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mercredi 26 octobre 2011

Au paradis du gecko !


Le lagon à 10 mètres de la tente, que pour moi!
J'ai encore mon collier de fleurs que Gilbert m'avait donné à l'aéroport. Ce sont des grosses fleurs de jasmin tropical, pas comme celles qu'on trouve par chez nous, les fleurs sont beaucoup plus grandes, rondes, en étoile. Je l'ai mis dans la tente, près de l'oreiller, et j'ai leur odeur qui m’enivre en m'endormant !
La nuit on entend plein de bruits comme un oiseau, en fait ce sont les geckos, ces lézards avec des ventouses aux pattes et qui passent leur temps scotché aux plafonds et aux murs la tête en bas. Avec tous les moustiques ici ils ont de quoi être heureux. Mais je trouve qu'ils ne font pas assez leur boulot. D'ailleurs si les chiens pouvaient témoigner ils s'en plaindraient aussi, ils se grattent les yeux et le museau avec leur pattes régulièrement et secouent leur tête. Moi je ne sais plus quoi faire, j'en ai marre de m'offrir en pâture sous la douche ou aux toilettes. 
Au village j'ai demandé s'ils n'avaient pas de gants en plastique pour le ménage et la caissière m'a regardé éberluée et a dû appeler le patron ! Peut être en auront ils à Bora Bora ou ailleurs pour mes prochaines escales. Ici il n'y a pas malaria, c'est déjà ça, mais il y aura des endroits où ça sévit, je dois donc me protéger plus car ces sprays sont inefficaces. J'ai essayé l'huile essentielle de citronnelle, que je concentre chaque jour un peu plus, ça les éloigne 10 secondes et j'ai l'impression que c'est plus le spray qui les emmerde que ce qu'il y a dedans. Par contre j'ai remarqué qu'ils n'aimaient pas la crème solaire. Mais je ne vais pas m'en enduire en pleine nuit quand même !
Pour le feu ce soir!
Aujourd'hui j'ai pour programme de rester sur le motu Auira, de partir à son exploration et de faire un saut vers 16h au village car il y a un spectacle de danse à l'occasion d'un salon d’écocitoyenneté pour éduquer les gens au solaire, à faire attention à l'eau... Tous les jours il y a des activités, des conférences, rythmées par des pauses plus ludiques. C'est Véro, la GI Jo où je vais pour Internet, avec ses shorts beiges courts de baroudeur et son gilet débardeur à poches qui lui donne l'impression d'être de retour d'une opération de déminage, qui m'en avait parlé. Elle s'est posée là après un tour du monde de 7 ans ! Elle est aussi journaliste, photographe et rapporte les choses au journal de Tahiti. Cela permet de faire un peu parler de Maupiti sinon les gens se sentiraient vraiment abandonnés. Ici c'est le bout des îles de la Société, il n'y a plus rien plus au nord ouest, enfin si... Hawaï ! Véro, donc, me disait qu'ici les gosses sont pourris gâtés et chaque fois elle essaye de les sensibiliser à leur environnement. Il est vrai que sur les plages ont voit des débris de plastique, des bouteilles d'eau, des vieilles tong, le monde entier croule sous le plastique. La dernière fois Véro me racontait qu'elle avait dit à des gamins de faire attention à l'eau, qu'elle était précieuse. En retour elle eut droit à un « Et ta foufoune elle est précieuse ? »
Le lagon tel que je le traverse en kayak
Ce matin, je prenais mon temps, me baladant dans le jardin. Gilbert me confia sa brouette pour que je la remplisse de noix de coco pour le feu de ce soir. « Ça brûle bien, prends les ouvertes, il y en a plein dans le jardin ». Plus tard il me montra l'endroit pour faire le feu sur la plage, plus éloigné du cocotier que celui que j'avais choisi la veille. Il me dit : « Il faut que tu fasses un trou, comme ça ton feu sera protégé et durera plus longtemps. Tiens, va prendre la pelle, elle est là bas près d'un cocotier ». Oui, mais lequel ? Le jardin est rempli de cocotiers, j'ai dû en faire une vingtaine, en guise de pelle j'ai eu un râteau !
