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jeudi 20 octobre 2011

Huahine sous le soleil !


La baie séparant Huahine Tui de Huahine Iti (au fond)
A 5h00 ce matin, j'ouvre un œil ensommeillé encore à moitié collé par la fenêtre de la cuisine, comme tous les matins, question de donner le ton de la journée. Miracle, je crois voir un coin de ciel bleu. Comme le soleil n'est pas encore levé, ce n'est pas évident de savoir si c'est du bleu ou du gris, j'écarquille donc l’œil (toujours le même, l'autre est prêt à se rendormir si besoin est). Mais oui ce n'est pas la couverture grise uniforme d'hier, certes c'est chargé en nuages mais il y a de l'espoir ! Branle bas de combat, je me lève en bondissant les deux pieds en même temps, j'ouvre le rideau en grand, confirmation, c'est dégagé et sur l'océan aussi. Je saute dehors, scrute les montagnes (c'est par là que viennent les nuages), miracle : au dessus des montagnes on voit aussi du ciel bleu et les nuages sont à présent auréolés de rose par le soleil qui se lève. Ben ça, pour une surprise que je n'osais plus espérer, c'est une bonne nouvelle !
Vite j'enfile mon petit déjeuner et ajoute mon message de la veille sur le blog, puis j'enfourche le scooter sans délai. On ne sait jamais, c'est peut être juste une éclaircie entre deux précipitations, il faut en profiter ! C'est peut être la seule occasion que j'ai de voir Huahine avec du soleil et de pouvoir faire des photos. Il est 6h30 quand je quitte la pension. Je passe à la station remplir le réservoir au ras bord car le type d'Europcar m'a dit qu'on pouvait faire une fois et demi le tour de l'île avec un plein mais comme il n'y a de station qu'à Faré, le village principal, il faut bien faire le plein chaque fois qu'on y passe. Le plein, 380 francs soit 3 euros, ça va, ça change des voitures !
En parlant d'Europcar, hier je suis allé avec le vélo de la pension chercher le scooter. Comme je partais faire un tour il était convenu que je le récupère en fin de journée à l'agence pour le ramener à la pension. A ce sujet, conduire un vélo avec un scooter, c'est horrible ! Le vélo se cabre tout le temps, j'avais des crampes aux bras et plusieurs fois j'ai failli avoir un gadin avec le vélo qui me faisait des queues de poisson! Bref, vu le temps hier, j'étais rentré vers midi en décidant de récupérer le vélo. Vous savez quoi ? Le type, pas du tout embarrassé m’a informé que comme il ne m'attendait pas avant la fin de la journée il venait de louer le vélo ! Y a pas de petit profit, j'avais encore jamais vu ça ; pas de scrupule, il loue un vélo qui n'est pas à lui ! J'ai raconté ça le soir au couple que j'ai expulsé du duplex, ils étaient morts de rire !
La plage du feu Sofitel
Tiens d'ailleurs hier soir, ils m'ont offert une bière pour l'apéro et on a parlé jusqu'à la tombée de la nuit. C'est deux parisiens qui vivent à Marseille depuis un an. Ils arrivent des îles Marquises et avec l'histoire du fou, tout était barricadé, ils ne pouvaient aller nulle part ! En tout cas, voyez quand je disais comme quoi les gens en voyage loin de chez eux sont différents, essayez donc en France d'attendre que quelqu'un vous offre une bière ! Au sujet du duplex aussi, eh bien je l'ai transformé en simplex ! Dès le premier soir en fait j'ai descendu le matelas au rez de chaussée, enfin dans la cuisine-salle-à-manger, à cause des palmes de cocotiers qui balayent le toit en tôle à la première brise venue, faisant grincer l'ensemble. Ça réveillerait un mort !
Ce matin, je quitte donc Faré pour faire le tour de Huahine Nui dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Le but ? Retourner au belvédère du premier jour avec cette vue à tomber sur la rade séparant Huahine Nui de Huahine Iti. En fait Huahine, c'est deux îles reliées ensemble par un pont. Sur Huahine Nui il y a aussi le mont Turi qui culmine à 669 mètres. Il est tout vert et forme un drapé qui ferait penser aux îles Marquises. En fait Huahine est l'île de la Société la plus sauvage, la plus verte et celle qui ressemble le plus aux Marquises. Voilà pourquoi je l'avais choisie, car elle est différente des autres et un peu délaissée des touristes.

