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mercredi 12 octobre 2011

Le tour de Rarotonga


Hier en fait après ma traversée de l'île je ne me suis pas arrêté pour autant. J'étais de retour à Muri Beach vers 15h00 et j'en ai profité pour louer un scooter. Comme le temps était couvert, je n'avais pas envie de rester par ici et l'analyse du ciel montrait qu'en allant plus à l'ouest je risquais d'avoir une trouée de ciel bleu. Mais d'abord il a fallu que je me batte avec le scooter. Ils m'ont loué un engin imposant de 125cc, je déteste ça, en plus ça consomme plus d’essence et si on veut le faire rouler sans le moteur, style pour le déplacer, on doit se démettre un rein ! Celle qui m'a filé le scooter a trouvé approprié le fait de ranger mon sac sous la selle. Je l'avais bien vu faire, facile, il suffit de tourner la clef dans l'autre sens. Sauf que quand j'ai voulu le faire, ça ne marchait pas. J'avais beau tourner la clef dans l'autre sens, suivre les flèches « open », à chaque fois ça me bloquait la direction que je me faisais une frayeur à débloquer !
Car il faut forcer le contact en tournant la clef comme si on voulait la casser ! En tout cas j'étais bon pour un retour au poste avec mes affaires coincées. Déjà que la bonne femme m'avait regardé dubitative quand à mes capacités à conduire un scooter, malgré mon permis de conduire Français et celui des îles Cook délivré à Aitutaki (rappelez-vous), qu'elle m'avait bien regardé démarrer en s'avançant sur la route pour regarder mes premiers pas ; alors là j'allais passer pour le dernier des nuls ! Quand je suis arrivé, j'ai eu droit à un « What's going on ? ». Penaud, je lui a dit que je n'arrivais pas à ouvrir le coffre. Elle m'a bien fait rappeler qu'elle m'avait montré et a refait la manip' : j'éteins le contact, j'attends une seconde, je tourne encore et clic ! C'est donc ça : il me manquait le temps d'attente ! Car quand on tourne tout de suite, ça butte et on n'a le choix que de pousser la clef pour continuer la course et c'est là que ça bloque tout. Alors que si on attend un peu et qu'on force un peu sans pousser, ça ouvre le coffre. Elle aurait quand même pu me le dire, c'est pas inné ! En tout cas je suis reparti avec le sac sur le dos et j'ai fait des essais discrets à vide hors de son regard avant de reprendre confiance dans ce maudit coffre !
Mon pressentiment était avéré: à Aro'a beach, à 10 km de là, le soleil brillait un peu, suffisamment pour faire des photos, tout comme le couple de mariés qui posait sur la plage. Ils m'auront sur leur photo de mariage, au fond avec mon T-shirt jaune qui pendouille du bas, distendu car d'une qualité de merde, au point qu'il fait jupe ! Par contre le vent de fou soufflait toujours, j'ai voulu faire une photo en posant comme les mariés, j'ai renoncé : j'avais la coupe du chapelier dans « Alice aux pays des merveilles », version Johnny Depp !! Pour ceux qui n'auraient pas vu le film, regardez sur internet, vous allez rigoler !
 Comme il faisait trop froid pour se baigner, j'ai décidé de monter sur les hauteurs pour profiter de la vue. C'est ainsi que je me suis retrouvé à crapahuter à nouveau sur le sentier Raemaru à l’ascension du mont du même nom, 340m. Chemin faisant j'ai croisé un gars de Aremango. C'est marrant car à Aremango on est tous en fait dans une maison avec un couloir qui sépare les chambres, très spacieuses. Sur la droite au fond, il y a 3 toilettes et douches, et sur la gauche on trouve la cuisine avec un grand frigo américain où chaque étagère porte le numéro de sa chambre. On a à disposition aussi un placard attitré. Le soir on se retrouve entre nous, à la bonne franquette, à préparer chacun notre dîner dans la cuisine ; forcément ça tisse des liens, c'est comme une grande famille ! Adam, de son nom, me dit que j'en ai encore pour 40-45 minutes. Ça tombe bien, il est 16h30 et à 18 heures et quelque je sais qu'il fait nuit.
 Un moment j'ai traversé une forêt de pins, très étrange de voir ça par ici, des pins comme par chez nous. Le sol était couvert de fougères rases aux tiges très dures et les fougères mortes me blessaient les chevilles, c'était très pénible. Comme pour le sentier qui traverse Rarotonga, il y a eu des passages en crête suffisamment larges pour poser les pieds, mais pas plus, avec les mêmes ravins des deux côtés, certes dissimulés par les fougères mais c'est pas elles qui allaient changer grand chose en cas de chute ! A l'approche du sommet, il y a un petit passage d'escalade où l'on doit s'aider de cordes à nœuds, et mettre ses pieds sur les fameux fers à cheval soudés dans le rocher. Espérons qu'ils sont bien fixés ! Qui contrôle ? Et tout ça sous des bourrasques de vent qui faisaient me déporter sur la gauche. Il y a même une fois où j'ai fait tarzan, suspendu à la corde et ayant raté une marche du fait du vent. Je me motivais pour poursuivre, je ne suis pas du style a abandonner, je n'ai pas fait tout ce chemin pour m'arrêter à quelques mètres du but.