Chemin faisant j'ai rencontré Edna, la femme de Gilbert, tout aussi généreuse et simple. Pendant qu'on bavardait en marchant, elle s'est penchée, a saisi une fleur de jasmin et se l'ai mise à l'oreille. Elle me disait qu'elle adorait le coin, qu'il était magnifique, que tous les matins elle allait sur la plage regarder le lever du soleil et qu'elle lui disait « Reste comme ça », que les nuages et le ciel gardent cette teinte rosée ourlée de mauve. 
C'est beau de voire des gens qui savent toujours après toutes ces années apprécier l'endroit dans lequel ils vivent. On dit souvent qu'on s'habitue à tout, même au bonheur ! Edna m'a demandé ce que j'allais faire aujourd'hui. Quand je lui ai parlé du spectacle ce soir, elle a lâché : « Tu vas aller voir ça ? Ces mémères avec leur gros bide qui dansent comme ça ? » (elle se met alors à faire une danse comme un houla hoop!). « Oh non ! Moi je serais comme elles j'aurais honte ! ». Pour la secousse ça ne me dit plus grand chose d'y aller, surtout de prendre le kayak qui se cabre et fais des tours complets sur lui. Mais d'un autre côté on avait convenu avec Kerstin d'y aller, et après de me présenter aux personnes de sa pension qui l’emmènent pour voir s'il serait possible que je me rende sur son motu un des ces jours. Car je compte bien ne pas visiter que le motu Auira où je suis !
Avant de partir faire mon tour de l'île j'ai croisé Gilbert qui nettoyait le jardin « J'aime pas quand il y a des feuilles mortes sur le sable, alors tous les matins je les ramasse. Tiens, Ivan (il met mon nom dans toutes les phrases, c'est mignon), tu vas avoir de la compagnie. Demain tu as quelqu'un qui vient camper et vendredi un autre arrive aussi. Par contre il y en a un, il a l'air bizarre, il m'a demandé comment il fallait s'habiller ici !! Je lui ai répondu « On s'en fout de comment tu t'habilles, on vit toute l'année torse nu ». Ça promet, il a pas dû beaucoup sortir de chez lui celui là ! ». Moi ça me plaît moyen, j'étais bien tout seul ! De quoi vais je écoper ? Vont ils être bruyants, couche tard ? J'ose espérer que non, quand on vient par ici, ce n'est pas par hasard...
Ils me font rire Edna et Gilbert, ils sont malicieux, ils prennent tout à la dérision et se marrent tout le temps, les yeux tout plissés au point qu'on ne les voit plus ! Ils ont une belle fraîcheur d'âme. Ils n'ont pas d'appareil photo et regardent souvent mes photos sur l'appareil. «Je te donnerai la clef ». Quelle clef ? « La clef USB ! » Ah OK ! Ils sont aussi comme ça, quand ils parlent il faut les suivre, ils ne disent que l'essentiel de ce qu'ils pensent sauf qu'on n'est pas au courant toujours du cheminement qu'ils ont suivi pour arriver à leur pensée. Gilbert a donc un ordinateur et même Facebook. Je lui ai parlé de mon blog. « C'est quoi un blog ? ». Normalement il devrait avoir internet à la pension sous peu, avant il l'avait mais ils sont en train de faire des travaux. Ça m’arrangerait, ça m'éviterait de traverser le lagon ! J'espère que je pourrai prendre une photo d'eux avant mon départ, ils sont trop adorables ! En attendant, Gilbert m'a fait un plan du motu sur le sable et mis une croix sur l'endroit où je devais me rendre avec mon masque et tuba.
C'est de l'autre côté de l'île, là où le lagon est étroit, coincé avec la barrière de corail. Ça m'a fait une petite trotte mais ça valait le coup, il y a des vues superbes sur l'île centrale et avec la perspective on a l'impression que le motu y est rattaché. Et la plage tout le long est constituée de sable vierge, aucune empreinte de pas, le sable est tout lisse, d'un blanc immaculé, on dirait de la neige le lendemain d'une chute de neige. Et c'est plein de coquillages sur le rivage. J'en ai gardé quelques uns, magnifiques, des porcelaines. Je ne pouvais pas prendre les autres car ils sont tous colonisés par des bernard l'hermite. Les porcelaines sont les seules dans lesquelles ils ne peuvent entrer car la fente est trop étroite !



