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mardi 11 octobre 2011

Traversée de Rarontoga à pied

Vallée d'Aviatu, depuis The Needle

Ce matin, après avoir posté mon précédent message sur le blog, j'ai pris l'anti clockhouse de 9h00, direction Avarua. Objectif : traverser l'île du nord au sud dans la jungle, en passant par un sommet, Te Rua Manga (The Needle pour faire plus simple) culminant à 413m. Ce n'est pas le plus haut de l'île : j'ai pu voir sur la carte que c'était Te Manga, un peu plus à l'est avec ses 653m. La durée de la randonnée est estimée à 3 heures 30 selon les guides de voyage. Par contre au début, il faut suivre une petite route qui se termine en parking au bout de 3km et normalement c'est ici qu'on commence la balade dans la jungle. Étant complètement à pied, je m'attendais donc à mettre un peu plus de temps. Il est écrit que la randonnée est assez difficile car mal balisée, avec des passages délicats et qu'il faut absolument l'éviter après une pluie car le terrain est trop glissant. Il vaut mieux aussi la faire du nord vers le sud car la partie la plus dure est dans la section sud, avec tout un tas de chemins secondaires propices à se perdre, qu'il est plus facile d'éviter en descendant.
Après avoir quitté Avarua à 10 heures, je me suis donc avancé dans la vallée d'Aviatu. Les habitants que je croisais me disaient tous bonjour depuis leur jardin d'un signe de la main. J'ai même croisé une truie et ses petits, 6 ou 8, qui se sont mis à courir vers moi. Quand j'ai sorti l'appareil photo, ils l'ont reniflé pensant que c'était de la nourriture et il y en a même un qui l'a léché ! Heureusement qu'il ne l'a pas croqué !
Au bout de trois quart d'heure la route s'est terminée, fermant derrière elle la civilisation et ses chiens. Un panneau indiquant « Across the Island track » invitait à prendre un sentier, qui au début traversait des petites plantations et cultures, puis qui a pénétré rapidement dans la jungle, avec des lianes qu'il fallait éviter en baissant la tête. 
Rapidement le sentier s'est fait raide, nécessitant de s'aider des racines des arbres pour grimper. Un moment quand j'ai voulu prendre une photo du chemin en posant l'appareil sur une souche, j'ai immédiatement senti quelque chose sur ma main et vu une bestiole bizarre avec des longues pattes. J'ai tout de suite secoué la main par réflexe, sauf que c'était la même que celle qui tenait l'appareil photo, de sorte qu'il a fini sa course en heurtant violemment des racines ! J'ai pensé qu'il était cassé mais il a résisté. Si cela m'arrivait, ce serait le drame ! Je suis bien moins crapahuteur sans appareil photo. En effet comme je cherche toujours à faire les meilleurs photos qui soient, l'exploration m'offre l'opportunité d'en réaliser quelques unes. Sans appareil photo, la motivation serait moins grande, voire disparaîtrait. Je me souviens, cela m'était arrivé à Porto Rico et ça avait été une catastrophe. Amorphe, ne voulant plus rien faire, j'avais repris du poil de la bête en achetant rapidement un autre appareil. Mais ici où il n'y a rien ? Et puis je tiens à mon Sony HX9V, qui me permet de réaliser les panoramas que vous pouvez admirer dans les photos allongées et qui filme en full HD à 50 images par seconde. La qualité est vraiment top et l'image d'une fluidité incroyable. Par contre je ne peux pas mettre les clips sur le blog car avec le débit d'internet d’ici cela me coûterait la peau du cul !
Lorsque je suis arrivé au Needle, il était je ne sais pas quelle heure mais ce que je sais c'est que j'en suis parti un peu après 12h. Et je suis resté très longtemps au pied de ce rocher. J'attendais au début que les touristes soient partis. Un groupe de jeune était là à pique niquer et m'interdisait toute photo exploitable sans avoir une tête décapitée qui se promène dans le champ ! Puis plus tard j'ai attendu que le soleil passe entre deux nuages, sauf que les gros nuages gris tournaient en rond autour des sommets. Pourtant le soleil régnait des deux côtés de l'île.
Je ne suis pas monté en haut du Needle, des cordes et arceaux de fer scellés dans la roche y invitaient mais j'ai lu que c'était dangereux, qu'il y avait des éboulis fréquents. Valait donc mieux s'abstenir ! 
C'est intéressant aussi de voir des morceaux de coraux joncher le sol tout le long du parcours, attestant qu'avant ces îles étaient des fonds sous marins. En redescendant du Needle pour rejoindre le sentier qui passe côté sud de l'île, un coq et deux poules étaient là, vivant leur vie, sans doute échappés il y a bien longtemps. Ces bestioles vivent toutes en liberté mais celles là, si loin de tout, je ne pense pas qu'elles appartenaient à quiconque, surtout que ces engins ne volent pas ! Vous avez déjà vu une poule faire un vol plané ? Ça pisse pas bien loin ! Le coq était magnifique, de toutes les couleurs et les poules aussi, presque comme des faisans. 
Le sentier est remonté un instant, offrant une vue magnifique en surplomb sur le Needle. C'est la partie la plus ardue de la randonnée, il y a un vent terrible qui a tendance à déséquilibrer, chose dont on se passerait volontiers sur un chemin qui est large comme deux pieds avec des précipices des deux côtés ! Par contre, pour ce qui est de se perdre, il faut le vouloir car si on a compris comment ça fonctionne il n'y a aucun risque : le sentier est balisé par des triangles en plastique orange cloués sur des troncs. Imparable ! J'ai continué ma randonnée, allant à mon rythme, prenant des photos, profitant du spectacle, de ces forêts de fougères et des petits cours d'eau qui traversaient le chemin. 
