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mardi 18 octobre 2011

Sale temps pour la planète !


Hua (canal) qui sépare le motu ouest de Huahine
Contre toute attente la nuit dernière j'ai dormi comme un loir dans la voiture. J'avais comblé toutes les irrégularités avec des vêtements et installé mon matelas de sol sur le tout. La classe première d'avion ne fait pas mieux ! J'ai changé d'endroit, je me suis enfoncé dans la piste de terre rouge qui sillonne la vallée des ananas et me suis garé sur le bas côté, dans l'herbe. Et il n'y a pas eu de coqs !
Ce matin j'en ai profité pour acheter un petit livre merveilleux intitulé « Les lagons de Polynésie française ». Les illustrations sont très bien faites, les photos sont belles et la mise en page est artistique. Bref un très beau livre orienté écologie. Que je vais devoir envoyer par la poste à mes parents car je ne peux rien garder avec moi, pour des raisons évidentes d'encombrement.
Moorea possède des routes pleines de circonvolutions si bien qu'en prenant le chemin pour l'aéroport je me suis demandé quelle était l'île que je voyais en face, sans que je réalise que j'étais passé de l'autre côté et que par conséquent ce n'était autre que Tahiti ! Le temps encore ce matin à Moorea était tout gris, j'étais impatient de partir pour Huahine avec peut être la chance d'y trouver un temps plus clément. Dans l'avion je lisais mon nouveau livre et j'ai appris que les tués par attaques de requins se chiffrent à une vingtaine par an alors que c'est 100 fois plus par les chutes de noix de coco ! Et le coquillage suicidaire a un nom : le lambis. J'aurais dû le reconnaître, il est très commun dans les Caraïbes. J'en oublie mes standards !
Piège à poissons : ils restent piégés à marée basse
N'espérez pas voir ici une photo de Huahine prise de l'avion. Jusqu'à ce qu'on touche sol on ne voyait rien et j'ai été accueilli par la pluie. Pire que Moorea ! Par contre à part la pluie, il n'y avait encore personne pour m'accueillir ! Je suis le spécialiste. J'ai attendu un moment, laissant passer le quart d'heure de politesse, jusqu'à ce qu'une préposée vienne vers moi en disant que je ne pouvais pas rester là car ils fermaient l'aéroport ! Sur ce, je me suis retrouvé sous la flotte tandis qu'elle rabattait le rideau de fer comme une boutique qu'on ferme ! Il a fallu que je sorte l'ordinateur car tous mes guides de voyage sont en version électronique (le poids, toujours le poids!) pour appeler la pension Vaihonu. Je ne sais pas comment je vais faire dans les prochains jours car mon forfait français s'arrête et ces cons de Yackie me répondent tout le temps avec un message rappelant le mode d'emploi à utiliser et qu'en cas de souci il faut enlever la SIM, la remettre, enlever la batterie, la remettre... Des nuls ! Attend que je sois rentrer pour émettre un avis lapidaire sur Internet !
Fleur de vanille
Toujours est il qu'une dame est venue me chercher et était bien embarrassée car elle n'avait pas trace de ma réservation. C'était bien la peine d'avoir appelé de Rarotonga avec une communication qui avait fait le tour de la planète (Iles Cook-Paris-Polynésie) ! Cerise sur le gâteau, deux personnes qui s'étaient pointées à la pension le matin même venaient de prendre le dernier duplex qui restait ! Je restais zen, apparemment elle avait dans l'idée de les faire dégager car je reste 5 nuits alors qu'eux une seule. Faites place nette, le pacha débarque !
Attends, après 3 nuits de plus ou moins galère à Moorea, j'ai besoin de repos dans un vrai lit, dans un truc en dur dans lequel je puisse me claquemurer à l'abri des chiens et des coqs ! Si je ne l'ai pas fait à Moorea c'est parce que j'avais loué une voiture qui me revenait au prix de l'hébergement, alors que je n'avais pas vraiment besoin d'une voiture - un scooter aurait fait l'affaire - si ce n'est pour y entreposer mes affaires la journée. La chose était entendue, elle a viré le petit couple qui s'est retrouvé dans une cabane en bois, style abris de jardin, de la dimension du lit ! Dormez bien mes petits avec les coqs dehors ! Et moi je me suis retrouvé dans ce grand truc où j'ai la cuisine au rez de chaussée avec la salle de bains et la chambre à l'étage avec deux grands lits ! Et j'ai de vraies fenêtres qui ferment : quand les chiens aboient, je n'entends pratiquement pas, chic !
Car de ramassage scolaire
Pendant qu'elle refaisait le ménage, j'attendais sous l'abri à vélo (la pluie tombait toujours...) quand le frère ou je ne sais qui, est venu me parler. Je me retenais pour ne pas rigoler. Il était dur à comprendre, ils ont un de ces sacrés d'accents, c'est pire que les Antillais ! Et il me racontait les mythes et légendes polynésiennes et semblaient y croire. Faut dire tout se tient et accrochez vous il faut avoir de l'imagination, c'est comme avec les dieux grecs. En fait ici il y a un dieu pour chaque chose et ce sont des géants. Géants qui avaient des pouvoirs surnaturels mais qui ne marchaient que la nuit. Ainsi un peu partout, on trouve des traces du passage des dieux, et notamment de Hiro, qui a laissé son empreinte de pied dans une montagne ici à Huahine. On peut s'asseoir dans chacun des doigts formés par l'empreinte. Il y a aussi Moorea qui a la base avait la forme d'un cœur. 
