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samedi 7 avril 2012

A la découverte de Perhetian Besar


Teluk Keke




Teluk Keke

Ce qu'il y a de bien c'est que les journées se suivent mais ne se ressemblent pas. Comme je l'avais prédit hier, il fait un temps superbe ce matin, de ceux qui ne peuvent pas attendre. Une journée parfaite pour partir à la découverte de Perhetain Besar. Je ne pouvais plus tenir en place. J'ai commencé par demander à l'accueil à bénéficier d'un taxi-boat pour m'amener à la baie voisine, Teluk Dalam, d'où part un sentier qui mène au nord de l’île à travers la jungle, vers le resort le plus luxueux de l’île, le Perhentain Island Resort, PIR pour les intimes. Cela me permettait de voir deux baies supplémentaires qui disposent toute deux de plages. La réceptionniste a demandé à la patronne, une anglaise bien en forme qui a l'air sortie d'une ferme, qui m'a dit qu'un bateau de Bubbles sortait ce matin pour le tour en snorkeling et qu'il pouvait me déposer en chemin si le bateau n'est pas complet. Ça tombait bien, en plus le bateau partait à l'heure que j’avais prévue pour décamper.

Teluk Keke
Ils m'ont laissé comme prévu devant le ponton de Teluk Dalam, face à un hôtel et les autres passagers me regardaient descendre, incrédules. Je suis étonné que personne n'ait l'idée d'explorer une île et préfère rester dans une baie certes très belle mais qui à la longue ressemble à une prison dorée. Ils doivent se dire que c'est partout pareil. Il n'y a pas que sous l'eau que l'exploration vaut le coup ! Déjà, l'avantage de crapahuter c'est que ça fait changer d'air. J'ai soufflé une fois que j'ai mis pied sur la plage, content de trouver un autre endroit et de me retrouver seul. Il y a avait un plan de l’île avec un sentier qui ne figure pas sur mes guides et qui part vers l'ouest, où sont situés quelques hôtels. J'ai décidé de commencer l'exploration par là, quitte à revenir sur mes pas pour prendre le sentier de traverse plus tard. La patronne de Bubbles m'avait averti que je risquais de me perdre et qu'il valait mieux que je prenne une bifurcation sur la gauche pour ensuite marcher le long de l'eau. A ce que j'ai compris car celle là, il faut aussi la suivre. Quand un anglais me parle, j'aimerais bien qu'il aille droit au but sans emberlificoter la chose sous des tonnes de paroles. Je finis par ne plus rien comprendre alors que si l'on me faisait des phrases courtes ça irait bien mieux !

Teluk Keke

Un quéquet à Teluk Keke
La plage qui longe Teluk Dalam semble très belle de loin mais l'est moins quand on s'y trouve. Elle ressemble à un terrain de volley-ball, en cela que le sol est piétiné à l’extrême. De plus elle n'offre pas d'ombre comme l'anse du Bubbles car les resorts se suivent tout du long et ont pris place sur la plage. Ils sont tous à touche touche. Pour trouver le sentier qui mène à l'ouest, à Teluk Keke, il faut aller complètement au bout de la plage. On trouve ensuite un sentier fléché « jungle trekking » sans plus d'indication. Vu qu'il n'y en avait pas d'autre, je l'ai emprunté. Il grimpe sec et dans certains passages il faut avoir de grandes jambes, les racines formant des marches très hautes. Comme toujours dans la jungle, le moindre effort fait transpirer énormément. J’avais enlevé un T-shirt déjà trempé et je n’arrêtais pas de ruisseler, la crème solaire partant en dégoulinades blanches qui me brûlaient les yeux. 
Teluk Keke
C'est cette crème à la noix achetée à Coron, c'est un petit tube de rien et la crème est épaisse comme de l'eau. Avant j'avais acheté un excellent gros bidon d'un demi litre à Guam, spécial sport, qui ne coulait pas et résistait à la transpiration et aux baignades. C’est ce que j'avais à Palau et je regrette de ne plus en avoir retrouvé. J'aurais dû noter la marque, c'est un truc américain je crois, une bouteille orange, indice 50.
Quand on arrive de l'autre côté, c'est au milieu d'un camp de tentes qui fleurissent comme des champignons après la pluie. Il y en a partout, on ne peut même pas marcher entre, il faut lever la patte entre les tendeurs. Pour ceux qui seraient intéressés, il y a donc un terrain de camping sur Perhentian. Il y a une petite case qui fait réception et on a la possibilité de se restaurer dans les restaurants des resorts alentours ou de cuisiner soi même, ce que préfèrent ceux qui sont là si j'en juge les réchauds qui traînent. 
Teluk Keke
Le camping est situé à l'extrémité sud-ouest de la plage et il n'y a rien d'autre après. Ça peut être une bonne option si l'on s'y rend hors vacances scolaires. Car je crois que ça doit être en ce moment les vacances dans le monde entier. Ceux qui campent là sont des chinois ou autres, je les reconnais avec leurs fameux gilets de sauvetage rouges qu'ils ne quittent jamais. La plage fait un cap avec des rochers dodus au bout que je me suis fait une joie d'escalader et qui rappellent ce qu'on peut trouver en Méditerrannée en Corse ou en Sardaigne. Un peu des Seychelles aussi. Plus loin, de l'autre côté de ce cap, la plage se fait plus sauvage, déserte et avec l'eau d'un bleu turquoise fantastique. C'est comme aux Maldives. En revanche question propreté ce n'est pas ça. Des montagnes de plastique partout, des immondices, des bidons. Ça pullule et il y a plein de gros sacs poubelles noirs éventrés qui renferment à présent du sable et quand ils sont encore intègres on distingue plein de bouteilles en plastique dedans. 


