Pantai Kok |
J'ai bien fait d'avoir
choisi l'hôtel Geopark à Langkawi au pied du téléphérique qui
monte au sommet de l'île. L'endroit est très joli. Cela me rappelle
un peu Moorea avec ses pitons qui grimpent de la mer. Ici c'est
pareil, on voit ces sommets couverts de jungle de partout où l'on va
dans l'île. Si j'ai échoué ici, ce n'est pas non plus un hasard.
Devant la multitude d'hébergements sur la côte la plus touristique,
à Pantai Cenang, en raison de la présence des plus belles plages de
Langkawi, je n'arrivais pas à faire mon choix quand j'ai réservé.
Pour une fois Tripadvisor ne m'a pas permis de départager un
établissement dans ce secteur. Il y avait toujours quelque chose de
négatif. J'en ai déduit que cette partie de l'île où les hôtels
à bas prix fleurissent le long d'une route avec des allées et
venues permanentes de voitures et de badauds n'était pas pour moi.
Et j'ai eu raison.
Telaga Harbour |
J'aurais pu retourner au One Hotel Helang très
bien à côté de l'aéroport où j'avais résidé la nuit avant
d'aller à Koh Lipe mais c'est un grand hôtel impersonnel qui ne
fait pas vacances. C'est pour ça que j'aurais aimé un truc au bord
de l'eau. Mais là où je suis, c'est très tranquille. C'est ce que
les critiques disaient. L'hôtel est en fait niché dans une espèce
de complexe à touristes façon parc d'attractions avec ponts au
dessus de lacs artificiels avec des lotus, des restaurants et des
boutiques. L'hôtel lui même fait très décor de carton pâte façon
Disneyland. On s'attendrait à voir un cheval blanc passer. Je suis
au pied du téléphérique. Si je veux monter je n'ai qu'à ouvrir la
porte de l'hôtel. Je le ferai un jour mais pas aujourd'hui.
L'avantage c'est que les gens ne montent pas la nuit, c'est fermé.
Aussi ce village devient fantomatique la nuit et peu de personnes
restent dormir ici. C'est donc l'endroit rêvé pour dormir. Il n'y a
aucun bruit. Je dors sans boules quiès. Le seul hic c'est que c'est
isolé de tout. Même si l’hôtel met à disposition une navette
pour un resort voisin, un truc de luxe au bord de la mer. Les
navettes sont à heure fixe, il y en a une toutes les deux heures.
Le Mutiara @ Pantai Kok |
Telaga Harbour |
En arrivant hier soir,
j'ai essayé de trouver un restaurant ouvert le soir dans ce
complexe. Ce n'est pas facile, ils ferment tous une fois le
téléphérique fermé. Il ne restait plus qu'un kebab et une
sandwicherie qui fait des mets dont les noms m'étaient inconnus avec
des photos peu ragoutantes. Il y avait deux occidentaux attablés sur
des chaises en plastique rouge, avec vue sur le comptoir. Ça ne me
disait rien de manger là, c'est la déprime assurée. J'ai donc
demandé à bénéficier de la navette de 20h30. Cela me faisait tard
mais c'était le prochain horaire. J'étais le seul dans le van du
reste. Je ne sais pas où sont les autres. En arrivant j'avais
demandé à avoir une chambre au dernier étage (le second) mais ils
m'ont dit que c'était complet et je me retrouve donc au premier.
Pourtant je ne croise personne. Si ça se trouve ils m'ont dit
n'importe quoi, peut être qu'ils ne louent que le premier étage,
pour faciliter le ménage, ça évite ainsi aux femmes de chambre de
monter plus haut.
L'hôtel auquel on a
libre accès (on peut aussi se mettre sur une de leurs chaises
longues la journée), s'appelle le Mutiara. C’est un grand machin
perdu dans un jardin tropical, avec ces réceptions sous un énorme
chapiteau garni de banquettes où l'on ne voit plus le bout, avec un
personnel en tenue stricte et aux couleurs beiges. Un classique des
hôtels de luxe tropicaux. Les gens sont aux petits soins, adeptes de
courbettes en tous genres.
