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lundi 31 octobre 2011

Bora Bora




Hier, à l'aéroport de Maupiti, il y avait deux couples de russes, bruyants et vulgaires. Chacun y allait de son anecdote à leur sujet, leur sans gène étant pointé du doigt unanimement. Je vois que je ne suis pas le seul à avoir remarqué. A côté de moi, il y avait un couple bien remonté car ils s'étaient retrouvés dans l'avion venant de France avec des russes qui avaient emmerdé tout le monde, empêchant tout l'avion de dormir, gueulant, ivres morts. Quand on a 20 heures de vol, j'imagine l'angoisse ! Ceux là n'ont pas failli à leur réputation. Comme le spectacle à l'arrivée de Bora a lieu à droite de l'appareil, ils ont bousculé tout le monde pour être les premiers à monter et ont pris 4 sièges hublot sur le côté droit, à l'arrière. Il ne restait plus que des places dont la vue était barrée par l'aile ou l'hélice ! Crois tu que les couples seraient restés ensemble ? Je ne crois pas qu'une telle idée aurait germé dans n'importe quel esprit français. Il y en a qui leur ont fait la réflexion, ils n'en avaient rien à faire.
Au final, l'arrivée sur Bora fut décevante, il était trop tard dans l'après midi, le soleil était face à nous, aucune couleur ne ressortait. Tant mieux pour les russes ! L'aéroport étant sur un motu comme à Maupiti, il faut prendre un bateau pour se rendre aux hébergements. Ici, changement de style, c'est un gros bateau Air Tahiti sans charme qui fait la navette. Exit l'artisanal et les petits bateaux de pêche de Maupiti.
A la pension où je suis, c'est très mignon, c'est tenu par un Français, Gérard. Il y a un petit jardin tropical japonisant avec une fausse cascade et des bassins à poisson et nénuphars qu'on enjambe par des petits ponts. C'est plein de fleurs, frangipaniers, tiaré, jasmin... Comme le jardin n'est pas très grand, ça embaume partout, ça rentre dans les bungalows. Le mien est un petit duplex grand comme une caravane mais il y a tout : frigo, congélateur, hotte, micro onde, canapé, table. C'est moderne et fonctionnel. La chambre est sous les toits, c'est un matelas disposé par terre et il faut y aller en rampant. A l'arrière du bungalow il y a une porte qui donne sur un espace extérieur muré avec une grande douche à l'italienne et des gros coquillages disposés un peu partout pour la décoration. Gérard se décarcasse, il y a une laverie dont on peut se servir, des vélos et kayaks à disposition, et l'internet en wifi inclus. Ça change de Maupiti. 
Du coup ça va me permettre de me reposer aussi et de planifier/changer des éléments de mes prochaines étapes. Mes hébergements en Nouvelle Calédonie ne sont pas encore fixés, il faudrait peut être que je m'en inquiète, j'y serai entre Noël et le jour de l'an. J'avais prévu d'y camper mais si le temps n'est pas beau, vu que je vais toujours être à cheval dans l'hémisphère sud avec le début de la saison des pluies, j'ai envie d'un truc où je pourrais profiter, pourquoi pas un peu de luxe. Le plus beau site sur l'île des Pins est détenu par le Méridien. Je viens de chercher sur internet, c'est hors de prix !
La pension de Gérard est située dans le centre ville, sur les hauteurs, derrière l’Église mormone. Je suis arrivé en pleine messe, ça a duré deux heures et pendant ce temps les gamins jouaient à l'extérieur. On se serait crû à côté d'une école, en pleine récréation !
L'Intercontinental
C'est aussi le retour des coqs, il y en a un qui a commencé son tour de chant à deux heures du matin, posé sur une branche à 5 mètres du bungalow. Je suis allé le trouver à 3 reprises, armé d'un long bâton pour le faire déguerpir et la seule chose que j'ai obtenu c'est qu'il se taise, sans que je puisse évidemment localiser où il se situait précisément. Et quand je regagnais le lit il recommençait !
