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mercredi 21 décembre 2011

Monuriki Island

Monoruki Island

A 4 heures du matin la nuit dernière il y a eu à nouveau un orage terrible, un déluge doublé de coups de tonnerre effrayants et d'éclairs en tout sens. Effrayant car avec ma tente en bordure de plage et un peu sous les arbres, j'avais peur que ça n'attire la foudre. La pluie ne me gène pas plus que ça car la tente est bien imperméable, bien que je ne puisse laisser la porte ouverte pour amener un peu d'air ce qui fait que j'étouffe. Vous me direz qu'est ce que je fous dans une tente sous l'orage, je le cherche bien. D'autant plus que j'ai plein de dollars d'ici que j'avais trop tirés au distributeur quand je suis arrivé. Je comptais m'en servir contre un surclassement. Tu parles, il n'y a pas de surclassement de possible, c'est le camping, le surclassement ! Le dortoir : des lits défoncés pleins de vermines, les chambres : des matelas à même le sol. Le tout coincé au milieu d'un village rempli de chiens complètement dingues, avec un un type qui cogne avec un marteau sur je ne sais quoi toute la journée et une bonne partie de la nuit. On dirait que les cloches de l'église sonnent en permanence. 
L'île juste en face de Monoruki
Je fais un rejet total du site, je ne sais pas à quoi ça tient. Tout me sort par les yeux. Apportez moi un bulldozer et je vous rase tout! La cuisinière est une catastrophe et devrait être rasée elle aussi. Elle commence à préparer le dîner à 17 heures pour un service censé être entre 18 et 19 heures. Le soir à 20 heures on attend toujours. Tout ça pour avoir de la merde en boîte.
Le départ pour Monuriki Island était censé être ce matin à 7 heures du matin, alors que tout le monde dormait encore à mon backpacker. Je me suis donc rendu dans celui qui le jouxte, sans avoir pris de petit déjeuner. J'étais le premier, les autres étant en train de prendre leur petit déjeuner calmement. Si on ajoute à ça le type du bateau qui vit à l'heure Fidji, ça a donné un départ à 8h30. Du coup je suis allé un peu pleurer à la réception pour savoir s'il n'était pas possible d'avoir un peu de fruits avant de partir pour l'excursion. Moyennant quelque dollars, le cuisinier m'a préparé un assortiment de papayes, ananas et bananes. Ça me change de mon trou à rats où ils ne connaissent pas les fruits !