A imaginer sous un soleil radieux!
Puis un dieu est venu avec sa pirogue, a fait un nœud d'amarre autour d'une montagne puis a commencé à ramer pour l'emporter vers une autre île qu'il voulait faire. Mais le jour s'est levé et il a perdu ses pouvoirs, donnant la péninsule entre les deux baies et son pic au milieu, bout de la montagne derrière qu'il avait réussi à déplacer (cf la première photo de mon message d'hier). J'ai oublié les autres histoires abracadabrantes qu'il m'a raconté avec Hawaï, comme quoi 6 îles seraient formées par la tête d'un dragon à 7 têtes qu'Hiro avait terrassé avant d'épargner la dernière tête, le dragon ayant promis secours et protection s'il lui laissait la vie sauve... Et puis il m'a dit que ces ancêtres étaient cannibales, me regardant bizarrement... J'avais l'impression de me voir dans le reflet de son regard en train de tourner empalé sur un tourne broche ! Et il rajoutait : « Heureusement le christianisme nous a sauvé », à moitié convaincu. Ah bon ? Sous entendu, sinon je t'aurais bien rajouté à mon barboc?! Après, il a enchaîné sur son frère cadet qui habite à Nantes, qui réparait au début des bateaux et qui deale dorénavant de la drogue et lui demande, entre deux séjours en prison, de venir le rejoindre pour aller avec lui écumer les clubs de strip tease !
Le marae aux ossements humains!
Daniel a débarqué, c'est lui que j'avais eu au téléphone, il s'est excusé pour l'oubli et pour se racheter m'a offert un tour de visite de Huahine, en payant de sa poche la sortie « Huahine Explorer ». Beau geste, même si le temps était à chier ! J'ai rejoint un couple qui était aussi de la partie et on a commencé par visiter de nombreux marae, tels que ceux que j'avais mis en photo sur mon premier jour à Huahine. En fait ce ne sont pas des vestiges qui remontent au XVIIe siècle mais en fait à 3000 ans en arrière. Il servaient de lieux de culte ou de réunion pour les différentes tribus mais aussi de lieux de sacrifice. Et on en a visité un où ils pratiquaient les sacrifices humains. Soit des prisonniers, soit l’aîné de la famille si le nouveau né était un troisième garçon (2 garçons par famille étaient autorisés, après on mangeait le plus vieux!). En fait le chef du village buvait le sang du sacrifié et mangeait son cœur pour gagner en force et respect. Quelle horreur ! L'un des ces marae ressemble à un temple de pierre de plusieurs mètre de haut, qui est tabou et maudit. Les polynésiens n'aiment pas les marae de nos jours et s'en tiennent à l'écart. Toujours est il que la fille de notre guide a été autorisée avec l'école à l'escalader pour voir en haut, elle en est traumatisée depuis ! En fait, sur la dalle qui n'est pas visible du sol, ils entreposaient les restes humains les uns sur les autres et c'est désormais un champ de squelettes. Dans le temps ils n'enterraient pas les morts.
Séchage des gousses de vanille
Nous avons ensuite visité une vanilleraie et je connais tout depuis de la culture de la vanille et je sais pourquoi elle est aussi chère. En fait la fleur, une orchidée, ne peut se féconder toute seule car aucun insecte ne veux la butiner. C'est donc l'homme qui fait la corvée ! Il faut 3 ans avant qu'un plant donne une fleur, puis 9 mois pour que la gousse soit mure et enfin 3 autres mois où ils font sécher les gousses au soleil ! Ça embaumait partout dans le jardin. Ils les font grimper sur n'importe quel arbuste en fait, pour leur servir de tuteur. J'en ai pris un sachet de 40g (8 gousses) et ça embaume dans toute la pièce pendant que j'écris ! Contrairement à la vanille qu'on trouve commercialisée en France (la vanille bourbon), celle ci ne nécessite pas qu'on l'ouvre car elle est tellement parfumée qu'on peut la faire infuser telle quelle dans n'importe quoi et la réutiliser ainsi jusqu'à 5 fois avant qu'elle ne perde de l'arôme ! Chaque année cette vanilleraie rafle la médaille d'or au salon de l'agriculture à Paris. La vanille de Huahine est la meilleure au monde et c'est là où je suis ! Papa, quand tu recevras le colis avec le livre, prends soin de mon sachet de vanille, si la poste ne l'a pas piqué avant, alléché par l'odeur !
Y a anguille sous roche!
Ici tous le cocotiers sont cerclés d'une plaque de métal vers leur base. C'est en fait pour protéger les noix de coco des attaques des rats de cocotiers, gros comme des opposum à ce qu'il paraît ! On peut voir des traces de griffure dudit rat sur les plaques, frustré de ne pas pouvoir grimper plus haut. Plus loin on est allé à la rivière aux anguilles aux yeux bleus. Charmant quand on le dit, moins quand on les voit, ce sont de véritables monstres de 1m50 environ avec une sale gueule de serpent, qui se déplacent comme une murène. Ici les gamins viennent jouer dans la rivière avec et s'amusent à se les jeter au visage. Charmant !
Sinon Huahine a l'air très belle, c'est plein de sommets, de jungles inextricables qui débouchent sur des baies avec des lagons. 