Pantai Cenang |
Il y a une grande piscine, plusieurs
restaurants et plein de monde ! On se croirait dans un all
inclusive de République Dominicaine. Des familles surtout avec des
gens en poussette, des gamins qui braillent et des femmes qui donnent
le sein en train de piquer une fourchette dans leur assiette. Je n'ai
rien de spécial contre les familles mais je ne me vois pas du tout
dans ce créneau là. C'est un autre monde pour moi, où les gens
sont dans leur bulle. Je les regarde faire, ils ne regardent rien
autour d'eux, toujours occupés à ouvrir ou fermer une poussette, à
chercher un hochet ou à faire des « chhh » pour calmer
ces choses braillardes ou geignardes, avec le plus souvent un succès
nul. Ils sont très différents d'un couple d'amoureux venus main
dans la main. Ils n'ont plus aucun geste tendre l'un pour l'autre.
Les femmes sont des reines mères à qui il faut tout apporter avec
des maris fébriles réduits à de simples serviteurs pour faire
passer lingettes ou biberons. Quand ils se mettent en mouvement, gare
à vous ! Si vous êtes sur leur passage, vous finirez écrasé
par une poussette toute roue dehors. Ce qui est triste c'est qu'il
n'y a plus aucune séduction entre eux, de regards langoureux au fond
des yeux. Le romantisme a fait place au une implacable organisation
militaire. Dans un tel rôle j'étoufferais. Au secours ! Je me
demande ce qu'ils viennent faire là au final, occupés comme ils
sont à ne rien regarder, ils auraient tout aussi bien pu être dans
une salle en France avec des palmiers en plastique et un radiateur au
fond, ça aurait fait illusion parfaite !
Pantai Cenang |
Ce soir au restaurant au
bord de l'eau il y a une animation avec flons flons et G.O. qui
n’arrête pas de parler au micro. On se croirait au Club Med'. Vu
le monde, apparemment les gens doivent raffoler de ce genre d'endroit
où ils restent toutes leurs vacances. Ils n'auront vu de Langkawi
qu'un petit univers factice et peut être un tour de l’île entassé
dans un minibus climatisé, toutes vitres fermées. Je ne critique
pas, je ne fais que décrire des réalités. Si ça convient à
certains, tant mieux pour eux. Pour ma part ce n’est pas du tout
mon truc, on l'aura compris ! Pourtant le show était assez bien
léché, c'étaient des danses traditionnelles en costumes. Les gens
mitraillaient de tout côté, ravis, je n'ai rien fait de la sorte.
Ça fait trop exposition de singes savants. Ils faisaient aussi
participer le public, en les incluant dans le show, à essayer de
faire sauter des grosses mémères entre des rondins de bambous dans
lesquels elles se prenaient évidemment les pieds, partant en vols
planés. La fin s'est transformée en vaste zoo, on était invité à
venir au milieu de la troupe pour se faire prendre en photo. Ça a
été un défilé de grosses dondons gloussant entre des danseurs
transformés en gardes suisses, figés dans leur pose, le sourire à
la miss France. On va dire que je ne sais pas m'amuser. Peut être !
Mais j'étais juste venu pour manger une salade grecque et une pizza.
Rien de bien local mais ce soir le local n’est que dans le show.
Sinon j'avais le choix avec un barbecue géant.