J'ai peut être plus d'appareil qui aille sous l'eau mais pas besoin
Qui vient jeter ses déchets ici ? C'est un vrai scandale ! Il faudrait qu'un jour une ONG descende ici pour nettoyer l'endroit. Voir ça dans un si bel endroit ça me fait de la peine. D'autant plus qu'à 50 mètres de là se trouve un site d'observation de tortues plein de gilets rouges qui jacassent. Les pauvres tortues sont une cible privilégiée pour les sacs plastiques et je sais que chaque année c'est l'hécatombe. Elles avalent les sacs et s'étouffent avec. J'ai essayé de nettoyer le plus gros en jetant les détritus au loin, derrière les fourrés pour que la mer n’entraîne plus jamais ces trucs au large. Malgré tout, je me suis baigné là car les couleurs de l'eau étaient incroyables et d'une clarté magnifique. Et dans l'eau il n'y avait rien qui flottait, tout étant resté au bord. Je suis resté un bon moment à barboter, jusqu'à ce que je sente des piqûres d'une bestiole invisible qui déclenche des brûlures comme des méduses. 
Sans doute le même genre de crustacé que ce que j’avais senti aux Îles Fidji. La douleur passe comme elle est venue sans laisser de marque mais c'est très désagréable et dès qu'on commence à se faire piquer, les autres rappliquent et on finit par être dévoré.
J'ai remonté la plage vers le nord. Il était déjà plus de midi. Je n'avais pas vu le temps passer, plongé dans mes découvertes. Il était l'heure de manger et je ne comptais pas m’arrêter de si tôt. Je devais encore rejoindre PIR. Mais comme il était désormais trop tard pour rebrousser chemin et prendre l'autre qui passe au delà de la montagne, j'ai préféré chercher un bateau taxi. D'autant plus que je ne me voyais pas reprendre ce chemin sous une température encore plus élevée. Sur la plage il y a plein de bateaux qui proposent leurs services pour quelques ringgits, pourquoi se faire chier. 
J'ai continué le plus possible, passant de baie en baie par une promenade en béton qui permet de rejoindre un resort où se trouve un grand débarcadère, le point d'arrivée principal des bateaux à Perhentian Besar. A mesure qu'on marche quelques mètres de plus, les prix du transfert pour PIR diminuent. J'avais décidé de me rendre au PIR car d'après mes guides il est situé sur la plus belle plage de Besar. J'ai donc bien envie de voir ça. Mais avant, j'ai pris un repas à Abdul Chalets. Il y avait un écriteau avec les excursions que le resort proposait. Ils font une sortie à Turtle Beach, une plage dont aucun guide ne parle et qui se trouve au delà de PIR, en poursuivant vers le nord. Sur leur écriteaux ils avaient rajouté la mention « the most beautiful sand beach on the island ». Vu qu'il n'y a aucun hôtel derrière, ça risquait de me plaire mieux que le plage du PIR et je me suis laissé tenter pour m'y rendre. Le taxi-boat a cette destination sur sa liste de prix, ça tombe bien. 