Malgré le temps exécrable, ça n'arrivait pas à être moche et à 17 heures sous la pluie le lagon parvenait quand même à être turquoise. Qu'est ce que cela doit être avec le soleil ! J'espère connaître ça durant les 5 jours où je reste ici. Car pour l'heure j'ai attaqué mon 8e jour sans baignade. Il fait trop frais et trop couvert, on a absolument pas envie de se baigner mais d'allumer un feu de cheminée. Ici ils n'ont jamais vu ça. Ils dorment avec des couvertures. J'ai discuté avec conductrice du 4x4 du safari qui me raccompagnait à la pension et je luis ai dit que je pensais que la saison des pluies ne commençait normalement qu'en novembre. Elle m'a répondu « Tu sais, on ne peut plus rien prévoir désormais, la planète est malade, très malade ! ». Regardez ce que nous avons fait de notre pauvre Terre avec notre course effrénée à la consommation, à la sacro-sainte croissance et à la cupidité ! Nous avons détraqué des régions paradisiaques où les populations se sentent désarmées et se demandent ce qui se passe !

2 commentaires:

  1. Toujours super intéressant!
    Une question : pourquoi dis tu que les lambics sont suicidaires?
    Tu as déjà gouté un plat de Lambic? C'est délicieux!!! j'en ai mangé en Guadelopue.
    Bises de Karine & Co.
    Ps : ici il commence à faire froid, ils prévoient 11 degrés pour aujourd'hui. :-(

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  2. Le lambis est suicidaire si sa moitié d'orange vient à disparaitre, c'est ce que je disais le jour où j'ai vu les requins. Ce matin, lueur d'espoir, les nuages sont moins gris et plus moutonneux, peut être de belles photos à faire aujourd'hui. Ici il est 5:41 du matin, je me lève tous les jours avec le jour vers 5h! Bisous

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