Le Frangipani @ Pantai Tengah |
Ce matin, la première
chose que j'ai faite c'est de demander à la réception s'il y avait
un endroit où louer un scooter. Langkawi m'appelle, il faut que
j'aille découvrir ce qu'elle recèle. Et ça tombe bien, il y a un
loueur juste à côté du Mutiara. Comme j'ai pris le scooter pour
l'ensemble de mon séjour, ils m'ont fait un prix. De 40, je suis
passé à 30 ringgits. Pour 8 euros la journée, ce serait dommage de
rester perclus dans un resort ! Tandis que je prenais la
direction du port où je suis arrivé hier pour changer les baths qui
me restent, traversant la jungle et rencontrant des macaques au bord
de la route qui regardent les gens passer comme des vaches, je
pensais que je finis mon tour du monde comme je l'ai commencé à
Aitutaki. En scooter. Étrange coïncidence. Je n'avais pus loué de
scooter depuis Huahine, il y 6 mois de cela. Un signe peut être pour
me faire prendre conscience que la boucle est bouclée. Même mon
père s'y met. Dans son dernier mail il me souhaite une bonne fin de
séjour et un bon retour. Mais avec mon arrivée à Langkawi et tout
ce que j'ai encore à découvrir, ça ne sonne absolument pas la fin
pour moi. Je crois que Koh Tarutao m'a aidé à intégrer le fait que
j'allais rentrer bientôt... et à l'oublier !
Pantai Tengah |
Une fois le plein fait
(1,36 litres!) et des ringgits plein les poches, j'ai décidé de
filer vers la côte sud-ouest de l'île voir ces plages et me rendre
compte si la côte a été transformée en espèce de Koh Lipe. Je
voulais surtout voir ces pics rocheux qui me font penser à Palawan
et que j'avais entraperçus par dessus l'épaule d'un voisin en
arrivant à Langkawi par avion. L'état des routes est très bon. On
se croirait en Europe. J’avais déjà été saisi par la
« modernité » de Bornéo, ici c'est encore mieux
entretenu. Quand on pénètre dans la zone touristique on a
l'impression de débarquer dans un de ces villages construits de
toutes pièces dans les Baléares, avec des rues plantées d'arbres
et de fleurs... et de centres commerciaux. Car Langkawi s’est faite
la spécialité de centres détaxés pour faire venir les touristes.
C'est la raison pour laquelle je ne pensais pas y rester à
l'origine, m'attendant à trouver une île avec des plages moches
misant tout sur la détaxe pour contrer le fait qu'elle n'avait pas
grand chose à offrir. Ce qui n’est absolument pas le cas ! La
Malaisie veut faire de Langkawi sa vitrine et son lieu phare pour les
touristes. Pourtant il n'y a pas tant de monde que cela et c'est bien
plus calme que Koh Lipe. Je suis surpris également de trouver
quelque chose de si joli. Je ne regrette pas d'y rester quelques
jours.
Je me suis rendu sur la
plage de Pantai Cenang, l'endroit le plus animé de l'île qui me
faisait craindre le pire. Certes ce n'est pas bien sauvage, la plage
est ratissée à outrance et le sable plein de traces de pneus de
4x4, avec une suite ininterrompue de resorts sous les cocotiers avec
dessous des chaises longues garnies de gens inertes en train de
siroter des cocktails, mais ça reste calme et cosy. Sans doute parce
que les établissements en bord de mer sont les plus chers et veulent
faire dans le luxe. J'ai posé mon sac et mon casque rouge sous un de
ces cocotiers et je suis allé me baigner dans un truc délimité par
des bouées pour éviter de ne me faire trancher par un jet-ski ou
ces espèces de dragons des mers gonflables pleins de gens assis à
califourchon dessus et tirés par un hors bord. Ce qui est pratique
avec le scooter c'est que je peux m’arrêter où je veux, je me
faufile entre les resorts, trouvant toujours un chemin d'accès à la
mer.
Pulau Singa Besar |
Il n'y a pas de vigile-pitbull ni de barrières ou clôtures, on
peut se balader d'un resort à l'autre librement et même rentrer
dedans sans que personne ne dise rien. Enfin, pas en scooter !
