Miroir, mon beau miroir... |
Je suis parti ce matin
vers Pantai Cenang dans le but non dissimulé de louer un kayak pour
me rendre dans les îles ou bien de faire du parasailing si le temps
le permettait. Hélas pour l'heure ça ne valait pas le coup. En
attendant le retour du soleil, je me suis mis en quête de trouver un
coiffeur. Mince affaire ! J'ai arpenté au pas la route
principale qui traverse Pantai Cenang, en vain. C'est une suite
ininterrompue de restaurants et de boutiques de souvenirs sans aucune
place pour une autre fantaisie. En plus, à force de tourner en rond
de la sorte, je me suis trouvé à court d'essence et aussi étrange
que cela puisse paraître je n'ai pas trouvé de station service dans
ce lieu pourtant très animé où les scooters se louent comme des
petits pains et qu'il faut donc bien remplir. Je suis même allé
demander à un de ces loueurs s'il pouvait m'indiquer la station la
plus proche. A la place il m'a vendu une bouteille pleine d'un
liquide jaune comme de l'huile d'olive qu'il a déversée dans le
réservoir.
Retour au Frangipani |
Je n'avais pas d'autre choix que de lui faire confiance. Je ne savais pas que l'essence avait cette couleur, il me semblait
que dans le passé elle était rouge. Ça a dû changer. Excepté en
France où à mon avis on va encore écoper du nabot. 10 ans avec
ça ! J'ai regardé le résultat des élections, ça ne donne
pas envie de rentrer. Avec le score du FN dont l’électorat ira
voter le nain au lieu du gros, l'affaire est cousue de fil blanc. Et
puis la gauche n'est pas crédible, une fois de plus. Cette fois ils
se sentent tellement peu sûrs d'eux qu'ils ont refusé un débat
avec l'agité à plusieurs reprises. C’est un signe. Que tout le
monde interprète comme moi. Il y a un truc que je n'aime pas dans
les élections, c'est qu'au second tour on vote pour quelqu'un parce
qu'on ne veut pas de l'autre. Tu parles d'un système ! Ce que
je retiens c'est que le nabot ne plaît qu'à 23% des gens mais que
ça ne l’empêchera pas de se gargariser au second tout en se
disant qu'il est aimé puisque réélu.
Pong-Pong |
Il ne devrait y avoir qu'un
seul tour avec pour gagnant celui qui a obtenu le plus de voix, et en
prenant compte les votes blancs. Si c'est le vote blanc qui remporte
ça veut dire que personne ne convient et qu'ils doivent trouver
quelqu'un d'autre ! Ou alors ils devraient faire un second tour
avec les cinq qui ont fait le plus gros score, avec pour gagnant
celui qui remportera le plus de voix. Ça laisserait plus de choix et
permettrait peut être d'élire quelqu'un qui convient à peu près.
C'est ma vision d'un petit monde utopiste...
Moi qui voulait avoir une
tête décente pour rentrer, je me suis offert à la place de
nouvelles tongs, les autres ayant fini dans une poubelle en arrivant
à Langkawi depuis les îles Perhentian. Elles étaient devenues une
infection ambulante trimbalant derrière elles un sillage du pire
fromage qui puisse exister. Ce n'était pas la faute à mes pieds
mais celle de Kelly Slater. Son modèle a été mal pensé. Pourtant
surfeur, il aurait dû penser qu'on a souvent les pieds humides ou
qu'on marche dans l'eau.
Avec la semelle absorbante, elle n'a pas
fait qu'absorber les chocs mais aussi toute l'eau qui passait dessus,
sans jamais arriver à sécher. Ce qui les a achevées c'est une nuit
où je les avais mises à sécher dehors aux îles Perhentian et qu'à
la place elles avaient pris l'orage. Le modèle que j'ai désormais,
c'est un truc avec le Che dessus, payées 15 ringgits ! Ça
durera ce que ça durera....
Avec tout ça il était
déjà midi, étant parti ce matin un peu trop tard de l'hôtel et je
suis donc retourné au Frangipani. Cette fois je n'ai pas fait dans
le bio, me contentant d'une tortilla avocat/bœuf teriyaki et d'un
verre de bon vin rouge australien dont je ne suis jamais tombé sur
une piquette. Après, j'ai fait un tour dans la propriété, question
d’observer les nombreuses essences d'arbres et d'arbustes qui
ornementent le jardin. Dessous chaque espèce il y a un petit panneau
informatif ainsi que le nom et le pays de provenance des personnes
qui ont adopté la plante et l'année correspondante. J'en ai déduit
que des gens avaient dû acquérir des plantes ici que le resort a
ensuite entretenu pour eux. L'idée est bonne mais le jardin risque
vite d'être envahi de plantes ! J'ai vu un nouvel arbuste que
je ne connaissais pas, le Pong-Pong, un truc qui possède des fleurs
qui ressemblent un peu au frangipanier avec une douce odeur délicate.