Pourtant il était désormais 17:30, cela devait très imprudent de poursuivre, j'avais déjà mis une heure pour monter (les indications du Canadien étaient erronées), j'étais crevé déjà par mes 4 heures de randonnée d'avant et puis quelle vue de plus j'aurais de quelque mètres plus haut ? Le dernier passage, qui ne comportait plus de fers scellés et où il fallait y aller aux mains et aux pieds en prenant soin de ne pas regarder derrière pour éviter d'avoir le vertige, a eu raison de ma volonté : il était plus que temps de redescendre ! Finalement je suis arrivé au scooter un peu après 18h, la descente est toujours plus rapide que la montée, surtout en pressant le pas ! Sur la route je me suis arrêté à un supermarché pour préparer le dîner du soir. Je suis rentré là dedans au niveau du tourniquet comme un cowboy rentre dans un saloon : les jambes arquées par la bécane, traînant le pas, liquéfié par ma journée, courbant le dos par une faiblesse des lombaires qui me rappelait que j'avais un peu trop forcé aujourd'hui ! Évidemment j'avais aussi les bras en merde : une des bières que je tenais a fini sa course par terre, explosant son contenu moussant sur les alentours. Tous les regards se sont pointés sur moi, pauvre zombie qui n'est arrivé à sortir qu'un « Sorry » à peine audible ! En revanche ils m'ont fait payer la conso en caisse, j'aurais dû laper le sol, au prix de la bouffe ici : 6 $NZ (4 euros) pour un bout de fromage de 100g et tout le reste à l'avenant...
Comme si ça ne suffisait pas, sur la route où il faisait désormais nuit noire, je n'ai pas arrêté de me prendre des nuées de bestioles cinglantes en pleine gueule ! Et de grelotter avec mon pauvre T-shirt distendu ! Le soir j'ai raconté mes exploits, tout le monde était impressionné par les 2 randonnées que j'avais enchaînées coup sur coup dans la même journée. Adam en fait n'est pas allé au sommet, il n'a pas vu la code et tout le truc d'escalade car peu avant il est vrai que le sentier se perdait dans les fougères et ressemblait plus à des traces diffuses de passage d'un animal. Il pensait donc qu'il était arrivé en haut, vous savez c'est la partie où on a les précipices des deux côtés. La soirée a continuer tard dans la nuit, autour d'un verre ou plusieurs. Nous étions une norvégienne (en tour du monde aussi pour 7 semaines), un anglais, un kiwi (nom des habitants de Nouvelle Zélande) et un canadien. Il y aussi un couple suisse mais ils n'étaient pas là ce soir. Je me suis couché bien tard à 2:23 pou être réveillé 4 heures plus tard.
Autant dire qu'aujourd'hui je n'ai pas été très performant et me suis contenté d'un tour en scooter de Rarotonga : 32 km pour faire la boucle, qu j'ai choisi de faire dans le sens inverse des aiguilles d'une montre car le soleil semblait briller cette fois plus au nord. J'ai aussi exploré quelques routes qui menaient vers l'intérieur mais très rapidement elles avortent, l'île est inhabitée en son centre car trop abrupte et inaccessible avec ses pitons. J'ai découvert une plante que j'appelle la plante paresseuse car elle ne fane jamais. C'est vrai quoi, pourquoi se faire chier à faire des fleurs qui éclosent et puis fanent ? Celle là à trouvé la parade et économise son énergie pour autre chose (oui mais quoi?) : les fleurs n'ont pas de pétales.
Ce sont en fait les feuilles avoisinantes qui font illusion d'optique : un dessin rouge orangé parcoure les feuilles en leur centre et se termine en pointe au milieu de la feuille, faisant penser qu'une corolle de pétales est superposée au dessus. Pensiez vous qu'une telle chose existe ? C'est merveilleux !
Alors que je conduisais mon scooter en admirant le paysage de tous côtés, un moment il y a une palme de cocotier qui s'est décrochée de l'arbre sous l'effet du vent, achevant sa course sur la route dans un vacarme assourdissant, 3 secondes avant que je passe. Ça m'a ôté de ma contemplation et j'ai failli avoir une attaque ! Un peu plus tôt je me la prenais sur le crane et ça aurait pu me tuer ! Merci mon ange gardien, il a du boulot avec moi !

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