Il y a un rocher au bout de cette longue plage avec marqué Langkawi
sur ses flancs, façon Hollywood. Je m'y suis rendu de plus près
mais l'endroit n'est pas très joli quand on y est, le sable plus
gris et plein de jet-skis entassés et de gilets rouges dans l'eau
qui gâchent le paysage. Ce qui est bien sur cette plage, c'est la
vue qu'on a en face de soi. Il y a en effet quelques îles
relativement grandes, pas très éloignées, couvertes de jungle et
de petites criques de sable blanc. Il faudra que j'essaye de les
explorer un des ces jours en kayak. Ici on trouve de tout, aussi je
ne me fais pas de souci pour trouver ça. J'ai vu passer un homme
volant, un type suspendu à un parachute tiré par un bateau, le
parasailing. J’avais essayé une fois à l’Île Maurice pour
avoir un panorama grandiose au dessus du lagon et j'en garde un
souvenir fabuleux. Je me vois bien aussi essayer ça avant de partir.
Ce serait l'occasion de terminer mon tour du monde en beauté, par
quelque chose d'un peu fou, en m'envoyant en l'air !
Porto Malai |
Derrière le rocher se
trouve une autre plage, plus petite, Pantai Tengah, plus tranquille
et plus familiale selon les guides de voyage. Je me suis arrêté au
bout, au niveau du Frangipani Resort que j'ai dû traverser pour rejoindre la mer, n'arrivant pas à
trouver de chemin public dans cette partie. Tandis que je marchais
sur la plage pour escalader sa partie sud question de prendre un peu
de hauteur pour les photos, je regardais les bungalows du Frangipani.
Il y en a des individuels, en dur, espacés d'une dizaine de mètres
les uns des autres, sous les cocotiers avec une vue imprenable sur
les îles en face, plein ouest, idéal pour les couchers de soleil.
Il n'y a aucun bruit autour, hormis le murmure du vent et le passage
de quelques jet-skis mais qui restent plutôt au niveau de Pantai
Cenang. Je suis tombé sous le charme de ce resort, un truc
éco-friendly. Si je reviens à Langkawi j'essaierai de rester là.
Pulau Dayang Bunting |
[NDLR : les bungalows ont l'air les mêmes que ceux de Tarutao
mais après un tour sur leur site internet, ils sont à 630
ringgits... A plus de 150 euros la nuit, je retournerai donc au
Géopark et son prix imbattable de 23 euros la nuit, avec un grand
lit, une grande salle de bains, et la clim', le tout dan un calme
parfait. Mieux vaut louer un scooter et venir passer la journée au
Frangipani!]
Si vous êtes tentés, je
vous conseille lors de la réservation de demander les bungalows
individuels faces à la mer, ceux portant les numéros 300 quelque
chose, à partir de 309, les autres étant plus proches du
restaurant. C’est là que j'ai mangé, je trouvais l'endroit bien
reposant. En plus, en ouvrant la carte, agréable surprise : ils
ont une section plats bios au même prix que le reste. En fait ils
ont leur propre jardin et leur slogan c'est « We grow, we
eat ». J'en ai profité pour prendre en entrée des beignets de
fleurs de frangipaniers accompagnés d'une mayonnaise au poivre noir
(je ne savais pas que ça se mangeait mais c’est très bon, un peu
trop gras peut être), suivis de filets de poulets grillés au
basilic servis avec du riz brun assaisonné d'huile au basilic.
Pulau Dayang Bunting |
En
dessert : bananes, mangues, papayes, ananas. Le tout accompagné
d'un jus de fruits mixés sous les yeux : orange, pomme,
carotte, ananas. J'ai fait le plein de vitalité ! A 10 ringgits
le jus il y aurait tort de s’en priver. Vous croyez qu'après ça
je vais avoir envie de revenir en France où la vie est si chère ?
Et revoir la misère partout, peuplée de gens agressifs? Car en 7
mois je ne l'ai jamais croisée. J'ai vu des gens très pauvres mais
pas misérables, dignes, souriants et heureux. Ça donne à
réfléchir...
