C'est bien Tarutao au fond! |
Hier an allant sur
internet, j'ai vu qu'il faisait 7 degrés à Paris. On s'est bien
gardé de m'en parler ! C'est quoi ce temps ? J'ai fait
exprès de rentrer fin avril pour échapper à cette déprime de
plus, alors que tout le monde me disait que j'aurais pu rentrer plus
tôt car en avril le temps est censé être clément. Tu parles !
Suis-je vraiment obligé de rentrer ? En plus j'ai essayé de
choisir mon siège sur le vol de retour de Singapour mais n'y
arrivant pas j'ai contacté Star Alliance, ceux qui ont émis mon
billet tour du monde pour qu'ils le fassent pour moi. J'ai demandé
un siège allée. C'est ce qui me convient le mieux comme ça je peux
vaquer librement et surtout mettre mes guibolles dans l'allée et
faire des croches-pattes aux hôtesses. Eh bien, vous savez quoi ?
L'avion est complet, ils n'ont trouvé qu'un siège au milieu de
libre. Les pires ! Je ne me vois absolument pas passer 13h30
dans un avion entre deux gros qui m'enverront leurs coups de coude
dans les côtes à chaque changement de position. Et je ne tiens pas
à être étriqué dans mes mouvements à manger comme un écureuil
et rester les deux bras devants et les épaules tassés tout ce temps
là.
C'est un Airbus A380. Je devrais me réjouir de monter là
dedans mais voilà ce qui arrive avec la modernité, qui dit plus de
capacité dit plus de sièges du milieu ! Ils sont configurés
3-4-3, au lieu du traditionnel 2-4-2. Je ne sais plus quoi faire.
J'ai demandé le code de réservation correspondant sur Singapore
Airlines à Star Alliance et sur leur site je peux choisir mon siège
à l'avance. Mais c'est pareil. Il reste deux sièges du milieu !
Je peux malgré tout indiquer mes préférences et ne pas demander
d'assignation de siège mais mon choix sera-t-il respecté lors du
check-in ? Mon dernier recours c'est peut être de pouvoir
choisir mon siège lors de l'enregistrement sur internet. Il commence
demain à 23h35. C'est une heure à laquelle je dors. Si ce n'était
qu'un vol de quelques heures je m'en moquerais mais là, 13h30 et en
vol de nuit, c'est juste pas possible. Pour un peu je préférerais
être par terre. J'avais fait ça il y a très longtemps et les
hôtesses m’avaient laissé faire. Mais c'était en 1996. Depuis je
n'ai jamais pu recommencer. Si on ne me donner pas un siège allée
ou au pire fenêtre, je sens que je vais faire une crise de nerfs au
point qu'il faudra qu'ils m'attachent de force au siège du milieu.
Ce matin j'ai pris le
scooter direction le nord-est de l'île dont le guide de l'aéroport
dit que c'est un endroit qui offre des vues remarquables avec plein
d'îlots tout autour. Le seul hic, c'est qu'il y a deux hôtels de
luxe dans le secteur qui interdisent le passage sur leur plage et ont
même étendu leurs limites d'une zone dé sécurité. Dans ce
secteur il y a également une plage de sable noire mais je ne l'ai
pas trouvée. Je l'ai vue de loin, avec une cimenterie en arrière
plan, ça ne donnait pas envie de m'y déplacer pour prendre des
photos à la noix. Juste avant le Four Season Resort, il y a une
plage de sable blond sur laquelle je me suis avancé. Rapidement
j'ai été intercepté par trois gardes qui m'ont gentiment souhaité
la bienvenue au Four Season tout en m'indiquant que le domaine public
s'arrêtait à un cocotier qu'ils m'ont désigné. Fallait le
savoir ! Je me suis donc contenté de prendre des photos de
trois petits îlets juste en face avec Koh Tarutao derrière, toute
près. Ça m'a fait très plaisir de revoir cette île. Elle semble
si proche. Il y a pourtant 25 kilomètres mais avec ses sommets
montagneux elle semble moins loin.
