles, ils prennent la carte bleue. Peut être pourront ils
m'arranger quelque chose...
Fabuleux, la Turtle Beach a l'air tellement.. Pure ! Très belles photos au passage, ça donne envie de s'évader. Je n'arrive pas à comprendre non plus comment les autres touristes peuvent se contenter d'une plage blindée de monde, assis sur leurs chaises longues toute la journée, mais comme vous l'avez dit, tant mieux pour vous !
RépondreSupprimerJuste une question, quelle est selon vous, la plus belle plage que vous ayez vu jusqu'à aujourd'hui ? Ou du moins, celle ou vous vous êtes vraiment senti bien ?
Bonne continuation !
Voir ma réponse ci dessous
SupprimerTurtle Beach est en effet la plage la plus belle des Perhentian. Pour ce qui est de ma plage préférée, c'ets tres dur. Je peux citer celles ci :
RépondreSupprimer- Agatti dans les iles Laccadives (Inde), où l'on peut passer sa serviette de la côté est à la côte ouest en dix pas.
- Maupiti (Polynésie) (plage à l'ouest de l'ile principale ou côte est du motu où j'étais) - cf sur ce blog
- Isla Saona en République Dominicaine
- Plage Las Conchas sur La Graciosa à Lanzarote (Canaries)
- Plage de Cofete à Fuerteventura (Canaries)
- Criques de Agia Roumelli (Crete)
- motus de Aitutaki (Iles Cook ) - cf sur ce blog
- Koh Tarutao (Thailande) - cf sur ce blog pour l'ambiance envoutante de cette ile
Vous pouvez retrouver ces plages sur mon autre blog : http://wildworldtrip.blogspot.fr/
J'oubliais aussi (impardonnable!) : Ngemelis à Palau, que vous pouvez voir sur ce blog, pour son lagon trop bon et la possibilité d'une expérience de Robinson unique, entouré de tortues et de requins!
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