Au Frangipani il y a
aussi un sentier de réflexologie avec des galets de différentes
hauteurs cimentés sur leur tranche. C'est rigolo. Pieds sensibles
s'abstenir ! Sur la plage c'est aussi le retour des oiseaux
noirs à l’œil cerclé de jaune aperçus en Polynésie et qui font
tout un tas de sons comiques. Il y en avait un qui s'était mis au
pied de ma chaise et me regardait sans mot dire, contrairement au
chaton de Tarutao. Je lui ai donné trois grains de riz, le reste
c'est pour moi. Du riz bio en plus !
Pulau Singa Besar |
Pulau Singa Besar |
Après tout ça, ce n'est
pas tout, mais il était déjà 14h30 et je n'avais toujours pas vu
ces rochers façon Palawan. J'ai donc repris la route pour arriver à
la pointe sud-ouest de Langkawi, un cul de sac garni d'un port, Porto
Malai. Là, tandis que je prenais des photos des îles au loin, j'ai
été hélé par quelqu'un qui me demandait si je voulais partir en
excursion. Des gens étaient en train de monter sur un bateau et ça
m'avait l'air déjà pas mal rempli. Mais il restait une place pour
moi. J'ai donc acheté mon ticket, partant en catastrophe et ayant
laissé le casque sur le scooter. Ils m'ont assuré que ça ne
risquait rien. J'étais parti pour un tour en scooter, me voilà pris
dans un tour en bateau. C'est ce que j'aime. Pas de programme, les
choses se déroulent d'elles mêmes selon les opportunités et ce que
je rencontre. Et puis une excursion qui tombe pile poil quand
j'arrive et pour 25 ringgits, ça ne se refuse pas ! D'un autre
côté j'ai l'impression de tout faire dès le premier jour.
Pulau Dayang Bunting |
Mais
avec le très beau temps aujourd'hui, il faut en profiter. Car on ne
sait jamais comment ce sera les prochains jours. Je pourrais tout
aussi bien être dans les nuages. En effet, tout comme Tarutao,
Langkwai était souvent auréolée d'un anneau de nuages quand je la
regardais depuis Koh Lipe.
Nous avons filé
directement à Pulau Singa Besar, une île en face avec une belle
plage de sable blanc... et pleine de macaques ! L’arrêt est
programmé pour une heure. Le temps de faire quelques photos, j'ai
posé mon sac sur le sable afin d’éviter qu'il ne m'encombre.
Quelqu'un assis non loin m'a prévenu des macaques. Merci, je les
avais vus. Mon sac est suffisamment lourd pour qu'ils ne puissent pas
le prendre et puis il est bien fermé. Mais alors que je m'étais un
peu éloigné, j'ai été alerté par un couple qui passait devant
mon sac, les deux blancs du bateau, qui faisaient la chasse à un
macaque qui avait ouvert mon sac. Par bonheur il n'avait rien pris.
Pulau Dayang Bunting |
Le portefeuille était à découvert. Je l'ai échappé belle. Avec
ses petits doigts de singe et son intelligence supérieure à la
moyenne des autres animaux, il avait parfaitement saisi ce qu'était
un zip et comment l'ouvrir pour se saisir du contenu du sac. Aussi,
j'ai accroché mon sac en hauteur, à une branche, caché par les
feuillages, avant d'aller à l'eau, tout en gardant un œil dessus.
On ne sait jamais. Au bout d'un moment j'en ai repéré un qui se
baladait sur la plage et faisait mine de rien tout en prenant la
direction de l'arbre. Je suis donc sorti de l'eau pour intervenir. En
fait deux autres ont rappliqué et avant que j'ai eu le temps de
m'approcher, celui sur la plage était grimpé à l'arbre, avait
envoyé paître serviette, bermuda et T-shirt que j'avais mis autour
pour jeter le sac à un complice plus bas qui est parti dare-dare en
tirant le sac sur le sable et l'amenant vers la jungle tandis qu'un
troisième faisait barrage et montrait des dents pour m’empêcher
d'intervenir.