Par contre il ne faut pas s'immobiliser trop longtemps, l'endroit est infesté de moustiques voraces. Tant qu'on marche c'est OK. C'est la partie que j'ai préférée de la randonnée. Elle est estimée à 1h30, j'ai mis quasiment 2 heures. Car à la fin il y a une cascade à laquelle je me suis arrêté. Peu avant j'ai croisé deux vieux avec un guide qui marchaient avec une canne, à petits pas, à vitesse de déambulateur, au bord de la fracture du col du fémur ! J'ai pensé : « heureusement que je voyage tant que je suis jeune, ça se complique plus tard ! ». Qui dit que je ne serai pas comme eux ? Même s'ils ont dû souffrir, au moins c'est courageux de leur part.
Un peu avant la cascade j'ai croisé un autre vieux qui m'a demandé des nouvelles des autres. Celui là était plus alerte ! Il habite ici et on a bavardé un moment. Quand je luis ai demandé si je n'avais pas dépassé la cascade, il m'a dit qu'il n'y avait pas de cascade. Ou plutôt si, mais elle est à sec ! En effet il n'a pas plu depuis 5 semaines et ça inquiète tout le monde. Il y a une pénurie d'eau et des restrictions de consommation ont déjà lieu. Il m'a conseillé d'aller voir du côté de Samoa pour voir de belles cascades, Tuvalu ou un truc du style. Quand je lui ai dit que j'allais ensuite à Tahiti, il m'a dit d'aller à Moorea, que c'était magnifique. Ça tombe bien, c'est prévu et c'est même là où je serai dans 3 jours !
Pour ce qui est de la cascade, j'ai jeté un œil et en effet ça ne ressemblait à rien, j'ai donc tourné les talons aussitôt. Sauf qu'une fois le dos tourné, j'ai entendu un vacarme et l'eau s'est mise à couler par flots entiers ! En fait des ouvriers étaient affairés en haut de la cascade et venaient juste d'ouvrir une vanne ! Un groupe de touristes est arrivé en jeep en même temps. Je ne sais pas si c'était la raison, en tout cas ça faisait pour le coup attraction locale, qu'on ouvre et qu'on ferme quand les gens sont partis ! Ou peut être est ce pour économiser l'eau. En tout cas sur le guide il était dit que l'on pouvait remplir sa gourde d'eau pure et se baigner dans la piscine formée sous la cascade. Si on veut ! Car pour l'heure l'eau oscillait entre le marronnasse et le noir et charriait tout un tas de débris qui rejoignaient ce qui restait de la piscine par temps fastes et qui se résumait à un bassin peu ragoutant survolé par des nuées d'insectes ! D'ailleurs j'avais pris place au pied de la cascade, sur une plage de grève, sous une voûte et je ne me suis pas rendu compte que le niveau montait et que j'étais encerclé comme un rat ! Pour le coup pour en partir, j'ai dû marcher dans cette soupe infâme, sans voir évidemment où je posais le pied ! J'ai bien regardé si je n'avais pas récolteé quelques sangsues...
Il était 13:45, j'ai regardé sur la carte le prochain passage de l'anti clockhouse : 13:54. Il fallait que je fasse vite, il me restait une portion de route à descendre pour arriver sur la route principale. J'ai donc couru. Pas le choix, avec un bus toutes les heures ! Au bout de quelques secondes de course, un pick up de chantier de la voirie s'est arrêté à mon niveau pour m'inviter à monter dans la benne ! Je me suis assis là sur les graviers avec des noix de coco qui bringuebalaient librement là dedans comme dans un flipper ! J'avais l'impression d'être la cible à atteindre ! Mais j'ai été en bas à temps, à 50. Par contre peut être que le bus venait de passer en avance car rien n'est arrivé ! Sauf une estafette avec les vieux et le guide que j'avais croisés plus tôt. « Where are you going ? » Ils se sont proposés de me ramener à Muri Beach, à 8km de là tout de même. J'ai donc remballé mes 4 dollars que j'avais dans la main pour le bus. J'étais assis à côté du couple de petits vieux, 86 et 88 ans quand même ! Le conducteur qui devait bien être autour de cet âge là disait qu'ils faisaient plus jeunes ! Je me marre ! Il y a un âge où pour moi un vieux n'a plus d'âge!
Quand ils sont descendus à leur hôtel ils ont remercié vivement le guide en le prenant dans les bras car il avait été merveilleux de patience avec eux. Ils ont ajouté « We don't say : see you next time ». Tu m'étonnes, ils savent pas s'ils seront encore là l'an prochain ! En tout cas chapeau pour l'exploit et j'espère être comme eux à leur âge et pas dans une maison de retraite. Ça me laisse encore une seconde partie de vie faite de découvertes !

5 commentaires:

  1. Im gonna learn a lot of french reading this, everyday, bisss, Pau.

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  2. Prend soin de ton appareil sinon on ne pourra plus te suivre dans tes aventures!!!
    Les poules auraient bien plu à mes parents :-)
    Dis donc c'est une idée ou tes cheveux ont poussé? On va pouvoir t'appeler bientôt notre 'Ivan Crusoé' :-)))

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  3. Avec les poules tu as compris de qui venait le message précédent car j'ai encore oublié de le signer MDR

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  4. Oui oui j'avais deviné! Ben oui ça pousse, et c'est pas fini!

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  5. I'm proud to be your teacher, Pablito!

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