Par contre il est écrit que les fruits sont poisons.
Les ciels d'orage vous devez finir par vous lasser. Moi pas! |
Je suis allé ensuite me
mettre sur la plage, à l'endroit où il n'y a plus d'hôtel
derrière, juste à côté du spot où a lieu le départ en
parasailing. Au passage ils m'ont demandé si je voulais venir faire
un tour mais je leur ai dit pas aujourd'hui. Il ne faisait pas assez
beau pour s'envoyer en l'air. Il y avait tout un groupe de gilets
rouges qui attendait son tour pour passer. Je les ai observés de
dessous mon yucca qui me procurait un peu d'ombre dont je n'avais pas
besoin. La balade ne dure pas longtemps. 2 minutes 30 tout au plus.
Ils vont au bout de la plage, vers les rochers, puis reviennent. Mais
je crois qu'à l’Île aux Cerfs cela n'avait pas duré plus de
temps. J'espère pouvoir en faire demain, c'est mon dernier jour où
j'irai à la plage avant mon retour. Je croyais pouvoir dégoter un
kayak pour cet après midi mais je n'en ai pas trouvé. A la place je
pouvais faire du banana boat, cet espèce de truc gonflable tracté
par un bateau où l'on est à califourchon ou bien demander à être
déposé en bateau sur l'île de mon choix.
Mais étant seul et les
tarifs non affichés je craignais qu'ils en profitent. Et puis comme
je disais, le temps est devenu de plus en plus maussade, le tonnerre
grondant à nouveau. Moi qui pensais que cette partie de Langkawi
était plus épargnée que le reste, que nenni ! Ce qu'il y a de
bien, c’est que sur cette partie de la plage, le sable blond est
plus grossier et la plage tombe à pic dans la mer. J'aime bien quand
on n'a pas à marcher des kilomètres pour ne plus avoir pied. Comme
l'orage devenait inévitable, j'ai voulu prendre une photo de ces
fameux ciels noirs (oui, encore!) mais en fouillant dans le sac à
dos j'ai constaté que l'appareil n'y était plus. J'ai eu un coup
d'angoisse. Le seul endroit où j’avais pu le laisser c’est dans
la poche du scooter, sous le guidon. C'est en effet là que je le
mets quand je conduis pour l'avoir toujours à porter de main au cas
où. Cela faisait bien une heure que j'étais sur la plage et le
scooter était garé sur un parking avec plein d'allées et venues
vers des gargotes situées juste à côté.
Je m'étais fait à
l'idée qu'on me l'aurait piqué aussi j'ai été fort surpris de
constater qu'il était toujours là. J'ai eu beaucoup de chance. A
moins que les malaisiens ne soient pas des piqueurs car tout le monde
laisse son casque sur le scooter, sans l'attacher, sauf moi qui n'ose
pas.
Comme le temps ne cessait
de se dégrader, ça ne servait à rien que je reste là, où je
commençais à m'ennuyer de ne rien faire, allongé comme j'étais
sur la plage. C'est quelque chose que je ne peux plus faire, il me
faut de l'action. J'ai donc décidé de retourner à l'hôtel pour me
saisir de l'ordinateur et de partir au Mutiara où je pourrais
continuer l'après midi dans un autre cadre. En attendant ça me
faisait une balade. Au passage je me suis arrêté au niveau d'un bas
côté à flanc de montagne où des gens avaient garé voiture et
scooter pour prendre un chemin qui allait en contrebas.
Avec ça la voiture est bien gardée! |
Il faudra que
j'aille explorer ça demain, peut être y a-t-il une plage en bas ou
bien une zone de pêche. En tout cas, il faudra que je prenne le
casque avec moi. Car la zone est une aire de récréation pour
macaques qui adorent les voitures et se postent sur le toit ou le
capot en train de jouer ou de s'épouiller. On avait l'impression
qu'ils faisaient car wash. Certains essayaient d'ouvrir le coffre,
d'autres mordillaient l'antenne ou essayaient de croquer les
rétroviseurs et même les gicleurs pour nettoyer les vitres. Ceux
sur le toit s'amusaient à faire trampoline. Vu le poids de certains
de ces bestiaux, les gros mâles, à mon avis les voitures devaient
être pleines de bosses suite à ça. Les macaques, ça vous pourrit
tout. Pourtant quand on les voit on leur donnerait le bon Dieu sans
confession. Les scooters ne sont pas plus épargnés. Les poignées
sont grignotées tandis que d'autres s'agitent sur le rétroviseur en
essayant soit de l'arracher, soit de faire vaciller l'engin sur le
côté.