Le mont Turi

Elle est pas sauvage ma petite île?
 Les gens sont adorables ici, tout le monde salue, un geste de la main, un sourire, un hochement de tête ; ça sort de n'importe où, de derrière un cocotier ou encore d'une case en tôle ondulée. Il y avait même un petit vieux au bord de l'infarctus alors qu'il poussait son vélo dans la montée qui m'a fait un large sourire sans dent. Partout sur les routes il y aune odeur enchanteresse qui émane. J'ai essayé de savoir d'où, je n'ai pas trouvé. En revanche j'essayais de mettre un nom sur l'odeur qui me rappelait quelque chose, eh bien je trouve que ça sent la carambole, vous savez ce fruit pas terrible en forme d'étoile qu'on trouve à Noël mais qui sent en revanche très bon.
Je me suis rendu au bout du motu en face de Maeva (pas le club de vacances, c'est un village ici!), voir le site de l'ancien Sofitel qui est à l'abandon.
Il y avait là des panneaux « Danger. Interdiction d'entrer » qui ne m'ont pas empêché de pénétrer. Il y avait deux jardiniers qui s'occupaient encore du jardin. Curieux, pour un semble rouillé jusqu'à la moelle dont les toits avaient fini par pourrir. Apparemment c'est fermé depuis pas mal d'années. L'un des jardiniers était un jeune, une fleur d'hibiscus à l'oreille gauche, qui chantait en ramassant les feuilles au son de son téléphone qu'il avait laissé sur son vélo adossé à un arbre. Ici tout le monde se balade avec une fleur à l'oreille, homme ou femme, comme d'autres ont chez nous un téléphone portable ! J'aime bien, je prends ça pour un signe qu'ils aiment leur nature, qu'ils savent l'apprécier, qu'ils la voient tous les jours sans jamais se lasser et qu'ils vivent en osmose avec elle.
Je suis ensuite allé au belvédère et de là j'ai vu qu'un gros paquebot avait jeté l'ancre dans la baie. En un instant j'ai vu des minibus tout envahir, des excursions d'où sortait de la jeep un baratin en américain pré-enregistré sur bande et distillé par l'auto radio. Pendant ce temps j'étais assis sur un tronc d'arbre attendant qu'un nuage passe pour prendre une photo. Je faisais paumé à côté avec mon pauvre scooter. Mais pour rien au monde je n'aurais aimé être là dedans trimbalé comme des poulets en transit !
Un peu plus loin, vers Maroe, sur Huahine Iti, il y a un vieux bus pourri sur le bas côté de la route aux roues crevées et à la porte ouverte. Pour le coup je me suis arrêté pour déconner, j'étais de bonne humeur ce matin et quand je suis de bonne humeur j'aime faire des conneries ! J'ai donc visité le bus, c'était marrant les vitres avaient dépassé le stade d'être opaques, elles étaient couleur terre ! Je me suis mis au volant, j'avais l'impression d'être dans un vieux bus colombien. C'était vintage et collector !

Face au motu Areara


On trouve des fleurs dans tous les jardins. Les gens quand ils ne plantent pas en pleine terre ont plein de pots faits de bric et de broc, de bidons, de bac à lessive, alignés en rang d'oignon sur leur terrasse et qui débordent de plantes. Dans les jardins la plante star c'est l'hibiscus. Jamais je n'en ai vu de si beaux, il y en a de toutes les couleurs, du plus commun, le rouge, en passant par des hybrides roses à stries jaune, ou encore des rouges striés de blanc, des jaunes, des oranges, et même des tout blancs ! Pas étonnant que ce soit l'emblème de la chemise tahitienne !
J'ai passé l'après midi sur la plage de l’hôtel 3 étoiles du Relais Manaha, située sur la plus belle plage de Huahine. 