J'ai repris le scooter
pour aller au bout de la route. Rapidement, je me suis retrouvé nez
à nez avec une barrière, un garde et un sens interdit. J'ai joué à
l'ingénu, demandant malgré tout s'il y avait un moyen de rejoindre
la côte pour prendre quelques photos. Il m'a fait remplir un
formulaire avec numéro de passeport et nom de mon hôtel puis il m'a
dit que je pouvais y aller, précisant qu'il y avait une plage et une
mangrove au bout. Sympa ! En arrivant au bout je me suis rendu
compte que la barrière n'était qu'un moyen de contrôler qui rentre
mais pas de barrer l'accès. C'était plein de touristes locaux
déversés par des minibus ou des taxis en train de prendre des
tickets pour des excursions dans la mangrove avec la visite d'une
grotte et un feeding d'aigles au passage. Ils m'ont intercepté pour
me demander de m'inscrire mais ça ne me disait rien. En plus, depuis
que j'avais quitté l'hôtel ce matin, je roulais vite ayant une
énorme masse de nuages noirs que j’avais vus se diriger sur
Langkawi au loin. Je disposais donc de peu de temps pour explorer.
Tarutao a l'air toute proche |
Dans ce coin, on est
quasiment sur une presqu’île avec une belle plage de sable blanc
partagée avec le Tanjung Rhu Resort qui a mis une clôture en plein
milieu. Mais on peut partir de l'autre côté et faire le tour de ce
cap. C'est très joli. L'endroit est entouré d'îles et quelques
barques de pêcheurs viennent passer par là, laissant derrière eux
un sillage de poisson pourri. La plage laisse ensuite la place à une
mangrove pleine de circonvolutions qui font faire de longs détours.
J'ai bien cru que je n'arriverais jamais à l'endroit de départ des
excursions. Je pensais pouvoir prendre quelques clichés sympas avec
tous les petits bateaux amarrés sur des ponts flottants mais j'ai eu
le soleil en face. Pas l'idéal. A la place je suis donc repassé
côté plage pour aller me baigner un moment. Je barbotais en jouant
à mon jeu favori : le sablier. Je prends du sable dans une main
que je referme puis je laisse couler le sable dans ma main du dessous
serrée de la même façon. Et après j'alterne. J'aime bien sentir
le contact du sable s'écouler entre mes doigts. Parfois je me saisis
d'autre chose que du sable, de petits crabes translucides aussi
effrayés que moi ! A ce petit jeu, l'orage a fini par me
rattraper. Tout est devenu subitement noir avec le tonnerre qui
grondait de part et d'autre. J'étais prêt à me mettre à l'abri
dans une gargote aux premières gouttes venues mais j'étais comme
épargné, juste à la limite du nuage qui semblait être repoussé.
Il y avait les nuages noirs qui avançaient dans une direction tandis
que de petits nuages blancs allaient dans l'autre. J'ai attendu de
voir qui gagnerait mais le match est resté nul. J'ai donc décidé
de reprendre le scooter à la recherche d'un restaurant plutôt que
d'un snack ambulant à l'hygiène douteuse. Et je n'en ai pas trouvé.
Voilà que ça recommence! |
Comme j'avais quitté le
micro climat du bout du cap, la pluie est arrivée. Juste le temps de
revêtir le poncho que déjà j'étais dans un déluge. J'ai traversé
Langkawi ainsi, slalomant entres les éclairs, la tête penchée en
avant pour protéger mes yeux d'une pluie cinglante, avec un poncho
qui avait fini par laisser passer l'eau sous la pression, sans doute
à travers de minis trous. En plus je croisais des camions qui
prenaient un malin plaisir à foncer dans des flaques d'eau,
m'envoyant des trombes dessus comme si j'étais passé au karcher !
J'avais dans l'idée de me rendre à Pantai Cenang, souvent épargné
par les orages car situé à une extrémité de l'île. Mais une fois
parvenu de l'autre côté de Langkawi j'ai pu constater que le temps
était uniformément bouché et que c'était sans doute parti pour
durer tout l'après midi. Inutile donc de faire plus de route, je
suis rentré à l'hôtel, où j'ai pris une longue douche bien chaude
en me débarrassant de tous ces vêtements trempés. J'ai ensuite
demandé la navette pour le Mutiara où je serais mieux pour passer
l'après midi avec la possibilité d'aller à la plage si jamais le
temps s'améliorait. Ce qu'il a fini par faire sur les coups de 15
heures. Chose qui ne me ressemble pas, je suis resté sur une chaise
longue jusqu'à ce que le soleil disparaisse derrière les montagnes.
Je suis ensuite allé siroter un cocktail sur un bar au dessus de
l'eau, pensant contempler le coucher du soleil mais je n'ai eu droit
qu'à un ciel qui s'est chargé à nouveau de gros nuages gris. J'ai
pensé que j'allais rentrer sous la pluie mais il n'en a rien été.
Ouf, j'ai échappée à une deuxième saucée !
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