Pulau Dayang Bunting |
Je voyais déjà mon passeport et mon portefeuille
disparaître dans la jungle et les arbres. J'ai donc couru en furie,
comme un orang-outan, gesticulant des pieds et des bras, près à
dégommer tout ce qui viendrait sur mon passage. Ça les a fait peur
de voir que je n'avais pas peur d'eux. Du coup, celui qui tirait le
sac l'a lâché et a accouru toutes dents dehors. J'en avais trois
déchaînés autour de moi et je sautillais pour ne pas me faire
mordre, tout en allant là où le sac était. Quand j'étais tout
près, un macaque l'a saisi en même temps mais j'ai tiré de toutes
mes forces, près à jouer du lasso avec un macaque. Finalement ils
ont abandonné la partie et je suis allé me remettre de mes émotions
dans un coin moins isolé où les autres s'étaient mis. J'ai failli
porter plainte pour association de malfaiteurs avec intention de
nuire. Fiche signalétique des malfrats : de vulgaires
macaques ! C'est la jungle mafia ! Que comptaient-ils faire
avec mon passeport ? Aller à la Tour Eiffel voir le ciel de
plus près que depuis leurs arbres ?
Le lac Tasik Dayang Bunting |
Une vieille macaque |
Je suis retourné à
l'eau mais une de ces bestioles qui piquent est entrée dans le
maillot de bain je ne sais comment. Je suis ressorti de là aussi sec
en boitant, ne pouvant pas me gratter les couilles devant tout le
monde ! Ça a fini la serviette autour de la taille à enlever
le maillot de bain. Et vite ! Bref, ce n'est pas mon jour,
toutes les bestioles ont décidé de m’embêter ou quoi ?
On a terminé la balade à
Pulau Dayang Bunting où se trouve un lac intérieur, après être
allé nourrir des aigles de mer avec de la peau de poulet et s'être
rendus à une ferme sur l'eau pour nourrir les poissons et les
tortues. Quand on a débarqué sur l'île il y avait un groupe
d'indiens ou de pakistanais, toujours en train de bouffer, qui avait
amené avec eux un sac rempli de galettes pour se rouler des trucs.
J'ai été alerté par des cris. C'était l'émeute. Une armée de
macaques avait volé à l'arrachée le sac, répandant son contenu et
se saisissant de tout. Ils sont partis avec les galettes dans le
papier alu et des bouteilles de jus de fruit.
Je suis sûr qu'ils
trouveront comment ça s'ouvre. Ça a fini au bord de l'eau, le cul
posé sur des rochers à se lécher les doigts qu'ils plongeaient
dans des containers pleins de sauce graisseuse et rougeâtre. Pas
moyen d'être tranquille ici, c’est pire qu'aux Antilles où l'on
se fait tout voler. Sauf que là bas les macaques ce sont les
autochtones ! Sinon j'ai retrouvé le singe Duracell. Ce sont en
fait des macaques, mais des vieux. C'est en voyant une femelle aux
nichons flapis que j'ai compris. En vieillissant il leur pousse des
poils blancs au menton et sur les joues qui forment des barbes de
Père Noël, femelles comprises ! Hormis ce signe distinctif les
vieux restent alertes comme les autres. Pourquoi l'homme vieillit il
aussi mal, à finir en déambulateur, voûté ou en chaise roulante ?
Est-ce parce qu'on ne monte pas assez aux arbres ?
A part ça, le lac
ressemble un peu à ces lacs de Palau, en moins joli car il ne
possède pas les mêmes couleurs. Mais la balade pour le rejoindre
est sympa, on passe par dessus une barre rocheuse dans la jungle.
Quand on est retourné au débarcadère, j'ai eu droit à un
souvenir : une assiette en plastique avec ma tronche dessus
qu'ils avaient prise en photo quand j’avais embarqué. C'est kitsch
à en mourir mais je l'ai prise. A 10 ringgits, c'est que dalle et
puis c’est fourni avec un crochet prêt pour fixer l'assiette au
mur. Chic !
Pulau Singa Besar |
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