Turtle Beach

Alors cette Turtle Beach, elle vous plait?
Turtle Becah tire son nom du fait que les tortues viennent pondre sur cette plage quand c'est la saison. Je suppose que ça ne doit pas être maintenant car il y avait pas mal de touristes. Mais la plage est grande aussi on trouve de larges pans pour soi tout seul. Et quelle plage ! Ils avaient raison, c’est bien la plus belle de Perhentian. Une photo de cette plage dans n'importe quelle brochure suffirait à attirer n'importe quel touriste en mal d'évasion, de cocotiers et de sable blanc. Du reste les gens ne s'y sont pas trompés. Ces îles qui jusque là étaient un peu le trésor caché de la Malaisie car reculées du reste du pays sont de plus ne plus prisées. Je ne compte plus le nombre de français que j'entends partout. J'ai réalisé que ce devait être les vacances de Pâques. Tout s'explique. Moi qui aime voyager hors vacances scolaires, c'est un peu râpé. Voilà que ça recommence. 
De toute façon il n'y a pas moyen d'y échapper, il y a toujours un endroit qui soit en vacances sur cette Terre, amenant avec lui des flopées de touristes chargés de mômes. Espérons que ça ne dure pas et qu’une fois en Thaïlande je puisse avoir un peu de calme avant mon retour parmi les fous.
Le bateau qui m'a amené là s'est proposé de venir me chercher car étant donné qu'il n'y a a rien autour, personne d'autre ne viendrait me prendre. Je n’avais pas pensé à ça. Excellente initiative de sa part, je commençais déjà à lui donner son argent. Il l'a refusé, me disant que je le paierais une fois qu'il serait de retour. Il est honnête et sait que pour moi c'est un moyen d’être sûr qu'il revienne. Pour lui aussi ! Je lui ai donné rendez-vous pour une heure plus tard, devant encore explorer PIR et me rendre de l'autre côté de l’île à travers ce fameux sentier intérieur. 
Il a préféré me donner rendez-vous une heure et demie plus tard, à 15h30. Marché conclu. C'était si beau ici que j'ai regretté de n'y rester que si peu de temps. J'ai parcouru la plage en long et en travers, escaladant des rochers pour avoir de plus beau points de vue. Pour se baigner c'est aussi l'idéal. La mer descend rapidement tout en restant limpide avec cette incroyable couleur et le sable reste tout doux et pur sous les pieds, comme nulle part ailleurs. Les coraux sont plus loin. C'est vraiment ce que j'ai vu de plus beau en Malaisie pour l'instant. Je me suis promis d'y revenir. Peut être que c'est un périple de m'y rendre de là où je suis mais ça vaut le coup. Quand j'aime bien un endroit il faut au moins que j'y retrouve encore une fois pour bien m'en imprégner. Si j’avais su, j'aurais choisi un hébergement plus près de cette plage. Le vrai nom de Turtle Beach, c'est Tiga Ruang. La course depuis PIR ne coûte que 10 ringgits, aussi ceux qui résident là bas ont tout loisir de s'y rendre. Mais ils ne le font pas, préférant rester près d'un bar et d’animations en tout genre. Tant mieux pour moi !
Le jeune au bateau – un gosse – est venu me chercher comme prévu et m'a laissé au PIR comme ce que je lui avais demandé. J'ai cru qu'il me ferait payer un supplément car il est venu de Abdul Chalets et le trajet retour PIR-Abdul Chalets ne lui sera pas payé, diminuant son bénef d'autant en raison de l'essence, mais il ne l'a pas fait. Le PIR n'est pas mal, il fait face à l'ouest devant une belle et grande plage mais il y a beaucoup de monde. Les bungalows semblent de meilleure facture que tout ce qu'on peut trouver ailleurs. Ils disposent aussi de leur centre de plongée où j'ai fait un tour question de voir les sorties qu'ils proposent. Car das la baie par laquelle je suis arrivé ce matin, j'ai vu qu'un resort proposait une sortie à Redang, une île assez loin d'ici mais réputée dans le monde entier pour ses plages. J’avais d'ailleurs hésité longtemps entre Redang et Perhentian, choisissant Perhentian en raison de personnes sur les forums qui préféraient cette destination plus tranquille. 
Mais on trouvait aussi les avis contraires de gens qui préféraient Redang ! Dur de faire un choix. Mais maintenant j'avais la possibilité de voir les deux. En revanche, à l'autre baie ils ne proposaient la sortie que sur les coups de midi, juste le temps de faire l'aller et retour d'après mes calculs. Je préférerais quelque chose qui fasse une sortie à la journée et dont je sois sûr de leur sérieux. Les autres disaient oui à tout et je ne le sentais pas. Ils me demandaient de revenir le lendemain à midi, sans que je paye rien d'avance. Au PIR ils font bien une sortie sur Redang mais les prix ne sont pas affichés alors qu'ils le sont pour toutes les autres activités. Ça me fait penser à ces maisons à vendre marquées de la mention « nous consulter ». Traduire : hors de prix.
A la place j'ai trouvé une sortie en promo vers Rawa, un petit confetti au nord ouest de l’île voisine Perhentian Kecil. 
Ils disent que c'est une île qui a une des plus belles plages de Perhentian et les eaux les plus limpides car aucun resort ne se trouve à des kilomètres à la ronde. Je m'y suis inscrit pour demain. On verra s'ils ont raison. J'y vais aussi dès demain car maintenant que le temps est splendide, il y a peu de chances pour qu'une autre dépression arrive demain, il peut quand même faire beau deux jours de suite dans ce pays ! Enfin, c'est ce que je me dis... Je leur ai aussi demandé de venir me chercher au Bubbles. Rendez vous pris demain pour 9 heures. Tout baigne ! Ils voulaient aussi me ramener au Bubbles mais je leur ai dit que je préférais rentrer par le sentier, en profitant pour leur demander où il se trouvait au juste. Ce n'est pas bien compliqué à trouver, il suffit là encore de suivre un panneau marqué « jungle trekking ».

