Bula !

Prononcez « boula » ! Ça veut dire bonjour ou bienvenue en fidjien. On y a droit partout. Roger et la fille qui l'acompagnait - un nom que je n'ai pas réussi à retenir - étaient bien là à l'aéroport pour m'emmener vers leur gîte. Au début je n'ai pas compris comment marchait le système. Une fois qu'on a récupéré les bagages, on se retrouve face à un kiosque qui ma lancé un « Bula ». J'ai répondu mais tracé ma route, cherchant mon nom parmi les pancartes de ceux qui attendaient leurs clients. Il n'y avait rien pour moi. Pourtant hier j'avais envoyé un mail depuis Auckland pour me rappeler à leur bon souvenir (la réservation datait du 9 août). Je commençais à faire un peu la grimace. Il y avait derrière des barrières plein de gens qui attendaient, avec un écriteau « guests meeting point ». Comme j'étais un peu désemparé, je suis retourné vers l'accueil pour voir s'ils ne pouvaient pas essayer de les joindre au téléphone. Ils avaient sans doute remarqué mon manège car avant que je n'ouvre la bouche ils m'ont demandé quel était mon hébergement. Quand j'ai montré ma confirmation, ils m'ont pointé du doigt une femme dans la salle d'attente qui attendait sur le banc et qui s'est levée à ce moment. C'était elle. Évidemment sans pancarte il fallait deviner ! En fait c'est l'accueil qui met apparemment en relation. Il faut le savoir !

Le voyage jusqu'à Fidji s'est passé sans encombre. A peine 3 heures pour y aller, il y aurait tort de s'en priver. D'autant plus qu'il n'y a pas de décalage horaire, c'est juste au dessus de la Nouvelle-Zélande, plein nord. En plus j'ai été surclassé en business mais avec un service de classe économique. Bizarre ! Sinon les avions de Air New Zealand sont très bien. Ils sont modernes, décorés avec goût, même les chiottes sont design avec des papiers peints aux motifs lounge.

J'ai retrouvé avec plaisir la chaleur et la moiteur tropicale et curieusement ça m'a fait un choc comme quand on arrive dans les Caraïbes en plein hiver après de longues heures de vol. Et à présent ça ne me quittera plus jusqu'à la fin de mon voyage, fini le printemps, direct l'été, jusqu'au printemps prochain. Comprenne qui pourra ! Je retrouve aussi les cocotiers et les cases en tôle ondulée. Les chiens aussi ? Pas si sûr, je n'en ai pas vu beaucoup, je pensais même qu'au début il n'y en avait pas car ils ont l'air tous très musulmans et d’expérience j'ai remarqué que là où c'était musulman il n'y avait pas de chien (Maldives, Laccadives). Les fidjiens sont très différents des polynésiens, ça n'a rien à voir, on dirait des indiens. Il doit aussi y avoir un mélange de races car ils n'ont pas tous la même couleur de peau, ça va du marron au presque noir mais avec des traits d'indiens. Je me croirais un peu à l'île Maurice. Je ne sais pas si c'est la particularité des mélanésiens, j'en aurai la confirmation ou non en Nouvelle-Calédonie.

Une île juste avant d'arriver à Nadi. Ça vous rappelle rien?

Roger s'est arrêté à un supermarché pour que j'achète ce que je voulais, sans me presser : « Relax, take all your time, you are now at Fiji time ». Et il est en train de me concocter un petit tour dans les Yasawas en faisant jouer ses relations et en demandant des rabais. Par exemple il m'a dit de demander Vani au Nabua Lodge quand j'y serai et de parler de lui, ainsi je serai traité en invité de marque. Par contre il veut absolument m'amener sur une île située dans un autre archipel, les Mamanucas que je comptais zapper. Mais il connaît bien le propriétaire qui lui a fait un prix : 55 FJ$us repas inclus en camping, soit moins de 15 euros par jour. Je me suis laissé séduire d'autant plus que de là je peux rayonner vers d'autres îles toute proches et même y aller en kayak. C'est sur une de ces îles qu'a été tourné le film Castaway avec Tom Hanks, l'histoire d'un rescapé d'un crash d'avion qui finit sur une île déserte et devient fou.

Je fais confiance à Roger, j'espère qu'il n'est pas en train de m'envoyer chez des potes à lui pour faire marcher son business, car bizarrement la moitié des hébergements où je souhaitais aller ne répondent pas ou n'existent plus. Du coup les 6 îles que je voulais voir se réduisent comme peau de chagrin. Part contre il m'a félicité de ne pas avoir pris Awesome Fiji qui est la compagnie qui tient le bateau qui va dans les Yasawas. Cette société est australienne apparemment et pratique des tarifs abusifs selon Roger car elle a le monopole. Elle essaye de séduire les clients derrière une formule bateau/hébergements/repas qui a l'air avantageuse car on le choix d'aller où l'on veut et de changer autant de fois qu'on veut parmi une liste de 13 sites, sans avoir à se soucier de payer quoi que ce soit car tout est inclus en échange de coupons en guise de monnaie, ce qui a l'air pratique dans des îles où il n'y a rien. Mais en y regardant de plus près, j'avais pu voir les tarifs en direct de certains de ces sites et il semblait en additionnant tout que Awesome Fiji se prenait une commission substantielle au passage. J'ai donc préféré m'organiser par moi même et utiliser Awesome Fiji seulement pour les transferts puis de voir sur place.

Mais je n'avais pas réalisé que les vacances de Noël commencent tout juste pour les kiwis et Roger m'a conseillé de réserver dès à présent si je ne voulais pas perdre des journées à prospecter ou à attendre sur une île car l'autre est complète. Du coup il a pris les choses en mains, il est pendu au téléphone depuis maintenant 3 heures. Je n'attends plus qu'il me ponde sa formule magique. En attendant je suis allé à la piscine où je suis rester me prélasser des heures et à présent je prends mon dîner. Roger m'a promis une formule alternative dont je lui dirai de mes nouvelles, censée amener plus de personnes aux îles Fidji une fois que j'aurai révélé au monde entier sa recette et ses secrets. Je suis impatient de voir ça ! Et de proposer peut être au passage une autre façon originale et plus indépendante de visiter les archipels des Mamanucas et des Yasawas. Vous le saurez quand j'aurai une connexion internet, d'ici je ne sais quand...