Mais comme je connais la législation en vigueur, c'est sans aucune gène que je me suis installé entre les chaises longues en plastique qui avaient envahi la plage comme si elle était privée. C'est la France, le rivage est public ! J'ai déballé mon pique nique comme l'aurait fait Mister Bean au banquet de la Reine. Puis je suis allé voir les poissons. J'adore les regarder, j'y passerais des heures, chose que je fait d'ailleurs ! Je les observe, je les traque, je cherche la meilleure pose, la meilleure lumière, le meilleur profil ! Il y a une vie là dedans, ça s'agite, ça broute, ça grignote, ça se chamaille, ça se court après pour défendre son bout de corail. Souvent je songe à tous ces petits cœurs qui battent dans l'eau sans que personne ne les voit, comme autant d'étoiles dans une constellation. 
Ça me fait trop rire quand je les vois effrayés et qu'ils me fixent avec leurs petits yeux noirs brillants, en virevoltant de travers, la bouche ouverte. Ça leur fait une de ces têtes ! Aujourd'hui la star c'était le poisson clown dans son anémone, je l'ai sous toutes les coutures, certes pas toujours le même mais qui verra la différence ? A un moment j'ai vu aussi un poisson que je n'avais encore jamais croisé, il était furtif, je l'ai suivi pour qu'il rentre dans l'angle, mais il m'a échappé derrière une patate de corail. Quand je me suis retourné, je me suis retrouvé nez à nez avec un poisson tout en longueur et étroit, comme un javelot, avec une trompe harpon sans fin. Il ne savait pas quoi faire et battait des cils, effrayé ! Après avoir retrouvé ses esprits il est parti comme une flèche, à la vitesse de la lumière. Il aurait tout aussi bien pu choisir de me transpercer avec son harpon ! Je ne sais pas ce que c'était mais on a eu peur tous les deux ! Juste après j'ai vu aussi un truc long et fin comme un ver de terre mais avec une tête d'hippocampe, couleur passe muraille. J'ai voulu le prendre en photo mais je n'avais plus de batterie à cause de la chasse au poisson clown, je l'aurai peut être demain, promis je reviens ! Un peu plus tard, un type qui faisait son crawl avec des espèces de raquettes dans les mains, m'a foncé dessus comme un sous marin aveugle. J'avais l'impression d'être arrêté en panne sur le bord d'une autoroute avec un camion qui m'aurait frôlé. J'ai été obligé de l'esquivé et j'ai eu envie de lui dire « Et alors, le Pacifique est pas assez grand ? »
Là dessus je suis retourné sur la plage faire une petite sieste. C'était sans compter sur ces oiseaux gris aux yeux cerclés de jaune, au corps fin et élancé qui sont montés sur des pattes à ressort ! Ils étaient en bande et faisaient un concours de celui qui ferait le son le plus bizarre ! Y en a une à côté sur sa chaise en plastique qui a gueulé « Oh la ferme ! On ne s'entend plus ! ». Je me demande si ce ne sont pas les mêmes que ceux que j'avais vu en Thaïlande et qui imitaient tout un tas de truc, une sirène de voiture, un téléphone portable, un klaxon ou qui parlaient en disant « Money Money ». A la vue de cette photo, tu me diras Corinne !
Il y avait aussi dans les arbres et dans le ciel un oiseau tout blanc et très gracile qui a une queue qui se termine en traîne, comme un voile de mariée. C'est magnifique, on dirait un oiseau surgi du paradis ! En définitive, j'aime beaucoup Huahine, c'est un vrai jardin d'Eden, c'est un mélange de lagons, de montagnes toutes vertes et de baies sublimes. Et surtout c'est très peu peuplé, authentique et les gens sont chaleureux. J'ai passé une journée merveilleuse, comme je les aime, j'en ai savouré le moindre instant et ce d'autant plus que cela faisait longtemps que j'espérais une telle journée ! Finalement ici c'est comme partout, il y a des jours avec des hauts et des jours avec des bas !

Le minuscule motu Tapati

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