Et le casque, alors? |
Les scènes étaient comiques à voir et une bonne partie de
ceux qui passaient s’arrêtaient un peu plus loin, sans oser
descendre de leur véhicule. Pour une fois ils m'ont laissé
tranquille. J'avais coupé le contact et ne bougeait pas, aussi ils
voyaient que je n'allais rien leur faire.
Au Mutiara, le soleil est
un peu ressorti, me permettant d'aller me baigner. C’est vraiment
là que c'est le plus joli pour se baigner, avec les montagnes juste
en face. Un peu comme à la plage du Datai que je voulais voir et qui
est située juste derrière la montagne mais renseignement pris cette
plage ne se visite pas. Elle est propriété exclusive du Datai et si
l'on n’est pas client on ne peut pas y pénétrer. Dommage, car le
guide dit pourtant que c’est la plus belle de tout Langkawi, avant
de rajouter qu'on ne peut pas la visiter. Pourquoi donc en parler ?
Pour frustrer les lecteurs comme moi ? J'ai trouvé un coin dans
l'eau que je n'ai plus quitté, où curieusement l'eau était plus
chaude au fond qu'en surface. Je suis donc resté ainsi entre deux
eaux, pensant qu'après 7 mois passés dans des eaux qui m'ont
ramolli la peau, je crains d'être foutu pour l'Atlantique ! Il
y a une fille, la trentaine qui est venue se baigner, les cheveux
attachés en un ridicule palmier maigrelet et les bras garnis de deux
flotteurs en plastique jaune. Elle avait l'air maligne en criant en
plus au passage de chaque vaguelette. Celle là, c'est pas la peine
qu'elle s'inscrive à Koh Lanta !
C'est l'antenniste! Il vous règle les stations...ou dérègle! |
Je regardais aussi la
clientèle de l'hôtel. Même si la majeure partie est constituée
d'occidentaux qui font ventouse à leurs chaises longues, je suis
étonné par le nombre de couples aux femmes invisibles. De voir ça
c'est toujours un choc pour moi et je n'arrive pas à comprendre
qu'une idéologie puise priver à ce point un individu de sa totale
liberté. Des fantômes noirs comme s'il en pleuvait, affublées en
plus de larges lunettes de soleil, c'est le pompon, il n'y a plus
rien d'humain. Comment font elles en pleine chaleur ? Elles ont
un ventilateur caché dessous ou quoi ? Je te mettrais ça sur
une île déserte à devoir vivre en Robinson, elles auraient tôt
fait de perdre leurs étoffes. Ça leur sert à quoi ? A se
protéger de quoi ? Des regards des autres pour satisfaire l’ego
de leurs maris machos ? On va me dire qu'ils font bien ce qu'ils
veulent mais de voir un être humain contraint à ce point, c'est ce
qui me révolte. Au passage, comment font-ils pour reconnaître leur
épouse et comment sont-ils arrivés à en choisir une ?
Une
burqa noire est une burqa noire, qu'importe le pantin dessous. Dans
le resort il y a aussi beaucoup d'indiens. Je suis fort étonné d'en
voir autant. Moi même je ne peux pas me payer une nuit au Mutiara
(125 euros le bungalow le moins cher). Où tous ces gens puisent ils
leur argent ? Ce sont des jeunes en plus et qui n'ont pas l'air
si riches que ça quand on regarde leur style. Si ça continue, en
France on va devenir le nouveau Tiers Monde. On en prend bien la
direction...
Je sais désormais
parfaitement quel jour on est, comme je sais que je rentre un
dimanche et que le compte à rebours est enclenché. C'est triste. Ce
qui va me manquer, ce sont les petits bruits la nuit, ceux des
grenouilles et des geckos. C'était mes compagnons tout au long de
mon périple, je m’étais habitué à leur présence et leur bruit
m’aidait à m'endormir. Demain c’est le dernier jour de plage
déjà.
Dîner au Mutiara |
Je ne vais pas m'en plaindre pour autant, j'en ai bien
profité. En m'endormant je pensais qu'avant je rêvais le soir dans
la cuisine devant cette planisphère centrée sur le Pacifique pour
ne plus voir la France au milieu de la Terre et me faire paraître
ces îles lointaines plus proches. Je passais mon doigt dessus,
rêvant d'y aller. Maintenant que c'est fait, quels rêves me
restera-t-il ? Peut être que le plus beau des voyages c'est
celui qui reste imaginaire. On a besoin de rêves pour vivre et faire
paraître la réalité moins lourde.
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