Le PIR. Y a pire!

Le chemin est très joli et traverse une jungle plongée à présent dans l'ombre, ce qui la rend plus mystérieuse. Le trajet est bien moins éprouvant que celui de ce matin. Il n'offre aucune difficulté. Il faut compter 45 minutes pour arriver de l'autre côté de l'île. Il y a aussi un ruisseau qui coule tout au long du chemin, ce qui lui apporte de la fraîcheur. J'ai croisé un iguane, peu avant d'arriver, un rose d'abord pâle au niveau de la tête pour partir en dégradé s'intensifiant vers le bas, pour finir en rose fluo ! Le sentier finit sa course dans un resort auquel j'ai demandé à bénéficier d'un bateau pour me rendre au Bubbles. Quand je suis arrivé là bas, la rousse est arrivée sur la plage dès qu'elle a entendu le bateau, se demandant quel était cet intrus qui arrivait par une heure pareil. Quand elle m'a vu elle a été rassuré. Les gens sur la plage me regardaient comme s'ils se demandaient d'où je venais. 
Retour au Bubbles
Il y avait toujours les mêmes, les blancs assis au soleil à lire dans une chaise toute la journée, qui étaient désormais passés au rose ! Pour ma part j'avais un air tout réjoui, grisé par ma sortie du jour pleine d'imprévus et de changements d'itinéraires. C'est ça que j'aime. Partir à l'aventure sans suivre de chemin vraiment tracé, se laissant aller au gré des découvertes et des opportunités. Après ça je vais avoir bien du mal à rester au Bubbles. Il va pourtant falloir certains jours car je n'ai plus assez de ringgit dans le portefeuille pour m'autoriser encore plein d'escapades. J'en ai juste assez pour deux. Après, je verrai avec le Bubbles, ils prennent la carte bleue. Peut être pourront ils m'arranger quelque chose... 



4 commentaires:

  1. Fabuleux, la Turtle Beach a l'air tellement.. Pure ! Très belles photos au passage, ça donne envie de s'évader. Je n'arrive pas à comprendre non plus comment les autres touristes peuvent se contenter d'une plage blindée de monde, assis sur leurs chaises longues toute la journée, mais comme vous l'avez dit, tant mieux pour vous !
    Juste une question, quelle est selon vous, la plus belle plage que vous ayez vu jusqu'à aujourd'hui ? Ou du moins, celle ou vous vous êtes vraiment senti bien ?

    Bonne continuation !

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  2. Turtle Beach est en effet la plage la plus belle des Perhentian. Pour ce qui est de ma plage préférée, c'ets tres dur. Je peux citer celles ci :
    - Agatti dans les iles Laccadives (Inde), où l'on peut passer sa serviette de la côté est à la côte ouest en dix pas.
    - Maupiti (Polynésie) (plage à l'ouest de l'ile principale ou côte est du motu où j'étais) - cf sur ce blog
    - Isla Saona en République Dominicaine
    - Plage Las Conchas sur La Graciosa à Lanzarote (Canaries)
    - Plage de Cofete à Fuerteventura (Canaries)
    - Criques de Agia Roumelli (Crete)
    - motus de Aitutaki (Iles Cook ) - cf sur ce blog
    - Koh Tarutao (Thailande) - cf sur ce blog pour l'ambiance envoutante de cette ile
    Vous pouvez retrouver ces plages sur mon autre blog : http://wildworldtrip.blogspot.fr/

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    Réponses
    1. J'oubliais aussi (impardonnable!) : Ngemelis à Palau, que vous pouvez voir sur ce blog, pour son lagon trop bon et la possibilité d'une expérience de Robinson unique, entouré de tortues et de requins!

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