Je me suis baigné dans un jardin de corail. Il n'y avait pas beaucoup de poissons mais le corail, de toutes les formes, dessinait un vrai labyrinthe dont il est facile de se perdre. C'est un monde plein de passages secrets, de tunnels dans lesquels les poissons s’engouffrent. Un moment j'étais coincé dans ce dédale, car du fait de la marée basse, les sommets des patates de corail affleuraient presque à la surface. Je ne pouvais donc passer au dessus mais entre. Je ne retrouvais pas mon chemin, je me perdais dans ces méandres qui donnaient sur des culs de sac.
Quand je suis retourné à la serviette il était 15h, il fallait que je revienne à la pension, prenne le kayak puis le vélo tout cela en moins d'une heure ! J'ai donc pris un chemin qui s'enfonçait dans le motu, sans savoir où il allait me conduire mais convaincu qu'il m'amènerait de l'autre côté et m'épargnerait de ce fait le long contournement par la plage. 
Finalement ce chemin donnait sur d'autres chemins, j'ai suivi mon instinct, me repérant aux sommets de l'île qui émergeaient de la cime des cocotiers. Je n'avais plus que 25 minutes quand je suis arrivé à la pension et plus que 7 quand j'étais au vélo.
En fait, bien qu'en retard de 5 minutes j'étais en avance ! Rien n'avait commencé, ils étaient en train d'installer les chaises sur le terre plein. Il y avait déjà foule, les participants étaient déjà là avec leur T-shirt blanc « Bougez pour la planète ». J'ai posé mon vélo, là, dans un coin, pour aller sur le débarcadère voir si Kerstin arrivait. De retour 2 minutes plus tard, plus de vélo ! Je n'arrivais pas à le croire, quelqu'un avait dû le déplacer, j'ai regardé partout autour de la place, rien, volatilisé. Je commençais à angoisser. 
Je suis allé voir une mama à un stand, qui débordait de sa chaise : « J'avais mon vélo, garé à 2 mètres de vous, je me suis absenté 2 minutes et il n'est plus là, vous avez vu quelqu'un le prendre ? - Ah non, on a rien remarqué. Y a plein de gosses, l'un d'eux a dû vous le piquer. ». Et c'est tout, elle s'en foutait ! L'angoisse montait d'un cran. Qu'allais je faire ? J'étais prêt à aller à pied là où j'ai loué le vélo pour tout leur raconter. Vu que toute le monde se connaît, on finirait bien par le retrouver ce foutu vélo ! ». En dernier recours, juste en face il y avait un gars sur une chaise qui aurait pu tout voir. « Il est comment votre vélo ? C'est le rouge ? Y a le gars de la sécurité qui l'a pris pour aller s'acheter une bière ». Un comble ! 20 secondes après en effet le vélo revenait. Ouf ! C'est encore de ma faute avec mes réflexes de propriété à l'occidentale. Ici tout est à tout le monde et s'emprunte. Tant que ça ne gène pas...
Peu de temps après, une voix d'outre tombe a retenti à travers les baffles. C'était la maîtresse de cérémonie. Une voix grave, caverneuse mais de crécelle en même temps, on se serait crû dans un film d'horreur ! J'ai filmé la scène, il faudra que je mette le clip ici dès que j'aurai un débit internet un peu plus élevé ! Une femme est alors montée sur un camion pour montrer les gestes. Tout le monde dansait, les gamins en première ligne. Ils m'ont trop amusé, ils s'amusaient à se pousser, à se cogner, dansaient dans tous les sens, comme s'ils étaient désarticulés. Les adultes eux étaient bien plus mous, c'est sûr qu'ils avaient comme une inertie un peu plus difficile à bouger... Véro était de la partie et avait grimpé à la cabine du camion avec son gros reflex pour avoir un point de vue d'ensemble, un flash énorme et une sacoche d'objectifs ! L’entraîneuse un moment lui a donné le micro dont elle ne savait que faire. Elle se l'est coincé sous le bras provoquant un larsen strident, l'a gardé dans la main comme la flamme olympique mais ça la gênait pour prendre les photos. Pendant ce temps là je pensais : coince le entre tes seins, comme Madonna, ça marche bien ! Elle a plutôt opté pour la sacoche à objectifs.
A 17 heures je suis parti, j'avais encore le lagon à traverser ! Tandis que je mangeais, Gilbert est arrivé :
« Tu es déjà là ? Je te croyais en ville !» (c'est comme ça qu'il dit!).
« - Oui mais je suis rentré avant la nuit pour avoir le temps de préparer à manger. Et toi tu as mangé?
- Non, je rentre du récif où j'étais allé pécher.
- Tu as trouvé quelque chose ?
- Non, rien ! Je vais aller me faire une soupe ! »
C'est dur la vie de pécheur ! Pendant ce temps j'ouvrais une boîte de petit salé aux lentilles et les trois clebs ont rappliqué me regardant de leurs yeux suppliants et déglutissant à n'en plus finir. Ils n'ont rien eu, même pas la joie de lécher la boîte de conserve : je suis allé cacher la poubelle en hauteur avant qu'ils ne l'éventrent !

Lever de soleil, pour Edna

4 commentaires:

  1. Pas ce jour là mais hier! C'est qui CAK, Chaouki?

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  2. Oui. C'est mon trigramme.

    Tu te rappelles:
    - trigramme ?
    - quadrigramme ?

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  3. Oui tout comme moi c'est ICO, je laisse toujours partout plein de ZTESTICO!

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