Ce matin, je me suis donc levé à 4h30, avant le jour et quand celui ci a pointé le bout de son nez c'était pour dévoiler un ciel maussade, gris et mou. Plus tard Gérard est venu me voir : « J'ai regardé la météo, hélas pour toi ça ne va pas être fameux et ils ont prévu que les jours à venir allaient être pires, aussi je te conseille de faire tes excursions aujourd'hui ». 
Pointe Matira
Pendant que je prenais le petit déjeuner je pensais à ce que je pourrais faire avec un tel temps. Il ne pleuvait pas, c'est déjà ça, mais à quoi ça sert de faire un tour sur un lagon gris ou d'essayer d'aller voir des poissons ternes ? Et pourquoi monter sur les hauteurs pour être dans les nuages ? Où est Bora Bora, auto proclamée perle du Pacifique et plus beau lagon au monde ? Dans ces conditions j'ai opté pour le vélo, pour parcourir l'île un peu en repérage, pour les autres jours, espérant que la météo se trompe... Et puis aussi il y a Kerstin qui est là, mais un peu plus loin sur l'île. J'ai donc décidé de la rejoindre, quand il n'y a rien à faire, autant être deux !
Motu Piti Aau avec Taha'a au fond
En chemin, déjà ce qui saisit ce sont les voitures. Pour une île qui fait 30 km de circonférence, il y a un de ces trafics ! Je dirais que Bora Bora est à Maupiti ce que Rarotonga est à Aitutaki : il faut les visiter dans l'autre sens ! Car le retour à la civilisation est plus rude que de la quitter. Dès que les voitures apparaissent on peut dire que les emmerdes commencent ! Ainsi, je me faisais tantôt klaxonner, tantôt frôler. C'est aussi le retour des familles de beaufs avec gamins bruyants insupportables, filon qui semble inépuisable. Dans l'après midi je m'étais mis sur la plage de la pointe Matira et tandis que je regardais au loin Maupiti avec nostalgie, une de ces familles est arrivée, s'installant à côté de moi alors qu'il n'y avait personne plus loin. Ça a été un festival, le père gueulant : « Viens voir, VIIENS !!! VIIIIITE ! Il y a une raie ! », le gamin : « HIIIIIII, une raie, où, HIIIIIIII !! ». Moi je pensais que s'ils continuaient comme ça j'allais leur sortir : « Et celle là de raie, vous la voyez ? Elle est pas belle ? ». Finalement je suis parti...
Vue de la colline au dindon hargneux!
Je suis passé à l'hôtel de Kerstin pour lui laisser un message en lui disant où me trouver. Elle n'a dû rentrer à sa chambre que le soir car je ne l'ai pas vue de la journée. Un moment je suis allé sur une colline qui fermait la baie, question de prendre un peu de hauteur et d'essayer de voir un peu de couleurs d'un peu plus haut. Il a fallu que je traverse des habitations jonchés de déchets plastiques et de ferrailles, avec des chiens qui cherchaient à croquer du mollet et des gens qui ne disaient pas bonjour. Pour monter sur la colline, j'ai dû laisser mon vélo en bas. J'ai été accueilli par un dindon blanc, d'une laideur sans nom, plein de pustules sur la tête, qui respirait bruyamment comme s'il était asthmatique. Je me demandais pas s'il n'avait pas la rage car il fonçait vers moi, tout bec dehors, avant les chiens ! J'ai compris alors qu'il déversait sa hargne en chargeant et qu'il voulait me pincer. J'ai déguerpi dans les herbes folles...
Pointe Matira
C'est intéressant de voir comme les concentrations de personnes rendent tout de suite les choses moins sympa et moins authentique. Ici, c'est comme ce que j'imagine de Saint Martin ou Saint Bath : une succession de propriétés privées et d’hôtels de luxe, avec barricades, barbelés et palissades pour ne pas qu'on voit de l'autre côté. Il y a tout un tas de panneaux d'interdiction de ceci, d'interdiction de cela, défense de stationner, défense d'aller plus loin, réservé aux clients de l'hôtel... Je n'aime pas voir ma liberté restreinte ! Il y a même l'Intercontinental qui a construit une digue pour y mettre un grillage afin d’empêcher l'accès par la plage alors que le littoral est public. Sans doute un passe droit ! Si vous allez en Polynésie, allez à Maupiti l'authentique ou Huahine la sauvage !

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