Les 4 autres personnes à m'accompagner parlent toutes français. Il y a un jeune couple basque dont la fille, pas commode, qui ressemble à Penelope Cruz, est en train de fulminer. Car c'est à cause d'eux que l'on doit partir si tôt : à 11h30 ils doivent être de retour ici pour prendre le bateau pour Nadi. Et comme on tarde à partir elle a peur de rater le bateau et d'avoir une excursion amputée. Moi aussi du reste, j'aurais préféré que cela dure plus longtemps. Suite aux pluies des jours derniers, je ne pense pas que le beau temps soit pour aujourd'hui, je suis un peu déçu, peut être aurais je dû attendre demain pour l'excursion mais rien ne dit que le temps aurait été meilleur et que de nouvelles personnes auraient voulu partir en excursion. Qu'à cela ne tienne, il faut rester philosophe, c'est comme ça on n'y peut rien.
L'île est très belle, pas très grande, mais avec un gros rocher qui la domine. Elle est aussi entourée d'autres îles toutes proches, au même relief, tout aussi désertes. Quand on arrive sur la plage, à l'orée de la cocoteraie, un message est inscrit sur le sable à l'aide de noix de cocos : « Help me », comme dans le film Castaway, pour rappeler que c'est là que le film a été tourné. A moins que ce soit les mêmes que dans le film. Notre guide nous a entraîné vers les hauteurs de l'île, gravissant comme on pouvait (il n'y a pas de chemin), s'aidant des branches. En chemin il a ramassé une noix de coco et montré comment l'ouvrir. Aidé simplement d'une pierre, il l'a épluchée, en partant du sommet de la noix de coco. Une fois la coque dégagée, il faut frapper un coup dans le sens de la longueur, à la moitié, entre deux stries noires qui parcourent la noix (il y en a trois). Elle s'est alors instantanément ouverte en deux, en son centre. A renouveler chez soi pour voir voir si j'y arriverais, ça a l'air si facile.
J'étais le seul à avoir pris des chaussures, les autres étaient pieds nus et semblaient marcher sur des œufs. Les filles se plaignaient qu'elles avaient mal aux pieds, que c'était l'enfer, qu'on se croirait à Koh Lanta. Pour moi c'était facile, j'ai fait bien pire. Et pourtant j'ai presque le double de leur âge. L'air était très lourd, humide et très chaud, on transpirait comme des malades malgré le fait qu'il n'y ait pas de soleil. La vue du rocher où Tom Hanks passait ses journées à guetter les secours est magnifique. C'est celle que l'on peut voir ci contre. Regardez le film, vous me direz si c'est pareil. Moi je ne m'en souviens plus trop, j'avais vu ça dans un avion il y a longtemps. Au passage c'était un peu une folie de passer ça dans l'avion car le début du film commence par un crash des plus réalistes !
A la descente, Penelope a fait une crise de nerfs, son copain a essayer de la calmer et elle hurlait « mais je suis calme ! ». Ah ces couples qui s'engueulent à l'autre bout du monde ! Il ne faut pas croire c'est légion, j'en vois toujours plein dont on sent les tensions, qui boudent et se font la gueule.
Ça m'a toujours sidéré, si c'est pour s'engueuler, autant rester chez soi. Arrivés en bas, nous avons fait un peu de snorkeling mais le temps pressait alors ça c'est fait un peu au pas de course. Le spot était très moyen, quasiment pas de poisson et des coraux très éparpillés. Pourtant les autres ont adoré, le couple affirmant que c'était bien plus beau que tout ce qu'ils avaient vu à Hawaï. C'est ça, quand on est un backpacker, on va dans les endroits les pires.
Nous étions de retour à 11h30 comme prévu, mais pour rien, leur bateau étant complet. Il faut dire que c'est quelque chose aussi ce rafiot. C'est une espèce de vedette déglinguée tenue par deux indiens, avec les gaz d’échappement qui refoulent dans l'habitacle et des moteurs qu'ils sont tout le temps en train de rafistoler avec des fils de pêche tout au long du parcours. Le couple basque a dû attendre la prochaine navette, à 17 heures.
Mana Island, côté riches!
Moi, après un déjeuner horrible (des haricots en conserve servis entre deux tranches de pain de mie rassis), je suis parti en prospection autour de l'île, question de fuir le village et de voir autre chose. Il faut savoir que Mana est une île qui ressemble à l'Allemagne du temps où il y en avait deux. Il y a un resort de luxe détenu par des Japonais qui occupe les deux tiers de l'île, le reste étant livré en pâture aux villageois. Des palissades et hauts barbelés en empêchent l'accès. Si on a le malheur de passer, on se fait immédiatement chasser une fourche au cul. Alors que dans l'autre sens, les villageois accueillent tout le monde. Vous connaissez mon allergie aux propriétés privées qui s'octroient tous les droits, j'ai trouvé un moyen de pénétrer là dedans ni vu ni connu. J'ai mes ruses de sioux. J'ai contourné l'île par l'est, en passant par un chemin qui traversait l'île, au milieu de hautes herbes. 
Seulement de l'autre côté il y a un resort qui vient d'ouvrir il y a deux mois et qui a deux pensionnaires dans une piscine à débordement face à la mer (le resort n'a pas de plage, ce sont des rochers). Je n'étais pas le bienvenu, un employé m'a vu et m'a demandé ce que je faisais. Je lui ai dit que je marchais juste comme ça le long du rivage, cherchant à faire le tour de l'île. Il m'a demandé si je n'avais pas vu les panneaux à l'entrée, que j'étais sur une propriété privée. En toute bonne foi je lui ai répondu par la négative. Il m'a alors escorté en tendant son bras pour faire barrière me donnant les consignes par où passer pour faire le tour de l'île. Au final il était sympa, il m'a permis de traverser la propriété, j'ai donc pu poursuivre. Plus loin j'ai vu un des panneaux dont il m'avait parlé, avec inscrit en rouge en grosses lettres « Keep out ; All trespassers will be prosecuted ».
Une belle plage sans chien pour les japs!
Finalement je suis arrivé plus loin sur une des plages du resort de japs, sans barbelé ni panneau de menaces. Ils ne pouvaient donc rien me dire. Je me suis baladé là dedans, comme n'importe quel pensionnaire. C'est si grand et il y a tellement de monde, comment pourraient ils se douter que je ne réside pas ici. Ah l'argent a du bon ! L'endroit est idyllique et n'a rien à voir avec le village pouilleux où je suis. Si j'avais plus d'argent je descendrais là dedans. On doit être bien plus reposé en y sortant que moi. Je commence à être saturé des conditions dans lesquelles je voyage. J'aurais besoin d'une pause un peu plus luxe. Du coup je suis allé voir sur Internet, prêt à craquer ma tire-lire en Nouvelle-Calédonie. Après tout ce sera Noël et le le Nouvel An, autant le vivre comme il se doit que de traîner sous la flotte dans une tente humide avec des vêtements qui sentent l'eau pourrie. J'étais prêt à passer 3 nuits au Méridien à 600 euros la nuit, pour une pause revigorante. Je me suis ravisé, avec cette somme je pourrais faire 12 aller retour Paris/Madrid, je n'ai pas le droit de la claquer comme ça, ce n'est pas juste, je préfère m'en servir pour me rendre à Madrid ou Bordeaux. Mon envie de luxe s'explique juste parce que cet endroit pourri m'exaspère mais une fois que ce sera fini, ce sera oublié.



Je bénis celui qui en a eu l'idée
Quitte à être passé du côté de Berlin ouest, j'en ai profité pour me balader dans le resort. Il y a une colline d'où on a un superbe point de vue sur toute l'île et aussi celles autour. On voit bien Monuriki qui est toute proche. Après, je suis allé me baigner, en ayant quitté le resort (ils n'empêchent pas les gens de sortir pour aller visiter le village). Mais aujourd'hui il y a des trucs qui piquent dans l'eau. Ça fait des décharges comme si on venait de se faire piquer par une méduse. Et on ne voit rien, je ne sais pas ce que c'est, sûrement des espèces de crustacés transparents qui nagent entre deux eaux. Il y en avait aussi à Bountry Island et avec Kerstin on s'était fait piquer et on avait fini à la piscine du resort. Comme le temps s'est à nouveau couvert, je suis allé visiter un peu le village. C'est horrible de voir les conditions dans lesquelles ils vivent. Ils ont inventé le concept de la boîte de conserve en guise d'habitation. D'ordinaire les cases traditionnelles sont faites de murs en planches de bois avec des fenêtres et un toit en tôle ondulée. Ici, c'est de la tôle ondulée sur les 5 faces, posée à même le sable, sans fenêtre, où les gens rampent car les boites à sardine font 1m50 de haut. On se croirait dans le pire endroit d'Afrique. 
C'est bien fait, t'avais qu'à être sage!
Moi je ne sais pas, même sans le sou, je suis sûr que j'arriverais à me construire une case de Robinson plus digne. Ici ils s'en foutent, ils passent leur temps allongés sur des tables et entourés de chiens. Les cases sont toutes à touche touche. Je critique la France souvent, mais heureusement que j'ai la chance d'être né là bas. Vous me mettez là je meure en 1 nuit ou si ce n'est pas le cas, je me suicide !
Quand je suis retourné au machin (désolé je ne lui trouve pas de nom), le dîner n'était toujours pas prêt. Du coup les gens s'occupaient comme ils pouvaient. Ils avaient trouvé l'excellente idée d'ensabler un clebs. Ça nous a beaucoup fait rire. On aurait dû faire pareil avec tous ceux qui traînaient, au moins on aurait eu la paix. Après le repas on a eu droit à un show de danses et de spectacle de feu où ils léchaient les flambeaux et se les roulaient sur le corps. Après ça a été notre tour, la Bula Dance, sorte de macarena qui se danse alignés en rang d'oignon. On dû tous se présenter avant, je peux donc vous dire que toute la planète vient voir ce backpacker gangrené : allemands, suédois, anglais, suisses, espagnols, hollandais et américains. Un comble !

2 commentaires:

  1. Salut,

    Quand tu es allé sur Monoruki, il y avait beaucoup de touristes ?

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    Réponses
    1. Non nous n'etions que notre petit groupe. A la fin on a croisé une dizaine de personnes qui venaient d'arriver. Ce n'est pas Koh Phi Phi! :-)

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